Bien que l’existence d’un ancêtre du Teckel soit attestée en Allemagne depuis le Moyen Âge, ce fut essentiellement à partir du 16ème siècle que la race fut développée, avec l’objectif d’obtenir un chien excellant dans le domaine de la chasse au terrier. Sa morphologie fut donc façonnée pour qu’il soit adapté du mieux possible à cette spécialité, ce qui explique son apparence si particulière.
On employa ensuite le Teckel – qui avait déjà pratiquement son apparence actuelle – pour la chasse dite sur terre (c’est-à-dire en surface). Cependant, son poil ras ne le protégeait pas suffisamment. On développa alors d’autres types de pelage : d’abord le poil long dès le 16ème siècle, pour les climats rigoureux, puis le poil dur à la fin du 19ème siècle, pour les environnements broussailleux.
À partir du 19ème siècle, sans perdre son statut de chien de chasse, le Teckel devint également prisé comme animal de compagnie, notamment dans les cours royales européennes. La mode étant alors aux races de petite taille (Carlin, Shih Tzu, King Charles Spaniel…), on réduisit celle des lignées de Teckels destinées à la compagnie. On se mit ainsi à distinguer deux tailles différentes au sein de la race : le Teckel Standard (le plus ancien) et le Teckel Nain. L’un comme l’autre sont susceptibles d’arborer un pelage ras, long ou dur.
Au début du 20ème siècle apparut une troisième variété de taille : le Kaninchenteckel ou Kaninchen, créée spécifiquement pour la chasse au lapin. Il convient toutefois de souligner que cette variété n’est pas reconnue par de nombreux organismes de référence – notamment le Kennel Club (KC), l’American Kennel Club (AKC), le United Kennel Club (UKC) et le Club Canin Canadien (CCC).
De nos jours, si le Teckel est encore utilisé comme chien de chasse (en particulier la variété à poil dur), il est devenu essentiellement un animal de compagnie. Toutefois, son apparence particulière (notamment son dos allongé et ses pattes courtes) ainsi que sa grande polyvalence continuent de le rendre unique, et c’est ce qui explique que la Fédération Cynologique Internationale (FCI) le classifie dans un groupe de races qui lui est réservé (groupe 4, Teckels). Il est d’ailleurs la seule race à présenter cette particularité. La plupart des organismes cynologiques non membres de la FCI font quant à eux le choix de le classer dans le groupe des chiens courants : c’est le cas notamment du Kennel Club (KC) britannique, de l’American Kennel Club (AKC), du Club Canin Canadien (CCC)...
La Fédération Cynologique Internationale (et donc la centaine d’organismes nationaux qui en sont membres, dont ceux de la France, la Belgique et la Suisse) définit la taille attendue pour un Teckel en fonction de son tour de poitrine - et non de sa hauteur au garrot, comme cela se fait pour les autres races. Ce dernier est mesuré du point le plus haut du garrot au point le plus bas de la poitrine, et permet de déterminer les dimensions des terriers dans lesquels l’animal peut se glisser.
Non membre de la FCI, l’American Kennel Club (AKC) a une approche différente : il retient simplement la hauteur au garrot, comme pour n’importe quelle race. Il stipule ainsi que celle-ci doit se situer entre 20,3 et 23 cm pour un Teckel Standard, entre 12,5 et 15,2 cm pour un Teckel Nain.
Le Kennel Club (KC) britannique, le United Kennel Club (UKC) et le Club Canin Canadien (CCC) ne sont pas non plus membres de la FCI, mais leurs standards ne donnent aucune indication de taille.
Ils fixent en revanche un poids. Ainsi, le Kennel Club (KC) stipule que le Teckel Standard doit peser entre 9 et 12 kg, mais il se montre nettement moins précis pour le Teckel Nain, indiquant seulement que ce dernier doit peser moins de 5 kg.
Pour sa part, l’American Kennel Club (AKC) autorise une fourchette très large pour le Teckel Standard (entre 7,2 et 14,5 kg), et préconise un poids de 5 kg pour le Teckel Nain.
Le United Kennel Club (UKC) stipule que ce dernier doit peser entre 5,5 et 5,8 kg, tandis qu’un Teckel Standard doit afficher entre 5 et 11,3 kg sur la balance.
