Le Teckel se décline en neuf variétés : trois tailles (Standard, Nain, Kaninchen) et trois types de pelage (ras, long, dur) pour chacune d’elles. Si les petits gabarits furent obtenus par sélection au sein de la race elle-même, les différents types de poil le furent en revanche via des croisements avec d’autres races (des épagneuls pour le poil long et des terriers pour le poil dur). Ces apports extérieurs ont laissé leur marque en termes de tempérament : ainsi, certains traits de caractère du Teckel sont plus ou moins marqués d’une variété de pelage à l’autre.
Il apparaît toutefois que de manière générale, le Teckel est affectueux avec les siens, fidèle et loyal, mais aussi possessif et volontiers hargneux quand il est agacé. Si on ajoute à cela le fait que son dos fragile exige qu’on le manipule avec douceur, on comprend qu’il n’est pas recommandé avec de jeunes enfants.
Plutôt territorial (en particulier les spécimens à poil ras, et dans une moindre mesure ceux à poil dur), il se montre naturellement distant - voire méfiant - envers les personnes inconnues, adultes comme enfants. En ce qui concerne ses congénères, il entretient normalement de bonnes relations avec ceux qui vivent sous son toit et qu’il connaît depuis son plus jeune âge, mais est en revanche souvent dominant envers les autres. Quant aux chats, à l’exception de ceux qui viendraient à partager son foyer (auquel cas les choses se passent généralement bien), ce chasseur invétéré a tôt fait de les considérer comme des proies potentielles – au même titre d’ailleurs que les rongeurs et les oiseaux. Concernant ces derniers, son instinct de prédation est si fort que même une cohabitation instaurée dès son plus jeune âge est à éviter : ils ne seraient jamais totalement en sécurité.
Le Teckel est en outre généralement indépendant d’esprit et têtu. C’est particulièrement le cas des individus à poil dur, mais on ne peut pas non plus dire que les autres sont dociles. Par conséquent, il est loin d’être le meilleur choix pour un primo-adoptant qui manquerait d’autorité.
En tout état de cause, compte tenu de son fort caractère, il est impératif de faire preuve de cohérence et de constance - voire d’une certaine fermeté – tout au long de son éducation ainsi que par la suite, pour qu’il comprenne bien quelle est sa place au sein de la hiérarchie du foyer et éviter qu’il n’en vienne à prendre le dessus (ce qu’on appelle le syndrome du petit chien). Cela dit, dès lors qu’on sait y faire, on obtient un animal de compagnie plutôt agréable et proche des siens.
En outre, le Teckel est généralement assez indépendant et moins enclin que nombre de ses congénères à souffrir d’anxiété de séparation lorsque ses maîtres s’absentent. La variété à poil ras fait toutefois exception, ses représentants ayant même tendance à être un peu « pot-de-colle ».
Il convient enfin de souligner que ce chien est plus actif et endurant qu’on pourrait le penser. C’est d’ailleurs une qualité requise pour la chasse, une activité pour laquelle il fut conçu à la base et continue d’être utilisé dans de nombreux pays. Si on ne l’emploie pas dans ce cadre, il est indispensable pour sa santé physique et psychique de lui donner d’autres opportunités de se dépenser pleinement. En effet, un Teckel Nain ou un Kaninchen a besoin pour rester en forme et équilibré d’environ 45 minutes d’exercice par jour, et un Teckel Standard d’au moins une heure.
Bien qu’il existe quelques différences de caractère entre les types de pelage, le Teckel est généralement un compagnon loyal, fidèle et sensible, mais également malicieux et joueur. Il est très proche de ses maîtres et se montre affectueux avec tous les membres du foyer, même s’il noue généralement des liens très forts avec une personne en particulier.
Le revers de la médaille est qu’il a tendance à se montrer possessif, voire jaloux. C’est surtout vrai pour les spécimens à poil dur et ceux à poil ras, qui sont aussi réputés pour être respectivement les plus espiègles et les plus « collants ». Les individus à poil long sont quant à eux connus pour être plus câlins et calmes que les autres.
