L'éducation d'un Teckel

Le Teckel est-il facile à éduquer ?

Il n’est pas toujours simple d’éduquer un Teckel, car il est têtu et doté d’un esprit indépendant. Il ne faut pas oublier que ce chien de chasse fut développé pour travailler de façon autonome dans les terriers : il devait – et doit encore – être capable de prendre rapidement des décisions, sans son maître à ses côtés pour le guider. Ces traits de caractère sont particulièrement marqués chez les spécimens à poil dur, réputés pour être les plus indépendants d’esprit - ce sont d’ailleurs ceux qui sont les plus utilisés pour la chasse. 

 

L’éducation d’un Teckel demande donc une certaine fermeté, ainsi que beaucoup de cohérence et de constance – tout en restant évidemment bienveillant. De fait, c’est loin d’être la race la plus obéissante : dans le classement qui fait référence établi par le professeur Stanley Coren, il figure en 49ème position sur environ 130 races étudiées. Il y figure donc dans la quatrième catégorie, ce qui signifie que 25 à 50 répétitions sont nécessaires pour qu’il intègre un nouvel ordre. Toutefois, le problème n’est pas qu’il ne comprend pas ce qu’on attend de lui, car il est intelligent, mais plutôt qu’il n’a pas toujours envie d’obéir - surtout s’il n’y trouve pas un intérêt. 

 

Cela dit, bien que son éducation puisse donner un peu de fil à retordre, elle ne constitue pas pour autant un défi insurmontable, et il est possible de contourner son fort caractère en utilisant des récompenses : caresses, compliments et surtout friandises, car il est gourmand. Cela fonctionne particulièrement bien dans le cadre de l’apprentissage de la propreté - une notion que ce chien met généralement un certain temps à acquérir, notamment parce qu’il rechigne souvent à sortir quand il pleut ou par temps humide. Il faut toutefois veiller à choisir des friandises qui ne soient pas trop caloriques, car il a tendance à prendre facilement du poids.

 

Malgré son tempérament affirmé, ce chien peut néanmoins convenir à un primo-adoptant sous réserve que celui-ci soit bien informé et sache se montrer assez ferme, cohérent et constant pour lui faire comprendre sans ambigüité que ce n’est pas lui qui décide. De fait, dès lors qu’on s’y prend correctement, on obtient normalement un compagnon affectueux et facile à vivre.

 

En tout état de cause, qu’on soit novice ou pas, il ne faut pas hésiter à se faire aider par un éducateur canin professionnel en cas de difficultés (par exemple face à un individu particulièrement récalcitrant). En effet, l’éducation détermine fortement la qualité de la relation qu’on a avec son animal durant sa vie entière : il faut donc tout mettre en œuvre pour la réussir.

Comment éduquer un Teckel ?

Le Teckel étant têtu et doté d’un fort caractère, son éducation demande de la fermeté, mais surtout de la constance et une grande cohérence. Cela dit, il faut toujours rester bienveillant : lui crier dessus, ou pire encore se montrer brutal envers lui ne ferait qu’aggraver les choses en le confortant dans son refus d’obtempérer, voire en créant des blocages et en lui faisant perdre toute confiance en son maître.

 

La meilleure méthode d’éducation pour un Teckel est le renforcement positif : en prenant l’habitude d’ignorer les mauvais comportements et de récompenser les bons par une caresse, un compliment ou – plus efficace encore dans le cas de ce gourmand – une friandise, on en fait progressivement un compagnon obéissant et facile à vivre. Il convient toutefois de faire preuve de vigilance quant à la quantité de friandises qu’on lui donne : étant donné sa propension à prendre du poids, mieux vaut les fractionner et déduire leur apport calorique de sa ration quotidienne. Il est également judicieux d’opter pour des produits allégés. 

 

Par ailleurs, pour éviter qu’il ne s’ennuie et afin de conserver son attention, on a tout à gagner à opter pour des séances d’éducation courtes et ludiques - quitte à en faire un plus grand nombre.

À quel âge peut-on éduquer un Teckel ?

L’éducation d’un chiot Teckel doit commencer dès ses 2-3 mois, car c’est à ce moment-là qu’il est le plus malléable. Cela vaut pour toutes les races, mais c’est d’autant plus utile dans son cas qu’il est volontiers têtu : plus vite il comprend que ce n’est pas lui qui décide, mieux c’est.