Le Club Canin Canadien (CCC) quant à lui va jusqu’à fixer des valeurs différentes selon le sexe : un Teckel Standard doit peser entre 9 et 14,5 kg si c’est un mâle, entre 7,3 et 12,7 kg pour une femelle. Le poids d’un Teckel Nain doit quant à lui être compris entre 4,5 et 5 kg, quel que soit le sexe.
Même si certains organismes divergent sur les valeurs exactes, on constate en tout cas que le dimorphisme sexuel est peu marqué chez cette race, et notamment chez la variété Standard : les femelles ne sont généralement qu’un peu plus petites que les mâles.
Enfin, quel que soit son exe, un Teckel atteint sa taille adulte entre 12 et 14 mois, selon son gabarit.
Le Teckel est un chien de petite taille doté de pattes courtes ainsi que d’un corps long, compact et très musclé – des caractéristiques qui lui permettent de travailler efficacement aussi bien en surface que sous terre. La longueur du corps doit être égale à environ 1,7 à 1,8 fois la hauteur au garrot, de sorte que l’animal ne semble ni trop court sur pattes, ni trop long.
Solide et bien musclé, le dos est droit ou légèrement incliné vers l’arrière le long des vertèbres thoraciques. Il se poursuit par un rein assez large et très musclé, puis par une croupe également large, assez longue et légèrement inclinée.
Le sternum est proéminent, la cage thoracique ovale vue de face, spacieuse vue de dessus et de profil ; les côtes vont loin vers l’arrière, et le ventre est légèrement relevé.
La peau est bien tendue et pigmentée sur l’ensemble du corps. Sa couleur varie selon la robe.
Le cou est assez long, musclé et sans peau lâche (fanon), ce qui donne au Teckel un port de tête altier. La nuque est légèrement galbée, et le garrot est élevé.
L’allure générale est fluide et énergique.
Dotées d’une bonne ossature, les pattes avant du Teckel sont très musclées et bien angulées, la peau étant est bien tendue. Elles sont arquées, mais sans excès. Cette caractéristique est due à l’achondroplasie (ou bassetisme), une mutation génétique affectant les cartilages de croissance des os longs des pattes. Problématique chez d’autres races, ce phénomène est « normal » chez le Teckel.
Les muscles de l’épaule sont bien visibles, l’omoplate longue et oblique bien attachée au thorax. Aussi long que l’omoplate, le bras forme un angle presque droit avec celle-ci. Il doit être près des côtes mais pouvoir bouger librement. L’avant-bras est court, mais de longueur suffisante pour que la distance du sternum au sol soit égale au tiers de la hauteur au garrot.
Légèrement tournés vers l’extérieur, les pieds avant sont larges, avec des doigts serrés et bien cambrés, des coussinets résistants, ainsi que des ongles courts et épais dont la couleur varie en fonction de la robe. Bien que n’ayant pas d’utilité particulière, le cinquième doigt doit être conservé.
Les pattes arrière, droites et très musclées, ne doivent être ni serrées ni écartées. La cuisse est longue, le grasset (genou) large et solide. La jambe est courte et presque à angle droit par rapport à la cuisse. Le jarret est solide et nerveux, avec une peau bien tendue.
Plus petits que les pieds avant, les pieds arrière comportent quatre doigts serrés et bien cambrés, reposant entièrement sur de solides coussinets.
Assez longue et fine, la queue du Teckel n’est pas attachée très haut et est portée dans le prolongement du dos. On admet une légère courbure dans son dernier tiers.
Vue de profil et de dessus, la tête du Teckel est allongée et se rétrécit vers la truffe, sans être pointue. Le crâne est assez plat, avec une protubérance occipitale peu marquée, un chanfrein (c’est-à-dire la partie qui va du front au nez) légèrement busqué, des arcades sourcilières très nettes et un léger stop.
Attachées haut sur le crâne, arrondies et mobiles, les oreilles sont de bonne longueur. Leur bord antérieur est accolé à la joue.
Le museau est long, assez large et fort ; les cartilages du nez et de la truffe sont longs et étroits. Le nez est bien développé, et sa couleur dépend de celle de la robe.
Les lèvres sont bien tendues et doivent couvrir entièrement la mâchoire inférieure.
Il est souhaitable que la dentition soit complète (soit 42 dents), et que les canines s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres quand la bouche est fermée. Articulées en ciseaux, les mâchoires doivent être longues, fortes et pouvoir s’ouvrir largement, la puissance de morsure et de maintien étant un critère très important.
Le Teckel possède des yeux en amande, bien écartés, de grandeur moyenne et ayant des paupières bien pigmentées.