Le Teckel à poil dur ainsi que celui à poil long sont relativement indépendants et supportent assez bien d’être seuls, tant que cela ne se produit pas très souvent ni très longtemps.
Il en va autrement pour le Teckel à poil ras. En effet, celui-ci se montre au contraire plutôt « pot-de-colle », et de ce fait est davantage enclin à souffrir d’anxiété de séparation, un mal-être aux conséquences souvent négatives tant pour lui que pour son entourage : angoisse, aboiements compulsifs, destructions, automutilations…
Le Teckel à poil ras est donc à éviter pour des personnes très peu disponibles, à moins qu’il y ait dans le foyer un autre animal avec lequel il a de grandes chances de bien s’entendre et qui pourrait lui tenir compagnie.
En règle générale, le Teckel est joueur et s’entend bien avec les enfants qu’il connaît depuis son jeune âge et qui sont assez grands pour savoir le respecter – ce qui suppose notamment de le traiter avec douceur.
Les choses peuvent être différentes s’il rejoint un foyer avec des enfants alors qu’il est déjà adulte – surtout si par le passé il n’a pas été habitué à en côtoyer. En effet, il n’est pas très tolérant ni patient : il a donc tôt fait de réagir vivement s’il est agacé, voire de mordre. C’est particulièrement le cas des spécimens à poil ras, mais les autres ont également un caractère assez ombrageux. Il faut aussi savoir qu’un individu à poil ras ou à poil dur est davantage enclin à se montrer possessif - voire jaloux – qu’un individu à poil long : cela peut s’avérer problématique par exemple si un enfant attrape ses jouets.
Le Teckel est d’autant moins indiqué pour un tout-petit que son dos fragile impose de le manipuler avec la plus grande prudence. Or, un jeune enfant n’est évidemment pas en mesure d’agir correctement, faute de connaître les gestes adéquats. Il risquerait donc de faire mal involontairement au chien, voire carrément de causer des dommages à sa colonne vertébrale. En outre, ne sachant pas décrypter les signes d’avertissement que l’animal ne manquerait pas de lui envoyer (que ce soit lors d’une manipulation inappropriée ou de toute autre interaction), il est davantage susceptible de provoquer une réaction violente de sa part.
Concernant les enfants extérieurs au foyer, tant le manque de patience et de tolérance du Teckel que son éventuel tempérament possessif expliquent qu’il est fortement susceptible de ne pas les apprécier.
En tout état de cause, il convient de rappeler que les interactions entre un jeune enfant et un chien – quelle que soit sa race – doivent toujours se faire sous la surveillance d’un adulte, afin d’éviter un accident.
Dans la même optique, il est important d’apprendre aux enfants, dès que leur âge le permet, comment se comporter avec un chien et le respecter. Cela suppose notamment de leur enseigner quelles sont les parties sensibles de son corps, quels sont ses besoins fondamentaux et comment comprendre son langage corporel.
En règle générale, le Teckel n’est pas agressif, mais il est en revanche assez territorial. Par conséquent, il se montre méfiant envers les personnes inconnues qui s’invitent chez lui, qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants : il signale leur présence en aboyant, ce qui en fait un bon chien d’alerte.
Quand bien même ses maîtres accueillent chaleureusement le nouveau venu, lui montrant donc que ce dernier ne représente aucune menace, il lui faut généralement quelques heures avant de baisser la garde.
Si la rencontre a lieu à l’extérieur, sa réaction est moins vive et se limite à se montrer distant : il ne va pas de lui-même vers une personne inconnue, et ne se laisse pas approcher facilement.
Vigilant et toujours en alerte, le Teckel surveille de près son territoire et aboie à l’approche de toute personne ou tout animal inconnu.
Toutefois, dès lors qu’il est bien éduqué, il ne va pas jusqu’à se montrer agressif envers les humains.
