Autres noms : Cordi Gallois Pembroke
Nom d'origine : Pembroke Welsh Corgi
Pays d'origine : Royaume-Uni
Groupe : Chien de berger et de bouvier
Le Welsh Corgi Pembroke est plus connu et répandu un peu partout dans le monde que le Welsh Corgi Cardigan. Cela s’explique sans doute notamment par le fait qu’il a un caractère un peu plus amical, qu’il est un peu plus silencieux et que son gabarit est un peu plus modeste – ces qualités le rendent d’ailleurs parfaitement adapté aux zones urbaines.
La visibilité que la reine Elizabeth II (1926-2022) lui offrit tout au long de son règne n’est sans doute pas non plus étrangère à son succès, tant en Grande-Bretagne qu’ailleurs.
Plus d'infos sur la popularité du Welsh Corgi PembrokeL’apparence du Welsh Corgi Pembroke n’a pas beaucoup évolué depuis son apparition au pays de Galles il y a des siècles.
Elle est par ailleurs assez proche de celle du Welsh Corgi Cardigan, même si des différences existent. En particulier, le corps du Pembroke est moins long et plus épais, et il porte plus souvent une queue naturellement courte. Par ailleurs, ses oreilles sont plus petites et plus arrondies. Quant à son sous-poil, il est davantage fourni. Enfin, les robes qu’il est susceptible d’arborer sont plus limitées. Par exemple, contrairement au Cardigan, son pelage ne peut pas être noir et blanc, tricolore ou merle.
Jusqu’en 1935, le prestigieux et influent Kennel Club britannique considéraient qu’ils n’étaient que deux variétés d’une seule et même race, entre lesquelles étaient d’ailleurs parfois organisés des croisements. Toutefois, depuis cette date, il juge au contraire qu’il s’agit de deux races bien distinctes – une opinion partagée par les autres organismes cynologiques de référence du monde entier. Tout au long des décennies qui suivirent, les éleveurs travaillèrent donc à l’accentuation de leurs caractéristiques respectives.
Le Welsh Corgi Pembroke finit sa croissance vers 12 à 14 mois. Plus précisément, les plus petits gabarits finissent de grandir vers 12 mois, les plus gros vers 14 mois – cela vaut tant pour les mâles que pour les femelles.
Leur taille est d’ailleurs assez proche, si bien que le dimorphisme sexuel est peu prononcé chez cette race : simplement, les premiers sont généralement plus lourds d’un ou deux kilos.
Le Pembroke est un chien court sur pattes, ce qui ne l’empêche pas d’être vif et actif. Il se distingue par la forme élancée de sa tête ainsi que la longueur de son corps, qui est de constitution robuste.
Il dégage globalement une impression de puissance contenue dans un petit volume.
Le Welsh Corgi Pembroke a des pattes courtes mais puissantes, dotées d’une ossature forte. Ses épaules s’inclinent de 90 degrés par rapport à ses bras, qui viennent épouser la forme de sa poitrine. Ses avant-bras sont courts et droits. Ses membres postérieurs sont flexibles, avec des grassets angulés et des mollets droits également.
À l’avant comme à l’arrière, les pieds sont ovales, avec les deux doigts médians légèrement avancés par rapport aux doigts externes.
Dans sa Grande-Bretagne natale, couper la queue du Welsh Corgi Pembroke était autrefois la norme. Non seulement c’était plus pratique pour le rôle de chien de troupeaux qui était le sien (en évitant qu’un animal ne marche sur sa queue), mais en plus cela permettait d’éviter qu’il ne soit soumis à la taxe qui jusq’en 1796 s’appliquait aux chiens de compagnie. En effet, un chien de travail en était dispensé, et le fait d’avoir la queue coupée permettait effectivement de l’identifier comme tel.
Aujourd’hui, la plupart des représentants de la race naissent sans queue. Certains néanmoins en sont munis, et le cas échéant il peut être interdit de la couper. En effet, cette pratique (la caudectomie) est bannie dans un nombre croissant de territoires – dont la Belgique, la Suisse et le Québec.
Quand un Pembroke possède une queue, celle-ci est généralement bien fournie et doit être attachée dans le prolongement de la ligne du dos. Lorsqu'il est en mouvement, elle doit être naturellement portée soit au-dessus, soit en-dessous de cette dernière.
Il convient de souligner que l’ensemble des organismes de référence reconnaissent effectivement les chiens nés avec queue, lorsqu'ils respectent ces caractéristiques : le Kennel Club (KC) britannique, l’American Kennel Club (AKC), le Club Canin Canadien (CCC), mais aussi et surtout la Fédération Cynologique Internationale (FCI), dont sont membres une centaine d’organismes officiels nationaux - notamment ceux de la France, la Belgique et la Suisse.
