La santé du Bouledogue Français : espérance de vie, maladies, conseils...

Espérance de vie du Bouledogue Français

La santé du Bouledogue Français est globalement assez fragile. Ses points faibles sont son système respiratoire, ainsi que son dos et ses articulations.

 

Bien sûr, tous les individus ne sont pas concernés par ces problèmes, mais son espérance de vie de 10 à 12 ans est inférieure à la moyenne des races de gabarit similaire et confirme sa fragilité générale.

Article détaillé : L'espérance de vie du chien

Résistance du Bouledogue Français au froid et à la chaleur

Le Bouledogue Français n’est pas du tout adapté aux températures extrêmes ni aux climats humides, qui peuvent s’avérer dangereux pour sa santé.

 

En effet, comme toutes les races brachycéphales, le fait de posséder un museau « écrasé » et un nez très court implique que sa respiration est plus laborieuse que chez la plupart de ses congénères. En particulier, cela l’empêche de se rafraîchir efficacement en haletant quand il fait très chaud – sachant qu’il s’agit là du principal moyen dont un chien dispose pour maintenir alors sa température corporelle, étant donné que contrairement à un humain il ne transpire pratiquement pas. Ainsi, le Bouledogue Français est particulièrement sensible aux températures élevées et enclin aux coups de chaleur – avec à la clef des conséquences pouvant être très graves, voire fatales. En été, il est donc préférable de le garder au frais et d’éviter les sorties aux heures les plus chaudes.

 

L’humidité et le froid ne lui conviennent pas davantage, car son nez est trop court pour que l’air s’assèche ou se réchauffe avant d’atteindre ses poumons. Par conséquent, mieux vaut également éviter de le sortir lorsque le temps est très humide ou qu’il fait particulièrement froid, afin d’éviter qu’il ne tombe malade. Il est judicieux d’ailleurs de l’équiper d’un manteau pour chien lors des sorties en période hivernale.

Maladies du Bouledogue Français

Comme pour toutes les races populaires, les maladies susceptibles de toucher le Bouledogue Français constituent un sujet très documenté : leur liste est longue, et peut effrayer. Cependant, il faut garder à l’esprit que même si ce chien est effectivement fragile, une bonne partie des individus ne développent jamais aucune de ces pathologies. D’ailleurs, certaines sont relativement courantes, mais d’autres au contraire demeurent extrêmement rares.

 

Il est en tout cas utile d’avoir quelques connaissances sur le sujet : cela permet d’une part de déceler rapidement un éventuel problème (et alors d’y faire face dans les meilleures conditions), et d’autre part de prévenir ceux qui peuvent l’être.

 

Les maladies articulaires

Le Bouledogue Français a des articulations assez fragiles, et il est particulièrement prédisposé à deux maladies articulaires :

 

  • la luxation de la rotule, un problème qui touche surtout les petites races. La rotule ne tient alors pas bien en place dans la trachée fémorale et s’en écarte, ce qui entraîne des douleurs et des boiteries plus ou moins sévères. Cette affection peut avoir en partie une origine génétique, car elle résulte souvent d’une malformation congénitale. Dans les cas les plus simples, le vétérinaire est en mesure de remettre en place la rotule par de simples manipulations. Dans les cas les plus graves, une intervention chirurgicale est nécessaire, sans pour autant que la guérison ne soit garantie ;

  •  la dysplasie de la hanche, une malformation articulaire qui correspond au fait que la tête du fémur sort de son logement. Cela entraîne des douleurs, des boiteries et des difficultés à bouger, puis l’apparition d’arthrose, et à terme la paralysie d’une ou (le plus souvent) des deux pattes arrière. Un facteur héréditaire peut favoriser l’apparition de cette pathologie. Elle est guérissable par voie chirurgicale si elle est diagnostiquée très tôt ; dans le cas contraire, on peut au moins essayer d’atténuer les symptômes via des traitements médicamenteux et/ou chirurgicaux.