En revanche, son instinct protecteur ainsi que son courage font qu’il est tout à fait susceptible de se battre avec un congénère qu’il ne connaît pas et qu’il considère comme un intrus, même si ce dernier est bien plus imposant que lui. C’est particulièrement vrai dans le cas des spécimens à poil dur.
Le Teckel possède un caractère fort et indépendant – en particulier la variété à poil dur. Alliées à son intelligence, ces caractéristiques font qu’il est susceptible de se montrer dominant face à un maître trop laxiste. Il est donc impératif de lui faire comprendre d’emblée et très clairement quelle est sa position hiérarchique au sein du foyer, et ne pas hésiter à la lui rappeler si nécessaire. Il est également indispensable de faire preuve au quotidien de constance et de cohérence quant au respect des règles, pour éviter que son côté très têtu ne prenne le dessus.
Par ailleurs, qu’on ait affaire à un mâle ou à une femelle, il n’est pas rare que le Teckel se montre dominant envers ses congénères qu’il ne connaît pas, quel que soit le gabarit de ces derniers. Cela vaut particulièrement pour ceux qui s’inviteraient sur son territoire, mais c’est également vrai pour ceux qu’il croise au cours de ses pérégrinations.
Le Teckel n’est clairement pas un modèle d’obéissance. D’ailleurs, il ne figure qu’à la 49ème place (sur un total de 130) dans le classement des races par intelligence – ou plutôt par obéissance – établi par le professeur Stanley Coren. Cela le situe dans la quatrième catégorie, celle des chiens qui ont généralement besoin de 25 à 50 répétitions pour intégrer un nouvel ordre.
Ce n’est pas un problème de compréhension, car ce chien intelligent voit très bien ce qu’on attend de lui. Simplement, son côté volontaire et têtu (qui est particulièrement marqué chez les spécimens à poil dur) fait qu'il est très enclin à ne pas obéir car il n’en a pas envie. Toutefois, le recours aux récompenses (caresses, compliments et surtout friandises) s’avère généralement efficace pour le motiver à se montrer plus coopératif.
Le Teckel fut créé initialement pour la chasse, et continue d’ailleurs d’être utilisé à cette fin dans de nombreux pays. Il s’agit d’une activité intense, et qui requiert une certaine endurance : il n’est donc pas surprenant qu’il soit plus énergique et endurant que beaucoup d’autres races de gabarit similaire. C’est particulièrement vrai pour les spécimens à poil ras et à poil dur, qui sont les plus dynamiques.
Même si on ne l’emploie pas pour la chasse et donc si son rôle se borne à celui d’animal de compagnie, ce chien a ainsi besoin de se dépenser environ 45 minutes par jour (à travers des promenades, des jeux…) pour être équilibré s’il s’agit d’un Teckel Nain ou d’un Kaninchen. Dans le cas d’un Teckel Standard, il faut même compter au moins une heure par jour.
Sans être le genre de chien qu’on peut emmener partager des séances de jogging ou des balades à vélo, le Teckel est suffisamment actif et endurant pour être en mesure de pratiquer de nombreuses activités. Il est d’autant plus ravi de le faire que sa proximité avec ses maîtres implique qu’il est toujours heureux de passer du temps avec eux.
Il y a toutefois une condition sine qua non : éviter toute activité qui solliciterait trop son dos, du fait de sa fragilité intrinsèque à ce niveau. Cela exclut en particulier les sports canins qui impliquent des sauts en hauteur et des torsions du tronc, par exemple le frisbee. L’agility n’est pas non plus très indiquée dans la mesure où elle implique des sauts, ce qui sollicite assez fortement le dos. En revanche, une discipline comme l’obéissance est tout à fait envisageable, même si son tempérament fort et têtu implique qu’il n’est pas forcément le meilleur candidat pour cette activité.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le Teckel est un chien de chasse très enthousiaste, tenace et doué d’un bon flair – et tout cela vaut quelle que soit la variété. Par conséquent, on peut aussi envisager de lui faire pratiquer le pistage ou de l’inscrire à des concours de travail en surface et sous terre. Il en existe d’ailleurs qui sont organisés spécifiquement pour cette race.
