Éduquer un Shih Tzu peut s’avérer assez éprouvant, du fait de son caractère têtu.
En effet, il est loin d’être spontanément très obéissant. Il figure même en toute queue de peloton dans le classement des races établi par le professeur Stanley Coren, puisqu'on le trouve au 70ème rang sur 79. Cela signifie qu’il faut en moyenne plus de 80 répétitions pour qu’il intègre un nouvel ordre.
En tout cas, ce n’est pas tant un problème d’intelligence que d’entêtement : il comprend généralement ce qu’on attend de lui (d’ailleurs, il aime apprendre), mais il est fortement susceptible de choisir de ne pas obéir, même s’il y a une récompense à la clé.
Malgré cela, il peut convenir à un primo-adoptant, dès lors que celui-ci sait s’imposer et lui faire comprendre sa position hiérarchique au sein du foyer. Dès lors qu’il a compris qui décide, les choses deviennent plus simples, même si des piqûres de rappel sont parfois nécessaires : il reste têtu toute sa vie.
En tout cas, que l’on soit débutant ou que l’on ait affaire à un individu particulièrement peu coopératif, il ne faut pas hésiter à se faire aider par un éducateur canin professionnel. En effet, l’enjeu est de taille : l’éducation détermine largement la qualité de la relation qu’on entretient avec son compagnon tout au long des années qu’on partage avec lui, et c’est donc un aspect sur lequel il ne faut pas lésiner.
Le Shih Tzu étant têtu, une certaine fermeté est nécessaire pour obtenir un compagnon affectueux, assez docile et globalement agréable à vivre. Mais ce n’est pas tout : il faut aussi beaucoup de cohérence, de constance ainsi que de patience - et ce en toutes circonstances.
En outre, quoi qu'il advienne, il ne faut jamais se départir d'une certaine bienveillance. En effet, lui crier dessus ou recourir à quelque forme de brutalité que ce soit ne ferait que le conforter dans son attitude. Pire encore, cela aurait toutes les chances d’être source de blocages et de lui faire perdre toute confiance en son maître.
De fait, la meilleure méthode pour éduquer un Shih Tzu est le renforcement positif : ignorer les mauvais comportements et récompenser les bons permet d’utiliser son goût d’apprendre et s’avère bien plus efficace que l’affrontement. Les récompenses peuvent prendre la forme de friandises, de caresses ou de compliments prononcés d’une voix douce. Certes, cela n’empêche pas que parfois il décide de rester sourd aux ordres, mais avec de la patience on arrive à obtenir un compagnon globalement agréable à vitre.
Il faut cependant garder en tête que le Shih Tzu ne reste pas concentré très longtemps. Pour tenir son intérêt en éveil et réussir son éducation, il faut donc veiller à ce que les séances ne soient pas trop longues. Privilégier de nombreuses petites séances ludiques plutôt que de longues sessions rébarbatives est dans l’intérêt de tous.
L’éducation d’un Shih Tzu doit commencer dès ses 2 à 3 mois, car c’est à ce moment-là qu’il est le plus malléable. Cela vaut pour toutes les races, mais c’est d’autant plus important dans son cas qu’il est assez têtu : plus tôt il comprend que ce n’est pas lui qui décide, mieux c’est.
Même s’il est alors trop jeune pour intégrer des ordres assez complexes comme le rappel ou la marche au pied, il est déjà tout à fait capable d’acquérir des bases qui seront utiles au quotidien et faciliteront les apprentissages ultérieurs : reconnaître son nom, exécuter quelques ordres simples, accepter de se laisser manipuler, commencer à assimiler les règles du foyer et la propreté...
L’apprentissage de cette dernière donne d’ailleurs souvent du fil à retordre avec ce chien. Il est donc essentiel de se montrer très constant et très patient sur ce point, car cela peut prendre plus de temps qu’on aurait imaginé.
