Chiens qui se battent : que faire en cas de bagarre de chien ?

S’il existe des chiens plus agressifs que d’autres, l’idée de confrontation est naturelle chez n’importe quel chien. En effet, en tant qu’animal de meute, le chien essaie toujours de se battre pour déterminer sa supériorité au sein d’une meute.

Un chien au caractère dominant va donc souvent essayer de se battre avec d’autres chiens pour montrer qu’il est le meilleur. Mais un chien peut également se battre pour protéger son territoire, ou encore pour l’obtention d’un os ou d’un morceau de viande.

De manière générale, un chien aime bien jouer à la bagarre, que ce soit avec un congénère, son maître, un chat... Il s'agit d'un bon moyen pour lui de développer ses compétences physiques et sociales. C'est d'ailleurs essentiellement de cette façon qu'il joue avec ses frères et soeurs lorsqu'il est petit.

Deux chiens qui jouent à se battre ne cherchent pas à se blesser mutuellement : ils peuvent éventuellement se mordiller légèrement, mais ne sortent pas les dents et ne se mordent pas vraiment.

De plus, leur langage corporel est sans équivoque : leur corps est détendu, ils remuent la queue, les coups sont maîtrisés, les aboiements sont joyeux... Ils ont également tendance à faire des pauses pour reprendre leur souffle, et à inverser les rôles : ce n'est pas toujours le même des deux qui pourchasse ou domine l'autre.

À l'inverse, si les chiens ne sont pas en train de jouer mais de se battre réellement, ils adoptent une posture typique.

En particulier, le tronc est plutôt rigide, les oreilles sont rabattues en arrière, les babines sont retroussées et les dents visibles... Ils tentent de se pousser, se faire tomber, voire se mordre (notamment au niveau de la gueule ou du cou). Il peut y avoir des aboiements menaçants, ainsi que des cris de douleur en cas de morsure.

Il est à noter qu'un seul des deux chiens peut être en train de s'amuser : l'autre peut être dans une posture agressive, notamment pour se défendre s'il a mal ou se sent importuné.

Malheureusement, il n’est pas toujours possible d’empêcher une bagarre entre chiens. Et si la dispute dégénère, il est important d’y mettre un terme rapidement, de sorte :

• que les chiens ne soient pas blessés ;
• qu’aucun humain ne soit mordu durant l’affrontement, en tant que victime collatérale.

Si, malgré vos précautions, le combat a lieu, il est nécessaire de détacher votre chien. En effet, lors d'une interaction entre deux chiens qui se rencontrent, l'animal adopte l'un des quatre comportements suivants : le combat, la fuite, le flirt ou le détournement. Le fait de le détacher lui permet d'avoir accès à l'ensemble des possibilités, à commencer par la fuite.

Le problème, c'est qu'une bagarre entre chiens peut avoir de graves conséquences, en particulier quand il s’agit de deux chiens qui ne se connaissent pas. Pour éviter tout accident, il est nécessaire de comprendre les rouages d'une rencontre entre chiens afin d'identifier au plus tôt les premiers signes d'agressivité et d'agir en fonction.

Pour stopper un combat entre deux chiens, le plus important est de garder son sang-froid. Tentez de rester calme, votre chien comprendra qu'il n'a pas lieu de stresser et d'être agressif. Avec flegme, vous pouvez agir de diverses manières.

Lorsque deux chiens sont en train de se battre, le premier réflexe que l'on a généralement consiste à tenter de les séparer en s'interposant.

Il est fortement déconseillé de tenter de stopper un conflit entre chiens avec ses mains et ses pieds. Vous risquez de vous faire mordre sans pour autant parvenir à faire cesser les velléités des deux protagonistes. Il est aussi déconseillé de hurler sur les chiens, car cela aurait plutôt tendance à les exciter davantage.

• Les arroser d'eau froide est une technique très efficace. Sous l'effet de la surprise, les chiens vont se détourner l'un de l'autre. Vous pouvez utiliser un seau d'eau, une bouteille d'eau ou, idéalement, un jet sous pression ;

• Aveugler l'un des deux protagonistes - voire les deux - suffira aussi à calmer les ardeurs des deux pugilistes. Jetez-leur une cape lourde ou une veste et, avec l'effet de surprise, ils stopperont le combat, leur priorité étant de s'extirper de ce nouvel environnement ;

• Distraire votre chien ainsi que son opposant à l'aide d'un sifflet, de casseroles ou de tout autre objet bruyant, afin qu'ils focalisent leur attention sur autre chose et cessent le combat ;

Si l'un des chiens parvient à mordre l'autre, pincer l'aine du chien mordeur le fera lâcher. Une pression d'une seconde est suffisante pour voir se desserrer la mâchoire et ainsi séparer les chiens. L'attraper par la queue, en revanche, est inutile.

Enfin, les maîtres respectifs peuvent attraper les pattes arrière des deux chiens concernés et les soulever en même temps en tirant de manière circulaire. Déstabilisés, les chiens chercheront à comprendre comment retrouver l'équilibre et cesseront toute pugnacité envers leur adversaire du moment.

Même deux chiens qui se sont battus ne vont pas forcément se bagarrer à nouveau. Il arrive toutefois que certains se bagarrent souvent, voire quasiment à chaque fois. Il peut alors être nécessaire de chercher un moyen de les réconcilier, a fortiori s'ils sont amenés à se côtoyer souvent.

Si deux chiens se sont déjà battus, ne les mettez plus ensemble ! L'affrontement serait d'autant plus violent.

Au vu des conséquences parfois dramatiques que peut avoir un combat entre chiens, la loi française s'est penchée sur le problème, et stipule que : 

• Le maître du chien qui attaque est responsable.
  Le comportement de son chien engage sa responsabilité civile. Ainsi, en cas de décès consécutif à une bagarre entre chiens, il aura à verser des dommages et intérêts au titre du préjudice moral.
  
  
• Si la responsabilité d'un des maîtres ne peut être établie, chacun est responsable des blessures de l’autre chien.
  
  
• Si la bagarre a lieu chez le vétérinaire, dans une pension ou chez un éducateur canin, c'est le professionnel qui est responsable. En revanche, dans un club canin, c'est le maître qui est responsable des actes de son chien, sous réserve qu'il soit présent au moment des faits.