Bien que certains sujets soient assez indépendants, le Bullmastiff est généralement sensible, capable d’empathie et très attaché à sa famille, envers laquelle il se montre affectueux et fidèle.
Il est d’ailleurs important pour son équilibre psychologique que ses maîtres passent du temps avec lui quand ils sont à la maison, car il apprécie énormément les interactions avec les humains, et a besoin pour s’épanouir de sentir qu’il fait partie intégrante du foyer.
Le Bullmastiff peut généralement rester seul sans problème si l’absence de ses maîtres ne dure pas plus d’une journée et s’il a beaucoup de contacts avec eux le reste du temps.
Cependant, les sujets les plus sensibles peuvent souffrir d’anxiété de séparation, et donc éprouver alors un réel mal-être susceptible de s’exprimer de manière très négative : comportements destructeurs, crises d’angoisse, aboiements compulsifs et même parfois actes d’auto-mutilation.
Ce chien n’est donc sans doute pas le meilleur choix pour des personnes souvent absentes, à moins qu’il y ait dans le foyer un autre animal avec lequel il s’entend bien et dont la compagnie rend les absences de ses maîtres plus supportables.
Le Bullmastiff n’est généralement pas très joueur une fois adulte, mais s’entend parfaitement avec les enfants de la famille, même les plus jeunes. Il apprécie leur compagnie, et se montre à leur encontre aussi patient que protecteur.
En ce qui concerne ceux qui sont extérieurs au foyer, il n’y a généralement pas de problème s’il est habitué à en croiser, et s’il a bénéficié d’une socialisation précoce et de qualité qui lui permet de différencier des jeux entre enfants d’une éventuelle agression contre le petit de la famille.
Il n’en reste pas moins nécessaire d’être toujours vigilant en présence d’un tout-petit, qu’il fasse partie de la famille ou qu’il soit en visite. D’une part, le gabarit imposant du Bullmastiff implique qu’il peut facilement le bousculer ou le faire tomber involontairement ; d’autre part, les très jeunes enfants ne se rendent pas toujours compte que leurs gestes (tirer la queue, les oreilles, toucher les yeux, etc.) peuvent importuner l’animal ou lui faire mal au point de l’amener à réagir brusquement, voire violemment.
De toute façon, afin d’éviter les accidents, il ne faut jamais laisser un très jeune enfant seul avec un chien, quelle que soit la race de dernier. En outre, dès que leur âge le permet, apprendre aux enfants comment se comporter avec un chien et le respecter permet aussi d’éviter nombre de situations problématiques.
Intelligent, observateur, mentalement très fiable et jamais craintif, le Bullmastiff est un excellent chien de garde qui sait évaluer très rapidement une situation – et notamment les intentions bonnes ou mauvaises d’une personne inconnue qui s’approche.
Ainsi, bien que son gabarit et son expression « féroce » quand son attention est attirée le rendent très intimidant, il se montre plus distant qu’agressif à son encontre tant qu’il ne la perçoit pas comme une menace.
Le Bullmastiff est naturellement doté d’un fort instinct protecteur et sacrifierait sa vie sans hésiter pour défendre les siens et leurs biens.
Il n’a pas pour autant une agressivité débordante. En effet, c’est un chien calme et sûr de lui, qui est sans cesse en veille mais n’attaque qu’en cas d’agression flagrante ou d’intrusion non autorisée. Il attrape alors le responsable, l’immobilise, et ne mord que si nécessaire.
Sans être vraiment dominant, le Bullmastiff n’a clairement pas un tempérament de soumis. Il ne faut pas oublier qu’au départ c’est un chien de travail, créé pour monter la garde, et qu’en tant que tel il est capable de faire preuve d’une certaine indépendance d’esprit. Aussi, pour obtenir de sa part loyauté et docilité, son maître doit s’imposer comme tel et gagner son respect.
Une fois que c’est le cas, il se montre plutôt calme et facile à vivre. Néanmoins, il demeure assez libre penseur et têtu, ce qui l’amène notamment à remettre de temps en temps les règles en question. Il faut donc rester vigilant et lui rappeler quand nécessaire ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas.
Bien que le Bullmastiff soit sûr de lui et se montre parfois indépendant, il aime faire plaisir à son maître. Par conséquent, dès lors que sa position hiérarchique dans le foyer est bien définie, il se montre globalement obéissant et agréable à vivre - ce qui n’est pas un luxe, vu son gabarit.
Même s’il se montre parfois très énergique pendant un court moment et si certains individus sont assez actifs, le Bullmastiff adulte est généralement un chien placide qui a un besoin d’exercice peu élevé. Pour être bien dans sa tête et dans ses pattes, 30 à 45 minutes par jour de dépense physique modérée lui suffisent amplement. Son endurance lui permet toutefois d’aller sensiblement au-delà, si l’occasion lui en est offerte.
