L’actrice française Gaby Morlaix (1893-1964) décrivait le Berger de Brie comme « un cœur enveloppé de poils », et l’expression est encore fréquemment utilisée pour parler de cet animal aimant et très loyal, qui a besoin de nombreuses interactions pour être heureux et équilibré.
Si on l’adopte comme chien de berger, il s’acquitte de ses missions efficacement et se montre assez indépendant, mais cela ne l’empêche pas d’être proche de son maître. Il aime lui plaire et ressent très bien ses émotions, car il est assez sensible.
Si son rôle se cantonne à celui d’animal de compagnie, cet attachement est encore plus prononcé, et la compagnie de ses maîtres lui est indispensable.
Dans tous les cas, il est joyeux, plein de vie, très intelligent et adore participer aux activités de la famille. Son instinct de berger étant très développé, il arrive qu’il considère ses humains (en particulier les enfants) comme son troupeau, et il peut alors donner des coups de coude, pousser ou aboyer. Cependant, ce comportement ne dépasse jamais certaines limites et n’est pas vraiment dangereux.
Bien que certains sujets se montrent assez indépendants, le Briard n’aime généralement pas la solitude et peut facilement souffrir d’anxiété de séparation s’il reste trop longtemps seul. Celle-ci peut engendrer un mal-être profond et des troubles du comportement comme des crises d’angoisse, des comportements destructeurs, des aboiements intempestifs, voire parfois des actes d’auto-mutilation.
S’il est utilisé comme chien de travail, le problème ne risque pas vraiment de se poser : étant en compagnie de son troupeau, il a peu de chances de se sentir seul.
En revanche, s’il joue simplement le rôle d’animal de compagnie, il ne convient pas à des maîtres souvent absents, à moins de partager son foyer avec un autre animal et de bien s'entendre avec lui.
Le Berger de Brie noue des liens très forts avec les enfants de la famille, y compris les plus jeunes. Il fait preuve de beaucoup de douceur et de patience à leur égard. En outre, même si ce n’est pas le chien le plus joueur du monde, il est généralement ravi de partager leurs jeux.
Il se montre aussi très protecteur envers eux, à tel point qu’il peut prendre leur défense s’ils se font réprimander, voire même réagir vivement à d’éventuels châtiments corporels. Il n’est pas agressif et n’irait pas jusqu’à se retourner contre son propriétaire, mais il peut exprimer son désaccord en se plaçant par exemple devant les enfants et en se mettant à aboyer ou grogner.
En général, il s’entend également bien avec les enfants extérieurs au foyer, à partir du moment où il est habitué à leur présence. Cependant, mieux vaut éviter les jeux de contact quand il est dans les parages, car il pourrait les prendre à tort comme des agressions envers le petit de la famille.
Par ailleurs, une certaine vigilance est de mise en ce qui concerne les tout-petits, qu’ils fassent partie de la famille ou qu’il s’agisse de simples visiteurs. Énergique et imposant, il peut facilement les bousculer voire les renverser involontairement, ou réagir de manière un peu trop brusque s’il est malmené. Il ne faut pas perdre de vue que les jeunes enfants ne se rendent pas toujours compte que leurs manipulations (tirer les oreilles ou la queue, donner des coups dans le museau ou les yeux…) peuvent faire mal à l’animal ou l’exaspérer, au point qu’il réagisse violemment.
Pour éviter les accidents, il ne faut jamais laisser un enfant en bas âge et un chien seuls ensemble, et apprendre dès que possible aux plus jeunes comment se comporter avec un chien et le respecter.
Le Berger de Brie peut de prime abord se montrer méfiant envers les inconnus, ce qui en fait d’ailleurs un bon gardien.
Toutefois, c’est normalement un chien équilibré, qui n’est ni agressif ni peureux : dès lors qu’il a été bien socialisé et qu’il constate qu’elles ne représentent aucune menace, il accepte sans problème les personnes qu’il ne connaît pas.
Loyal, vigilant et courageux comme tout chien de berger digne de ce nom, le Briard est un très bon gardien. Il faut dire qu’il est habitué depuis des siècles à garder non seulement le troupeau, mais aussi la ferme et ses occupants. Ainsi, il se montre très protecteur des siens (en particulier les enfants) et de la maison, qu’il considère comme son territoire.
Pour autant, son intelligence lui permet de faire la part des choses entre une situation ou une personne réellement dangereuse et une autre qui ne l’est pas. Par conséquent, sa méfiance naturelle disparaît dès que son maître lui fait comprendre qu’il n’y a aucun danger.
Le Berger de Brie n’est pas particulièrement dominant. Dès lors qu’il a été correctement socialisé et a reçu une éducation cohérente dans laquelle la place du maître est bien définie, il a tout lieu d'être calme et détendu, et donc plutôt facile à vivre. À partir du moment où sa position dans la hiérarchie familiale est bien définie, il n’est pas du genre à la remettre régulièrement en cause et tenter de prendre le dessus.
