Les premières mentions purement germaniques d’un petit chien de chasse qui serait l’ancêtre du Teckel actuel remontent au 16ème siècle. Doté de pattes courtes, torses ou droites à l’avant selon les individus, il était utilisé pour dénicher et traquer dans leur terrier des nuisibles comme le blaireau et le renard, mais aussi pour tous les types de chasse en surface. Il était très apprécié pour sa grande polyvalence, mais aussi pour son courage et sa ténacité à toute épreuve.
Au 17ème siècle, on développa la version aux pattes arquées (une caractéristique permettant de se faufiler plus facilement dans les galeries) afin d’en faire une race hautement spécialisée dans le déterrage qu’on appela Dachshund, tandis que la version aux pattes droites continuait d’être utilisée pour la chasse en surface. Cette dernière finit toutefois par disparaître via le jeu des sélections au fil du temps.
À partir du 19ème siècle, le Teckel devint également un animal de compagnie très prisé, sans cesser pour autant d’être un chien de chasse – un rôle dans lequel il continue d’exceller.
De nos jours, sa grande polyvalence fait qu’on le retrouve même employé dans d’autres cadres.
Bien que de nos jours le Teckel joue le plus souvent le rôle de simple animal de compagnie, il continue d’être utilisé un peu partout dans le monde pour la chasse – l’activité pour laquelle il fut développé à la base.
Il faut dire qu’il s’y montre toujours aussi passionné, vif, courageux et persévérant. En outre, il se distingue par sa polyvalence, puisqu’il peut servir aussi bien pour lever les proies (lapins, lièvres…), chasser en meute, suivre la trace du grand gibier blessé (chevreuils, cerfs, sangliers…) ou encore acculer des nuisibles (renards, blaireaux…) dans leur terrier - ce qui était sa spécialité jusqu’au 20ème siècle. Cela dit, hormis en Allemagne où elle est encore assez courante, cette dernière pratique est devenue nettement plus rare qu’autrefois.
Il convient en tout cas de souligner que certaines variétés ont des caractéristiques ou des compétences qui les rendent davantage plébiscitées que les autres pour remplir telle ou telle mission.
Ainsi, on privilégie généralement le Teckel à poil dur (surtout la taille Standard) dans le cadre du broussaillage sur sanglier et chevreuil, qui consiste à lever et poursuivre le gibier dans les ronciers et les fourrés. En effet, ce type de pelage est le plus protecteur dans la végétation.
Quant au Teckel à poil long, il est celui qui a le meilleur flair : cela explique que c’est lui qui est le plus souvent employé pour la recherche au sang, qui consiste à suivre la piste du grand gibier blessé.
Par ailleurs, le gabarit réduit du Teckel Nain et du Kaninchen fait qu’ils sont plutôt destinés à chasser le petit gibier (lapin, lièvre…), que ce soit en surface ou sous terre. Le Kaninchen fut même créé spécifiquement pour pouvoir se glisser dans les étroits terriers de lapin.
Le Teckel est trop petit pour pouvoir être considéré comme un gardien, mais il fait en revanche un excellent chien d’alerte. En effet, son instinct territorial l’amène à aboyer vigoureusement pour signaler toute présence inconnue, qu’elle soit humaine ou animale. C’est d’autant plus efficace qu’il est doté d’une voix puissante.
Loyal, fidèle et très proche de ses maîtres, le Teckel est un bon animal de compagnie, et ce quelle que soit la variété.
Il a sa place dans de nombreux types de foyers, mais s’accommode mal de la turbulence et de la brusquerie des jeunes enfants. En revanche, il fait généralement un bon compagnon de jeux (et inversement) pour ceux qui sont déjà assez âgés pour savoir le respecter.
Il convient toutefois de souligner que son intelligence ainsi que son caractère fort et têtu (particulièrement prononcé chez les spécimens à poil dur) impliquent qu’il prend facilement le dessus sur un maître trop permissif. Un primo-adoptant peut néanmoins opter pour cette race dès lors qu’il est bien informé et surtout qu’il est capable de faire preuve de cohérence, de constance ainsi que d’un peu de fermeté.
Par ailleurs, le Teckel est normalement en mesure de partager son foyer avec un congénère et d’entretenir de bonnes relations avec lui, dès lors qu’ils ont grandi ensemble. Dans le cas contraire, il risque fort de se montrer dominant, et les choses peuvent prendre un tour assez explosif si l’autre l’est également – d’autant qu’il n’est pas du genre à se laisser intimider par un chien bien plus imposant que lui.
Quant à une éventuelle cohabitation avec un chat, elle se passe normalement sans encombre dès lors qu’il le connaît depuis son jeune âge. En revanche, si un petit félin rejoint le domicile alors que lui-même est déjà adulte, il risque fort de le considérer comme une proie potentielle.
Son instinct de prédation explique d’ailleurs aussi qu’il faut s’abstenir de le faire cohabiter avec un oiseau ou un petit animal à fourrure : les choses pourraient à tout moment prendre un tour tragique.
Sensible, joueur et malicieux, le Teckel fait un bon chien de soutien psychologique. C’est particulièrement vrai pour la variété à poil long, car ses représentants sont connus pour être plus calmes et plus câlins.
Cela dit, toutes les variétés sont employées par divers organismes et associations travaillant auprès de personnes âgées, malades, dépressives ou traumatisées. C’est ainsi qu’on le retrouve par exemple comme chien visiteur dans des maisons de retraite et des établissements de soins.
Contrairement à ce que son apparence pourrait laisser penser, le Teckel (quelle que soit la variété) est un sportif accompli, et qui plus est doté d’un très bon flair.
Les sports canins sont l’occasion pour lui non seulement de satisfaire son besoin d’exercice physique et de stimulation mentale, mais aussi de partager des activités avec son maître - ce qui le ravit.
Il est particulièrement susceptible de briller dans les épreuves de pistage, ainsi que dans les compétitions sur terrier artificiel. Ces dernières, dont certaines sont réservées spécifiquement à cette race, consistent à creuser des tranchées dans lesquelles on place une « proie » - généralement un rat ou un renard en cage. Le chien doit alors trouver l’animal (qu’il peut voir et sentir, mais ne peut pas en revanche toucher et encore moins blesser) et le « travailler » en aboyant ainsi qu’en creusant ou grattant.
En outre, malgré la réputation qu’a ce chien de n’en faire qu’à sa tête, certains individus sont tout à fait aptes à se distinguer dans les compétitions d’obéissance.
Il faut en tout cas éviter les disciplines qui impliquent des sauts et des torsions du dos (par exemple le frisbee et l’agility), compte tenu de sa fragilité intrinsèque à ce niveau.
Fort de sa morphologique unique, de ses neuf variétés (un record au sein de la gent canine) et de sa grande diversité également en termes de couleurs de robes, le Teckel est un incontournable des expositions canines, où il est d’ailleurs présent et populaire depuis très longtemps.
Force est d’admettre toutefois qu’il n’est pas le chien le plus facile à gérer dans ce genre d’évènements, compte tenu de sa propension à se montrer méfiant envers les personnes inconnues et dominant envers ses congénères. Néanmoins, il n’y a rien d’insurmontable dès lors qu’il est bien éduqué et bien socialisé.