Il n’est pas difficile d’éduquer un Bouledogue Français dès lors qu’on fait preuve d’un peu de fermeté, mais surtout de cohérence, de constance et de patience. En effet, même s’il aime plaire à son maître, il se montre facilement têtu ; l’obéissance n’est pas une de ses qualités premières.
D’ailleurs, dans le classement établi par le professeur Stanley Coren, il occupe la 58ème place sur un total de 130 races : 40 à 80 répétitions sont nécessaires pour qu’il intègre un nouvel ordre. Le problème n’est pas qu’il peine à comprendre ce qu’on attend de lui, car il est intelligent : il n’a tout simplement pas forcément envie d’obéir, à moins d’y trouver un intérêt.
Mettre à profit à la fois son désir de plaire et sa gourmandise permet toutefois de le circonvenir assez aisément : des récompenses sous forme de friandises, de compliments et/ou de caresses font des miracles. Cette méthode est particulièrement utile pour l’apprentissage de la propreté, qui prend chez lui un certain temps : généralement, il n’acquiert définitivement cette notion que vers l’âge de 6 mois.
En dépit de son tempérament têtu, le Bouledogue Français peut parfaitement convenir à un primo-adoptant bien informé sur la race et sachant se montrer un peu ferme, mais surtout cohérent et constant.
En tout état de cause, rien ne sert jamais de s’énerver, d’autant que cela aurait toutes les chances de s’avérer contre-productif : la clef est de lui faire comprendre que ce n’est pas lui qui décide et que les bons comportements lui valent des récompenses. Dès lors que c’est le cas, on obtient généralement un animal très aimant et obéissant, qui normalement ne remet pas en question l’autorité de son maître.
Cela dit, qu’on soit novice ou pas, si on éprouve des difficultés et/ou si on se trouve face à un sujet particulièrement obstiné, il est fortement conseillé de faire appel à un éducateur canin professionnel. En effet, comme l’éducation joue un rôle essentiel dans la qualité de la relation qu’on a avec son compagnon tout au long de la vie de ce dernier, cela vaut le coup de tout mettre en œuvre pour la réussir.
Le Bouledogue Français se montrant facilement têtu, son éducation demande un peu de fermeté, mais surtout de la cohérence, de la constance et une bonne dose de patience. Au demeurant, il faut toujours rester bienveillant : lui crier dessus et/ou se montrer brutal envers lui aurait pour seul résultat de créer des blocages, le rendant encore plus récalcitrant voire lui faisant perdre toute confiance en son maître.
Employer le renforcement positif est le meilleur moyen d'arriver à ses fins pour éduquer un Bouledogue Français, d’autant qu’il aime plaire à son maître. Il s’agit donc d’ignorer les mauvais comportements et au contraire d’encourager les bons par des récompenses (paroles douces, caresses, friandises…) : on obtient alors assez facilement un compagnon obéissant et agréable à vivre.
Par ailleurs, comme ce chien est joueur, on a tout intérêt à rendre les séances ludiques afin de capter et conserver son attention. Si au contraire elles sont ennuyeuses à ses yeux, il a toutes les chances de n’en faire qu’à sa tête.
L’éducation d’un Bouledogue Français doit idéalement commencer dès ses 2-3 mois : c’est à cet âge-là qu’il est le plus malléable, ce qui évidemment facilite les choses. Cela vaut d’ailleurs pour toutes les races, mais c’est encore plus crucial dans son cas étant donné sa tendance à être têtu : mieux vaut qu’il apprenne rapidement qui décide dans le foyer.
Bien qu’à ce moment-là il n’est pas encore capable d’intégrer des enseignements assez complexes comme le rappel ou la marche au pied, il est en revanche parfaitement à même de comprendre les bases qui rendront plus faciles les apprentissages ultérieurs : obéir à des ordres simples, reconnaître son nom, se laisser manipuler, commencer à apprendre les règles du foyer, intégrer la notion de propreté…
En ce qui concerne cette dernière, il convient de souligner que le Bouledogue Français ne devient généralement propre que tardivement, vers l’âge de 6 mois : il faut donc se montrer particulièrement constant et patient.
Cela dit, un chien est capable d’apprendre à tout âge, et ce quelle que soit sa race. Aussi, bien que son éducation gagne à être entamée tôt, même une fois qu’il est adulte on peut toujours travailler ou retravailler des notions mal – ou pas – acquises, pour peu qu’on sache s’y prendre. Il faut simplement se montrer patient, car les choses peuvent s’avérer alors un peu plus compliquées, ou du moins prendre un peu plus de temps.
Comme pour toutes les races, l’éducation d’un chiot Bouledogue Français passe par l’intégration et le respect de diverses règles indispensables pour une cohabitation saine et sereine.
Il convient de commencer dès son arrivée dans le foyer : en effet, même s’il est quelque peu têtu, il est alors bien plus malléable qu’une fois adulte ou même adolescent. Par ailleurs, il est plus facile d’éviter qu’une mauvaise habitude ne s’installe que de la corriger une fois qu’elle est bien ancrée.
Faire en sorte qu’un chien comprenne quels comportements on attend de lui implique que tous les membres du foyer se montrent cohérents et constants : il est indispensable que les règles restent les mêmes tout le temps et avec tout le monde. Si monsieur autorise ce que madame interdit (ou le contraire), cela est source de confusion pour l’animal, qui peine alors à comprendre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.