Toutes ces activités lui offrent la possibilité de faire de l’exercice – ce qui est d’autant mieux pour sa santé qu’il a tendance à prendre du poids – sans solliciter exagérément son dos, de passer du temps avec les siens et de combler son besoin de stimulation mentale.
De simples promenades répondent aussi parfaitement au cahier des charges : elles lui permettent d’être avec les siens et de se dépenser physiquement, sans que cela ne soit trop intense. En outre, elles lui offrent l’occasion de renifler de nombreuses odeurs, et donc de satisfaire du même coup son important besoin de stimulation mentale. On peut éventuellement les entrecouper par exemple de jeux de balle, afin de les rendre encore plus divertissantes.
Même si de nos jours il n’est le plus souvent qu’un simple animal de compagnie, le Teckel reste un excellent chien de chasse, courageux jusqu’à la témérité, tenace, passionné et très polyvalent. En effet, il est apte à être utilisé pour le déterrage, mais aussi comme leveur de gibier, chien courant ou encore chien de recherche au sang (c’est-à-dire pour suivre la piste de grands gibiers blessés). Il peut même chasser le sanglier en meute.
Le Teckel est un chasseur émérite quelle que soit la variété à laquelle il appartient, mais on privilégie généralement dans ce cadre les spécimens à poil dur. En effet, leur pelage est le plus efficace pour être protégé à la fois des intempéries et des fourrés dans lesquels il est difficile de pénétrer (par exemple les ronciers). Ce sont donc eux qu’on emploie de préférence pour chasser dans les broussailles - ce qu’on appelle le broussaillage. En revanche, la recherche au sang est plutôt l’affaire des individus à poil long, car ils ont un flair plus fin. Cela dit, ceux à poil ras ne sont pas en reste, et sont eux aussi tout à fait capables de remplir ces différentes missions.
En termes de taille, c’est le Teckel Standard qui est le plus utilisé pour la chasse, mais le Nain et le Kaninchen excellent également dans cette tâche. Certes, un individu Standard progresse plus facilement et reste plus visible dans les broussailles, mais les petites variétés n’ont rien à lui envier, notamment en ce qui concerne la recherche au sang ou la chasse au petit gibier : lapin, lièvre… Elles sont même davantage adaptées pour le déterrage, dans la mesure où elles se faufilent plus facilement sous terre.
Très chasseur, mais aussi curieux et extrêmement courageux, le Teckel est volontiers fugueur – et cela vaut pour toutes les variétés.
S’il dispose d’un jardin dans lequel on le laisse évoluer librement, mieux vaut donc que celui-ci soit clos, afin qu’il ne soit pas tenté de suivre l’odeur d’un petit animal qui passe par là – ou de s’échapper pour poursuivre un congénère qui s’approcherait trop près de son territoire, car il est également territorial. L’idéal est une clôture semi-enterrée ou posée sur un muret : à défaut, il pourrait très bien creuser pour passer en-dessous, d’autant plus qu’historiquement c’est une chose qu’il est clairement habitué à faire (afin de traquer des proies dans leur terrier). Elle doit également être en bon état : sinon, il aurait tôt fait de repérer la moindre brèche et d’en profiter pour prendre le large.
Le risque de fugue est encore plus important lors des activités en extérieur, car son instinct de chasse très prononcé risque fort de s’exprimer s’il sent l’odeur d’une proie potentielle située à proximité. Il a alors de grandes chances d’être obsédé par cette dernière et de rester sourd aux appels de son maître, d’autant que de base il est têtu et a tendance à n’en faire qu’à sa tête.