Tous s’accordent en outre sur le fait qu’elle doit être courte – l’AKC et le CCC allant même jusqu’à indiquer qu’elle doit être aussi courte que possible.
La tête du Welsh Corgi Pembroke rappelle dans sa forme celle d’un renard, et contribue à lui donner une expression vive et intelligente. Le crâne est assez large et plat entre les oreilles qui sont dressées, de taille moyenne et légèrement arrondies.
La truffe est noire, et le museau va en s’amincissant légèrement. Il domine des mâchoires fortes et présentant un articulé parfait : les dents du haut recouvrent celles du bas dans un contact étroit et sont implantées d’équerre par rapport aux mâchoires.
Les yeux du Pembroke sont ronds, marron avec une teinte assortie à la couleur de la robe.
Le Welsh Corgi Pembroke possède un sous-poil dense ainsi qu’un poil de couverture de longueur moyenne, ni trop doux ni trop dur. Son pelage est généralement plus épais et long autour du cou, de même qu’à l’arrière des membres postérieurs.
Globalement, tous les organismes de référence s’entendent sur le fait que le Pembroke doit avoir une robe unie qui peut être fauve, noire et feu ou rouge. Le Kennel Club (KC) britannique ainsi que l’American Kennel Club (AKC) et le Club Canin Canadien (CCC) acceptent également la robe sable, tandis que la Fédération Cynologique Internationale (FCI) - et donc la centaine d’organismes nationaux qui en sont membres, dont ceux de la France, la Belgique et la Suisse - admet aussi le fauve charbonné.
Dans tous les cas, toutes les robes peuvent être avec ou sans panachures aux pattes, au poitrail et au cou. Par ailleurs, on tolère un peu de blanc sur la tête et le chanfrein.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Welsh Corgi Pembroke doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Lorsque l’organisme cynologique britannique de référence, le Kennel Club, reconnut le Welsh Corgi en 1925, il considéra qu’il constituait une seule et même race déclinée en deux variétés : le Cargidan d’une part, le Pembroke d’autre part. En effet, le Pembroke étant possiblement issu du Cardigan, et les deux races ayant été régulièrement mélangées jusqu’au 19ème siècle, leurs ressemblances étaient très prononcées.
Toutefois, en 1935, le Kennel Club finit par les reconnaître comme deux races distinctes, poussé par les passionnés de ces chiens qui prônaient le respect de leurs caractéristiques respectives. Les autres organismes nationaux et internationaux de référence adoptèrent d’emblée la même approche lorsqu'ils leur accordèrent eux aussi leur reconnaissance.
De fait, même si les deux races se ressemblent énormément, elles présentent tout de même quelques différences : ainsi, le Pembroke est plus petit, son corps est moins long et plus épais, son sous-poil plus fourni, ses oreilles plus courtes et arrondies, et il porte plus souvent une queue naturellement courte (« bobtail », en anglais). Par ailleurs, le nombre de couleurs de robes admises est plus limité que chez son cousin, qui peut notamment être noir et blanc, merle, tricolore…
Il existe une variante assez prisée du Welsh Corgi Pembroke dite « fluffy », qui se caractérise par des poils longs. Cette particularité est due à la mutation d’un gène spécifique nommé FGF5, responsable du poil duveteux du Vallhund Suédois - une des races dont descendrait le Pembroke.
Deux théories entendent l’expliquer. La première veut que ce gène soit apparu dans la population de la race à l’occasion de croisements réalisés avec le Colley Gallois, tandis que selon la seconde il s’agit d’une simple mutation génétique.
Quoi qu’il en soit, ce gène est récessif, c’est-à-dire qu’il ne s’exprime que si l’individu en reçoit une copie de chacun de ses deux parents. Cela veut dire que chacun de ces derniers doit en être porteur, mais n’implique pas pour autant qu’ils soient eux-mêmes à poils longs. Certes, s’ils le sont tous deux, cela signifie qu’ils sont porteurs chacun de deux copies du gène muté, et 100% de leurs petits seront dans le même cas. Toutefois, si par exemple ils possèdent tous deux à la fois une version mutée et une version normale de ce gène, alors ils arborent un pelage normal, mais leur union donnera une portée comportant en moyenne un quart de chiots « fluffy ». Quant à l’union d’un individu à poils longs avec un individu qui n’est pas porteur de cette mutation génétique, elle ne permet pas d’obtenir le moindre individu fluffy.
Il est donc impossible de déterminer si les chiots à naître sont susceptibles ou non d’être à poils longs en se basant uniquement sur les caractéristiques visibles du pelage des parents. Le seul moyen d’y voir clair est de réaliser un test génétique sur les parents pour analyser si le gène FGF5 porte la mutation en cause (nommée c.285G>T).
