02/07/2025, 07h28
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Bonjour,
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J'écris ici aujourd'hui sans vraiment savoir si je vais être lue, j'ai seulement besoin de décharger ma peine qui est bien trop lourde. Il y a 2 ans, j'ai adopté Bisco qui avait 4 mois. Un magnifique border collie, noir et blanc. Le 27 juin 2025, alors que mon conjoint et moi étions sortis, je reçois un appel d'une clinique vétérinaire. On me dit "les pompiers nous ont amené votre chien, il a sauté par la fenêtre, je ne vais pas vous le cacher son état est vraiment critique". À l'appartement, on avait seulement une moitié de fenêtre ouverte, avec le rideau tiré, comme d'habitude. Alors, je vais immédiatement le rejoindre avec ma meilleure amie, la marraine de Bisco, pendant que mon conjoint fonce avec son père pour aller chercher Kida, notre deuxième chien d'1 an qui est encore à l'appartement. Quand on arrive à la clinique avec Solène, la vétérinaire nous explique ce qu'il s'est passé et les séquelles qu'il a. Je suis en larmes, je ne sens plus mes bras ni mes mains, je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle me dit. Elle nous emmène alors voir la radio, pour que j'arrive à comprendre. Son bassin s'est décroché de sa colonne vertébrale, a de multiples fractures, et son fémur est en morceaux, dont un qui lui a perforé la peau. On m'explique qu'après avoir sauté, il a rampé sur le sol. Je suis anéantie. On va donc pour le voir. Mon bébé est allongé dans un box ouvert, le bas du corps recouvert d'une serviette et une perfusion de morphine sur la patte avant. Il est réveillé, le rose de ses yeux et ses babines sont blanches, alors, toujours en larmes on le prend dans nos bras, on le caresse... Mon conjoint et son papa arrive à leur tour avec Kida, les pleurs de tout le monde sont entrecoupés par de petits rires, quand nous parlons à Bisco de sa balle préférée, du parc... Tous les mots qui le font bien réagir, malgré la dose de calmants. Son petit frère de cœur, Kida, était là, comme mon chéri est allé le récupérer. Alors, Kida est allé voir Bisco, l'a reniflé, lui a fait un dernier bisou sur la truffe, et a reculé l'air effrayé. Il a compris. La vétérinaire, après avoir eu l'avis de l'hôpital de Lyon, nous confirme qu'il est très peu probable qu'il s'en sorte avec une opération. Si c'est le cas, il ne marchera plus jamais, et aura des difficultés à faire ses besoins. Le père de mon conjoint, le papi de mon chien, nous as aidé à prendre la bonne décision, que nous n'aurions pas réussi à prendre sans lui : abréger sa souffrance. On est resté 20, 30, 40 minutes, peut-être 1h, je ne saurais vous le dire... Allongés contre lui, lui faisant des caresses et des bisous, trempant son poil avec nos larmes. Mon chien a toujours été le meilleur réconfort quand je pleure, à venir lécher mes joues et me faire un câlin. Alors, même dans cet état, il a tenté de nous réconforter, mais nous l'avons empêché de se lever pour ne pas qu'il ait mal. Il fallait qu'on voit la vérité en face, avec la gravité de ses blessures, tenter de le sauver c'était tenter de lui accorder une vie de souffrance, pour le peu de chance que l'opération réussisse. Alors voilà, la vétérinaire est arrivée avec la seringue... Il est parti sereinement, avec la voix et les caresses de son papa et sa maman sur lui. Nous avons eu beaucoup de mal à s'en aller, il avait juste l'air endormi profondément... Après un énième câlin et bisou, on s'est levés pour partir, mais on a fait demi tour, incapables d'y arriver. Encore une caresse, un bisou, son corps avait déjà commencé à refroidir. On arrive enfin à partir, et avant de tourner dans le couloir, je me retourne une dernière fois. Il