L'éducation d'un Carlin

Le Carlin est-il facile à éduquer ?

Bien que le Carlin soit d’un naturel têtu, il n’est pas très difficile à éduquer dès lors qu’on fait preuve d’emblée d’une certaine fermeté, mais surtout de beaucoup de cohérence et de constance. Une fois qu’il a compris quelle est sa place dans la hiérarchie du foyer, les choses deviennent plus simples : on obtient alors un compagnon au tempérament stable, très affectueux et docile la plupart du temps.

 

Il faut toutefois savoir que, même s’il aime plaire à ses maîtres, répondre à leurs demandes n’est pas non plus une obsession qui prend le pas sur tout le reste. D'ailleurs, dans le classement des races établi par le célèbre professeur Stanley Coren, il ne figure qu’en 57ème position sur 79 ; en moyenne, 50 à 80 répétitions sont nécessaires pour qu’il intègre un nouvel ordre. Il s’agit davantage dans son cas d’obstination que de manque d’intelligence : le Carlin comprend généralement très bien ce qu’on attend de lui, mais est assez susceptible de ne pas s’exécuter s’il considère qu’il n’y trouve pas son intérêt.

 

On peut parvenir plus facilement à ses fins en exploitant son point faible, la gourmandise : les récompenses sous forme de friandises sont généralement très efficaces et peuvent donc constituer des alliés de poids pour réussir son éducation. Il faut tout de même veiller à ne pas avoir la main trop lourde en la matière, car il est très enclin à la prise de poids.

 

Si toutefois on est face à un individu particulièrement récalcitrant, il ne faut pas hésiter à faire appel à un éducateur canin professionnel – a fortiori si l’on est débutant. Dans tous les cas, il est essentiel de tout mettre en œuvre pour réussir l’éducation de son chien, car c’est elle qui détermine la qualité des relations qu’on a avec lui toute sa vie durant.

Comment éduquer un Carlin ?

Le Carlin est têtu, mais il se sent facilement blessé s’il se sent réprimandé de manière injustifiée. Il est d’ailleurs très sensible au ton et au volume de la voix. Par conséquent, lui crier dessus pour se faire obéir, ou pire encore recourir à quelque forme de brutalité, serait tout à fait contreproductif : cela ne ferait qu’empirer les choses en lui faisant perdre confiance en son maître, en le rendant anormalement craintif et/ou en générant toutes sortes de blocages, voire en le poussant à « se venger » en faisant des bêtises.

 

La meilleure façon d’éduquer un Carlin et d’en obtenir le meilleur est en fait le renforcement positif, qui consiste à ignorer les mauvais comportements et au contraire à encourager et à récompenser les bons. Cela peut se faire à l’aide de caresses ou de paroles douces, mais le plus efficace dans le cas de ce chien gourmand reste le recours aux friandises. Une certaine vigilance est toutefois nécessaire, car son poids dérape facilement : on peut les fractionner, déduire leur apport calorique de sa ration quotidienne et/ou opter pour des produits allégés.

À quel âge peut-on éduquer un Carlin ?

Comme pour n’importe quelle race, l’éducation du Carlin doit commencer dès ses 2 à 3 mois, car c’est là qu’il est le plus malléable. C’est d’autant plus vrai dans son cas qu’il se montre volontiers têtu : mieux vaut ne pas attendre pour lui apprendre que ce n’est pas forcément lui qui décide.

 

Bien qu’il soit alors trop jeune pour assimiler des choses assez complexes comme la marche au pied ou le rappel, il est déjà parfaitement capable de reconnaître son nom, de comprendre et exécuter quelques ordres de base, de s’habituer à se laisser manipuler sans broncher, ainsi que de commencer à assimiler les règles du foyer et la propreté. L’acquisition de ce socle facilitera d’ailleurs les apprentissages ultérieurs.

 

Cela dit, il n’est jamais trop tard : un chien peut apprendre et être (ré)éduqué à tout âge. Bien que cela s’avère moins simple et prenne plus de temps, il est donc tout à fait possible de travailler ou de retravailler plus tard – y compris alors qu’il est déjà adulte – des notions qui auraient été mal ou pas assimilées. 

Socialisation du Carlin

Quelle que soit sa race, la socialisation est une étape primordiale dans l’éducation d’un chiot. En effet, en lui apprenant et l’habituant à faire face à toutes sortes de situations, elle est déterminante pour qu’il devienne un adulte adaptable et équilibré - ni trop craintif, ni trop méfiant.

 

La phase la plus critique de la socialisation d’un chiot se déroule pendant ses trois premiers mois de vie, et notamment entre le deuxième et le troisième mois. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un éleveur sérieux ne cède généralement pas ses petits avant l’âge de trois mois, de façon à leur offrir au préalable une socialisation de qualité. Il est néanmoins indispensable que ce travail soit poursuivi par les maîtres dès l’arrivée du chiot dans le foyer, même si le Carlin est généralement d’un naturel sociable et accommodant.

 

Cela consiste d’une part à lui faire rencontrer toutes sortes d’humains et d’animaux. Parmi ces derniers doivent figurer notamment des congénères, afin qu’il continue d’intégrer les codes sociaux de son espèce (qu’il a commencé à assimiler auprès de sa mère). Il est cependant préférable d’attendre pour cela qu’il soit vacciné et de sélectionner dans un premier temps des individus amicaux, afin d’éviter un traumatisme qui pourrait avoir des conséquences pour le restant de ses jours.