 

 Les maladies osseuses

 
Le Bouledogue Français est enclin à certains problèmes osseux :

 

  • la chondrodysplasie (ou achondroplasie, ou chondrodystrophie), une anomalie de l’ossification au niveau des pattes qui se traduit par une sorte de nanisme : on constate chez un chiot atteint une croissance anormalement lente. Cela est dû au fait que les cartilages de croissance prolifèrent de façon anarchique : de ce fait, les os s’épaississent sans pour autant s’allonger en proportion. Les pattes sont plus courtes et leurs muscles plus faibles que la normale. En outre, une ou les deux pattes avant peu(ven)t être plus ou moins tordue(s). Cette affection est d’origine héréditaire, et il n’existe pas de traitement permettant d’y remédier. Toutefois, on peut dans certains cas très graves (notamment en cas de torsion importante du radius et du cubitus) recourir à une correction chirurgicale afin de limiter la sollicitation du carpe (l’équivalent du poignet) et du coude. Au contraire, lorsque l’atteinte demeure limitée, une rééducation en fin de croissance permet parfois de limiter ses conséquences (douleurs articulaires et perturbation de la marche) ;

  • l’hémi-vertèbre, une malformation qui peut être d’origine héréditaire et qui touche particulièrement les races brachycéphales de petite taille. Elle correspond au fait qu’une partie des vertèbres (souvent celles qui se trouvent au centre de la région thoracique, et notamment la T8) ne se forment pas correctement. De ce fait, la colonne vertébrale prend un angle anormal, ce qui provoque potentiellement une compression de la moelle épinière. Cette affection se déclare souvent avant l’âge d’un an, et entraîne des troubles de la motricité qui peuvent aller jusqu’à la paralysie. Dans certains cas, une intervention chirurgicale permet de solutionner totalement ce problème, mais le pronostic dépend de la gravité et de la durée de la compression ;

  • la hernie discale, qui correspond au fait qu’un disque intervertébral pénètre dans la colonne et comprime la moelle épinière. Il existe deux formes : la première touche particulièrement les races de petite taille (tel que le Bouledogue Français) et se déclare vers l’âge de 3-4 ans, tandis que la seconde apparaît vers 6-7 ans. Quel que soit le cas, les symptômes sont les mêmes, à savoir des douleurs et des difficultés à se mouvoir qui vont crescendo. La pathologie évolue vers une paralysie plus ou moins importante des pattes arrière, voire des quatre membres. Si le chien est pris en charge rapidement, des médicaments et du repos peuvent parfois suffire à remédier au problème. Néanmoins, une intervention chirurgicale s’avère souvent nécessaire. 

 

Les maladies sanguines

 

On constate chez le Bouledogue Français une prédisposition à deux maladies sanguines :

 

  • l’hémophilie de type B (ou maladie de Christmas), un trouble de la coagulation sanguine généralement d’origine héréditaire et qui touche essentiellement les mâles. Les symptômes sont surtout visibles chez les jeunes sujets, et consistent en des hématomes spontanés ainsi que des saignements anormalement prolongés lors de blessures mineures. Dans les cas les plus graves, il arrive que des hémorragies internes parfois difficiles à déceler surviennent dans l’abdomen, le thorax ainsi que le système nerveux. Étant donné qu’il n’existe pas de traitement spécifique, l’animal atteint doit recevoir de fréquentes transfusions. Le pronostic dépend de l’importance des symptômes, mais s’avère souvent très réservé ;

  • la maladie de Von Willebrand, un autre trouble de la coagulation sanguine, dont les signes cliniques sont des saignements spontanés au niveau de la truffe et/ou des gencives, des hémorragies anormalement abondantes en cas de blessure, ainsi que la présence de sang dans les selles ou les urines. Cette affection est d’origine héréditaire et ne peut être guérie, mais des traitements médicamenteux permettent d’en limiter les symptômes. 

 

Les maladies oculaires

 

Comme beaucoup d’autres races au museau écrasé, le Bouledogue Français est enclin à un certain nombre d’affections oculaires :

 

  • l’éversion de la glande nictitante, ou œil de cerise, qui correspond à une déformation de la troisième paupière (une membrane translucide qui protège l’œil). Celle-ci s’enroule alors vers l’extérieur, ce qui provoque une conjonctivite chronique et des larmoiements. Ce problème d’origine héréditaire peut survenir dès l’âge de 3 mois et peut toucher un seul œil ou les deux , mais n’a pas vraiment d’impact sur la vision et n’est pas évolutif. Il est du reste possible de le traiter via une intervention chirurgicale ;

