Comme tout chien intelligent, le Billy est assez têtu, ce qui peut être source de difficultés dans le cadre de son éducation. Néanmoins, dès lors que son maître parvient à lui faire comprendre qui décide, il est plutôt facile à éduquer, car il comprend vite ce qu’on attend de lui. De fait, son éducation demande plus de patience et de constance que de fermeté proprement dite.
Il peut donc convenir à un primo-adoptant (a fortiori un chasseur, qui lui permettra de s’adonner à l’activité dans laquelle il excelle le plus), à partir du moment où celui-ci sait se montrer patient et constant, et n’hésite pas en cas de besoin à se faire aider par un éducateur canin professionnel.
Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’instaurer de bonnes bases dès le départ, car l’éducation conditionne la qualité des relations et de la cohabitation avec l’animal tout au long de sa vie.
Une méthode d’éducation positive est fortement préconisée avec ce chien aussi doux et sensible que têtu qu’est le Billy. En effet, recourir à la contrainte et aux punitions aurait toutes les chances de le braquer et d’être contreproductif.
En ignorant les mauvais comportements, et au contraire en encourageant et récompensant les bons, le renforcement positif l’incite à obéir et stimule son intelligence. Des friandises, des caresses et des paroles douces sont parfaites pour le récompenser et renforcer la confiance qu’il place en son maître. Au fur et à mesure des séances, on faire de lui un chien parfaitement loyal et obéissant.
Comme pour n’importe quelle race, l’éducation d’un Billy est d’autant plus facile que son maître fixe les règles dès son arrivée dans le foyer, et les fait respecter de manière constante par la suite. C’est d’autant plus vrai qu’il a tendance à se montrer têtu ; or, un chiot est nettement plus malléable qu’un adulte, et mieux vaut donc ne pas attendre pour corriger ce trait de caractère. Plus généralement, il est important de faire prendre d’emblée à son chien de bonnes habitudes, car ce qui peut sembler sans importance – voire attendrissant - chez une petite boule de poils de quelques mois peut devenir nettement plus problématique chez un adulte au gabarit sensiblement plus imposant.
Pour que l’apprentissage des règles soit facilité, il est indispensable que tous les membres de la famille soient en phase quant à ces dernières, afin que le fonctionnement soit harmonisé à la fois dans le temps et d’une personne à l’autre. Autrement dit, ce qui est interdit un jour par tel membre de la famille doit l’être tout autant un autre jour par un autre membre. Sans cette cohérence, le chien ressent de la confusion et un manque de stabilité. Or, il a besoin de règles claires et constantes pour trouver sa place dans le foyer et s’y sentir à l’aise ; il en va du bien-être de tous.
Il peut d’ailleurs être utile de prendre le temps d’expliquer aux enfants que les règles qu’ils doivent eux aussi faire appliquer ne sont pas là pour faire du tort au chien, mais pour asseoir l’autorité des humains, mettre en place un cadre sain et une relation basée sur le respect mutuel.
Certains enseignements méritent d’être traités en priorité dans le cadre de l’éducation d’un Billy.
C’est le cas en particulier du rappel, car il est fortement enclin à mettre à l’épreuve son excellent flair et sa rapidité en se lançant sur une piste, et donc en faussant compagnie à son maître. L’apprentissage du rappel est indispensable pour pouvoir le laisser évoluer sans laisse, et donc qu’il puisse courir et satisfaire son grand besoin de se dépenser.
Comme il supporte difficilement la solitude, il est également nécessaire de l’habituer progressivement mais rapidement aux absences de ses maîtres, afin qu’il ne se mette pas dans tous ses états dans de telles situations, et ne souffre pas d’anxiété de séparation.
Par ailleurs, comme le Billy donne volontiers de la voix, il est également recommandé de lui apprendre rapidement à ne pas trop aboyer et à cesser dès qu’on le lui demande. Cela permet de réduire significativement les nuisances sonores dont il peut être à l’origine.
S’il est élevé en chenil par le piqueur, le jeune Billy intègre très tôt les bases de la vie en meute, comme répondre à son nom, se promener en groupe et s’arrêter à la voix. Ces règles sont inculquées grâce à des exercices quotidiens qui ont lieu généralement avant le repas.
L’apprentissage de la chasse ne pose aucun problème avec ce chasseur-né qu’est le Billy, surtout s’il la pratique seul avec son maître. Quelques sorties pour le familiariser avec la forêt, les voitures, les autres chiens, les autres chasseurs et les coups de feu suffisent généralement, soit l’apprentissage classique de tout chien de chasse.
S’il doit chasser en battue, il faut l’habituer progressivement à trouver sa place et à évoluer au sein d’une meute. On peut commencer cette familiarisation à l’âge de 4 ou 5 mois.
En ce qui concerne la chasse à courre, l’apprentissage commence souvent par quelques promenades avec le piqueur en compagnie d’autres chiens. Une autre méthode consiste à le mettre en binôme avec un congénère plus âgé, pour qu’il bénéficie de son expérience. Dans tous les cas, on peut commencer là aussi à partir de 4 ou 5 mois. Au bout d’un certain temps, le piqueur le laisse évoluer librement en promenade avec la meute et commence à l’habituer à la présence des chevaux. Puis, entre un an et 18 mois, il commence à le faire chasser en meute. Ce chasseur inné et intelligent comprend vite les ordres et le déroulement d’une chasse.
Socialisation du Billy
Le Billy n’est pas un chien naturellement craintif ni méfiant envers l’Homme et s’adapte facilement à des situations nouvelles, mais il doit bénéficier d’une socialisation de qualité dès ses premiers mois. Ceci est indispensable pour qu’il soit bien dans sa tête et facile à vivre tout au long de son existence.
En outre, dans le cas d’un mâle, cela aide à ce qu’il accepte plus facilement les contacts avec les autres mâles.
Il revient à l’éleveur de commencer le travail, mais celui-ci doit ensuite impérativement être poursuivi par le maître. À défaut, il risque de souffrir du syndrome de privation sensorielle (ou syndrome du chenil) et manifester toute sa vie durant différents troubles comportementaux et psychologiques liés à la peur de l’inconnu. Bien évidemment, ceux-ci seraient préjudiciables non seulement à lui-même, mais aussi à son entourage.
Il est donc primordial que le chiot soit habitué dès son arrivée dans le foyer à rencontrer tous types de personnes, de congénères (de façon à intégrer rapidement les codes sociaux et communicationnels de son espèce) et de représentants d’autres espèces. Il doit également être confronté régulièrement à des situations et des stimuli (bruits, foule, odeurs, etc.) très divers.
Ceci est surtout vrai dans le cas des chiens utilisés comme animal de compagnie. Pour les individus qui vivent en meute, c’est le piqueur qui se charge de la socialisation, mais celle-ci est plus limitée, car ils passent la majeure partie de leur vie avec leurs congénères : leurs contacts extérieurs (notamment avec les humains) se limitent aux journées de chasse et aux promenades quotidiennes en forêt.
En ce qui concerne ses relations avec les petits animaux assimilables à des proies, il ne faut pas trop se leurrer : même la meilleure des socialisations ne peut étouffer complètement et pour toujours son instinct de prédation, qui est aussi prononcé que profondément ancré en lui.