Espérance de vie du Cavalier King Charles Spaniel
Le Cavalier King Charles Spaniel présente quelques fragilités importantes en termes de santé, essentiellement sur le plan cardiaque et neurologique. Elles sont peu nombreuses mais graves, et concernent une proportion significative (quoique minoritaire) des représentants de la race : ceci explique que celle-ci est réputée de santé fragile.
Toutefois, en dehors de ces soucis majeurs, ce petit chien est plutôt robuste et peut parfaitement vivre jusqu’à un âge avancé.
Cette dichotomie explique que son espérance de vie couvre une fourchette très large, puisqu’elle est de 9 à 15 ans.
Résistance du Cavalier King Charles Spaniel au froid et à la chaleur
Le Cavalier King Charles Spaniel n’est pas adapté aux climats humides ni aux températures extrêmes, qui sont potentiellement dangereux pour sa santé.
Cela est lié au fait qu’il est brachycéphale, c’est-à-dire qu’il possède un museau aplati et un nez court. Même si ces particularités anatomiques sont moins prononcées que chez la plupart des autres races dans le même cas, elles rendent son système respiratoire globalement moins performant que celui de la plupart de ses congénères.
Ainsi, il a notamment des difficultés à se rafraîchir en haletant quand il fait très chaud, ce qui le rend particulièrement sensible aux températures élevées et enclin aux coups de chaleur, dont les conséquences peuvent être très graves – voire fatales. Il est donc recommandé d’éviter de le sortir aux heures les plus chaudes en été, et de le garder alors au frais.
L’humidité lui est tout aussi néfaste, car son nez est trop court pour laisser le temps à l’air de s’assécher avant d’atteindre ses poumons : cela implique un risque accru de problèmes respiratoires. Mieux vaut donc également limiter les sorties lorsque le temps est très humide.
Le Cavalier King Charles tolère mieux le froid que la chaleur et l’humidité, mais certaines précautions s’imposent néanmoins en hiver – par exemple lui faire porter un manteau pour chien lors des activités en extérieur.
Maladies du Cavalier King Charles Spaniel
Comme pour toutes les races populaires, il existe une littérature pléthorique concernant les maladies auxquelles le Cavalier King Charles Spaniel est prédisposé.
Certaines, peu nombreuses mais graves, touchent même une proportion significative des individus. C’est ce qui a conduit en 2022 la Cour Suprême norvégienne à interdire purement et simplement son élevage dans le pays, au nom de l’éthique et du bien-être animal. Les juges ont estimé qu’en cherchant à accentuer toujours plus les traits brachycéphales de ce chien (crâne plat, museau « écrasé » et nez court) à des fins purement commerciales, on a abouti à une race de plus en plus consanguine et fortement encline aux problèmes de santé.
Cette décision ainsi que la longue liste des maladies auxquelles est prédisposé le Cavalier King Charles peuvent faire peur. Cependant, il faut garder en tête que nombre d’individus ne sont jamais touchés par ces pathologies au cours de leur vie. D’ailleurs, certaines demeurent très rares.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas inutile de connaître un tant soit peu les maladies auxquelles ce chien est enclin : cela peut permettre de déceler rapidement un éventuel problème (et donc le cas échéant d’y faire face dans les meilleures conditions possibles), voire parfois de les prévenir.
Les maladies cardiaques
Le cœur est une des principales fragilités du Cavalier King Charles Spaniel. Il est particulièrement prédisposé à deux pathologies cardiaques :
- l’endocardiose mitrale, une maladie chronique fortement suspectée d’être d’origine héréditaire et très fréquente chez cette race. En effet, d’après une étude menée par le Kennel Club (KC) britannique dans le cadre de son Breed Health and Conservation Plan (BHCP) publié en 2022, près de 27% des Cavalier King Charles Spaniels du pays sont touchés. Elle correspond à une dégénérescence des valves cardiaques, en particulier de la valve mitrale (qui est située entre l’oreillette et le ventricule gauches). Les feuillets qui la constituent deviennent fibreux, épaissis et bosselés, tandis que les cordages tendineux qui la soutiennent durcissent jusqu’à potentiellement se rompre. La valve cesse alors d’être étanche lors de sa fermeture : à chaque pulsation, un jet de sang plus ou moins important remonte à contre-courant. Dans un premier temps, il n’y a pas de symptômes autres qu’un souffle au cœur –souvent décelé lors d’une visite de routine. Toutefois, par la suite, une insuffisance cardiaque s’installe, du fait que le cœur se fatigue. Les signes cliniques sont alors des syncopes, des difficultés respiratoires et de l’ascite, c’est-à-dire un épanchement de liquide dans la cavité péritonéale. Enfin, lorsque la maladie atteint un stade avancé, on constate souvent l’apparition d’un œdème pulmonaire. Toutefois, elle n’évolue que très progressivement, puisque le processus s’étale en général sur plusieurs années. Cette affection n’est pas spécifique au Cavalier King Charles, mais chez lui elle apparaît de manière bien plus précoce que chez les autres races : à l’âge de 6 ans en moyenne, contre environ 12 pour ces dernières. En outre, elle évolue souvent plus vite. On ne peut la guérir, mais si elle est prise en charge assez tôt, des traitements médicamenteux peuvent ralentir son évolution et permettre à l’animal de bénéficier plus longtemps d’une bonne qualité de vie ;
- la persistance du canal artériel, une malformation cardiaque congénitale qui touche particulièrement les femelles et entraîne une mauvaise oxygénation du sang ainsi qu’une fatigue anormale du cœur. Dans un premier temps, les symptômes (retard de croissance, fatigue, mauvais état général…) sont généralement discrets, puis une insuffisance cardiaque s’installe en l’espace de quelques mois - parfois de quelques années. Celle-ci risque d’entraîner à terme un œdème pulmonaire potentiellement fatal. Dès lors que cette malformation est décelée très tôt, on peut la corriger par voie chirurgicale ; dans le cas contraire, le taux de décès avant l’âge de 18 mois atteint 60%. Si le diagnostic a lieu alors qu’il est déjà trop tard pour envisager la chirurgie mais que le cœur n’est pas encore trop atteint, des traitements médicamenteux permettent de ralentir son évolution et de prolonger l’espérance de vie de l’animal.