Celle-ci étant toutefois très peu répandue, la naissance d’un individu à poils longs est rare. Elle est même qualifiée par les éleveurs d’« accidentelle », car cette variante n’est généralement pas reconnue par les organismes officiels : le cas échéant, les individus qui présentent cette particularité ne peuvent être enregistrés dans le registre national des chiens de race de leur pays. Le Club Canin Canadien (CCC) fait partie des exceptions : il accepte de reconnaître les spécimens en question, sous réserve toutefois que leur robe ne soit pas coupée.
L’entretien du Welsh Corgi Pembroke est relativement simple et ne nécessite normalement pas de recourir à l’expertise d’un toiletteur, du moment que l’on sait comment s’y prendre.
Plus d'infos sur l'entretien et le toilettage du Welsh Corgi PembrokeAutrefois utilisé principalement comme chien de berger et gardien de ferme, le Welsh Corgi Pembroke est aujourd’hui le plus souvent un simple compagnon domestique. Néanmoins, il n’a rien perdu de ses talents et reste très polyvalent, capable d’exceller dans bien des usages – d’autant qu’il n’aime rien tant que d’avoir une tâche à effectuer.
Plus d'infos sur les usages du Welsh Corgi PembrokeComme tous les chiens de race et quel que le pays où on se trouve, le prix d’un chiot Welsh Corgi Pembroke peut varier sensiblement d’un individu à l’autre en fonction de l’élevage dont il provient, de la lignée dont il est issu, mais aussi de ses caractéristiques propres (sexe, taille, particularités physiques plus ou moins désirables, etc.). Cela explique que même sein d’une portée donnée, les prix peuvent différer significativement.
Plus d'infos sur le prix d'achat d'un Welsh Corgi PembrokeLes Pembrokes les plus célèbres restent ceux qu’a possédé la famille royale d’Angleterre, et notamment la reine Elizabeth II (1926-2022). Elle possède toujours des Pems à sa cour depuis 1944.
En 1933, un petit Welsh Corgi Pembroke intégra la famille royale britannique. La future reine d’Angleterre Elizabeth II (1926-2022) découvrit ainsi cette race, et ne tarda pas à en tomber amoureuse. En 1944, pour son 18ème anniversaire, son père le roi George VI (1895-1952) lui offrit une femelle baptisée Susan. Née en 1944 et décédée en 1959, cette petite chienne fut la première d’une longue lignée de Pembrokes et de Dorgis.
La reine constitua en effet pendant plus d’un demi-siècle un cheptel dont elle prit le plus grand soin, et comptant principalement des descendants de Susan. Il se dit que ses chiens étaient traités en princes et que s’ils mordaient un serviteur, ce dernier était accusé de les avoir effrayés et était sanctionné. Ils étaient nourris chaque jour par la souveraine elle-même dans des bols en porcelaine, et dormaient dans des paniers surélevés pour éviter les courants d’air.
Elizabeth II aurait ainsi gardé au total plus d’une trentaine de chiots Pembroke issus de Susan, sur pas moins de quatorze générations. Le dernier de la lignée, Willow, décéda en 2018. Quelques années auparavant, elle avait pris la décision de cesser les reproductions de ses chiens, pour ne pas les laisser orphelins après sa mort. C’était sans compter néanmoins sur son fils le Prince Andrew (né en 1960), qui lui offrit en 2021 deux chiots : un Pembroke nommé Muick, et un Dorgi baptisé Fergus. Ce dernier serait toutefois décédé en mai 2021, à peine âgé de 5 mois.
Charles de Gaulle (1890-1970) reçut en 1954 de la part d’une éleveuse anglaise, Helen Sheldon, un chiot Pembroke nommé Lutin.
Le général Boissieu (1914-2006), gendre du général, confie dans ses mémoires :
« Le premier fut un certain Vincam, produit d’un majestueux Berger Allemand… Il fut remplacé par un sympathique Corgi Gallois qui se prénommait Lutin, mais étant donné sa petite taille et ses courtes pattes, mon beau-frère, en bon aviateur de l'aéronavale qu'il était, le surnomma Rase-Mottes (...). Il mourut un beau jour et fut remplacé par un autre Corgi, Rase-Mottes II, qui termina ses jours avec Louise, la cuisinière, dont il fut le compagnon de retraite. »
Rase-Mottes II fut offert au général par la femme du premier ministre britannique, Lady Dorothy MacMillan (1900-1966), afin de le consoler de la perte de Rase-Mottes, qu’il aimait tout particulièrement.
De nombreux Welsh Corgi Pembroke sont apparus à l’écran depuis les années 80. On peut notamment citer :
Enfin, on ne peut bien sûr parler des Corgis à l’écran sans citer la célèbre scène d’introduction des Jeux Olympiques de Londres (2012) où l’on aperçoit Monty, Willow et Holly escorter la reine Elizabeth II (1926-2022) et James Bond (incarné par Daniel Craig) jusqu’à l’hélicoptère qui les emmène ensuite au stade olympique.