Comme tout chien intelligent, le Briard peut se montrer têtu lors de son éducation. Néanmoins, dès lors que cette dernière est menée correctement, que les choses sont claires quant au fait que ce n’est pas lui qui décide et que les règles bien établies, il se montre obéissant et aime faire plaisir à son maître.
Le Berger de Brie peut mettre un certain temps à cesser de se comporter comme un chiot, puisqu’il n’atteint sa maturité psychologique qu’entre un et deux ans. Or, à l’âge d’un an, il pèse déjà autour d’une trentaine de kilos. Il faut donc parfois cohabiter pendant plusieurs mois avec un « chiot » qui a presque déjà sa taille adulte, ce qui peut être déroutant.
Le fait qu’il ne devienne adulte dans sa tête qu’assez tardivement implique également qu’un certain temps peut être nécessaire pour que les règles soient définitivement acquises, et donc que son éducation peut prendre un temps assez long.
Le Berger de Brie est un chien actif et énergique. Un chiot doit être ménagé en raison de la fragilité de ses os et de ses articulations lorsqu’il est en pleine croissance, mais un adulte a besoin de beaucoup d’exercice physique.
Pour qu’il soit bien dans ses pattes et dans sa tête, il doit être en mesure de se dépenser environ deux heures par jour. Comme il trotte plus souvent qu’il ne marche, il n’a aucun mal à accompagner un maître sportif dans ses activités, et est même plus qu’heureux de le faire.
Il est essentiel en tout cas que son besoin d’exercice soit satisfait. À défaut, il risque fort de sombrer dans la dépression et/ou de développer divers troubles du comportement : destruction, agressivité, aboiements intempestifs, creusage compulsif…
Le Berger de Brie participe généralement avec enthousiasme à toutes les activités physiques qu’on lui propose.
Il apprécie par exemple de trotter ou courir aux côtés de son maître pendant que celui-ci fait son jogging, du vélo ou de la trottinette. De longues randonnées ne sont pas non plus pour lui faire peur, au contraire. Et si en plus elles offrent l’opportunité de faire trempette, c’est encore mieux, car il aime nager.
Il fait aussi un candidat de choix pour la pratique de nombreux sports canins, qu’il s’agisse de disciplines essentiellement physiques (comme le flyball, le cani-cross, le cani-VTT…) ou d’autres qui mettent l’accent sur la stimulation mentale, tels l’obéissance et l’agility. En effet, comme tous les chiens de travail, il a aussi besoin d’exercer son intelligence pour être parfaitement équilibré.
Plus largement, il faut garder à l’esprit que le Briard est une race de chien très polyvalente, qui est d’ailleurs utilisée dans toutes sortes de domaines. Il est donc tout à fait possible par exemple de lui faire pratiquer le pistage, la recherche utilitaire, le sauvetage dans les décombres…
Enfin, s’il est utilisé comme chien de berger, on peut envisager de l’inscrire aux concours qui sont régulièrement organisés, notamment par le club de race. Il adore les épreuves sur troupeau, qui sont pour lui l’occasion idéale d’exercer à la fois son corps et son mental.
Bien qu’il puisse être adopté comme animal de compagnie, le Berger de Brie est fondamentalement un chien de travail. Il n’aime rien tant que d’avoir une mission à accomplir, et s’en acquitte avec vigilance, courage, détermination et persévérance.
Il faut dire que ces qualités ont été développées par le jeu des sélections tout au long de ses nombreux siècles d’existence, tout comme d’ailleurs sa polyvalence, qui le rend capable de se montrer utile de bien des manières différentes.
Comme il aime explorer et est doté d’un instinct de chasse assez fort, le Berger de Brie peut facilement prendre la poudre d’escampette s’il évolue dans un espace qui n’est pas parfaitement clos. Une clôture en parfait état est donc indispensable pour retenir ce grand aventurier. S’il repère une brèche, même petite, il est capable d’utiliser son gabarit imposant pour l’agrandir et se sauver.
Le risque de fugue est encore plus grand au cours des promenades en liberté. En effet, tant l’envie d’explorer le vaste monde que la piste – ou la vue – d’une petite proie potentielle peuvent le conduire alors à fausser compagnie à son maître. Il est donc impératif de lui apprendre très tôt à revenir dès qu’on l’appelle, et de le tenir en laisse tant que cela n’est pas acquis. Une autre option intéressante peut consister à l’équiper d’un collier connecté, afin qu’il puisse évoluer librement tout en étant localisable à tout moment.
Cela dit, le risque de fugue existe seulement pour un individu cantonné au rôle d’animal de compagnie : quand il est utilisé comme chien de travail et a une mission à effectuer, rien ne le détourne de cette dernière.