Cela dit, un chien qui n’aurait pas reçu une éducation de qualité dès ses premiers mois n’est pas une cause perdue, quand bien même il a atteint l’âge adulte. Qu’il s’agisse d’un Shih Tzu ou d’un représentant d’une autre race, il est capable d’apprendre à tout âge pour peu que l’on sache comment s’y prendre et qu’on fasse montre de patience, car il est probable que cela prenne plus de temps. Il n’est donc jamais trop tard pour (re)travailler des notions mal – ou pas – acquises.
Comme pour n’importe quelle race, l’éducation d’un chiot Shih Tzu consiste notamment à lui apprendre à respecter certaines règles de vie au quotidien. C’est indispensable pour qu’une cohabitation harmonieuse puisse s’instaurer.
Il faut le faire sans attendre, c’est-à-dire dès son arrivée dans le foyer. En effet, même s’il est têtu, un chiot est bien plus malléable qu’un chien adolescent ou adulte. En outre, il est plus facile d’éviter qu’une mauvaise habitude ne s’installe, que de tâcher d’y mettre fin une fois qu’elle est bien ancrée.
Pour que les règles « impriment », il est indispensable que tous les membres du foyer se montrent cohérents et constants : elles doivent être les mêmes tout le temps et avec tout le monde, afin que l’animal puisse comprendre facilement ce qu’on attend de lui, ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Si madame autorise quelque chose que monsieur interdit (ou l’inverse), cela ne peut qu’être source de confusion et de problèmes.
La bonne application des règles suppose que chaque membre du foyer comprenne leur raison d’être. Cela vaut aussi pour les enfants, généralement enclins à se montrer indulgents envers leur petit compagnon. Il faut donc prendre le temps de leur expliquer qu’elles ne sont pas instituées pour brimer ce dernier, mais qu’au contraire elles sont bénéfiques pour tous – lui compris. En effet, elles sont la clef de voûte d'une cohabitation fondée sur un respect mutuel, en lui fournissant un cadre clair et constant ainsi qu'en lui permettant de connaître précisément sa position hiérarchique au sein du foyer : le chien étant un animal de meute, cela lui est nécessaire pour se sentir bien au sein de sa famille.
Bien définir d’emblée les règles et veiller à les faire constamment respecter est d’autant plus important dans le cas du Shih Tzu qu’il est volontiers têtu et susceptible d’utiliser la moindre faille pour tenter d’imposer ses propres choix.
En tout cas, il assimile d’autant plus facilement ce qui est permis et ce qui est interdit qu’il entretient avec ses maîtres une relation basée sur la confiance et le respect mutuel.
Pour qui souhaite réussir l’éducation d’un Shih Tzu et ainsi aboutir à une cohabitation harmonieuse, certains aspects revêtent une importante toute particulière et doivent être abordés en priorité.
Le premier est de lui faire comprendre qu’il doit respecter son maître et lui obéir. C’est la base de l’éducation, mais cela ne va pas forcément de soi pour ce petit têtu. Pour parvenir à ses fins, il est indispensable de faire preuve d’une certaine fermeté, de cohérence, de constance ainsi que d’une bonne dose de patience. Il faut aussi s’attendre à ce que des piqûres de rappel soient nécessaires de temps à autre toute sa vie durant.
Le second aspect est dû au fait qu’il est facilement jaloux : il faut donc lui apprendre très tôt à partager l’attention de ses maîtres, mais aussi à ne pas réagir quand on touche à ses affaires – par exemple ses jouets. S’il y a d’autres animaux dans le foyer, il convient également de lui faire comprendre qu’il ne doit pas prendre leurs propres jouets - ce qu’il fait volontiers.
Enfin, le Shih Tzu est réputé pour être particulièrement enclin à la coprophagie, c’est-à-dire qu’il a tendance à manger ses excréments et/ou ceux de ses congénères. Chez un adulte quelle que soit sa race, ce comportement a généralement une cause physiologique (infestation parasitaire interne, gastrite, manque de vitamines…) ou psychologique (punitions lors de l’apprentissage de la propreté qui le poussent à « cacher les preuves », stress…). Chez un chiot, il est le plus souvent motivé par la simple curiosité : il n’a alors rien d’inquiétant et est susceptible de disparaître spontanément avec l’âge. Cependant, comme il n’est pas forcément très agréable pour l’entourage, il est conseillé d’y faire attention d’emblée : s’il se produit, il faut faire comprendre d’entrée de jeu à son chien qu’il ne doit pas se livrer à cette pratique – d’autant que cela pourrait finir par devenir une habitude qu’il conserve toute sa vie, même en l’absence de raison médicale.