Une certaine prudence s’impose toutefois en période estivale. En effet, comme toutes les races brachycéphales (c’est-à-dire possédant un crâne large et aplati, un museau écrasé et un nez court), il supporte très mal la chaleur, et celle-ci peut avoir de graves conséquences sur sa santé. Il est donc important de lui éviter les activités physiques aux heures les plus chaudes.
Le Bullmastiff est toujours partant pour de longues promenades, d’autant qu’elles lui permettent de passer du temps avec ses maîtres, à qui il est très attaché.
En revanche, mieux vaut éviter de le faire courir au-delà de quelques minutes, et plus généralement toutes les activités physiques intenses sur une durée prolongée. En effet, comme tout chien brachycéphale, sa morphologie faciale implique une capacité de ventilation pulmonaire réduite : il s’essouffle donc facilement lorsqu’il fournit un effort important. Il peut le faire sur de courtes durées et de courtes distances, mais il serait inapproprié et dangereux de lui demander d’être un compagnon de jogging ou de balades à vélo. C’est d’autant plus vrai que l’impact de son poids sur ses articulations risquerait à la longue de fragiliser ces dernières.
Cela dit, il pratique avec enthousiasme d’autres activités physiques, et notamment les disciplines de sport canin qui sollicitent aussi son intelligence. En effet, comme tout chien de travail, il a besoin d’exercer aussi son mental. Ainsi, malgré son gabarit, il excelle en agility, en obéissance, mais aussi en recherche utilitaire et en pistage. Il convient toutefois d’être vigilant lors de ses interactions avec les autres chiens : il n’entretient pas toujours des relations pacifiques avec eux, car il peut avoir du mal à les accepter.
Aimant avoir quelque chose à faire et se sentir utile, il apprécie également le trait, et est donc ravi par exemple de transporter les affaires de ses maîtres lorsqu’il les accompagne en randonnée.
Bien qu’aujourd’hui il soit essentiellement adopté comme chien de compagnie, le Bullmastiff a conservé toutes ses qualités de chien de travail.
Protecteur né, conscient de sa puissance et toujours vigilant, il se montre ainsi endurant, courageux et déterminé chaque fois qu’il est nécessaire de défendre les siens et/ou leurs biens. Lui qui est plutôt placide en temps normal devient donc, lorsque les circonstances l’exigent, aussi silencieux qu’énergique, et ne lâche jamais l’affaire une fois qu’il est en alerte. Gare donc à l’intrus qui s’aventurerait sur son territoire : il aurait tôt fait de se trouver plaqué au sol avant même de comprendre ce qui se passe.
Par ailleurs, et bien qu’il ne s’agisse pas de sa mission première, le Bullmastiff est capable de tirer des charges sur de longues distances – sous réserve toutefois que cela se fait à un rythme raisonnable, sans l’essouffler.
Le caractère extrêmement territorial du Bullmastiff ne l’incite guère à fuguer. Toutefois, il possède aussi un instinct de prédation assez fort, qui peut l'amener à prendre le large. Il est donc nécessaire de prévoir une clôture solide et s’assurer régulièrement qu’elle est en bon état. En effet, son gabarit et sa puissance font que s’il est tenté de chasser un petit animal qui passe par là, il a tôt fait d’agrandir une éventuelle brèche ou de s’affranchir d’une clôture trop flexible.
Un individu qui ne supporte pas la solitude et qui est laissé dans le jardin en l’absence de ses maîtres peut aussi fuguer pour échapper à l’ennui.
Quant aux promenades, mieux vaut qu’elles soient effectuées en laisse dès lors qu’il est susceptible de croiser d’autres animaux, car il peut se montrer agressif avec ses congénères comme avec des représentants d’autres espèces. De plus, cela évite qu’il prenne la poudre d’escampette pour suivre une piste ou une petite proie potentielle.
Même si cela n’est guère recommandé compte tenu de ses relations souvent conflictuelles avec les autres animaux, il n’est pas impossible de laisser un Bullmastiff évoluer en toute liberté au cours des sorties. Toutefois, il faut alors impérativement choisir des lieux isolés où le risque de rencontres est réduit, et lui apprendre le plus tôt possible à revenir sur ordre. À défaut, on s’expose à bien des situations pénibles pour tout le monde, voire franchement périlleuses.
Beaucoup de chiens dotés d’un fort instinct protecteur donnent facilement de la voix, notamment pour prévenir de l’arrivée d’une personne inconnue. Ce n’est toutefois pas le cas du Bullmastiff, qui aboie très peu.
Il n’en reste pas moins utile de lui apprendre dès son plus jeune âge à cesser d’aboyer dès qu’on le lui demande.