En ce qui concerne leur couleur, il existe des divergences entre les différents organismes cynologiques de référence.
Pour la Fédération Cynologique Internationale (FCI), dont sont membres une centaine d’organismes nationaux (notamment ceux de la France, la Belgique et la Suisse), les yeux du Teckel peuvent aller du brun-rouge foncé lumineux au brun-noir, et ce quelle que soit la couleur de robe. Dans le cas des sujets arlequin (merle), l’hétérochromie (c’est-à-dire le fait d’avoir des yeux de couleur différente) ou le gris argenté sont tolérés mais non recherchés.
Le Club Canin Canadien (CCC) rejoint la FCI sur les couleurs brun-rouge foncé à brun-noir, mais tolère également des yeux couleur ambre chez les sujets chocolat.
Le Kennel Club britannique (KC) stipule pour sa part que la couleur doit être foncée sauf chez les sujets à robe chocolat, qui peuvent avoir des yeux plus clairs.
L’American Kennel Club (AKC) pour sa part accepte les yeux ambrés, noisette ou verts chez les sujets à robe claire, tout en précisant que la couleur des yeux doit être la plus foncée possible.
En tout cas, tous s’accordent sur le fait que le regard est attentif et amical.
Le Teckel se décline en différentes variétés à la fois en termes de taille et de pelage :
On trouve les trois types de pelages chez l’ensemble des tailles de Teckel.
Quelle que soit sa taille et son type de pelage, le Teckel peut arborer de nombreuses couleurs de robe. Toutefois, les différents organismes cynologiques n’acceptent pas tous exactement les mêmes.
Les Teckels à poil ras et ceux à poil long sont le plus souvent dotés d’une robe unie ou bicolore, plus rarement arlequin (merle) ou bringée.
Fauve rouge, la robe unie peut être entrecoupée de poils noirs formant une moucheture, et on tolère sur la poitrine une tache blanche n’excédant pas 3 cm de diamètre. La truffe, les ongles et les coussinets sont de préférence noirs (un marron rougeâtre est toutefois accepté, mais pas recherché).
Tous les organismes coïncident sur le fauve rouge moucheté ou non, la petite tache blanche ainsi que la couleur de la truffe, des ongles et des coussinets, mais le United Kennel Club (UKC) tolère également le rouge-jaune et le jaune. Quant à l’American Kennel Club (AKC), il admet aussi la couleur crème. Le Kennel Club britannique (KC) en fait de même, mais seulement pour le Teckel Nain.
Pour la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et la centaine d’organismes nationaux qui en sont membres, un Teckel bicolore doit arborer une robe noire ou chocolat avec des marques feu aussi foncées et pures que possible. Sans être trop étendues ni trop discrètes, elles doivent se situer au-dessus des yeux, sur les côtés du museau et des lèvres inférieures, le bord interne du pavillon de l’oreille, le poitrail, les parties intérieures et postérieures des pattes, sur les pieds, autour de l’anus et jusqu’au tiers ou la moitié de la face inférieure de la queue. La truffe, les ongles et les coussinets sont noirs chez les sujets à robe de fond noire, et marron chez ceux à robe de fond chocolat.
Le Kennel Club (KC) est d’accord sur la plupart de ces points, mais stipule que les marques feu doivent au contraire être aussi claires que possible. Il admet également des marques crème chez le Teckel Nain.
En plus du noir et du chocolat, l’American Kennel Club (AKC) accepte aussi quant à lui un fond de robe bleu, crème ou isabelle (couleur sable), ainsi que des marques feu intense ou crème (toujours sur les mêmes zones).
Le United Kennel Club (UKC) reconnaît les mêmes marques que l’AKC ainsi qu’un fond de robe noir, chocolat, crème, fauve, gris ou blanc. La truffe et les ongles doivent être noirs ou marron chez les sujets noirs ou chocolat, mais chair ou – de préférence – gris chez les sujets gris, et noirs chez les sujets blancs.
Pour finir, le Club Canin Canadien (CCC) admet en plus du noir et du chocolat un fond de robe bleu ou isabelle, avec des taches feu ou crème.
Tous ces organismes sont d’accord sur les couleurs possibles de la truffe, des ongles et des coussinets, ainsi que sur la présence éventuelle d’une petite tache blanche sur la poitrine, n’excédant pas 3 cm de diamètre.
