Comme beaucoup de chiens de berger, le Welsh Corgi Pembroke peut être très facile à éduquer : il est intelligent, capable de retenir très vite beaucoup de choses, et désireux de bien faire du moment qu’il approuve ce qu’on lui demande. Pour que ce soit le cas, il faut toutefois être suffisamment ferme et sûr de soi pour lui faire comprendre qui décide : il a tendance à se montrer têtu et à mettre en cause les ordres s’il n’y trouve pas d’intérêt.
En tout cas, il est important de ne pas se laisser tromper par les apparences : le côté sociable et gentil du Pembroke pourrait donner l’impression qu’il n’a pas besoin d’éducation, ou que celle-ci peut être relativement laxiste. On irait alors au-devant de réels problèmes de cohabitation au quotidien, car son intelligence peut se retourner contre ses maîtres s’il n’est pas bien canalisé.
Dans tous les cas, il ne faut pas ménager ses efforts pour réussir l’éducation de son chien, et ne pas hésiter à se faire aider par un professionnel si besoin – en particulier les premiers mois, qui sont les plus critiques. Une bonne éducation conditionne en effet la qualité de la cohabitation et de la relation que l’on aura avec lui tout au long des années passées en sa compagnie.
Cela dit, avec ce chien, mieux vaut éviter de considérer que les choses sont acquises définitivement : il faut continuer toute sa vie durant à faire montre d’une certaine fermeté, sans quoi il risque de finir par n’en faire qu’à sa tête et devenir pénible à gérer.
Le Corgi Pembroke est un chien loyal et sensible, qui adore se sentir valorisé. En effet, cela signifie pour lui qu’il a bien rempli sa tâche – une chose importante à ses yeux.
Le renforcement positif est donc la meilleure solution pour l’éduquer. Cette méthode consiste à ignorer les mauvais comportements et au contraire à récompenser les bons : il prend alors l’habitude d’adopter de lui-même ces derniers.
Les friandises sont ainsi un excellent moyen de le motiver et de parvenir à ses fins, d’autant qu’il les apprécie beaucoup. Il faut néanmoins faire attention à ne pas en abuser, à cause du risque d’obésité qu’elles impliquent. Les caresses et les récompenses à la voix sont aussi très efficaces - et présentent l’avantage d’être moins caloriques.
Par ailleurs, l’intelligence du Welsh Corgi Pembroke doit impérativement être prise en compte pour définir le contenu des entraînements et séances d’éducation, ainsi que leur durée. En effet, sa capacité de compréhension implique qu’il se lasse facilement si les exercices sont trop longs ou trop répétitifs, avec le risque qu’il devienne dissipé - voire d’entrer dans un cercle vicieux si effectivement il se met à « décrocher » et qu’on s’en agace. Mieux vaut donc opter pour des sessions courtes (quitte à ce qu’elles soient plus nombreuses) et variées.
En tout état de cause, crier sur son chien s’il ne comprend pas ou ne fait pas ce qu’on lui demande – voire le menacer ou le frapper – n’est évidemment pas le meilleur moyen de parvenir à ses fins. C’est même à proscrire, étant donné que cela peut complètement anéantir la confiance et le respect qu’il doit éprouver envers son maître. S’il obéit par peur ou sous la contrainte, on va au devant de gros problèmes…
Comme pour n’importe quelle race, l’éducation d’un chiot Welsh Corgi Pembroke peut être entamée (et gagne d’ailleurs à l’être) dès 2 à 3 mois, en commençant par des choses simples telles que l’apprentissage des règles de la maison, de son nom, de la propreté ou encore du « non ». En effet, il est sensiblement plus malléable à cet âge-là que par la suite. Même s’il est encore trop petit pour des ordres plus complexes (comme le rappel), lui apprendre à obéir permet d’éviter qu’il ne prenne l’habitude de n’en faire qu’à sa tête.
Entamer très tôt son éducation est d’autant plus utile que le Pembroke est intelligent et a grand besoin d’être stimulé intellectuellement : non seulement on facilite son intégration dans le foyer, mais en plus on évite qu’il ne s’ennuie.
Cependant, il n’est jamais trop tard : comme tous ses semblables, le Pembroke reste capable d’apprendre même à l’âge adulte ; cela demande toutefois un peu plus de temps et de patience.
Avant même l’arrivée d’un chiot à la maison, il est important d’établir les règles que celui-ci devra respecter. Ceci suppose un tant soit peu de concertation et coordination entre l’ensemble des membres du foyer, car il faut qu’ensuite tous les fassent appliquer de manière harmonisée : les règles doivent être strictement les mêmes avec tout le monde, tout le temps et partout.
C’est vrai pour tous les chiens, mais particulièrement crucial dans le cas du Welsh Corgi Pembroke. En effet, son intelligence lui permet de déceler facilement d’éventuelles failles ou incohérences, et il peut devenir très têtu si ce flottement le conduit à n’en faire qu’à sa tête. Du reste, il est très compliqué de revenir en arrière une fois qu’on l’a laissé faire quelque chose.