Les maladies neurologiques
En plus d’être particulièrement prédisposé aux problèmes cardiaques, le Cavalier King Charles Spaniel l’est aussi à plusieurs affections d’ordre neurologique :
- la syringomyélie, ou syndrome de Chiari, une anomalie congénitale d’origine héréditaire très fréquente chez la race et qui se déclare généralement assez tôt : entre 5 mois et 3 ans. Elle se produit lorsque la boîte crânienne est trop petite pour contenir le cerveau et le cervelet : ce dernier s’engage alors dans l’occiput, gênant l’écoulement du liquide cérébrospinal depuis le crâne vers le canal vertébral. Les conséquences sont des vibrations à chaque battement cardiaque, ainsi que la formation dans la moelle épinière d’une cavité appelée syringomyélie (ou hydromyélie lorsqu’elle est centrale). Les symptômes sont de très fortes démangeaisons, des cris spontanés et des difficultés locomotrices (glissades des pattes avant et problèmes de coordination des pattes arrière). Lorsque la taille de la cavité formée au sein de la moelle épinière est très importante, on constate souvent l’apparition d’un torticolis. La maladie en elle-même n’est pas guérissable, mais des traitements médicamenteux permettent souvent de donner une meilleure qualité de vie à l’animal, voire de lui permettre de vivre aussi longtemps que s’il n'était pas atteint ;
- l’épilepsie idiopathique, ou épilepsie essentielle du chien, une affection assez courante et qui manifestement a une origine héréditaire. Elle se déclare généralement entre l’âge de 6 mois et de 6 ans. Les symptômes habituels sont des crises convulsives récurrentes parfois accompagnées d’hypersalivation, d’émission d’urines et de selles, ainsi que de perte de conscience. Dans le cas du Cavalier King Charles, on constate aussi parfois des crises psychomotrices, notamment le « tic de la mouche ». Des traitements antiépileptiques permettent de limiter la fréquence et l’intensité des crises, mais ils doivent souvent être donnés à vie ;
- le « tic de la mouche », ou manifestations épileptiformes psychomotrices, une affection neurologique qui peut être d’origine héréditaire et qui se déclare le plus souvent alors que le sujet touché est encore jeune. Elle se traduit par des crises parfois très fréquentes et d’une durée de quelques secondes à plusieurs heures, au cours desquelles l’animal semble chasser des mouches inexistantes, court après sa queue, essaie de débusquer des souris dans des trous imaginaires… On peut parfois faire cesser la crise en attirant son attention, mais cela ne fonctionne pas toujours. Ce comportement peut être simplement un symptôme de l’épilepsie idiopathique, mais d’autres causes sont possibles (au moins chez le Cavalier King Charles) - notamment une intolérance alimentaire ou la syringomyélie. Cette dernière correspond au fait que la boîte crânienne est parfois trop petite pour contenir le cerveau et le cervelet, si bien que ce dernier s’engage dans l’occiput, créant une cavité dans la moelle épinière. Il existe différentes manières de traiter le tic de la mouche, en fonction de la cause : un traitement antiépileptique, des antidépresseurs… ;
- l’hydrocéphalie, une anomalie congénitale due à une accumulation de liquide cérébro-spinal dans le cerveau, et qui concerne particulièrement les races de petite taille. Les symptômes anatomiques (crâne bombé, strabisme…) sont la plupart du temps visibles dès la naissance, mais les troubles neurologiques associés apparaissent généralement dans les six premiers mois de vie : difficultés d’apprentissage, crises épileptiques, apathie ou à l’inverse comportement agressif… L’évolution varie fortement d’un individu à l’autre, mais le pronostic est assez réservé en cas de symptômes neurologiques importants. Cependant, un traitement chirurgical ou médicamenteux permet parfois d’obtenir de bons résultats ;
- la myopathie à collapsus épisodique, ou chutes épisodiques, une affection d’origine héréditaire qui se déclare généralement vers l’âge de 3-4 mois. Le premier symptôme est une démarche sautillante quand l’animal est excité ou fait de l’exercice. Au fil du temps, le phénomène devient plus prononcé, et on constate aussi une raideur généralisée ainsi que des chutes sur le côté - ce qu’on appelle des collapsus. Toutefois, l’animal ne perd généralement pas conscience, et récupère rapidement. Il n’existe pour le moment aucun traitement permettant de guérir cette affection.
