La reproduction du Berger Australien

La reproduction du Berger Australien ne pose pas en elle-même de problèmes particuliers. Toutefois, certains accouplements sont fortement déconseillés - voire proscrits – du fait des risques qu’ils font courir aux futurs chiots en termes de santé.

Maturité sexuelle du Berger Australien

Tant le mâle que la femelle Berger Australien atteint la maturité sexuelle entre 9 et 18 mois.

 

Concernant la femelle, il est cependant préférable d’attendre son troisième cycle de chaleurs (soit 2 ans et demi voire 3 ans) avant d’envisager de la faire se reproduire : on diminue ainsi grandement le risque de difficultés pendant la gestation et/ou la mise bas. En effet, il est important d’être sûr que son organisme est apte à accueillir des petits dans de bonnes conditions. 

Durée de gestation du Berger Australien

La durée de gestation de la femelle Berger Australien est de 60 à 64 jours, ce qui est dans la moyenne de l’espèce.

Nombre de chiots par portée du Berger Australien

Une femelle Aussie en bonne santé donne généralement naissance à une portée de 6 à 9 chiots, ce qui est dans la moyenne des races de taille comparable.

 

Il convient cependant de souligner que la taille d’une portée dépend de plusieurs facteurs, notamment l’état de santé des parents. Des animaux exempts de maladie, en bonne condition physique, bien traités et bien nourris sont évidemment plus à même de concevoirr des portées plus importantes (et des petits eux-mêmes en bonne santé).

 

L’âge influe également. En effet, un mâle est moins fertile quand il est très jeune ou au contraire âgé. Quant à la femelle, lors de ses premières chaleurs, son organisme n’a pas terminé sa croissance, et n’est donc pas en mesure d’accueillir dans de bonnes conditions une portée nombreuse. Et quand elle est âgée, le risque de fausses couches et de complications pouvant entraîner la perte de tout ou partie de la portée est accru.

 

En tout état de cause, il convient aussi de garder en tête que la première portée d’une chienne est généralement moins prolifique que les suivantes.

Reproductions interdites chez le Berger Australien

La reproduction du Berger Australien ne doit pas être effectuée au hasard : deux types d’accouplement sont fortement déconseillés – voire interdits – par un nombre croissant d’organismes cynologiques officiels, du fait des risques qu’ils impliquent en termes de santé.

 

Entre individus merle ou dont la robe est à dominance blanche

 

En moyenne, dans une portée issue de l’accouplement d’un sujet à robe unie (c’est-à-dire noire ou rouge) et d’un sujet à robe merle (c’est-à-dire arborant des taches sombres irrégulières sur un fond plus clair), 50% des chiots héritent d’un pelage uni et 50% d’un pelage merle. En revanche, quand on fait se reproduire ensemble deux individus à robe merle, on obtient en moyenne 50% de chiots merle, 25% de chiots à robe unie et 25% de chiots « double merle ». Ces derniers sont nommés ainsi parce qu’ils ont hérité un allèle merle de chacun de leurs parents. Ils sont souvent blancs ou essentiellement blancs, et arborent généralement des yeux très clairs ainsi que des muqueuses (paupières, truffe, lèvres) roses. Or, ils présentent un risque accru d’anomalies héréditaires – notamment oculaires et auditives – que les individus merle, qui eux-mêmes sont déjà davantage susceptibles d’avoir certains problèmes de santé que ceux à robe non merle.  

 

Certains organismes font donc le choix d’interdire purement et simplement les saillies entre deux individus à robe merle, afin d’éviter au maximum l’apparition de sujets « double merle ». C’est le cas notamment du Club Canin Canadien (CCC), de la Société Centrale Canine française (SCC) et du Kennel Club britannique. En revanche, d’autres institutions officielles n’évoquent pas le sujet ou se contentent de recommandations. Il en va ainsi en particulier de la Fédération Cynologique Internationale (FCI), qui semble renvoyer chacun de la centaine d’organismes nationaux qui en sont membres (dont la SCC) à ses responsabilités.

 

Quoi qu’il en soit, tous les standards de la race – à commencer par celui de l’American Kennel Club (AKC) – limitent la quantité de blanc admissible chez le Berger Australien, car cette couleur va de pair avec un risque sensiblement accru d’importants problèmes de santé.

 

En tout cas, il est important d’éviter toute généralisation : même si c’est souvent le cas, tous les individus possédant plus de blanc que ne l’autorisent les standards ne sont pas forcément porteurs du gène « double merle ». Cela dit, leur reproduction n’en demeure pas moins fortement déconseillée, ne serait-ce que parce qu’il existe un lien entre la couleur blanche (surtout sur la tête) et le risque de surdité congénitale.

 

Dans tous les cas, un éleveur digne de ce nom doit être à même de fournir la preuve qu’il a fait réaliser un test de dépistage sur ses reproducteurs et que ces derniers ne sont pas porteurs du gène incriminé, le « double merle ». En effet, cette particularité génétique a tôt fait de passer inaperçue, car elle peut n’avoir qu’un impact très discret – voire invisible – sur l’apparence de l’animal.

 

 

Entre individus porteurs du gène de la queue courte

 

Les principaux organismes cynologiques sont peu loquaces quant aux reproductions entre deux Bergers Australiens porteurs de ce qu’on appelle le gène de la queue courte (ou NBT, pour « Natural Bob Tail ») - en particulier ceux chez qui celle-ci est particulièrement courte. Certains n’évoquent pas le sujet, ni directement ni indirectement : c’est le cas notamment de l’American Kennel Club (AKC), du Club Canin Canadien (CCC) et de la Société Centrale Canine (SCC). D’autres se contentent de déconseiller toutes les reproductions à risque, sans plus de précisions : c’est notamment la ligne de conduite de la Fédération Cynologique Internationale (FCI). Or, un tel accouplement présente des risques avérés en termes de santé des chiots ainsi obtenus.  

 

Le gène de la queue courte est une anomalie génétique qui concerne un peu moins d’une trentaine de races - principalement des chiens de berger ou de chasse, le Bobtail étant un des plus emblématiques. Chez un peu plus d’une vingtaine d’entre elles, dont le Berger Australien, elle est due à une mutation génétique concernant le gène T. La transmission héréditaire de celle-ci se fait selon un mode dominant : il suffit qu’un chiot hérite le gène muté d’un seul de ses parents pour arborer effectivement une queue courte.

 

Sachant qu’on n’a jamais identifié de sujet porteur de deux allèles correspondant à la version mutée de ce gène (c’est-à-dire homozygote sur cette mutation), on suppose qu’ils ne seraient pas viables et que les embryons concernés sont éliminés naturellement pendant la gestation, avec pour conséquence de réduire d’autant la taille des portées.  

 

Les Bergers Australiens NBT, c’est-à-dire ayant hérité d’un allèle correspondant à la version mutée du gène et arborant donc une queue courte, ne connaissent généralement pas de problèmes de santé particuliers. Toutefois, une partie d’entre eux sont atteints de spina bifida, une grave malformation de la moelle épinière pouvant entraîner d’autres anomalies : problèmes de coordination (ataxie), paralysie partielle ou légère (parésie), incontinence urinaire ou fécale…