 

Certes, il est alors trop jeune pour assimiler totalement des commandes assez complexes comme le rappel ou la marche au pied. En revanche, il est déjà à même d’intégrer des bases de l’éducation, celles-là même qui rendront plus faciles les apprentissages ultérieurs : reconnaître son nom, obéir à quelques ordres simples, se laisser manipuler sans protester, commencer à respecter les règles de la maison… 

 

On a également intérêt à ne pas attendre pour entamer l’apprentissage de la propreté, d’autant que le Teckel a généralement besoin de plus de temps que la plupart des autres races pour devenir tout à fait propre. Il est donc nécessaire de faire preuve en la matière de beaucoup de constance et de patience.

 

Cela dit, même s’il est certain qu’on a tout intérêt à commencer son éducation très tôt car les choses n’en sont alors que plus faciles, un chien est capable d’apprendre à tout âge, quelle que soit sa race. Pour peu qu’on sache s’y prendre, il est donc tout à fait possible de travailler avec un individu déjà adulte des notions qui auraient été mal - voire pas du tout - assimilées quand il était petit. Simplement, cela demande alors davantage de patience, car les choses peuvent être un peu moins aisées et/ou prendre plus de temps.

Socialisation du Teckel

Étape primordiale dans la vie et l’éducation de tout chiot, la socialisation est particulièrement importante dans les trois premiers mois de son existence - et notamment entre le deuxième et le troisième mois. En l’habituant dès cet âge à tous types de rencontres et de situations, on obtient par la suite un adulte équilibré, ni peureux ni trop méfiant – ce qui est d’autant plus important dans le cas du Teckel qu’il a tôt fait de se montrer exagérément méfiant, notamment envers les personnes inconnues.

 

On comprend mieux dès lors pourquoi les éleveurs les plus scrupuleux font le choix de garder leurs petits jusqu’à l’âge de trois mois, bien qu’ils puissent légalement les céder avant : cela permet de s’assurer de leur offrir une socialisation de qualité avant qu’ils ne soient adoptés.

 

Dans tous les cas, il est indispensable de poursuivre soi-même le travail de socialisation une fois le petit arrivé dans le foyer.

 

Cela suppose de lui faire rencontrer toutes sortes de personnes et d’animaux – y compris des congénères, afin qu’il continue d’assimiler les codes sociaux de son espèce (qu’il a commencé à apprendre aux côtés de sa mère). Mieux vaut toutefois attendre pour ce faire qu’il soit vacciné et commencer avec des individus amicaux, afin de réduire le risque de problème – voire d’éviter un traumatisme dont il pourrait souffrir tout au long de sa vie.

 

Il faut toutefois garder à l’esprit que même avec une socialisation de qualité, le fort instinct de chasse du Teckel peut prendre le dessus et l’amener à considérer les rongeurs et les oiseaux comme des proies potentielles. Par conséquent, la vigilance reste de mise toute sa vie durant lorsqu’il est au contact de tels animaux.

 

En tout cas, il est également nécessaire de l’habituer à être confronté à des stimuli variés (odeurs, bruits…) ainsi qu’à des situations diverses dans toutes sortes d’endroits – y compris des lieux animés. De cette façon, il apprend peu à peu à ne pas avoir peur de ce qui lui est inconnu et à garder un bon comportement en toute circonstance.

 

Pour finir, il faut avoir conscience que la socialisation d’un chien doit être entretenue toute sa vie durant : le priver de stimulations et d’interactions variées aurait toutes les chances d’entraîner tôt ou tard des troubles du comportement. Il est donc essentiel de continuer de lui faire rencontrer régulièrement d’autres humains et animaux, ainsi que de le confronter à diverses situations.

Apprendre les règles à un Teckel

Comme avec n’importe quelle race, l’éducation d’un Teckel implique notamment de lui faire comprendre et respecter différentes règles indispensables pour une cohabitation sereine.

 

Il faut s’y atteler dès son arrivée dans le foyer, car il est plus facile d’éviter qu’il ne prenne de mauvaises habitudes que de les corriger une fois qu’elles sont bien installées. En outre, s’il s’agit d’un chiot de quelques mois, il est alors bien plus malléable qu’une fois adulte ou même adolescent.

 

Un chien doit pouvoir comprendre facilement les attentes de ses maîtres et avoir une idée très claire de ce qui est autorisé ou interdit. Or, cela n’est possible que si les membres du foyer font montre de cohérence et de constance : les règles doivent impérativement être les mêmes avec tout le monde et s’appliquer de manière systématique. Par exemple, si monsieur interdit ce que madame autorise (ou le contraire), cela ne peut qu’engendrer de la confusion et entraîner tôt ou tard des problèmes.