Les maladies articulaires
Le Cavalier King Charles Spaniel présente une prédisposition à plusieurs problèmes articulaires :
- la dysplasie de la hanche, une malformation qui correspond au fait que la tête du fémur ne tient pas en place dans son logement. Les conséquences sont des douleurs, des boiteries, des difficultés à bouger, puis à terme de l’arthrose et bien souvent une paralysie du ou des membres atteints. Cette affection touche la plupart du temps les deux hanches à la fois, et son apparition peut être favorisée par un facteur héréditaire. En cas de diagnostic précoce, un traitement par voie chirurgicale est possible. S’il est trop tard, divers traitements chirurgicaux et médicamenteux permettent potentiellement d’atténuer les symptômes ;
- la dysplasie du coude, une malformation du même type que celle de la hanche, mais au niveau de l’articulation du coude. Le fait que la tête de l’humérus ne tient pas en place entraîne des douleurs, des boiteries, des difficultés à bouger puis de l’arthrose. Si le problème est décelé très tôt, on peut y remédier via une intervention chirurgicale. Dans le cas contraire, des traitements médicamenteux et chirurgicaux permettent potentiellement d’atténuer les symptômes ;
- la luxation de la rotule, un problème fréquent chez les races de petite taille et suspecté d’être d’origine héréditaire chez le Cavalier King Charles. La rotule a alors tendance à sortir de la trachée fémorale, ce qui provoque des douleurs ainsi qu’une boiterie plus ou moins sévère. Dans les cas les plus simples, elle peut être remise en place manuellement par un vétérinaire. En revanche, dans les cas les plus graves, il est nécessaire de recourir à une opération chirurgicale - sans pour autant que le succès soit garanti ;
- la dysplasie temporo-mandibulaire, une anomalie congénitale qui correspond à un développement anormal d’un côté de la mâchoire. Par moments (après un bâillement, le plus souvent), l’articulation de cette dernière se déplace et la mâchoire reste bloquée en position ouverte. Le problème survient de manière aléatoire et dure entre quelques secondes et 30 à 60 minutes, puis la mâchoire se débloque généralement de manière spontanée. Si rien n’est fait, il devient de plus en plus fréquent avec le temps - jusqu’à devenir chronique et entraîner à terme la fonte des muscles masticateurs. Il arrive par ailleurs que la mâchoire reste bloquée : on peut alors tenter de régler le problème à la source en remettant l’articulation en place manuellement via une manipulation nommée réduction, qui s’effectue sous anesthésie générale. Toutefois, le succès est loin d’être garanti : le risque de récidive est de l’ordre de 50%. C’est pourquoi on préconise plutôt un traitement chirurgical, qui donne dans tous les cas de bien meilleurs résultats - que la mâchoire se débloque toute seule ou pas.
Les maladies gastro-entérologiques
Le Cavalier King Charles Spaniel présente une prédisposition à plusieurs maladies du système gastro-entérologique :
- l’insuffisance pancréatique exocrine, qui résulte du fait que le pancréas ne produit pas assez d’enzymes chargées de digérer les graisses, les protéines et les glucides. Ces molécules restent alors dans le tube digestif, au lieu d’être absorbées par l’intestin. Le plus souvent, cette maladie a pour origine une atrophie des cellules pancréatiques, plus rarement une pancréatite chronique ou une tumeur du pancréas. En outre, elle est souvent associée à un problème de malabsorption de la vitamine B12 et à la présence de nombreuses bactéries, ce qui aggrave encore le dysfonctionnement. La maladie apparaît le plus souvent alors que le sujet est encore jeune, et les symptômes les plus fréquents sont une perte de poids sans diminution de l’appétit (voire au contraire une augmentation de ce dernier), une soif anormale, des gargouillis, des flatulences ainsi que de la diarrhée et des selles jaunes ou molles. Par ailleurs, il n’est pas rare que l’animal mange ses excréments (ce qu’on appelle la coprophagie), à la fois pour compenser ses carences et parce qu’il est attiré par la présence appétente dans ses selles de graisses non digérées. On peut traiter ce problème par l’administration d’extraits pancréatiques, associés si besoin à des antibiotiques et des antiacides ;
- la pancréatite chronique, une inflammation du pancréas dont les symptômes sont des vomissements, une perte d’appétit et des douleurs abdominales. Si rien n’est fait, il finit par ne plus fonctionner, et la maladie évolue alors vers une insuffisance pancréatique exocrine ou un diabète sucré. La cause de cette pathologie est souvent inconnue, mais plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés : l’obésité, certains médicaments ou encore une maladie hormonale. Quoi qu’il en soit, le traitement doit être le plus précoce possible (avant que le pancréas ne soit trop endommagé) et consiste en premier lieu à éliminer le facteur favorisant s’il y en a un : instaurer un régime alimentaire plus strict en vue de faire maigrir l’animal, arrêter l’administration du médicament responsable… Il suppose aussi de recourir à des médicaments destinés à lutter contre la douleur et les vomissements, ainsi qu’à d’autres destinés à traiter les éventuelles infections d’origine bactérienne associées. Quoi qu’il en soit, le pronostic dépend de l’ampleur des symptômes : dans les cas les plus graves, la maladie peut conduire au décès de l’animal ;
- le diabète sucré, une maladie causée par une quantité anormalement élevée de glucose dans le sang. Les conséquences sont une augmentation de l’appétit, de la soif et des urines, ainsi qu’une perte de poids. Cette concentration de sucre dans le sang est en outre susceptible de provoquer d’autres pathologies : des problèmes oculaires (par exemple une cataracte), de l’hypertension, une atteinte rénale… Le diabète ne peut être guéri, mais des traitements (notamment l’administration d’insuline) permettent de limiter les symptômes ainsi que le risque de complications.
Les maladies musculaires
Le Cavalier King Charles Spaniel est enclin à deux pathologies musculaires
- la myosite atypique des muscles masticateurs, une affection inflammatoire touchant en premier lieu – voire exclusivement – les muscles de la mastication. Il s’agit d’une maladie auto-immune, c’est-à-dire dont le système immunitaire lui-même est à l’origine. Elle commence à se manifester alors que l’individu est encore très jeune et entraîne une contracture des fibres musculaires qui empêche l’ouverture de la bouche. À défaut de prise en charge, elle évolue vers la disparition des fibres, ce qui a des conséquences fatales car l’animal est alors définitivement dans l’incapacité d’ouvrir la bouche pour manger ou boire. Toutefois, si elle est décelée de manière précoce et prise en charge rapidement, on peut régler le problème à la source au moyen d’immunodépresseurs ;
- la myopathie dystrophique liée au chromosome X, une affection due à l’absence dans l’organisme d’une protéine appelée dystrophine. Les conséquences sont la dégénérescence de certains muscles et l’installation progressive d’une fibrose, c’est-à-dire que les muscles concernés deviennent fibreux et ne jouent plus aussi bien leur rôle. Cette anomalie est d’origine héréditaire et son mode de transmission est récessif, mais elle n’impacte pas de la même manière les mâles et les femelles. En effet, ces dernières ne sont que très rarement symptomatiques, et les éventuels symptômes se limitent chez elles à une faiblesse musculaire. Dans le cas des mâles, il arrive que cette maladie provoque le décès dès la naissance ou peu de temps après, mais le plus souvent elle se déclare vers l’âge de 2 à 3 mois. Elle se manifeste par une démarche raide, des « sauts de lapin » (les pattes arrière se déplacent en même temps) ainsi que des difficultés pour ouvrir la bouche. Les signes cliniques évoluent progressivement vers un écartement des coudes et des genoux par rapport au corps (abduction), en même temps que les jarrets s’en rapprochent (adduction), une hyperextension des carpes (l’équivalent du poignet) associée à une hyperflexion des tarses (la partie postérieure du pied) ainsi que des difficultés à s’alimenter. Elle peut même aller jusqu’à entraîner une insuffisance cardiaque potentiellement fatale. Il arrive que les symptômes se stabilisent vers l’âge de 6 mois, mais cela ne dure pas : tôt ou tard, les choses recommencent à s’aggraver. La myopathie dystrophique liée au chromosome X affection est incurable, et même si le pronostic dépend de la gravité de l’atteinte, il est souvent sombre : des complications cardiaques, respiratoires ou digestives entraînent généralement le décès vers l’âge de 2-3 ans.
Les maladies respiratoires
On constate chez le Cavalier King Charles Spaniel une prédisposition à deux maladies respiratoires :
- la pneumocystose, ou pneumonie à pneumocystis canii, une affection due à un champignon microscopique qui se développe dans certaines parties du poumon. Son apparition fait généralement suite à une attaque virale (par exemple la maladie de Carré), mais on soupçonne également chez cette race une origine héréditaire. Quoi qu’il en soit, cette pathologie se manifeste souvent vers l’âge d’environ un an, et les symptômes apparaissent en l’espace d’une à quatre semaines : amaigrissement, difficultés respiratoires et fièvre, mais aussi parfois de la toux, des troubles digestifs ou encore des problèmes cutanés. On peut la traiter par l’administration d’antibiotiques, en combinant avec de l’oxygénothérapie en cas de symptômes respiratoires sévères ;
- le syndrome des voies aériennes supérieures brachycéphale, une pathologie assez fréquente chez cette race : selon le Breed Health and Conservation Plan (BHCP) publié en 2022 par le Kennel Club (KC) britannique, elle concerne un peu plus de 10% des Cavalier King Charles Spaniels du pays. Elle touche surtout les sujets dont le museau est particulièrement aplati, et se manifeste par divers signes cliniques : encombrement nasal, nez qui coule, tendance à dormir la bouche ouverte, ronflements… Dans les cas sévères, on constate aussi des vomissements, des syncopes ou une toux productive. Cette maladie a plusieurs causes possibles, qui sont d’ordre anatomique (des narines étroites, un palais mou trop long, une trachée déformée…), et l’obésité est un facteur aggravant. Dans les cas les moins graves, des médicaments suffisent pour traiter les symptômes ; en revanche, dans les plus graves, on recourt à la chirurgie (par exemple pour écarter les narines, raccourcir le palais mou, etc.).
Les maladies sanguines
Deux anomalies relatives aux plaquettes sont très fréquentes chez le Cavalier King Charles Spaniel :
- la thrombocytopénie asymptomatique idiopathique, un problème d’origine héréditaire qui fait que le nombre de plaquettes dans le sang est très faible. Selon une étude réalisée en 2004 par des chercheurs du College of Veterinary Medicine de l’Université du Tennessee, elle concerne environ 50% des représentants de la race aux États-Unis. Cette anomalie n’est pas un problème en soi, mais peut constituer un facteur aggravant pour certaines maladies ;
- la macro-thrombopénie idiopathique, qui correspond au fait que les plaquettes sont de taille anormalement grande. D’après le Breed Health and Conservation Plan (HBCP) publié en 2022 par le Kennel Club (KC), cette anomalie concerne environ la moitié de la population de Cavalier King Charles Spaniels au Royaume-Uni. Là non plus, cela n’a pas d’incidence en soi mais risque d’aggraver certaines pathologies, par exemple l’endocardiose mitrale.
Les maladies oculaires
Le Cavalier King Charles Spaniel présente une prédisposition importante aux problèmes oculaires. Selon des statistiques publiées en 2022 par la Société Centrale Canine (SCC) française sur la prévalence des maladies oculaires héréditaires des différentes races, il apparaît même comme étant la plus touchée - du moins en France.