L’application stricte des règles suppose au demeurant que chaque membre du foyer comprenne leur raison d’être, y compris les enfants, souvent enclins à se montrer indulgents envers leur petit compagnon. Il convient donc de leur expliquer qu’elles ne sont pas là pour lui causer du tort, mais qu’au contraire elles sont bénéfiques pour tout le monde - lui compris. En effet, non seulement elles sont indispensables à l’établissement d’une cohabitation apaisée basée sur le respect mutuel, mais en plus elles lui fournissent un cadre clair lui permettant de connaître sa place hiérarchique dans le foyer. Le chien étant un animal de meute, cela est indispensable pour qu’il s’y sente bien.
Établir des règles claires et veiller à ce qu’elles soient toujours respectées est d’autant plus crucial dans le cas du Bouledogue Français qu’il est têtu et peut profiter de la moindre faille pour tenter d’imposer ses vues.
En tout état de cause, quelle que soit sa race, un chien intègre et respecte d’autant mieux les règles que la relation qui le lie à ses maîtres fait la part belle à la confiance et au respect mutuel.
Pour le bien de tous – y compris le sien –, il est important de mettre l’accent sur certains points dans le cadre de l’éducation d’un Bouledogue Français.
Le premier est bien sûr qu’il doit respecter son maître et lui obéir. C’est la base de l’éducation, mais cela ne va pas forcément de soi aux yeux de ce petit têtu. Pour y parvenir, il faut se montrer un peu ferme tout en restant bienveillant, et surtout faire preuve de cohérence ainsi que de constance.
Par ailleurs, comme le Bouledogue Français est enclin à l’anxiété de séparation, il est très important de l’habituer, progressivement mais assez rapidement, à rester seul sans se sentir abandonné.
Le rappel est également un apprentissage à effectuer en priorité. En effet, même s’il n’est généralement pas très fugueur au domicile, sa curiosité naturelle peut le pousser à partir à l’aventure lors des activités à l’extérieur, par exemple pour suivre une trace olfactive qui l’intrigue.
Enfin, le Bouledogue Français se montrant souvent possessif, il est essentiel qu’il apprenne très tôt à partager l’attention de ses maîtres et à ne pas broncher quand on touche à ses affaires : gamelles, panier, jouets…
Bien qu’il soit petit et très affectueux, il faut toujours garder à l’esprit que le Bouledogue Français est un chien : la notion de hiérarchie est donc fondamentale chez lui.
Ainsi, faire preuve de trop de permissivité et tout lui pardonner – tout comme lui accorder trop d’attention et le surprotéger – revient dans son esprit à ne pas assumer le rôle de chef de meute, rôle qu’il s’empresse alors d’endosser lui-même. Le cas échéant, au lieu du charmant compagnon dont on rêvait, on se retrouve avec un petit monstre qui mène tout son monde à la baguette, à commencer par les membres du foyer : c’est ce qu’on appelle le syndrome du petit chien.
Il ne faut pas sous-estimer ce problème et penser que tout rentrera dans l’ordre avec le temps – a fortiori s’il est encore jeune. Au contraire : si on ne corrige pas le tir, les choses ne font qu’empirer et l’animal devient progressivement ingérable, décidant par exemple qui peut s’asseoir sur le canapé et quand, qui peut aller dans telle pièce ou pas, quand il est l’heure de manger, etc.
Il faut avoir conscience que ces comportements ont toujours pour origine un problème d’éducation, et qu’ils sont extrêmement difficiles à corriger une fois que le pli est pris. Il est donc essentiel de les prévenir, ce qui suppose de faire comprendre à son compagnon, sans attendre et en toutes circonstance, que ce n’est pas lui qui est aux commandes et que sa place n’est pas celle de chef de meute.
C’est primordial pour le bien de tous, y compris le sien. En effet, pour être heureux et équilibré, un chien a besoin d’un cadre clair et constant, ce qui suppose notamment une parfaite connaissance de sa position hiérarchique au sein du foyer.
Socialisation du Bouledogue Français
La socialisation est une étape fondamentale dans la vie d’un chiot, et ce quelle que soit sa race. En effet, en l’habituant à toutes sortes de situations et de rencontres, elle contribue grandement à en faire un adulte équilibré, ne montrant ni peur ni méfiance excessive.
La phase la plus importante de la socialisation se déroule au cours de ses trois premiers mois de vie, et plus particulièrement entre le deuxième et le troisième mois. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les éleveurs les plus sérieux ne cèdent pas leurs petits avant l’âge de trois mois, afin d’avoir le temps de les socialiser avant qu’ils rejoignent leur nouveau foyer. Il n’en reste pas moins indispensable cela dit que ce travail soit poursuivi par ses nouveaux maîtres, et ce dès l’arrivée du chiot dans le foyer.
Il faut donc notamment lui faire rencontrer toutes sorte d’humains et d’animaux – y compris bien sûr des congénères, afin qu’il continue d’assimiler les codes sociaux de son espèce, après avoir commencé à les intégrer auprès de sa mère. Mieux vaut toutefois attendre pour cela qu’il soit vacciné et privilégier des individus amicaux, afin de réduire le risque de problème – voire de traumatisme qui pourrait avoir des conséquences tout au long de sa vie.
Il est tout aussi important de l’exposer à des situations et des stimuli (bruits, odeurs…) variés, ainsi que de l’emmener dans toutes sortes de lieux - y compris des endroits animés.
Par ailleurs, même si les premiers mois sont déterminants, il faut être conscient que la socialisation doit être entretenue tout au long de la vie de l’animal : à défaut, il risquerait de finir par développer tôt ou tard des troubles du comportement. Il doit donc continuer à rencontrer régulièrement de nouveaux humains et animaux, et à vivre diverses situations dans des lieux variés.