Plus rare que la robe unie et la robe bringée, la robe arlequin (ou merle) est source de divergences entre certains des principaux organismes cynologiques.
Pour la Fédération Cynologique Internationale (FCI), une telle robe se présente essentiellement sous la forme d’un fond de robe foncé (noir ou chocolat) comportant des taches irrégulières plus claires, celles de couleur grises ou beige étant recherchées. Il y a une seule exception : le fauve tacheté, constitué d’un fond fauve rouge ou fauve clair avec des taches plus foncées.
L’American Kennel Club (AKC) se montre plus permissif, puisqu’il accepte un motif merle sur toutes les couleurs de fond qu’il admet. De plus, il tolère l’existence d’une large tache blanche sur la poitrine et accepte aussi la robe piebald ou pie, qui consiste en de larges panachures de blanc sur un fond plus foncé, et qui ne doit pas être confondue avec la robe arlequin.
Pour sa part, le United Kennel Club (UKC) considère que la robe arlequin doit se composer de taches irrégulières de couleur gris foncé, marron, rouge-jaune ou noire sur un fond brun clair, grisâtre ou blanc.
La FCI, l’AKC, l’UKC et le Kennel Club britannique sont d’accord sur le fait que les couleurs claire et foncée doivent être harmonieusement réparties, sans prédominance de l’une ou de l’autre, mais le Club Canin Canadien (CCC) pour sa part n’évoque pas ce point. La FCI et l’AKC coïncident également sur la couleur de la truffe et des ongles des sujets arborant un pelage arlequin : noirs ou marron, selon le fond de robe. En revanche, les standards de l’UKC, du KC et du CCC ne disent rien à ce sujet.
La robe bringée consiste en un fond de robe comportant des rayures foncées. Pour la plupart des organismes cynologiques de référence, ces dernières sont noires.
Cependant, le Club Canin Canadien parle de rayures noires ou foncées, c’est-à-dire qu’il accepte d’autres couleurs en plus. Le United Kennel Club est sur la même longueur d’ondes, n’évoquant pour sa part que des rayures foncées (donc là encore pas forcément noires).
Concernant le fond, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) stipule qu’il doit être fauve rouge, tandis que le Kennel Club (KC) évoque pour sa part un fond crème (sauf sur le Teckel Standard à poil long) ou chocolat. L’American Kennel Club (AKC) admet quant à lui un fond fauve rouge, crème ou bleu, et le United Kennel Club un fond fauve rouge ou crème.
Pour la FCI, un sujet arborant une robe bringée doit avoir une truffe, des ongles et des coussinets noirs. Pour le United Kennel Club, leur couleur doit être en accord avec le fond de robe. Les standards des autres organismes n’abordent pas cet aspect.
Si le Teckel à poil dur est susceptible d’arborer les mêmes types de robe que les deux autres variétés et dans les mêmes couleurs, la plus typique et la plus courante chez lui est incontestablement la robe sanglier, qui est spécifique à cette variété.
La plupart du temps, elle se caractérise par le fait que chaque poil revêt plusieurs teintes - ce qu’on appelle une robe agouti. Les couleurs de robe sanglier acceptées par la Fédération Cynologique Internationale (FCI), l’American Kennel Club (AKC) et le Club Canin Canadien (CCC) sont le fauve, le noir et le marron/chocolat. Le résultat est un dégradé de couleurs – le plus souvent de gris, fauve et noir – pouvant se décliner en plusieurs nuances selon la proportion de chaque pigment, du presque noir au très clair (pratiquement sans poils noirs, et parfois avec un masque fauve). On peut également rencontrer une robe qui s’apparente à la bicolore noir/chocolat et feu, le sanglier étant seulement perceptible au niveau des marques.
Le Kennel Club (KC) est d’accord sur ce dernier point, mais se montre moins restrictif sur les pigments de base : il stipule en effet que la robe sanglier peut être constituée de n’importe quelle couleur qu’il admet, sauf le blanc.
À l’exception du CCC, qui n’en parle pas, tous les organismes cités acceptent la présence d’une petite tache blanche sur la poitrine. Ils sont également sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la couleur de la truffe, des ongles et des coussinets : ils doivent être noirs sur les sujets sanglier et marron chez ceux qui paraissent posséder une robe bicolore marron et feu.
Enfin, il convient de souligner qu’assez étrangement, le United Kennel Club (UKC) n’évoque pas la robe sanglier dans son standard de race.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Teckel doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :