L'éducation d'un Berger Australien

Le Berger Australien est-il facile à éduquer ?

Du fait de son intelligence et de son indépendance d’esprit communes à tous les chiens de travail, le Berger Australien peut se montrer assez têtu. Cependant, même si une certaine fermeté est de rigueur les premiers temps, il n’est pas particulièrement difficile à éduquer : dès lors qu’il a compris quelle est sa place au sein du foyer, il est plutôt coopératif car il aime plaire à son maître.

 

En outre, son intelligence ainsi que son profil de chien de travail font qu’il assimile facilement et aime apprendre. C’est lié au fait que cela le stimule intellectuellement, ce qui lui est indispensable pour se sentir bien dans sa tête au quotidien. On peut donc lui enseigner beaucoup de choses, et il n’apprécie rien tant que d’avoir des tâches à effectuer : aller chercher un objet et le rapporter, ranger le salon ou la chambre des enfants...

 

Cet enthousiasme pour les apprentissages compense son côté têtu et implique qu’il peut convenir à un maître novice dès lors que celui-ci sait faire preuve pendant son éducation de cohérence, de constance et d’assez de fermeté pour lui faire comprendre qui est aux commandes.

 

En tout état de cause, il est essentiel comme pour tout chien que la cohabitation s’établisse sur de bonnes bases. Il ne faut donc pas hésiter à solliciter l’aide d’un éducateur canin professionnel au début (en particulier si on est débutant), ou bien sûr en cas de difficultés. L’enjeu le justifie pleinement, car l’éducation est déterminante pour la qualité de la relation qu’on a avec son compagnon tout au long des années qu’on partage avec lui : il est donc important de tout mettre en œuvre pour la réussir.

Comment éduquer un Berger Australien ?

La seule méthode d’éducation efficace avec ce chien intelligent, sensible et potentiellement indépendant d’esprit qu’est le Berger Australien est le renforcement positif. Une éducation trop stricte et/ou basée sur les punitions aurait toutes les chances de le braquer, voire de lui faire perdre toute confiance en son maître. Quant à avoir recours à la violence verbale voire physique, à l’intimidation et/ou aux privations, ce ne pourrait qu’être encore pire, et plonger les deux protagonistes dans une spirale négative dont il serait bien difficile de s’extraire.

 

La bonne technique est donc d’ignorer les mauvais comportements (cela permet généralement de les faire cesser, à plus ou moins brève échéance) et au contraire de valoriser les bons par une friandise, des caresses ou par des compliments. Ces derniers ont une valeur particulièrement élevée pour le Berger Australien, qui souhaite ardemment satisfaire son maître : ils lui montrent que justement il fait plaisir à ce dernier.

 

En agissant de la sorte, on l’amène progressivement à se comporter comme on le souhaite, à obéir et à devenir très réactif aux ordres.

 

Il est important toutefois d’éviter les exercices longs et répétitifs lors des séances d’éducation d’un Berger Australien. En effet, sa grande intelligence implique qu’il a tôt fait de s’ennuyer, ce qui pourrait notamment l’amener à essayer de trouver d’autres occupations nettement plus attrayantes à ses yeux – c’est-à-dire n’en faire qu’à sa tête. Il faut donc privilégier les séances courtes et variées, quitte à en faire davantage.

À quel âge peut-on éduquer un Berger Australien ?

Comme pour toute race, l’éducation d’un chiot Berger Australien doit commencer dès ses 2 à 3 mois. En effet, même s’il est globalement très ouvert aux apprentissages tout au long de sa vie, c’est à ce moment-là qu’il est le plus malléable.

 

Certes, il est alors trop jeune pour apprendre des choses assez complexes comme le rappel ou la marche au pied. Néanmoins, il est déjà tout à fait capable de commencer à assimiler les règles du foyer ainsi que la propreté, reconnaître son nom ou encore exécuter certains ordres basiques.

 

Cela permet non seulement de faciliter son intégration dans le foyer, mais aussi d’éviter qu’il s’ennuie, en lui fournissant la stimulation mentale dont il a tant besoin pour être équilibré.