Les tares dont il est particulièrement susceptible de souffrir sont :
- la cataracte, une opacification du cristallin qui peut affecter un œil ou les deux et qui, si rien n’est fait, entraîne une perte progressive de la vue jusqu’à la cécité. Normalement, elle touche surtout les sujets âgés, mais chez le Cavalier elle se déclare systématiquement très tôt (avant 6 mois), si bien qu’on suspecte une origine héréditaire. Une autre particularité chez cette race elle qu’elle est parfois associée à une microphtalmie et évolue plus rapidement vers la cécité. Elle demeure toutefois guérissable via une intervention chirurgicale ;
- la microphtalmie, une malformation congénitale qui fait que l’œil est plus petit que la normale. Elle n’a pas d’incidence en elle-même, mais est souvent associée à d’autres malformations oculaires plus ou moins graves : cataracte, lenticône postérieur, dysplasie de la rétine… ;
- le lenticône postérieur, une autre malformation congénitale qui correspond au fait que la face postérieure du cristallin pénètre dans le vitré. D’origine héréditaire, il peut toucher un œil ou les deux et est souvent associé à d’autres problèmes congénitaux (par exemple une cataracte) ;
- la dysplasie rétinienne multifocale, une anomalie dont il est avéré que chez le Cavalier elle est d’origine héréditaire. Elle correspond à un développement anormal des couches de la neuro-rétine, le tissu du système nerveux central qui traite les signaux lumineux. On constate alors l’apparition sur la rétine d’une lésion hyper réfléchissante de forme à peu près circulaire. Cette maladie n’est pas guérissable, mais il convient de distinguer deux types de situations : dans les cas bénins, il n’y a pas de perte de vision, mais dans les plus graves elle entraîne un décollement de la rétine, et à terme la cécité. Par ailleurs, elle peut être associée à d’autres problèmes oculaires – comme la cataracte – ou ostéo-articulaires (par exemple le nanisme) ;
- les cils ectopiques, un problème dû au fait qu’un ou plusieurs cil(s) pousse(nt) sur la conjonctive des paupières, et notamment celle de la paupière supérieure. Cela provoque des frottements sur le globe oculaire, avec à la clef une irritation importante – voire une ulcération – de la cornée. Les symptômes sont un écoulement oculaire abondant, des douleurs et une forte sensibilité à la lumière. Cette anomalie se manifeste généralement avant l’âge de deux ans. Une intervention chirurgicale permet d’éliminer définitivement le(s) cil(s) responsable(s) ainsi que son (leur) bulbe pileux ;
- le distichiasis, une anomalie assez fréquente chez cette race et qui correspond à l’existence anormale d’une deuxième rangée de cils le long de la paupière. Certains individus ne ressentent aucune gêne, mais chez d’autres en revanche le frottement de ces cils sur le globe oculaire provoque une irritation (rougeur, démangeaison, larmoiement…), voire un ulcère cornéen. On peut éviter ces réactions en épilant régulièrement la zone, mais il est possible également de solutionner définitivement le problème via une opération chirurgicale consistant à ôter les follicules pileux en cause ;
- la dystrophie cornéenne, une maladie qui touche les deux yeux (pas toujours en même temps) et se traduit par une opacification de la cornée. Il en existe trois formes, mais la plus répandue chez le Cavalier King Charles est la dystrophie cornéenne stromale. Elle correspond à un dépôt de lipides dans le stroma cornéen, qui est la couche la plus épaisse de la cornée, et est la conséquence d’un trouble du métabolisme. Elle apparaît généralement alors que le chien est âgé de 2 à 4 ans, et est suspectée d’être d’origine héréditaire. Il n’existe pas de traitement efficace pour remédier au problème, mais en règle générale celui-ci n’affecte pas la vision ;
- l’entropion, un problème qui peut être d’origine héréditaire et qui correspond au fait que la paupière est enroulée vers l’intérieur de l’œil, se retrouvant alors au contact du globe oculaire. Le frottement des cils – voire des poils – sur ce dernier entraîne une sévère et douloureuse irritation qui elle-même provoque des rougeurs, des larmoiements… On peut toutefois corriger cette anomalie via une opération chirurgicale ;
- la kérato-conjonctivite sèche, ou sècheresse oculaire, une affection due à une production insuffisante de larmes. En général, elle entraîne dans un premier temps des conjonctivites, qui se manifestent par des démangeaisons ainsi qu’un excès de mucus, et que l’on peut traiter au moyen d’antibiotiques, mais ensuite elle s’aggrave et ces derniers deviennent inefficaces. Par ailleurs, des vaisseaux sanguins apparaissent dans la cornée et s’y multiplient jusqu’à l’épaissir et l’opacifier. Les yeux s’infectent alors facilement, ce qui entraîne parfois rapidement des ulcères profonds très douloureux, voire la perforation de l’œil. Sans prise en charge, la maladie évolue vers la cécité totale, parfois même la nécrose de ce dernier. On essaie normalement de la traiter au moyen de médicaments visant à stimuler la production de larmes, mais cela ne suffit pas toujours. Le cas échéant, une intervention chirurgicale s’avère nécessaire ; toutefois, le succès n’est pas garanti, et en cas d’échec il faut continuer à traiter l’animal à vie ;
- la kératite ulcérative bactérienne, qui est un type d’ulcère cornéen. Plus précisément, elle correspond à une déchirure de la cornée causée par une bactérie - le plus souvent un staphylocoque. En règle générale, les ulcères cornéens quels qu’ils soient touchent surtout les chiens âgés et ceux aux yeux proéminents, mais le Cavalier King Charles est prédisposé à la kératite ulcérative bactérienne quel que soit son âge. Les signes cliniques sont un œil rouge et/ou larmoyant, des douleurs, une sensibilité accrue à la lumière ainsi qu’une tendance à plisser les yeux en n’importe quelle circonstance. Dans tous les cas, le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques visant à éliminer la bactérie responsable. Quant à la lésion provoquée par l’attaque bactérienne, on peut la traiter par voie médicamenteuse (pommades, collyres…) si elle n’est pas profonde ; dans le cas contraire, il n’y a d’autre choix que de recourir à la chirurgie. En tout cas, ce problème doit être pris en charge très rapidement, afin d’éliminer la bactérie en cause et de limiter les dommages dus à la lésion. En particulier, il existe un risque de perforation – voire de nécrose – de l’œil en cas de surinfection ;
- l’atrophie progressive de la rétine généralisée (GRPA), qui correspond à la dégénérescence des capteurs de lumière contenus dans la rétine. Le plus souvent décelée à l’âge adulte, cette maladie incurable est toujours bilatérale (c’est-à-dire qu’elle touche les deux yeux) et va parfois de pair avec une cataracte. Elle entraîne d’abord la perte de la vision crépusculaire et nocturne, puis de la vision diurne : l’animal atteint devient totalement aveugle en l’espace de 2 à 3 ans.