 

Faire appliquer les règles suppose que chaque membre du foyer comprenne leur bien-fondé. Cela vaut même pour les enfants, souvent prompts à se montrer permissifs envers leur compagnon à quatre pattes. Il convient donc de leur expliquer qu’elles ne sont pas là pour lui nuire, mais qu’au contraire elles participent au bien-être et à la sérénité de tous – lui compris. En effet, non seulement elles contribuent à une relation basée sur le respect mutuel, mais en plus elles lui fournissent un cadre clair et lui permettent de connaître sa position hiérarchique exacte au sein du foyer : tout cela est nécessaire à son équilibre et permet à cet animal de meute de se sentir bien parmi les siens.

 

Définir les règles de façon claire et veiller à ce qu’elles soient respectées en permanence est d’autant plus crucial dans le cas du Teckel qu’il est généralement têtu et doté d’un caractère fort. Ainsi, il a tôt fait de profiter de la moindre incohérence pour essayer d’imposer sa volonté, et potentiellement de rendre alors la cohabitation chaotique.

 

En tout état de cause, comme n’importe quel chien, il comprend d’autant mieux ce qu’il peut ou ne peut pas faire (et se montre d’autant plus disposé à s’y conformer) que la relation qu’on entretient avec lui est basée sur la confiance et le respect mutuel.

Que faut-il apprendre en priorité à un Teckel ?

Réussir l’éducation d’un Teckel suppose d’accorder une attention particulière à plusieurs points. Si certains valent pour la race dans son ensemble, d’autres concernent plus particulièrement telle ou telle variété. 

 

Parmi les premiers figure le fait qu’il comprenne qu’il doit respecter son maître et lui obéir en toute circonstance. Cela peut sembler évident, mais ça ne l’est pas forcément aux yeux de ce chien qui est très volontaire et n’a pas toujours envie de faire ce qu’on lui demande. Pour y parvenir, il est nécessaire de se montrer bienveillant mais ferme, ainsi que de faire preuve de constance et d’une grande cohérence.

 

Enseigner le rappel à son chien doit également faire partie des priorités quand on possède un Teckel, qu’il soit destiné à chasser ou qu’il ait seulement le rôle d’animal de compagnie. En effet, son flair et son instinct de prédation impliquent une forte propension à se lancer sur diverses pistes olfactives, et son côté têtu fait qu’il est alors fortement enclin à rester sourd aux appels de son maître.

 

Un autre point important est de lui apprendre à ne pas aboyer à tout bout de champ, ou du moins à cesser dès qu’on lui en donne l’ordre. C’est d’autant plus nécessaire que non seulement le Teckel est vocal, mais qu’en plus il a une grosse voix : il peut facilement devenir une gêne tant pour ses maîtres que pour les voisins. Cela dit, espérer faire disparaître totalement les aboiements serait vain, tant ils constituent pour la gent canine un moyen naturel de communication.

 

Il faut également savoir que le Teckel adore creuser. Par conséquent, si on possède un jardin qu’on tient à garder en bon état, il convient de délimiter un espace où on l’autorise à se livrer à cette activité, et lui faire comprendre dès son plus jeune âge qu’il est interdit de le faire ailleurs.

 

De plus, comme il est particulièrement gourmand, il faut lui faire comprendre très tôt que quémander de la nourriture ou fouiller dans les poubelles n’est pas acceptable

 

Enfin, deux points valent surtout pour certaines variétés en particulier. 

 

C’est le cas tout d’abord de l’apprentissage de la solitude. En effet, les Teckels à poil ras sont globalement davantage enclins à souffrir d’anxiété de séparation que ceux à poil dur et ceux à poil long. Si l’on possède un tel spécimen, il est donc d’autant plus essentiel de l’habituer, progressivement mais rapidement, à rester seul sans se mettre dans tous ses états.

 

Quant à la propension à se montrer possessif - voire jaloux -, elle est généralement davantage prononcée chez un sujet à poil dur ou à poil ras. Avec un tel chien, il est donc particulièrement important de lui apprendre dès son plus jeune âge à partager l’attention de ses maîtres et accepter sans broncher qu’on touche à ses affaires : gamelle, panier, jouets… 

Comment un Teckel apprend-il à chasser ?