Par conséquent, il est préférable de le tenir systématiquement en laisse lors des sorties, a fortiori s’il y a un risque élevé qu’il croise la route de proies potentielles – quitte à prévoir en parallèle des séances de jeux dans un espace clos : le jardin, une cour…
Si on tient toutefois à le laisser évoluer sans entrave dans des endroits en plein air, il est judicieux d’investir dans un collier connecté pour pouvoir le retrouver facilement en cas de fugue.
Quelle que soit la variété à laquelle il appartient, le Teckel n’est généralement pas destructeur dès lors qu’on lui permet de satisfaire son besoin quotidien d’exercice physique et de stimulation mentale.
En revanche, il aime beaucoup creuser : il ne faut pas oublier qu’à la base c’est un chien de déterrage. Si l’on veut garder un jardin exempt de trous, mieux vaut donc lui réserver une zone où il est autorisé à le faire et lui apprendre que c’est interdit ailleurs.
Le Teckel est très vocal, et cela vaut tout particulièrement pour la variété naine. En outre, il est doté d’une voix puissante.
C’est très utile pour le localiser pendant une session de chasse (a fortiori s’il se trouve sous terre, dans un terrier), mais aussi quand il donne l’alerte lorsqu’une personne inconnue approche du domicile.
Toutefois, ses aboiements fréquents et sonores sont susceptibles d’indisposer le voisinage proche, a fortiori si on vit en appartement.
Il est possible de limiter le problème en lui faisant comprendre très tôt qu’il doit cesser d’aboyer dès qu’on lui en donne l’ordre. Cependant, il serait vain d’espérer éliminer totalement les aboiements, car ceux-ci sont pour tout chien un moyen de communication naturel.
Comme tout chien, le Teckel apprécie une certaine routine. Cependant, il s’adapte facilement aux changements, surtout ceux qui n’impliquent pas d’être séparé des siens.
Par exemple, changer de lieu de vie – que ce soit temporairement pour des vacances ou définitivement suite à un déménagement – ne pose en principe aucun problème.
En revanche, le fait garder par un tiers (une pension canine, un pet-sitter…) peut être plus compliqué, surtout s’il ne connaît pas la personne en question. En effet, il risque alors d’autant plus de se sentir abandonné que sa méfiance naturelle implique qu’il lui faut du temps avant d’être en confiance auprès d’un inconnu. On peut toutefois essayer de le rassurer en lui laissant un vêtement portant l’odeur de son maître, en plus d’objets qui lui sont familiers : son panier, ses jouets préférés…
Un autre changement à même de bouleverser son quotidien est l’arrivée d’un nouveau membre dans le foyer.
Dans le cas de la naissance d’un bébé, il n’y a normalement pas de problème dès lors qu’on veille à ne pas le délaisser au profit de ce dernier. C’est particulièrement important pour le Teckel à poil ras et celui à poil dur, qui sont davantage enclins à se montrer possessifs - voire jaloux – que celui à poil long. Lors de la première rencontre et comme pour n’importe quelle race, il faut lui présenter le petit en le laissant le renifler aussi longtemps que nécessaire, afin qu’il « s’approprie » son odeur. Le fait de retrouver sur lui celle des autres membres du foyer (parents, frères et sœurs…) lui permet en outre de comprendre qu’il s’agit d’un des siens, et non d’un intrus.
Dans le cas de l'arrivée dans le foyer d'un adulte qu’il connaît déjà, il est probable qu’il l’accueille chaleureusement.
En revanche, s’il s’agit d’une personne qui lui est inconnue, il est vraisemblable que de prime abord il se montre méfiant et ne se laisse pas approcher, voire aboie ou grogne. Mieux vaut alors ne pas brusquer les choses et lui laisser le temps de s’habituer à cette nouvelle présence. La durée nécessaire est plus ou moins longue d’un individu à l’autre.
Enfin, bien qu’il soit très attaché à ses maîtres, le Teckel peut s’adapter à un changement de propriétaires dès lors que les nouveaux lui accordent toute l’attention et l’affection dont il a besoin. Il y a fort à parier qu’ils doivent au début s’imposer face à ce têtu au caractère bien trempé, afin qu’il comprenne d’emblée quelle est sa position hiérarchique dans ce nouveau foyer.