Les maladies cutanées
Le Cavalier King Charles Spaniel est prédisposé à quelques affections cutanées :
- la dermatite à Malassezia, une maladie de peau causée par une levure (champignon) appelée Malassezia pachydermatis, et qui peut affecter une partie ou l’ensemble du corps. Elle se manifeste par une peau grasse, des démangeaisons, des rougeurs… On peut la guérir via un traitement antifongique ponctuel permettant d’éliminer la levure en cause ;
- la dysplasie folliculaire des poils noirs, qui se caractérise par une perte de poils (alopécie) sur des parties du corps où le pelage est noir. Les zones le plus souvent concernées sont la tête, le pavillon des oreilles, le cou et le dos. On y constate également la présence de pellicules ainsi qu’une dépigmentation plus ou moins importante de la peau. Cette affection entraîne aussi parfois des infections bactériennes. Elle se déclare généralement vers l’âge de 4 semaines, et une origine héréditaire est suspectée. Il n’y a pas de solution pour agir contre la maladie elle-même, mais il existe en revanche des traitements efficaces contre une éventuelle infection ;
- l’ichtyose, une maladie cutanée d’origine héréditaire, dont les premiers symptômes apparaissent entre la naissance et l’âge de 18 mois. De nombreux squames de grande taille et fréquemment gras apparaissent alors sur la peau, en particulier sur le tronc et le ventre. De couleur blanchâtre ou noirâtre, ils ressemblent à des écailles de poisson. Leur accumulation a pour conséquence une aération insuffisante de la peau, et de ce fait une mauvaise odeur. En outre, la peau est sèche et enflammée, ce qui entraîne des démangeaisons intenses et presque continuelles ; le chien a alors tendance à se gratter, avec souvent pour conséquence une importante perte de poils. Il arrive aussi que des infections surviennent, causées par des champignons ou des parasites. Chez le Cavalier King Charles, l’ichtyose est souvent associée à une kérato-conjonctivite sèche ainsi qu’à un retard de croissance. Néanmoins, elle se décline sous deux formes différentes : la plus courante et la plus bénigne concerne essentiellement la région des mamelons, tandis que la plus rare et la plus grave est due à la mutation du gène FAM83H et est spécifique à la race. Dans tous les cas, elle n’est pas guérissable. En revanche, il existe divers moyens de traiter ses symptômes, mais cela doit être fait à vie : des bains hebdomadaires avec des shampoings adoucissants / hydratants, une fréquence de brossage plus élevée que la normale pour éliminer les squames, une alimentation particulièrement riche en omégas 3…
Les autres maladies
- l’hépatite chronique, un syndrome inflammatoire du foie pouvant aboutir à une fibrose elle-même susceptible d’entraîner une cirrhose potentiellement fatale. Sans pour autant qu’il soit prouvé qu’il s’agit là de causes possibles, on constate qu’elle va souvent de pair avec une infection (par exemple la leptospirose ou l’hépatite canine infectieuse), la prise de certains médicaments, la présence de toxines ou d’une trop grande quantité de cuivre dans l’organisme. En outre, cette maladie est généralement difficile à identifier : à un stade précoce, les symptômes sont peu spécifiques (abattement, perte d’appétit, vomissements, augmentation de la soif et des urines…), et par la suite ils varient non seulement selon l’évolution de la pathologie, mais aussi selon la ou les fonction(s) du foie atteinte(s) : la détoxification, le stockage, la digestion des graisses ou encore la régulation du système immunitaire. Le traitement diffère également, mais dans tous les cas il s’étale sur au moins 3 à 6 mois. Un suivi vétérinaire est indispensable pendant cette période ;
- la hernie discale de type 1 (Hansen), un problème assez fréquent chez la race et qui touche surtout les individus âgés. Elle est la conséquence d’une dégénérescence des disques intervertébraux, en particulier ceux situés au niveau du cou (la charnière cervico-thoracique) ou entre la dernière côte et la base de la queue (la charnière théracolombaire). Ainsi, une fois un certain stade de dégénérescence atteint, l’anneau fibreux dorsal qui constitue la partie externe d’un disque finit par se rompre au cours d’une activité physique ou à la suite d’un faux mouvement. Le disque pénètre alors dans la moelle épinière, ce qui est douloureux et peut entraîner à terme la paralysie de la zone concernée. Un traitement chirurgical permet d’obtenir d’excellents résultats dans le cas de la hernie discale cervicale, mais le résultat est plus aléatoire en ce qui concerne la hernie théracolombaire. Plus précisément, tout dépend des symptômes : si l’animal ne montre pas de signes de paralysie ou du moins s’il est capable de mouvements volontaires, le pronostic est très bon. S’il est paralysé mais ressent encore la douleur ou ne la sent plus depuis moins de 48 heures, les chances de guérison sont encore bonnes, à condition que l’intervention ait lieu rapidement. En revanche, s’il est paralysé et ne ressent plus la douleur depuis plus de 48 heures, il y a peu de chances d’arriver à le guérir ;