  • la cataracte héréditaire, une opacification du cristallin pouvant toucher un seul œil ou les deux. Si elle n’est pas prise en charge, cette affection entraîne une perte progressive de la vision, jusqu’à la cécité totale. À l’inverse de la forme classique, qui atteint surtout les chiens âgés, la forme héréditaire se déclare souvent vers l’âge de 2 ans. Si le problème est décelé suffisamment tôt, un simple traitement médicamenteux peut suffire ; dans le cas contraire, une intervention chirurgicale s’impose ;

  • la dysplasie rétinienne, une anomalie souvent d’origine héréditaire et qui correspond à un développement anormal des couches de la neuro-rétine, le tissu du système nerveux central qui transforme les signaux lumineux en influx nerveux. Dans les cas bénins, on constate l’apparition de plis ou de rosettes sur la rétine, mais la vision est conservée. En revanche, dans les cas les plus graves, cette affection entraîne un décollement de la rétine, et à terme la cécité. La dysplasie rétinienne peut être associée à d’autres problèmes oculaires (par exemple la cataracte) ou ostéo-articulaires, comme le nanisme ;

  • le glaucome, qui est souvent d’origine héréditaire et correspond à une diminution du drainage des fluides de l’œil, responsable d’une augmentation de la pression intraoculaire. Celle-ci a pour conséquences des douleurs et surtout une perte brutale et irréversible de la vision. Si le problème est décelé très tôt, une intervention chirurgicale permet parfois de la guérir, mais le succès n’est pas garanti ;

  • l’ulcère cornéen, une déchirure de la cornée qui touche surtout les individus âgés. Le nez court du Bouledogue Français fait que ses yeux sont particulièrement exposés et peuvent facilement subir un traumatisme susceptible d’entraîner un ulcère - par exemple un coup ou des griffures causées par un buisson. Les signes cliniques sont une tendance à plisser les yeux, une sensibilité à la lumière, un œil rouge et/ou larmoyant, ainsi que des douleurs. Si la lésion est peu profonde et est traitée sans délai, des collyres et des pommades suffisent généralement à la guérir. En revanche, en cas de lésion profonde, il faut recourir à la chirurgie. Quoi qu’il en soit, la prise en charge doit être rapide pour éviter une surinfection, car les conséquences de cette dernière pourraient être graves : perforation du globe oculaire, perte de la vision de l’œil atteint… ;

  • le dermoïde conjonctival, palpébral ou cornéen, une anomalie congénitale d’origine héréditaire qui consiste en la présence anormale de tissu cutané dans la conjonctive, la paupière ou la cornée. Ce dernier cas de figure en particulier est assez fréquent chez le Bouledogue Français. Bénigne et presque toujours unilatéral (c’est-à-dire ne touchant qu’un seul œil), cette affection peut être guérie par une intervention chirurgicale visant à ôter le dermoïde. Le faire est d’ailleurs recommandé, car il est courant que des poils poussent sur ce tissu cutané et provoquent une irritation de la cornée ou de la conjonctive ;

  • le distichiasis, qui correspond à la présence d’une rangée supplémentaire de cils le long de la paupière. S’ils ne provoquent aucune gêne chez certains individus, chez d’autres ces cils surnuméraires frottent sur le globe oculaire et occasionnent des irritations (larmoiements, rougeur, démangeaisons…), voire un ulcère cornéen. Les épiler régulièrement permet d’éviter ce problème, mais il est également possible de détruire définitivement les follicules pileux en cause via une opération chirurgicale ;

  • l’entropion, une anomalie de la paupière parfois héréditaire. Celle-ci roule alors vers l’intérieur de l’œil, se retrouvant au contact du globe oculaire. Les cils ou les poils frottent sur ce dernier, ce qui provoque une forte et douloureuse irritation dont les symptômes sont des rougeurs, des larmoiements, etc. Cette affection est toutefois guérissable via une intervention chirurgicale.

 

Enfin, même quand il ne souffre d’aucun problème oculaire, le Bouledogue Français a facilement les yeux larmoyants. Cela est dû à la forme de sa tête, qui ne permet pas une évacuation correcte des larmes. Celles-ci s’accumulent alors dans l’œil, jusqu’à couler sur le bord interne de ce dernier. Cette caractéristique implique qu’un nettoyage assez fréquent est nécessaire afin de limiter les risques d’inflammation voire d’infection.