 

D’autre part, pour qu’il apprenne à ne pas craindre l’inconnu, il est tout aussi important de le confronter à des stimuli variés (odeurs, bruits…) et à des situations nouvelles dans toutes sortes d’endroits, y compris des lieux animés.

 

Par ailleurs, même si les premiers mois sont déterminants, la socialisation doit être entretenue tout au long de sa vie. S’il perd peu à peu l’habitude d’interagir avec l’extérieur, il risque fort de développer des troubles du comportement. Il est donc essentiel de lui permettre de rencontrer régulièrement de nouveaux humains et animaux, de l’emmener dans divers lieux et de l’exposer à toutes sortes de situations.

Apprendre les règles à un Carlin

Comme pour toutes les races, l’éducation d’un chiot Carlin implique de fixer – et de faire respecter – certaines règles dès son arrivée dans le foyer. Cela est indispensable pour établir les bases d’une cohabitation sereine.

 

Il ne faut pas attendre pour le faire : même s’il se montre parfois têtu, un chiot est bien plus malléable qu’un adulte ou même qu’un adolescent. En outre, il est bien plus facile de corriger une mauvaise habitude avant qu’elle ne soit installée qu’une fois qu’elle est bien ancrée.

 

Pour parvenir à ses fins, tous les membres du foyer doivent faire preuve à la fois de cohérence et de constance : les règles doivent rester les mêmes en toutes circonstances et avec tout le monde, afin que le chien puisse intégrer clairement ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Par exemple, il ne saurait être question que monsieur lui interdise l’accès au canapé alors que madame le lui autorise – ne serait-ce que de temps en temps. En effet, des ordres contradictoires ne peuvent que le rendre confus quant au comportement qu’on attend de lui.

 

Cette application uniforme et rigoureuse des règles suppose que chaque membre du foyer comprenne leur raison d’être – y compris les enfants, généralement enclins à se montrer plus indulgents envers leur compagnon de jeux. Il est important de prendre le temps de leur expliquer qu’elles ne sont pas là pour brimer ce dernier mais qu’au contraire elles sont bénéfiques pour tous, lui compris. En effet, elles sont au fondement d’une cohabitation basée sur le respect mutuel, et fournissent au chien un cadre clair qui lui est nécessaire pour connaître exactement sa position hiérarchique dans la famille et s’y sentir bien.

 

Bien définir les règles et veiller à leur bonne application est d’autant plus important dans le cas du Carlin qu’il est facilement têtu et qu’il peut profiter de la moindre brèche pour essayer de diriger son monde à la baguette.

 

Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que la propension d’un chien à assimiler les règles qu’on lui impose dépend grandement du comportement général de ses maîtres à son encontre. Plus il est en confiance avec eux, se sent respecté et les respecte, mieux les choses se passent.

Que faut-il apprendre en priorité à un Carlin ?

Tant pour son bien-être à lui que pour celui de son entourage, il convient de mettre l’accent sur certains points dans l’éducation d’un Carlin.

 

Le premier de tous, qui est la base de l’éducation mais qui ne coule pas forcément de source chez lui compte tenu de sa propension à n’en faire qu’à sa tête, est de lui faire comprendre qu’il doit respecter son maître et lui obéir. Pour y parvenir, il faut savoir faire preuve d’une certaine fermeté (tout en restant bienveillant, d’autant qu’il est assez sensible) ainsi que de cohérence et de constance. C’est surtout vrai dans les premiers temps, mais des piqûres de rappel peuvent s’avérer nécessaires tout au long de sa vie.

 

Par ailleurs, comme le Carlin est vraiment très proche des siens, il est fortement enclin à souffrir d’anxiété de séparation lorsqu'ils sont absents. Progressivement mais sans trop attendre, Il faut donc l’habituer à rester seul sans se mettre dans tous ses états.

 

Une autre priorité est de lui apprendre très tôt le rappel, tout en étant conscient qu’il est susceptible de ne pas y obéir. En effet, bien qu’en règle générale il aime rester près de son maître, il peut parfaitement prendre la poudre d’escampette pour suivre quelque chose qui titille sa curiosité, et rester alors sourd aux ordres lui intimant de revenir. Plus on travaille cet aspect-là, plus on réduit les chances qu’effectivement la situation se présente – sans pour autant pouvoir espérer une fiabilité totale.

 

Enfin, le Carlin adore qu’on s’occupe de lui, mais dès les débuts il est essentiel de lui apprendre qu’il n’est pas le centre du monde et qu’il doit partager l’attention de ses maîtres. Pour cela, il ne faut pas hésiter à l’ignorer volontairement de temps à autres. Si on lui accorde trop d’importance, il risque de se montrer jaloux et de développer divers problèmes de comportement qu’il serait difficile de corriger par la suite.

Le syndrome du petit chien chez le Carlin

Bien qu’il soit petit, très affectueux et qu’il aime être collé à ses maîtres sur le canapé, il ne faut jamais oublier que le Carlin n’est pas le bébé de la famille mais un chien - et que pour un chien, la notion de hiérarchie est essentielle.

 

Par conséquent, faire preuve de laxisme et tout lui pardonner serait une grave erreur, tout comme le surprotéger ou céder à tous ses caprices. Si on ne lui impose aucune limite ni contrainte, il risque de développer ce qu’on appelle le syndrome du petit chien, considérant que c’est lui qui décide et que tout le monde doit se plier à sa volonté - à commencer par les membres du foyer. Il devient alors capricieux, têtu, et plus globalement ingérable. Une fois que le pli est pris, il est très difficile de revenir en arrière...