Quel que soit son sexe et quelle que soit la variété à laquelle il appartient, le Teckel se montre volontiers dominant - voire belliqueux - envers ses congénères qu’il ne connaît pas, et ce quel que soit leur sexe. Au demeurant, ce petit chien au fort tempérament, façonné pour chasser le redoutable blaireau, n’a peur de rien et ne recule jamais, même devant un adversaire bien plus imposant que lui. Il court donc un risque réel d’être blessé – voire tué – en cas d’affrontement avec un de ses semblables, pour peu que les choses prennent un tour vraiment violent. Par conséquent, il est préférable de le tenir en laisse dans les endroits où il a de fortes chances d’en rencontrer.
En revanche, vivre sous le même toit qu’un congénère ne lui pose normalement pas de problème, surtout si cette cohabitation est mise en place alors qu’au moins un des deux est encore tout jeune. Il y a même toutes les chances qu’ils deviennent bons amis. En outre, cette présence peut éviter qu’il ne souffre d’anxiété de séparation lors des absences de ses maîtres. Un spécimen à poil ras est particulièrement prédisposé à cette dernière, car il supporte moins bien la solitude que ceux à poil long ou à poil dur.
Si un chiot fait son entrée dans le foyer alors que lui-même est déjà adulte, il y a toutes les chances que les choses se passent bien dès lors qu’on continue à lui accorder autant d’attention et d’affection qu’avant. Ce dernier point est particulièrement crucial dans le cas d’un Teckel à poil ras ou à poil dur, davantage enclin à se montrer possessif qu’un individu à poil long. Bien qu’il soit peu probable qu’il aille jusqu’à faire preuve d’agressivité envers le petit, le risque serait qu’il se montre intolérant - voire grincheux - envers lui. Cependant, dès lors qu’effectivement on veille à ne pas le délaisser, son tempérament joueur finit normalement par prendre le dessus et lui faire dès lors considérer le nouveau venu comme un compagnon de jeux.
Les choses peuvent être plus compliquées dans le cas où on adopte un individu adulte alors que lui l’est déjà aussi. En effet, quelle que soit la variété à laquelle il appartient, le Teckel est assez territorial et souvent dominant envers ses semblables, avec qui il n’a pas du tout peur d’aller au conflit. Tout dépend alors du tempérament de l’autre chien. S’il n’est pas lui-même dominant, que les présentations sont faites correctement et qu’on laisse au Teckel le temps de s’habituer à cette situation nouvelle sans brusquer les choses, il est probable que les choses s’apaisent d’elles-mêmes, surtout si on veille à ne pas le délaisser (en particulier dans le cas d’un Teckel à poil ras ou à poil dur, qui est facilement jaloux). Dans le cas contraire, le risque de conflit est élevé, quand bien même le nouveau venu est bien plus imposant : ce n’est pas ça qui le dissuade de se battre.
Si un congénère inconnu pénètre sur son territoire avec l’autorisation de ses maîtres (par exemple lorsque ces derniers reçoivent de la visite), le Teckel se montre en général d’abord méfiant. Pour espérer que l’atmosphère se détende, il est primordial de procéder à des présentations en bonne et due forme. Cela suppose de les laisser s’observer et se sentir mutuellement, sans stresser soi-même (au risque de leur envoyer des signaux négatifs) mais en restant vigilant afin de pouvoir intervenir rapidement au cas où la situation tourne mal. Mieux vaut qu’aucun des deux ne soit en laisse ou tenu par le collier, car un chien retenu est enclin à se sentir vulnérable et donc à être sur la défensive, voire à prendre l’initiative d’attaquer par peur d’être agressé. Pour peu qu’on agisse correctement et que l’autre ne soit pas dominant, on parvient normalement à instaurer assez rapidement un climat de confiance - ou au moins un statu quo.