 

Les maladies cutanées

 

Le Bouledogue Français présente une prédisposition à quelques problèmes cutanés :

 

  • l'intertrigo (ou dermatite des plis cutanés), une affection concernant toutes les races possédant des rides faciales. En effet, ces plis sont propices aux frottements entraînant des irritations, mais en plus ils empêchent la peau de respirer correctement et créent de ce fait un environnement humide et chaud qui favorise le développement de bactéries. Elles-mêmes sont susceptibles d’être à l’origine d’une infection cutanée appelée dermatite. Un nettoyage quotidien des rides faciales permet toutefois d’éviter ce problème ;

  • la démodécie (ou gale démodécique), une maladie dermatologique causée par des acariens. Son apparition peut être favorisée par un facteur héréditaire et elle touche principalement les chiots, car leur système immunitaire est plus faible. Elle entraîne des pertes de poils localisées, mais aussi des démangeaisons, des points noirs, des rougeurs, des pellicules… En règle générale, elle guérit spontanément si elle est localisée, mais un traitement médicamenteux s’impose si au contraire elle est généralisée ;

  • la dermatite atopique, une pathologie cutanée inflammatoire chronique due à un ou plusieurs allergène(s) environnemental(aux) : acariens, pollens, etc. D’origine héréditaire, elle se déclare la plupart du temps entre l’âge de 6 mois et de 3 ans et provoque des otites récurrentes ainsi que de fortes démangeaisons, notamment au niveau des doigts. Cette maladie n’est pas guérissable, mais il existe différents moyens de limiter les crises et les symptômes : donner à l’animal des médicaments destinés à calmer les démangeaisons et/ou traiter les infections, utiliser un shampooing traitant qui renforce ses défenses cutanées, traiter son environnement pour éliminer les parasites, le désensibiliser à l’allergène en cause…

 

Les maladies dentaires

 

Le Bouledogue Français a une petite bouche et est prognathe, c’est-à-dire que sa mâchoire inférieure dépasse la supérieure. Ces caractéristiques favorisent non seulement le chevauchement des dents, mais aussi l’accumulation de plaque dentaire, laquelle se transforme ensuite en tartre.

 

Cela explique qu’il est prédisposé à certains problèmes dentaires, à commencer par :

 

  • la gingivite, une inflammation des gencives provoquée par l’accumulation de tartre. Le plus souvent, elle entraîne un gonflement et un saignement des gencives ainsi qu’une mauvaise haleine. Le traitement consiste en un détartrage complet pour éviter que l’affection n’évolue vers quelque chose de plus grave, comme une parodontose ;

  • la parodontite et la parodontose, des pathologies causées par des bactéries qui attaquent les tissus de soutien des dents - en particulier la gencive et l’os alvéolaire, généralement touchés en même temps. Cela commence par une sévère inflammation de la gencive qui, si rien n’est fait, finit par détruire l’os et provoquer la chute des dents. Il est d’autant plus important d’agir rapidement que les bactéries responsables peuvent passer dans le sang et infecter divers organes (cœur, poumons, foie…), avec potentiellement à la clef des conséquences très graves - voire fatales. Traiter une parodontite ou une parodontose suppose de procéder à un détartrage complet, éventuellement associé à l’extraction de la ou des dent(s) touchée(s), ainsi qu’à administrer des antibiotiques. 

 

Les autres maladies

 

  • le syndrome brachycéphale (ou syndrome obstructif des voies respiratoires), une pathologie qui concerne les races brachycéphales, c’est-à-dire au museau aplati et au nez très court – ce qui est le cas du Bouledogue Français. En effet, ces particularités morphologiques entraînent souvent une respiration laborieuse du fait que les narines sont trop étroites et/ou que le voile du palais est trop épais et trop long. Ces difficultés respiratoires risquent à leur tour de provoquer à terme un affaissement de la trachée (collapsus), voire une insuffisance cardiaque grave – si ce n’est fatale. Il arrive que le syndrome brachycéphale soit associé à d’autres affections ; chez le Bouledogue Français, il s’agit souvent de lésions gastro-intestinales. La chirurgie permet toutefois de corriger ces anomalies morphologiques lorsqu’elles sont très prononcées et du coup mettent en grand danger la santé de l’animal - si ce n’est même sa vie ;