- le pyomètre (ou métrite), une infection de l’utérus potentiellement d’origine héréditaire et causée par un dysfonctionnement hormonal, qui touche essentiellement les femelles non stérilisées de 7 ans ou plus. Elle est liée à une ouverture anormale de l’utérus pendant les chaleurs : des bactéries y pénètrent alors, et une infection se développe. Les symptômes apparaissent en l’espace de quelques semaines ou mois, et varient selon que le col reste ou non ouvert après les chaleurs. Dans le premier cas, on constate un saignement purulent et malodorant. Dans le second, du pus s’accumule dans l’utérus et on peut aussi observer d’autres signes cliniques, plus ou moins fréquents et plus ou moins sévères selon les individus (si bien d’ailleurs qu’il peut être difficile d’identifier le problème) : une augmentation de la soif et des urines, un état général dégradé, une perte d’appétit, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales, un abdomen dilaté… D’autres symptômes sont ensuite susceptibles d’apparaître, au fur et à mesure que la maladie évolue : boiterie ou rigidité des pattes arrière, fièvre ou à l’inverse hypothermie, respiration rapide, rythme cardiaque accéléré… Son évolution peut d’ailleurs être très rapide. Dans tous les cas, son stade ultime en l’absence de prise en charge est l’éclatement de l’utérus, avec pour conséquences une septicémie et le décès de l’animal. Il est donc impératif de traiter le problème en urgence. Dans les cas les moins graves, un traitement médicamenteux visant à vider l’utérus peut suffire, mais dans les plus graves l’ablation chirurgicale des ovaires et de ce dernier est la meilleure option ;
- l’urolithiase, ou calculs urinaires, qui correspond à la formation de « cailloux » (les urolithiases) dans les voies urinaires et/ou la vessie, le plus souvent suite à une infection bactérienne de cette dernière. Il en résulte des difficultés à uriner, des urines anormalement fréquentes et sanguinolentes ainsi qu’une soudaine malpropreté urinaire. Le problème doit être traité rapidement - en particulier si l’individu touché est un mâle, car il arrive que les calculs finissent par boucher l’entrée du pénis. Plusieurs traitements sont possibles selon la composition des urolithiases, mais la chirurgie reste souvent la meilleure option pour obtenir une guérison rapide. Il existe toutefois un risque de récidive ;
- l’hypothyroïdie, un dérèglement hormonal qui peut être d’origine héréditaire et qui est dû à la diminution de la sécrétion de certaines hormones par la glande thyroïde. Cela entraîne une baisse du métabolisme, susceptible de se manifester de diverses manières : pelage terne et en mauvais état, fatigue importante, prise de poids, baisse du rythme cardiaque, difficulté à respirer, sensibilité accrue au froid… On ne peut solutionner le problème à la source, mais un traitement consistant à administrer des hormones de synthèse permet d’éliminer les signes cliniques et d’offrir à l’animal une bonne qualité de vie. Il doit toutefois être donné à vie ;
- l’otite moyenne sécrétante primitive, une affection causée par une sécrétion trop importante de cérumen au niveau de l’oreille moyenne (composée du tympan, de la bulle tympanique et des osselets, qui transmettent les sons à l’oreille interne). Cela entraîne souvent des douleurs dans la tête ou la nuque, voire une surdité ou des acouphènes provoquant des troubles neurologiques : par exemple une tendance à l’hyperactivité ou au contraire à l’isolement. En outre, cette maladie évolue parfois vers une vraie otite. Il est possible de la guérir en vidant la bulle tympanique via un traitement médicamenteux ou chirurgical ;
- la surdité congénitale, une anomalie incurable suspectée chez le Cavalier King Charles Spaniel d’être d’origine héréditaire. Elle résulte de la dégénérescence de la strie vasculaire de la cochlée, une partie de l’oreille interne où se trouvent les terminaisons du nerf auditif. Elle peut toucher une oreille ou les deux, et concerne surtout les individus au pelage blanc.
Risque d'obésité du Cavalier King Charles Spaniel
Bien qu’il soit généralement énergique et même assez sportif, le Cavalier King Charles Spaniel prend facilement du poids, et le risque est encore accru dans le cas d’un individu stérilisé.
L’obésité est évidemment à éviter pour tout chien, quelle que soit sa race : en aggravant des maladies déjà existantes ou en en provoquant de nouvelles (notamment au niveau du cœur et des articulations), elle risque d’avoir de graves conséquences sur sa santé. Dans le cas du Cavalier, le fait qu’il soit prédisposé à divers problèmes articulaires et surtout cardiaques implique qu’il est d’autant plus crucial de l’éviter.
C’est pourquoi il est nécessaire de surveiller son poids en le pesant au moins une fois par mois, voire davantage si on a l’impression qu’il s’enrobe. Il convient d’ailleurs de souligner qu’à l’instar des autres races de petit gabarit, un écart de quelques centaines de grammes par rapport à son poids idéal n’est pas négligeable et doit être pris au sérieux.
Si on constate lors de plusieurs pesées successives un dérapage qui se confirme – voire s’aggrave –, il faut consulter un vétérinaire sans attendre : lui seul est à même de déterminer l’origine exacte du problème, qui peut être d’ordre médical (maladie, réaction à un médicament…) ou alimentaire (rations trop abondantes, nourriture trop riche…).
Dans tous les cas, il est important de réagir rapidement pour éviter d’entrer dans un cercle vicieux. En effet, un animal qui grossit devient moins actif, ce qui favorise la prise de poids, et ainsi de suite.
Causes de mortalité du Cavalier King Charles Spaniel
Selon le Breed Health and Conservation Plan (BHCP) établi en 2022 par le Kennel Club britannique (KC) à partir des données concernant 1749 spécimens décédés, les maladies cardiaques sont la première cause de mortalité chez le Cavalier King Charles Spaniel (environ 31 %).
Viennent ensuite les maladies dermatologiques (principalement liées à des infestations parasitaires et/ou bactériennes), qui représentent autour de 22 % des décès étudiés.
Les affections gastro-intestinales complètent le podium : elles sont en cause dans un peu moins de 20 % des cas.