était toujours aussi beau, l'air tellement apaisé, et surtout il avait l'air de dormir. Mon cerveau ne comprenait pas à ce moment-là pourquoi on devait laisser mon bébé faire la sieste ici. Depuis, nous dormons chez la mère de mon conjoint, incapables de retourner à l'appartement. Kida va bien, ma belle-mère a un godlen retriever qu'il connaît bien et qu'il adore, alors ils s'amusent ensemble. Vous savez pourquoi on était sortis le jour du drame ? Pour louer un camion, car aujourd'hui, le 2 juillet 2025, on déménage. J'arrêtais pas de le répéter à Bisco, qui avait déjà connu 2 déménagements en 2 ans et demi. Je lui disais, "on va avoir une nouvelle maison !" Et il comprenait, il était si heureux à chaque fois qu'il entendait cette phrase. Nous quittons la ville pour se rapprocher de la montagne, ça allait être un nouveau départ pour tout le monde mais surtout pour les chiens qui, ces derniers mois, n'allaient beaucoup moins souvent au parc, à cause de problèmes de santé de mon conjoint et moi. Ce nouvel appartement allait nous permettre de le rendre encore plus heureux qu'il ne l'était déjà. Maintenant, on va en profiter avec Kida malgré tout. Quelques jours avant l'accident, je n'arrêtais pas de penser à quand Bisco partirait, je ne saurais pas dire pourquoi. La veille au soir, il s'est allongé et endormi entre nous sur le lit, chose qu'il fait très rarement depuis qu'il n'est plus bébé. Alors, étonnée, j'ai dit à voix haute "bah alors Bisco, tu viens jamais sur le lit te coller à nous, tu sens que quelque chose va se passer ?". Le jour où ça s'est passé, donc le lendemain, juste avant de sortir je me suis arrêtée devant la fenêtre et j'ai pensé "je devrais la fermer ça peut être dangereux". Pour finalement me dire "bon on nous attend de toute façon ils ont l'habitude ça craint rien et les rideaux sont tirés". Tous ces éléments me torturent, me hantent. On a beau essayer de comprendre ce qu'il s'est passé pour qu'il saute/tombe, mais on ne le saura jamais. Le lendemain du drame, j'ai passé la journée à dissocier. Mon cerveau s'est détaché de la réalité. J'arrivais à en parler sans pleurer, à parler d'autres sujets, à rire, à manger. Puis le soir une fois au lit, je me suis reconnectée à la réalité et je me suis effondrée. Le jour suivant, exactement la même chose, le soir aussi. Puis, depuis 3 jours maintenant, je reste coincée dans mon état de dissociation. 3 jours que je ne pleure plus, que je n'arrive plus à comprendre que c'est bien réel. J'appréhende énormément le retour à la réalité, car plus la dissociation va durer, plus le "réveil" sera brutal. Exactement comme ce qu'il s'est passé : brutal. Il n'avait que 2 ans et demi, ça contre toute logique. Quand je le regardais, je me disais qu'il allait battre les records d'espérance de vie des border collie. Mais là, ça, c'est beaucoup trop violent, traumatisant. Je ne pense sincèrement jamais m'en remettre à 100%. Je sais que la douleur sera moins forte avec le temps, mais je ne sais pas combien de temps le deuil peut durer, et surtout, le déni. Je n'ai pas perdu un chien, j'ai perdu mon fils, ma moitié, il a emmené une partie de moi avec lui à tout jamais. Je t'aimerais pour toujours mon cœur. |
Hier, 23h43
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Oh mon Dieu
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Votre histoire me fait pleurer La destinée est parfois très cruelle, ici elle est en plus vraiment étrange La consolation heureusement c'est d'avoir pu une dernière fois lui prouver votre amour Il est certainement parti en restant serein C'est fragile, une vie, et un accident nous laisse toujours dans un état d'hébétude bien plus violent qu'une maladie |
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