  • la myélopathie spinale dégénérative, une maladie neurologique d’origine héréditaire qui correspond à une dégénérescence progressive de la moelle épinière. Les symptômes sont des troubles de la coordination et de l’équilibre (ataxie), ainsi qu’une paralysie partielle des pattes arrière puis des pattes avant (parésie). Comme la maladie évolue ensuite vers la paralysie complète et n’est pas guérissable, elle conduit généralement à l’euthanasie de l’animal atteint ;

  • la sténose pulmonaire, une malformation congénitale et très probablement d’origine héréditaire, qui toucherait surtout les mâles. Elle correspond au fait qu’un gros vaisseau chargé de véhiculer le sang du ventricule droit aux poumons a une largeur insuffisante. Le passage du sang est alors gêné, ce qui entraîne une fatigue du ventricule droit et à terme (généralement en l’espace de six ans) une insuffisance cardiaque. Les symptômes apparaissent souvent vers l’âge de 10 à 12 mois (mais parfois bien plus tard), et sont ceux de l’insuffisance cardiaque : fatigue et moindre résistance à l’effort, syncopes, épanchement de sérosités dans l’abdomen (ascite)… Cette affection n’est pas guérissable, mais des traitements médicamenteux et chirurgicaux permettent d’améliorer sensiblement la qualité de vie de l’animal ;

  • l’hyperoestrogénisme, un problème hormonal qui correspond à une production anormale d’oestrogènes ou à un déséquilibre entre les différentes hormones sexuelles, et qui concerne surtout les femelles non stérilisées - particulièrement celles d’âge moyen ou avancé. Les symptômes sont essentiellement cutanés, avec une perte de poils (alopécie) qui part de la région du périnée puis s’étend progressivement à l’aine, aux flancs, à la poitrine et au cou. On constate parfois en parallèle que les mamelles et la vulve sont hypertrophiées, ou bien que des kystes – voire des tumeurs – apparaissent sur les ovaires. Ce problème entraîne des anomalies du cycle sexuel : pseudo-gestation, chaleurs anormalement fréquentes et prolongées… La stérilisation permet toutefois d’obtenir en quelques mois une guérison complète ;

  • les calculs urinaires (ou urolithiases), qui consistent en la formation de « cailloux » dans la vessie et/ou les voies urinaires. La plupart du temps, ils sont la conséquence d’une infection bactérienne de la vessie. Les symptômes sont des difficultés à uriner, des mictions anormalement fréquentes, une soudaine malpropreté urinaire ainsi que la présence de sang dans les urines. Une prise en charge rapide s’impose, particulièrement dans le cas d’un mâle car il arrive que les calculs bouchent l’entrée du pénis. Divers traitements peuvent être envisagés selon la composition des urolithiases, mais une intervention chirurgicale est généralement préconisée pour obtenir une amélioration – voire une guérison – plus rapide. Cependant, une récidive n’est pas exclue ;

  • la colite histyocitaire, une inflammation chronique du côlon entraînant une ulcération de sa muqueuse. Les signes cliniques sont des diarrhées contenant du sang, parfois associées à des douleurs lors de la défécation. Si rien n’est fait, on constate au bout de quelques mois un amaigrissement ainsi qu’une baisse de tonus. Cette maladie peut toutefois être guérie à l’aide d’antibiotiques spécifiques ;

  • la fente labiale, ou bec de lièvre, une malformation congénitale d’origine héréditaire assez fréquente chez les races brachycéphales. Cette fente est généralement située sur la lèvre supérieure (d’un côté, des deux ou au centre), mais il arrive qu’elle se prolonge jusqu’au palais : on parle alors de fente labio-palatine. Dans tous les cas, les symptômes sont visibles dès la naissance : régurgitations, passage du lait par le nez, éternuements, toux, difficulté à avaler… Cette anomalie entraîne aussi parfois un retard de croissance ainsi qu’une pneumonie par aspiration, qui correspond au fait que des aliments passent de la bouche – ou de l’estomac en cas de régurgitation – vers les voies respiratoires. On peut corriger cette malformation via une opération chirurgicale, mais il s’agit d’une intervention délicate ;