 

Cela dit, un chien est capable d’apprendre à tout âge, et c’est d’autant plus vrai pour le Berger Australien, qui est très intelligent et aime assimiler de nouvelles choses. Il est donc possible à tout moment de travailler ou retravailler des notions qui auraient été mal – voire pas du tout – acquises, y compris lorsqu’il est adulte. Il faut simplement accepter le fait que cela prenne un peu plus de temps qu’avec un jeune chiot.

Socialisation du Berger Australien

Quelle que soit sa race, la socialisation est un aspect essentiel de l'éducation d’un chiot pour qu’il devienne ensuite un adulte équilibré et agréable à vivre. En effet, c’est elle qui lui permet tout au long de sa vie de savoir faire face à des situations nouvelles sans se montrer trop craintif ou à l’inverse trop méfiant, voire agressif. C’est d’autant plus important que ce chien est doté d’un fort instinct territorial qui tend à le rendre naturellement suspicieux envers les étrangers.

 

La phase la plus critique de la socialisation d’un chiot se situe pendant ses trois premiers mois de vie, et plus particulièrement entre le deuxième et le troisième mois. C’est d’ailleurs pour cela que certains éleveurs ne cèdent pas leurs petits avant l’âge de trois mois, afin de s’assurer eux-mêmes qu’ils aient bénéficié d’une socialisation de qualité. Dans tous les cas, il est absolument nécessaire que les maîtres poursuivent ce travail dès l’arrivée de l’animal dans le foyer.

 

Pour cela, il est indispensable tout d’abord de lui faire rencontrer tous types d’êtres humains et d’animaux – y compris des congénères, afin qu’il continue d’assimiler les codes sociaux de son espèce, qu’il a commencé à intégrer auprès de sa mère. Il vaut mieux cependant attendre pour ce faire qu’il soit vacciné et veiller à choisir au début des individus amicaux, afin d’éviter un traumatisme qui pourrait avoir des conséquences tout le reste de sa vie.

 

D’autre part, pour qu’il apprenne à ne pas avoir peur de l’inconnu, il faut l’exposer régulièrement à de nouvelles situations et à des stimuli variés : bruits, odeurs, animation…

 

La socialisation du Berger Australien doit en outre être l’occasion de canaliser son fort instinct de troupeau, qui le pousse à vouloir « rassembler » (en entourant, et souvent en mordillant) tout ce qui est en mouvement autour de lui : enfants, animaux, vélos, voitures, etc. En effet, cela peut occasionner toutes sortes de blessures et d’accidents. Il doit comprendre que ce comportement, normal avec un troupeau, n’est pas acceptable envers des humains ou d’autres animaux. Autrement dit, si on l’utilise comme chien de travail, il faut lui apprendre à faire la distinction entre les moments où il travaille et le reste du temps. Si son rôle se borne à celui d’animal de compagnie, c’est plus simple : il faut simplement lui faire comprendre qu’il ne doit jamais agir ainsi.

 

Il faut toutefois être conscient que même la meilleure socialisation a ses limites : non seulement le Berger Australien a un instinct de prédation assez développé et profondément ancré en lui, mais en plus il est fondamentalement protecteur et territorial – c’est son usage historique comme chien de troupeau qui le veut. Par conséquent, même s’il a été très bien socialisé, il est possible qu’il n’apprécie pas de voir un congénère inconnu ou un petit animal s’inviter sur son territoire, et qu’il cherche à l’en chasser.

 

Enfin, bien que les premiers mois soient fondamentaux, la socialisation d’un chien mérite d’être entretenue toute sa vie durant. En effet, s’il se déshabitue peu à peu à avoir des interactions avec l’extérieur, il risque de développer divers problèmes comportementaux et de devenir difficile à vivre. Il ne faut donc jamais cesser de lui faire rencontrer régulièrement toutes sortes de personnes et d’animaux, de l’emmener dans différents lieux et de l’exposer à une grande diversité de situations.