En plus des enseignements de base, comme l’habituer aux coups de feu ainsi qu’à la présence éventuelle d’autres chasseurs et de leurs chiens, former un Teckel pour la chasse peut impliquer des apprentissages spécifiques selon l’activité exacte que l’on pratique.

 

La chasse au terrier ou sous terre

 

En règle générale, l’entraînement d’un Teckel à la chasse au terrier se fait en galerie artificielle. Il s’agit d’un tunnel étroit (un faux terrier) dans lequel on met un renard apprivoisé utilisé pour entraîner le chien. Ce dernier doit l’acculer au fond du terrier et l’y maintenir en aboyant jusqu’à ce que son maître le déterre.

 

Cette technique permet aussi l’apprentissage du mordant, car c’est une compétence qu’un chien de chasse sous terre doit posséder.

 

La chasse sur terre

 

Certains enseignements sont communs à tous les types de tâches qu’on peut envisager de confier à un chien utilisé pour la chasse en surface (lever / rabattre le gibier, chercher les proies blessées…), tandis que d’autres sont plus spécifiques. 

 

Les premiers incluent :

 

  • l'initiation aux différents types de terrains sur lesquels il est susceptible d’être amené à travailler : bois, plaines, broussailles… On peut commencer très tôt, dès ses 3 ou 4 mois ;

  • le rappel, qui mérite lui aussi d’être enseigné dès l’âge de 3 mois ;

  • l’art de suivre une piste en utilisant son flair, auquel on peut l’initier à  partir de 4 mois. Une manière très simple de l’y entraîner est de s’éloigner (d’abord un peu, puis de plus en plus au fur et à mesure de l’apprentissage) et de se cacher. La mission du chien est alors bien sûr de retrouver son maître à l’odeur.

Une fois ces fondamentaux acquis, on peut entamer les enseignements plus spécifiques correspondant aux missions qu’on pense lui confier ultérieurement.

Ainsi, pour l’entraînement au lever de gibier (ce qu’on appelle la quête au bois, en jargon de chasseur), on l’emmène sur la piste fraîche d’un lièvre : il doit alors la suivre en aboyant puis trouver et lever (c’est-à-dire débusquer) le gibier pour le rabattre devant son maître, comme il aura à le faire plus tard.

Pour la recherche au sang, on lui apprend à retrouver du grand gibier blessé en l’habituant à suivre une piste olfactive. On crée d’abord cette dernière à l’aide de nourriture ou de lait, puis avec des viscères de gibier, et enfin en utilisant du sang frais de chevreuil, de cerf ou de sanglier.

Le syndrome du petit chien chez le Teckel

Quelle que soit sa taille et même s’il est très mignon, un chien reste un chien, et il est essentiel de bien garder en tête que la notion de hiérarchie est fondamentale chez cette espèce. Ne fixer aucune limite et tout pardonner à son compagnon sous prétexte qu’il est petit et adorable (en particulier pendant ses premiers mois de vie, ceux-là même où au contraire il est primordial de bien cadrer les choses) revient à en faire le chef de meute. Le cas échéant, il ne manque pas alors d’imposer son autorité sur tous les membres du foyer, voire même sur les personnes extérieures : c’est ce qu’on appelle le syndrome du petit chien. Le Teckel y est d’autant plus prédisposé qu’il est têtu et doté d’un fort caractère.

 

Ce syndrome a systématiquement pour origine un problème d’éducation, et survient lorsqu’on accorde trop d’attention à son animal, qu’on est trop permissif avec lui, qu’on le surprotège ou qu’on lui passe tous ses caprices, en pensant que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes plus tard - a fortiori si c’est encore un chiot. En réalité, la situation a alors toutes les chances d’empirer avec le temps, et on finit par se retrouver avec un petit tyran hargneux, voire carrément ingérable, décidant par exemple qui peut le toucher, qui peut s’asseoir sur « son » canapé, etc.

 

En outre, une fois qu’ils sont devenus habituels, ces comportements sont très difficiles à corriger. Il est donc essentiel de les prévenir, ce qui suppose de faire comprendre à son animal (dès son arrivée dans le foyer ainsi que par la suite, sans exception) que ce n’est pas lui qui décide, et que sa place dans la hiérarchie familiale se trouve en bas de l’échelle et non en haut.

 

Au demeurant, c’est aussi bénéfique à son bien-être : pour être équilibré et se sentir en sécurité, un chien a besoin d’un cadre clair et constant, ce qui implique entre autres de connaître exactement sa position hiérarchique.