  • la fente palatine, une malformation congénitale du palais qui concerne particulièrement les races brachycéphales et qui est parfois associée à une fente labiale. Comme le montre une thèse publiée en 2014, cette anomalie est loin d’être rare chez le Bouledogue Français : elle touchait 8,6% des sujets étudiés. Une origine héréditaire est d’ailleurs avérée chez cette race. Bien qu’ils dépendent de l’étendue de la fente, les symptômes se manifestent dès la naissance et sont les mêmes que ceux de la fente labiale : passage du lait par le nez, difficulté à avaler, régurgitation, éternuements, toux, éventuellement passage des aliments solides dans les voies respiratoires et retard de croissance… Une intervention chirurgicale réalisée dans les 2-3 premiers mois de l’animal peut permettre de corriger cette malformation. Cependant, plusieurs opérations s’avèrent parfois nécessaires, et des complications sont à craindre : rupture des sutures, pneumonie, infection… ;

  • l'hypothyroïdie, un dérèglement hormonal parfois d’origine héréditaire et qui correspond à une diminution de la sécrétion de certaines hormones par la glande thyroïde. Elle entraîne une baisse du métabolisme, dont les symptômes peuvent être variés : prise de poids, pelage terne et en mauvais état, fatigue importante, difficulté à respirer, baisse de la fréquence cardiaque, sensibilité accrue au froid… L’administration d’hormones de synthèse permet d’éliminer les symptômes, mais l’animal doit être traité à vie ;

  • la surdité congénitale, une anomalie non guérissable suspectée chez le Bouledogue Français d’être d’origine héréditaire. Elle est causée par une dégénérescence de la strie vasculaire de la cochlée, une partie de l’oreille interne qui contient les terminaisons du nerf auditif. Cette affection touche principalement les spécimens au pelage blanc, et peut concerner une seule oreille ou les deux ;

  • l’otite externe, une affection assez courante chez le Bouledogue Français et ayant deux causes possibles : une allergie, ou bien la forme du conduit auditif. En effet, ce dernier est plus étroit que chez la plupart des autres races : cela favorise la rétention d’humidité et de saleté, responsables d’infections.

 

Enfin, il faut savoir que les races brachycéphales (dont fait partie le Bouledogue Français) sont plus enclines que les autres à souffrir de détresse respiratoire pendant et/ou après une opération ou un examen nécessitant une anesthésie. En effet, le fait de posséder un museau aplati et un nez très court implique une difficulté à respirer normalement, ce à quoi s’ajoute le fait qu’elles ont souvent une trachée étroite. Le cas échéant, cela rend la pose d’une sonde endotrachéale difficile et augmente le risque que l’animal manque d’oxygène lors d’une opération. En outre, pour les mêmes raisons, ces races sont plus sensibles à l’inflammation des voies respiratoires causée inévitablement par cette indispensable intubation. Ainsi, ce qui est normalement un effet secondaire tout à fait bénin amené à disparaître en quelques jours peut facilement se transformer en détresse respiratoire.

Risque d'obésité du Bouledogue Français

Le Bouledogue Français n’étant pas très sportif, il a tendance à prendre du poids facilement, et le risque est encore plus important dans le cas d’un individu stérilisé.

 

Or l’obésité peut avoir de graves conséquences sur sa santé, que ce soit en aggravant des problèmes déjà existants ou en provoquant de nouvelles maladies. En outre, comme elle entraîne une pression plus importante sur les articulations et le squelette, elle favorise l’apparition de problèmes vertébraux et/ou articulaires, alors que déjà ce chien est prédisposé à plusieurs d’entre eux.

 

Il convient donc de suivre son poids de près en le pesant au moins une fois par mois, voire plus si on a l’impression qu’il prend de l’embonpoint. Il faut d’ailleurs avoir en tête que comme pour les autres petites races, un écart de quelques centaines de grammes par rapport à son poids de forme est déjà significatif et ne saurait être pris à la légère. 

 

Si on constate une prise de poids qui se confirme sur plusieurs pesées successives, il est nécessaire de consulter rapidement un vétérinaire : il est le mieux à même de déterminer si ce dérapage est d’origine alimentaire (nourriture trop riche et/ou donnée en trop grande quantité) ou médicale (maladie, réaction à un médicament…).