Apprendre les règles à un Berger Australien

Comme pour n’importe quelle race, éduquer un Berger Australien suppose de fixer certaines règles dès qu’il arrive dans le foyer, et de les faire respecter constamment par la suite. Cela est indispensable pour établir puis maintenir une cohabitation harmonieuse.

 

Il faut d’autant moins attendre pour le faire qu’un chiot est fondamentalement plus malléable qu’un adulte, même s’il est parfois un peu têtu ou distrait. En outre, il est toujours plus facile d’éviter qu’une mauvaise habitude ne s’installe que de chercher à la faire disparaître alors qu’elle est déjà bien ancrée.

 

Pour parvenir à ses fins, il est important que tous les membres du foyer se montrent cohérents et constants : les règles doivent être les mêmes tout le temps et avec tout le monde, afin que le chien puisse comprendre facilement quel comportement on attend de lui, ce qu’il peut et ce qu’il ne doit pas faire. Il ne saurait être question par exemple que monsieur autorise un jour ce que madame interdisait la veille.

 

La bonne application des règles suppose que chacun comprenne leur raison d’être - y compris les enfants, qui ont tendance à se montrer très indulgents envers leur petit compagnon. Un effort de pédagogie est donc généralement nécessaire pour leur faire comprendre qu’elles ne sont pas là pour faire du tort à l’animal, mais au contraire s’avèrent bénéfiques pour tout le monde – lui compris. En effet, elles permettent une cohabitation fondée sur le respect mutuel, et un chien a besoin pour se sentir bien d’un cadre clair ainsi que de savoir quelle est exactement sa position hiérarchique au sein de la famille.

 

En tout cas, il assimile d'autant plus facilement les règles qu'on lui impose qu’il entretient de bonnes relations avec ses maîtres et éprouve de la confiance ainsi que du respect à leur égard.

Que faut-il apprendre en priorité à un Berger Australien ?

Pour le bien-être de tous – y compris le sien –, certains points méritent une attention toute particulière dans le cadre de l’éducation d’un Berger Australien.

 

Le premier en quelque sorte la base de tous les autres : dans la mesure où il peut être assez têtu et n’en faire qu’à sa tête s’il n’est pas assez cadré, il faut lui apprendre qu’il doit respecter son maître et lui obéir en toute circonstance. Dès lors que celui-ci sait faire preuve non seulement de fermeté, mais aussi de bienveillance, cela ne pose normalement pas de problème : fondamentalement, le Berger Australien est habitué à être au service de ses propriétaires et a à cœur de les satisfaire.   

 

Il est d’ailleurs proche de ces derniers, ce qui peut poser problème car du coup il vit généralement mal le fait d’en être séparé. C’est particulièrement vrai s’il se retrouve alors seul, lui qui historiquement est habitué à être au contact de divers animaux. Par conséquent, il est important de l’habituer, progressivement mais sans attendre, à se passer de leur présence sans se sentir pour autant abandonné et se mettre dans tous ses états.

 

Une autre priorité est de lui apprendre à ne pas rassembler tout ce qu’il voit (enfants, voitures, vélos, animaux…) en dehors éventuellement du cadre de son travail avec un troupeau. Impliquant aboiements, poussées et pincements, ce comportement peut en effet être à l’origine d’accidents, de blessures et à tout le moins de frayeurs, d’autant que cette race est réputée pour se montrer assez agressive au travail.

 

Par ailleurs, le Berger Australien a tendance à aboyer beaucoup : d’une part parce que cela fait partie depuis toujours de sa façon de travailler, et d’autre part parce qu’il est assez protecteur et territorial. Il convient donc de lui apprendre rapidement à ne pas aboyer pour n’importe quoi, ou au moins à cesser de le faire quand on lui en donne l’ordre.  

 

Enfin, il est nécessaire de travailler assez tôt le rappel, c’est-à-dire le fait de revenir dès qu’on l’appelle, pour le cas où sa curiosité ou son instinct de prédation le pousserait à s’éloigner.