Comme tous les chiens, le Bullmastiff est assez routinier. Toutefois, s’il a été bien socialisé, se sent en confiance avec ses maîtres et que ces derniers restent alors avec lui, il s’adapte facilement à un changement de lieu de vie – qu’il soit définitif (déménagement) ou temporaire (par exemple pendant les vacances). Ainsi, emménager dans un lieu inconnu ne pose pas vraiment de problème, tant qu’il bénéficie du même confort qu’avant : pour lui, son territoire est là où se trouve sa famille, et les interactions avec celle-ci sont plus importantes que l’endroit où il réside. Une fois qu’il a fait le tour du propriétaire, il adopte naturellement son rôle de gardien de ce nouveau territoire.
Les choses peuvent être plus compliquées s’il faut le confier temporairement à quelqu'un lors d'une absence, mais tout dépend des individus. Certains sont plutôt indépendants et parviennent à s’accommoder de cet éloignement temporaire de leurs maîtres, tandis que d’autres souffrent alors d’anxiété de séparation. Le cas échéant, lui laisser un vêtement portant l’odeur de son maître, en plus de ses jouets favoris et de son panier, peut aider à ce qu’il se sente moins abandonné.
Un autre changement susceptible d’intervenir dans son quotidien est l’arrivée d’un nouveau membre dans son foyer. Dans le cas d’un nourrisson, cela ne pose généralement pas de problème, car le Bullmastiff adopte rapidement les enfants et se montre très protecteur avec eux. Si le nouveau venu est un adulte et qu’il le connaît déjà, il l’accepte aussi volontiers chez lui, car il se montre très amical avec les personnes qui lui sont familières.
Enfin, bien qu’il soit très attaché à sa famille, le Bullmastiff peut s’accommoder d’un changement de propriétaire, à condition bien sûr que ses nouveaux maîtres se comportent de manière juste à son égard et lui offrent toute l’attention et l’affection dont il a besoin.
La socialisation et l’éducation jouent beaucoup dans le fait qu’un chien accepte plus ou moins facilement ses congénères. Toutefois, dans le cas du Bullmastiff, même une socialisation et une éducation de qualité ne parviennent généralement pas à l’empêcher d’entretenir des relations houleuses avec eux dès lors qu’ils sont du même sexe. Le problème est particulièrement prononcé avec les mâles, car beaucoup sont très dominants avec les autres mâles.
Une personne possédant un Bullmastiff et souhaitant adopter un deuxième chien – ou souhaitant adopter un Bullmastiff comme deuxième chien – a donc tout intérêt à choisir un animal du sexe opposé. Il peut arriver en effet qu’il se montre soudainement agressif envers un congénère du même sexe alors qu’il partage sans problème depuis des années son foyer avec celui-ci. De fait, pour éviter tout problème, il est préférable qu'il soit le seul chien de la maison.
Des situations très tendues peuvent également se produire si un congénère est en visite sur son territoire – par exemple à l’occasion de la venue d’amis ou de membres de la famille. La probabilité est d’autant plus grande si celui-ci est du même sexe et lui est inconnu.
Lors des promenades et autres activités en extérieur, une certaine vigilance reste de mise. En effet, le Bullmastiff a tendance à réagir vivement s’il considère qu’un congénère le provoque, ce qui arrive assez facilement. Or, comme il ne lâche jamais l’affaire (la race a été développée pour qu’il en soit ainsi), une telle situation aboutit la plupart du temps à une bagarre aux conséquences potentiellement très graves pour l’autre chien, compte tenu de sa puissance et de son gabarit. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle il est fortement recommandé de lui faire systématiquement porter une laisse en extérieur.
En général, le Bullmastiff s’entend bien avec les chats du foyer, surtout si la cohabitation a été mise en place dès le plus jeune âge des protagonistes.
Il n’en va pas de même avec ceux qu’il serait susceptible de croiser dans le jardin ou à l’extérieur. En effet, il est extrêmement territorial, et a donc tendance à ne pas accepter que des êtres vivants étrangers à la famille empiètent sur son territoire, voire croisent son chemin. De plus, il est doté d’un instinct de chasse assez fort qui peut le pousser à considérer un chat comme une proie potentielle.
Certes, une socialisation de qualité et une éducation aux petits oignons peut réduire la probabilité qu’il s’en prenne à un chat de passage, mais le risque n’est jamais totalement absent.
Faire vivre un Bullmastiff avec un rongeur ou un oiseau ne pose généralement pas de problème, dès lors qu’il est correctement socialisé et que la cohabitation est mise en place dès son plus jeune âge. En effet, il opère une distinction claire entre les animaux de la maison et les autres.
En revanche, ceux qu’il viendrait à croiser dans le jardin ou lors de ses sorties ont nettement plus de soucis à se faire. En effet, son sens aigu de la notion de territoire (dans le premier cas) ou son instinct de chasse (dans le second) ont de fortes chances de le conduire à réagir vivement à leur présence et à vouloir leur faire un sort. Cela justifie d’ailleurs qu’il vaut mieux le tenir en laisse lors des promenades.