 

En tout état de cause, il est important d’endiguer le problème rapidement afin d’éviter d’entrer dans un cercle vicieux : un animal en surpoids devient moins actif, ce qui favorise encore davantage la prise de poids.

Causes de mortalité du Bouledogue Français

Selon le Breed Health and Conservation Plan (BHCP) établi en 2019 par le Kennel Club britannique (KC), les maladies neurologiques sont la première cause de mortalité chez le Bouledogue Français. En particulier, les maladies cérébrales représentent environ 12% du total des 2228 décès étudiés, et celles de la moelle épinière environ 9,5 %.

 

Viennent ensuite les maladies des voies respiratoires, en cause dans environ 14 % des cas.

Adopter un Bouledogue Français en bonne santé

Le Bouledogue Français a une santé assez fragile et est notamment prédisposé à un certain nombre de maladies d’origine héréditaire ou qui peuvent être favorisées par un facteur héréditaire. Il est donc crucial de se tourner vers un éleveur sérieux quand on envisage d’adopter un représentant de cette race.

 

En effet, un professionnel consciencieux fait systématiquement réaliser des tests génétiques sur ses reproducteurs potentiels et écarte ceux qui présentent un risque de transmission d’une tare héréditaire à leur progéniture : cataracte, hernie discale, myélopathie dégénérative… Il les soumet également à des examens radiographiques afin de s’assurer qu’ils ne sont pas atteints de dysplasie de la hanche.

 

Il doit être en mesure de fournir les résultats desdits tests et examens, que ceux-ci aient été effectués sur le petit ou ses parents, ainsi que le détail des vaccins administrés au chiot et un certificat de bonne santé signé par un vétérinaire.

 

En plus de sélectionner rigoureusement ses reproducteurs, un éleveur sérieux veille aussi à les ménager, notamment en faisant en sorte que ses femelles n’aient pas plus d’une portée par an. Il est généralement possible de vérifier ce qu’il en est en consultant sur son site ou ses réseaux sociaux les dates des différentes portées.

 

Il fait également en sorte que les petits naissent et se développent dans les meilleures conditions, en leur offrant un suivi vétérinaire de qualité et un environnement sain. Il est d’ailleurs fortement conseillé de vérifier ce point lors de la visite de l’élevage.

 

Tout cela a un coût, et il est normal que celui-ci soit répercuté sur le prix des chiots. Il est toutefois judicieux de dépenser un peu plus si cela augmente la probabilité d’adopter un animal en bonne santé et qui a toutes les chances de le rester.

Fragilité du Bouledogue Français en période de croissance

Les premiers mois de vie du Bouledogue Français sont la période pendant laquelle il est le plus joueur, tout en n’ayant pas conscience des risques qu’il encourt.

 

Or, un chiot quelle que soit sa race est assez fragile pendant sa croissance, en particulier au niveau du squelette et des articulations. Il peut facilement se blesser, voire développer des malformations ou des fragilités osseuses et/ou articulaires, avec potentiellement à la clef des séquelles à vie. C’est un aspect d’autant plus critique dans le cas du Bouledogue Français qu’il est fragile et prédisposé aux problèmes osseux (par exemple la hernie discale) ou articulaires (dysplasie de la hanche, luxation de la rotule…).

 

Il faut donc tout au long de sa croissance non seulement lui épargner les montées et descentes d’escaliers, mais aussi canaliser son enthousiasme lorsqu’il se montre particulièrement « tout fou » - et en particulier éviter les sauts. D’une manière plus générale, il convient de proscrire tout exercice très intense et/ou prolongé tant qu’il n’a pas terminé sa croissance, c’est-à-dire qu’il n’a pas atteint l’âge de 12 à 14 mois. 

 

En outre, il est impératif qu’il dispose d’un endroit au calme pour dormir sans être dérangé, et de ne pas le réveiller quand il dort. En effet, en plus de lui permettre de récupérer des forces, le sommeil joue un rôle important dans son développement physique et psychique. Il est d’ailleurs normal qu’un chiot dorme bien plus qu’un adulte : généralement plus de 15 heures par jour, et même près de 20 durant ses premiers mois de vie.