En revanche, si un congénère qu’il ne connaît pas s’invite de lui-même sur son territoire, le téméraire Teckel est prêt à se battre jusqu’au bout pour défendre ce dernier – peu importe le gabarit de l’intrus.
En tout état de cause, que ce soit dans le cadre de la mise en place d’une cohabitation ou d’une rencontre fortuite, il est important de toujours surveiller ses interactions avec ses semblables, au moins dans un premier temps. En outre, même dans le cas où les deux protagonistes s’entendent bien et jouent ensemble, il faut garder à l’esprit la fragilité intrinsèque de son dos. Superviser leurs ébats permet d’intervenir rapidement en cas de risque de blessure involontaire, surtout si son compère est plus grand que lui.
Quelle que soit la variété, le Teckel s’entend généralement bien avec les chats qui partagent son toit, surtout si cette cohabitation a été instaurée alors qu’au moins l’un des deux était encore jeune.
Si on adopte un chaton alors que lui-même est adulte, il est probable qu’il réagisse de la même façon qu’avec un chiot : il n’y a pas de raisons que les choses se passent mal dès lors qu’on continue à lui prodiguer autant d’affection et d’attention qu’avant. Ce dernier point est particulièrement important dans le cas d’un Teckel à poil ras ou à poil dur, davantage enclin à se montrer possessif qu’un spécimen à poil long. S’il venait à éprouver de la jalousie, il pourrait « se venger » en se montrant intolérant voire hargneux envers le petit.
Si c’est un chat adulte qui intègre le foyer alors que lui l’est aussi, la situation risque davantage d’être difficile - au moins au début. En effet, du fait de son tempérament territorial et de son instinct de prédation très fort, le Teckel est susceptible de considérer le petit félin soit comme une proie potentielle, soit comme un intrus. Dans un cas comme dans l’autre, son attitude (aboiements, grognements…) risque fort d’effrayer le nouveau venu et de provoquer de vives réactions de sa part, avec même le risque d’entrer alors dans un cercle vicieux. Par conséquent, il est recommandé de surveiller de près leurs interactions, du moins le temps que le chien comprenne que le chat n’est ni du gibier ni un envahisseur. En principe, les choses s’apaisent d’elles-mêmes une fois que chacun est habitué à la présence de l’autre, a fortiori si aucun des deux ne se sent lésé en termes d’affection et d’attention. Il convient d’être particulièrement attentif à ce point dans le cas d’un Teckel à poil dur ou à poil ras, car il est généralement assez enclin à la jalousie – davantage en tout cas qu’un spécimen à poil long.
Pour ce qui est d’un chat inconnu qui pénètrerait dans le jardin sans y avoir été invité, il est très probable qu’il soit chassé (dans tous les sens du terme) avec la plus grande détermination. Quant à ceux que le Teckel viendrait à croiser lors de ses pérégrinations, il est très enclin à les considérer comme des proies, et donc à se lancer à leur poursuite s’il en a la possibilité. Dans tous les cas, son comportement peut se retourner contre lui, en particulier si le petit félin est acculé et se défend violemment. C’est d’autant plus vrai dans le cas d’un Teckel Nain ou d’un Kaninchen, qui est plus petit que beaucoup de chats.
Le Teckel étant doté d’un instinct de chasse très développé, il est déconseillé de le faire vivre sous le même toit qu’un oiseau ou un petit animal à fourrure (lapin, écureuil, furet…). En effet, celui-ci ne serait jamais totalement en sécurité à ses côtés, quand bien même la cohabitation aurait été instituée alors que les deux protagonistes étaient encore petits.
Quant à ceux qui auraient la mauvaise idée de croiser sa route dans le jardin ou au cours d’une sortie, il a toutes les chances de les voir comme des proies et de vouloir leur faire un mauvais sort. Ceci explique d’ailleurs qu’il est préférable de le tenir en laisse dans les endroits où il est particulièrement susceptible d’en croiser, afin de réduire le risque de fugue voire d’accident.