Aussi mignon soit-il, il faut garder à l’esprit que le Shih Tzu est un chien, et que pour un chien la notion de hiérarchie est fondamentale. S’il sent que son maître n’est pas apte à tenir le rôle de chef de meute, il a tôt fait d’essayer de le devenir à sa place. Il a alors tendance à vouloir imposer ses vues à son entourage, et même potentiellement aux personnes étrangères au foyer : il entend par exemple décider qui peut s’asseoir sur le canapé et quand, qui a accès à telle ou telle pièce et qui n’en a pas le droit... Bref, il devient ingérable, voire agressif, et il est alors très difficile de le ramener dans le droit chemin et rétablir une cohabitation harmonieuse.
Ces comportements anormaux ont toujours pour origine un problème d’éducation. Ils se produisent lorsque ses maîtres lui accordent trop d’attention et d’importance, le surprotègent et/ou lui passent tous ses caprices sous prétexte qu’il est petit et attendrissant : c’est ce qu’on appelle le syndrome du petit chien.
Ils croient peut-être bien agir, qu’il n’y a pas de mal et/ou que leur compagnon deviendra spontanément plus conciliant en grandissant, mais en réalité ils se trompent et ce n’est pas un cadeau qu’ils lui font – ni qu’ils se font à eux-mêmes.
En effet, quelle que soit sa race, un chien a besoin pour être heureux et équilibré d’évoluer au sein d’un cadre clairement défini. Il est dans l’intérêt de tous de lui faire comprendre que sa place au sein de la hiérarchie du foyer n’est pas celle de chef de meute, en fixant des limites et en réagissant lorsqu’il agit mal.
Socialisation du Shih Tzu
Quelle que soit sa race, la socialisation est une étape essentielle dans la vie d’un chiot. En effet, en l’habituant à être confronté à des situations très diverses, elle lui permet de devenir un adulte équilibré, ni trop craintif, ni trop méfiant.
La phase la plus critique se déroule pendant ses trois premiers mois d’existence, et particulièrement entre son deuxième et son troisième mois. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un éleveur sérieux garde généralement ses petits jusqu’à l’âge de 3 mois, quand bien même la loi lui permet de les céder plus tôt : il s’assure ainsi que leur socialisation soit entamée sur de bonnes bases, avant qu’ils ne rejoignent leurs nouveaux propriétaires.
Ce travail doit toutefois être poursuivi dès l’arrivée du chiot dans le foyer.
Pour cela, il faut lui faire rencontrer toutes sortes d’êtres humains et d’animaux – y compris des congénères, afin qu’il continue d’assimiler les codes sociaux de son espèce, après avoir commencé à les apprendre auprès de sa mère. Mieux vaut cependant attendre pour ce faire qu’il soit vacciné, et tâcher de commencer avec des individus amicaux : on réduit ainsi le risque de problème et d’un éventuel traumatisme qui pourrait avoir des conséquences pour le restant de ses jours.
En parallèle, pour qu’il apprenne à ne pas avoir peur de ce qui est inconnu ou nouveau pour lui, il est tout aussi important de le confronter à des stimuli variés (bruits, odeurs…) ainsi que de le placer dans toutes sortes de situations au sein de divers lieux - y compris des endroits animés.
Enfin, même si les premiers mois sont déterminants, la socialisation est quelque chose qui s’entretient. Un manque d’interactions et/ou de stimulations finirait sûrement par entraîner tôt ou tard des troubles du comportement. Il est donc primordial de continuer à lui faire rencontrer régulièrement d’autres humains et animaux, ainsi qu’à lui faire vivre toutes sortes d’expériences.