Maintenir un Bouledogue Français en bonne santé

Une règle assez incontournable pour garder un Bouledogue Français en bonne santé est de lui faire faire régulièrement un bilan de santé complet chez le vétérinaire : d’abord une fois par an, puis plus souvent quand il prend de l’âge. Cela permet de déceler au plus tôt un problème éventuel, parfois avant même l’apparition de symptômes, et d’y faire face alors dans les meilleures conditions possibles. En outre, on réduit ainsi le risque d’oublier ses rappels de vaccins, qui s’avèrent fort utiles pour le prémunir de maladies potentiellement fatales.

 

Il est également important de lui administrer tout au long de l’année des traitements antiparasitaires préventifs internes (vermifuges) et externes, afin qu’à ce niveau aussi il ne cesse jamais d’être protégé.

 

Par ailleurs, il convient de garder son poids sous contrôle en le pesant au moins une fois par mois, voire davantage dans le cas d’un individu à risque (particulièrement gourmand, stérilisé…).

 

Au-delà de ces considérations d’ordre général, il faut avoir conscience des spécificités du Bouledogue Français et de ses besoins particuliers. 

 

La première chose à prendre en compte à ce niveau est sa brachycéphalie, c’est-à-dire le fait qu’il possède un museau aplati et un nez très court. En effet, cette particularité implique une capacité respiratoire assez réduite : par conséquent, il s’essouffle vite et a du mal à haleter suffisamment pour se rafraîchir lorsqu’il a chaud. Il est donc prédisposé aux coups de chaleur, dont les conséquences peuvent être très graves – voire fatales. Par conséquent, il est impératif de lui épargner tout exercice physique intense ou prolongé, en particulier lorsque les températures sont élevées.

 

Cette caractéristique morphologique le rend également enclin aux problèmes respiratoires par temps humide et/ou très froid. En effet, son nez est trop court pour que l’air ait le temps de s’assécher ou de se réchauffer avant d’atteindre ses poumons. Il est donc préférable d’éviter les sorties aux heures les plus froides, et de lui mettre un manteau pour chien lorsque les températures sont basses.

 

Par ailleurs, le dos et les articulations du Bouledogue Français sont assez fragiles. Par conséquent, il convient d’éviter les sauts, les montées et descentes d’escaliers ainsi que tout autre exercice physique qui sollicite particulièrement ces parties de son corps.

 

Enfin, il convient de chaque jour nettoyer et sécher ses plis faciaux. En effet, ils retiennent facilement l’humidité et les saletés, ce qui favorise l’apparition de mycoses (champignons) et donc les infections.

Assurer un Bouledogue Français

Bien que tous les représentants de la race ne développent pas une grave maladie au cours de leur existence, force est de constater que le Bouledogue Français a une santé plutôt fragile - ce que confirme d’ailleurs son espérance de vie de 10-12 ans, sensiblement inférieure à la moyenne des races de gabarit similaire.

 

Du reste, même un individu robuste peut tomber gravement malade ou être victime d’un accident, avec potentiellement à la clef des traitements lourds, très onéreux et/ou qui doivent lui être donnés à vie. 

 

Il peut donc être judicieux de souscrire une assurance santé pour son chien : cela permet d’être soutenu financièrement en cas de problème, et de pouvoir faire face plus sereinement

 

L’offre en la matière est pléthorique, et les prix varient fortement en fonction de toutes sortes de critères : l’âge de l’animal, le taux de prise en charge, ce que l’assurance couvre ou pas, l’obligation d’avancer les frais ou pas, l’existence éventuelle d’un forfait prévention, etc. Il est donc recommandé de demander plusieurs devis afin de faire le meilleur choix.

 

En règle générale, une assurance santé pour un chiot Bouledogue Français âgé de 6 mois coûte de 5 à 40 euros par mois pour une formule d’entrée de gamme. Si on préfère une formule premium offrant une couverture plus importante, il faut plutôt débourser entre 30 et 110 euros environ par mois.

 

Dans le cas d’un adulte âgé de 4 ans, l’offre est similaire en termes de prix pour une formule économique, soit entre 5 et 40 euros par mois environ. Pour une prise en charge plus étendue, le budget à prévoir est plutôt de l’ordre de 30 à 120 euros par mois.

 

On constate en tout cas qu’assurer un Bouledogue Français revient assez cher en comparaison d’autres races, ce qui illustre là encore le fait que ce chien est davantage susceptible de souffrir de problèmes de santé que nombre de ses congénères.