Le Berger de Brie est susceptible d’aboyer assez fréquemment. En particulier, son instinct protecteur peut l’amener à donner de la voix chaque fois qu’il souhaite signaler la présence d’une personne inconnue ; cela peut vite être gênant tant pour ses maîtres que pour le voisinage s’il vit dans une zone où il y a beaucoup de passage.
C’est pourquoi il est indispensable de lui apprendre rapidement, dès son plus jeune âge, à cesser d’aboyer sitôt que son maître lui en donne l’ordre.
Ceci dit, même avec la meilleure éducation, un chien est un chien, et les aboiements sont pour lui la façon « normale » de communiquer. On peut espérer réduire ces nuisances sonores, mais pas les éliminer totalement.
Comme tous les chiens, le Berger de Brie apprécie une certaine routine. Cependant, dès lors qu’il a été bien éduqué et se sent en confiance avec ses maîtres, il est plutôt souple et s’adapte facilement aux modifications de son quotidien. Par exemple, il suit sans problème sa famille en vacances, et s’accommode sans trop de peine d’un déménagement.
Malgré son profond attachement envers les siens, il peut même accepter un changement de maître, à condition que son nouveau propriétaire se montre juste, affectueux, et l’implique dans la vie de la famille.
Le Berger de Brie s’entend généralement bien avec les éventuels autres chiens du foyer, surtout s’il y fait son entrée après eux ou en même temps, et est donc habitué depuis tout petit à leur présence. Dans le cas où ses maîtres adoptent un chiot, son instinct protecteur le pousse davantage à le considérer comme un membre de son troupeau (et donc à le protéger) que comme une menace. Il n’y a normalement pas de problème non plus une fois le petit devenu adulte, puisqu’il le considère naturellement comme faisant partie de sa famille.
La présence d’un autre chien au sein du foyer peut d’ailleurs être une bonne manière de l’aider à mieux supporter d’être séparé de ses maîtres, si ces derniers doivent s’absenter régulièrement pendant une assez longue durée (par exemple pour aller travailler).
Quant à son attitude envers les congénères qui lui sont inconnus mais qu’il est amené à croiser au cours des promenades et autres activités, tout dépend de la qualité de la socialisation dont il a bénéficié petit. Tout chien doit être socialisé dès son plus jeune âge, car cela lui permet d’assimiler les codes sociaux de son espèce et d’être équilibré ; c’est particulièrement indispensable pour le Briard, afin d’éviter que son instinct très protecteur et sa méfiance naturelle envers ceux qu’il ne connaît pas (humains ou congénères) ne se transforme sen agressivité.
Faire vivre un Briard avec un chat ne pose pas de problème s’ils se fréquentent dès leur plus jeune âge.
Dans le cas où un chaton arrive un beau jour dans son foyer, il est plus que probable qu’il le considère comme faisant partie de son troupeau, et donc se montre protecteur à son égard. En revanche, l’adoption d’un chat déjà adulte peut se révéler plus problématique : dans la mesure où il est très protecteur et où son instinct de chasse est assez développé, il est possible qu’il le considère soit comme un intrus, soit comme une proie. Les faire vivre ensemble en harmonie n’est pas pour autant impossible, mais il faut alors procéder de manière progressive et faire montre de beaucoup de vigilance au début, en surveillant attentivement leurs interactions.
En tout cas, dès lors que la cohabitation se passe bien, permettre au Briard de partager son foyer avec un chat est un bon moyen de réduire le risque qu’il souffre de solitude lors des absences de ses maîtres.
Quant à ses relations avec les chats qui lui sont inconnus, ses réactions peuvent être très variables. Dès lors qu’il est bien socialisé, il ne se montre pas forcément agressif à leur encontre, mais il est néanmoins probable qu’il considère comme des intrus ceux qui viendraient à s’aventurer sur son territoire et les en chasse vertement. Il peut aussi voir en eux des proies potentielles, et cela vaut aussi pour ceux qu’il serait amené à croiser au gré de ses pérégrinations.
Le Berger de Brie a un instinct de chasse assez développé, et jadis il était d’ailleurs parfois utilisé comme chasseur. Même avec une socialisation adéquate et une cohabitation instituée très tôt, il serait hasardeux de vouloir lui faire partager son foyer avec un rongeur ou un oiseau, tant il risquerait un jour de le considérer comme une proie potentielle.
Quant à ceux qu’il est susceptible de croiser à l’extérieur, par exemple au cours de ses promenades par exemple, il est tout à fait possible qu’il se mette en tête de les pourchasser. On comprend mieux dès lors l’importance de lui apprendre très tôt le rappel, surtout que son gabarit fait qu’il peut être assez difficile à retenir.