Un travail de pédagogie peut d’ailleurs s’avérer nécessaire vis-à-vis des enfants, afin de bien leur expliquer comment se comporter. En effet, ils sont généralement plus tolérants que les parents, et ne comprennent pas forcément qu’instaurer un cadre strict n’est pas destiné à nuire au chien, mais est au contraire bénéfique à son bien-être et à sa bonne intégration dans la famille.
Quoi qu’il en soit, les règles doivent non seulement être définies et intégrées par tous dès l’arrivée du chien à la maison, mais également appliquées immédiatement, afin de poser d’emblée les bases de la cohabitation. Il est beaucoup plus facile de faire prendre une bonne habitude à son animal que de lui faire perdre une mauvaise qu’on a laissée s’installer…
Du fait de son passé de chien de berger, le Pembroke n’apprécie pas forcément que tout le monde ne soit pas regroupé au même endroit. Dans le cadre de sa socialisation, il est donc important de lui apprendre à ne pas aboyer à tort et à travers - voire mordiller - pour rassembler ceux qu’il considère comme des membres de son troupeau.
Son rôle passé explique aussi qu’il soit protecteur et très attentif à ce qu’il se passe autour de lui – voire trop, car il a tôt fait d’aboyer pour signaler tout ce qui lui semble inhabituel. Pour éviter qu’il ne soit trop bruyant et pénible à vivre, il est donc important de lui apprendre à ne pas considérer toute personne ou tout animal qu’il ne connaît pas comme un danger nécessitant de donner l’alerte.
Le fait qu’il était utilisé au sein des fermes pour chasser les nuisibles implique également un instinct de prédation prononcé à l’encontre des petits animaux. C’est un point qui mérite d’être travaillé, même s’il est impossible d’aller totalement contre sa nature. Pour réduire le risque de situations pénibles et de fugue lors des sorties, il est important de mettre l’accent sur l’apprentissage du rappel - a fortiori si on souhaite parfois le laisser évoluer sans laisse.
Enfin, il ne faut pas tarder à lui apprendre à supporter la solitude, tout d’abord quelques heures, puis sur une journée entière. À défaut, il risque de développer de l’anxiété de séparation lorsqu’il est laissé seul, et employer alors son énergie de manière fort négative : aboiements répétés, destructions, mastication de tout ce qui lui passe sous les dents, fugues, comportements antisociaux…
Socialisation du Welsh Corgi Pembroke
Le Pembroke est un chien alerte et protecteur, qui peut se montrer méfiant envers les personnes et animaux qu’il ne connaît pas. En particulier, il est d’autant plus enclin à aboyer sur les inconnus s’il n’a pas l’habitude de voir du monde. Ces aboiements peuvent aussi exprimer une volonté de sa part de les diriger, avec éventuellement à la clef des mordillements – comme il fut habitué pendant des siècles à le faire avec les troupeaux donc il avait la charge.
Il est donc important de lui faire rencontrer un maximum de personnes différentes dès son plus jeune âge, et de lui apprendre qu’il ne doit pas chercher à les guider ni aboyer de manière intempestive. Il convient également de le mettre au contact d’autres chiens (par exemple en l’inscrivant dans une école des chiots), afin qu’il interagisse avec eux et intègre les codes de communication canins.
Il faut également lui faire rencontrer des représentants de diverses espèces (chats, rongeurs, etc.), afin qu’il ne devienne pas anormalement timide, méfiant ou agressif vis-à-vis des autres animaux. Cela dit, il a conservé de son passé de chien de ferme un instinct de prédation assez prononcé à l’encontre des petits animaux, et il est impossible d’espérer aller complètement à l’encontre de ce trait de caractère. Même si une bonne socialisation peut permettre par exemple une cohabitation avec un rongeur (surtout si celle-ci est mise en place dès son plus jeune âge), un accident demeure toujours possible : quand bien même il le connaît depuis toujours, un petit animal n’est jamais totalement en sécurité à ses côtés.
Enfin, il est important également de l’emmener dans une multitude de lieux différents et de l’exposer à toutes sortes de bruits, odeurs, etc. À défaut, il risquerait de développer le syndrome du chenil (ou syndrome de privation sensorielle) et souffrir toute sa vie durant de problèmes de comportement, notamment en se mettant dans tous ses états quand il est confronté à des situations nouvelles pour lui.
La socialisation d’un chien revêt donc toutes sortes d’aspects, et s’avère cruciale pour obtenir un compagnon équilibré et agréable à vive. Elle a normalement été entamée par l’éleveur, mais il est crucial de le poursuivre dès son arrivée dans le foyer. En outre, elle doit être entretenue tout au long de sa vie, en veillant à ce qu’il rencontre régulièrement de nouvelles personnes et toutes sortes d’animaux, ainsi qu’en lui faisant vivre des expériences variées.