Adopter un Cavalier King Charles Spaniel en bonne santé
Le Cavalier King Charles Spaniel étant prédisposé à nombre de maladies héréditaires ou dont l’apparition peut être favorisée par un facteur héréditaire, il est essentiel de s’adresser à un éleveur sérieux quand on décide d’adopter un chiot de cette race.
En effet, un professionnel responsable soumet systématiquement ses reproducteurs potentiels à des tests génétiques, afin d’écarter de la reproduction ceux qui présentent un risque avéré de transmission d’une maladie héréditaire à leurs petits : endocardiose mitrale, syringomyélie, dysplasie rétinienne multifocale… Il fait également réaliser des examens radiographiques pour être sûr qu’ils ne sont pas atteints de dysplasie de la hanche ou du coude, étant donné qu’elles aussi présentent un risque de transmission.
Que ces tests aient été effectués sur les parents ou sur le petit, il doit pouvoir en fournir les résultats - et même normalement le faire spontanément, sans qu’il soit nécessaire de les lui demander. Il doit aussi être en mesure de présenter le détail des vaccins reçus par le chiot ainsi qu’un certificat établi par un vétérinaire attestant qu’il est en bonne santé.
Par ailleurs, en plus de sélectionner scrupuleusement ses reproducteurs, un éleveur fiable veille aussi à les ménager : en particulier, il évite que ses femelles aient plus d’une portée par an. Il est généralement possible de vérifier que c’est bien le cas en consultant sur son site et/ou ses réseaux sociaux les dates de mise bas des différentes chiennes.
Il veille également à ce que les chiots naissent et grandissent dans les meilleures conditions, notamment en leur offrant un suivi vétérinaire rigoureux et un environnement sain. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’effectuer une visite de l’élevage afin de vérifier la salubrité des lieux et la qualité du cadre de vie qui leur est offert.
Il est évident que toutes ces précautions impliquent des dépenses supplémentaires - sans même parler des efforts et des nombreuses heures de travail qu’elles impliquent -, et il est normal que le coût correspondant soit répercuté sur le prix des petits. En tant qu’adoptant, il est parfaitement justifié de dépenser un peu plus si cela augmente les probabilités d’obtenir un chiot en bonne santé et ayant toutes les chances de le rester.
Fragilité du Cavalier King Charles Spaniel en période de croissance
Comme ses semblables des autres races, un chiot Cavalier King Charles Spaniel passe le plus clair de son temps à jouer durant ses premiers mois, sans être le moins du monde conscient des risques qu’il encourt.
Or, il est particulièrement fragile tout au long de sa croissance, en particulier au niveau des os et des articulations. Il pourrait donc payer cher son trop-plein d’énergie et sa témérité, tant à court terme (en se blessant) qu’à long terme voire à vie : malformation, fragilité osseuse et/ou articulaire… C’est d’autant plus vrai que cette race est prédisposée à plusieurs problèmes osseux (notamment la hernie discale) et articulaires : dysplasie de la hanche, dysplasie du coude, luxation de la rotule…
Par conséquent, tant qu’il n’a pas encore atteint sa taille adulte (soit jusqu’à ses 12 mois), il convient non seulement de lui épargner les montées et descentes d’escaliers, d’éviter les sauts, mais aussi de canaliser si nécessaire son énergie : toute activité physique intense et/ou prolongée est à proscrire.
Il est également crucial qu’il puisse se reposer chaque fois qu’il en ressent le besoin. Pour cela, il faut faire en sorte qu’il dispose d’un endroit au calme, et respecter son sommeil. En effet, non seulement ce dernier lui permet de récupérer ses forces, mais en plus il favorise son bon développement physique et psychique. Il est d’ailleurs normal qu’un chiot dorme beaucoup : généralement plus de 15 heures par jour, et même près de 20 durant ses premiers mois.
Maintenir un Cavalier King Charles Spaniel en bonne santé
Comme pour n’importe quelle race, le meilleur moyen de garder un Cavalier King Charles Spaniel en bonne santé est de lui faire passer régulièrement un bilan de santé complet chez un vétérinaire : d’abord une à deux fois par an, puis plus souvent quand il vieillit. Cela permet de déceler rapidement un problème éventuel (parfois avant même l’apparition des premiers symptômes), et alors d’y faire face dans les meilleures conditions. C’est aussi une bonne façon de ne pas oublier ses rappels de vaccins, indispensables pour le protéger de maladies potentiellement fatales.
Il convient également de lui administrer tout au long de l’année des traitements antiparasitaires internes (vermifuges) et externes, afin qu’il ne cesse jamais d’être protégé à ce niveau.
En outre, il convient de garder un œil sur son poids en le pesant une fois par mois, voire davantage dans le cas d’un individu à risque (par exemple s’il est stérilisé ou particulièrement gourmand).
Au-delà de ces considérations, il ne faut pas oublier ce qu’implique le fait que le Cavalier King Charles est brachycéphale, c’est-à-dire possède une face « écrasée » et un nez très court. Certes, son museau et son nez sont un peu plus longs que ceux de la plupart des races qui sont dans le même cas (c’est-à-dire que sa brachycéphalie est moins prononcée que chez ces dernières), si bien qu’il est moins susceptible d’avoir des problèmes respiratoires et de s’essouffler rapidement. Néanmoins, il est comme elles sensible au froid, mais surtout à l’humidité et aux températures élevées. En effet, ces particularités anatomiques ont pour conséquence des difficultés à se rafraîchir en haletant : cela le rend plus enclin que la majorité de ses congénères à un coup de chaleur – sachant que ce dernier peut avoir des conséquences très graves, voire s’avérer fatal.
Il est donc préférable de limiter les sorties quand le temps est très humide et/ou très froid, et même carrément de les éviter aux heures les plus chaudes de l’été. Il est en outre recommandé de l’équiper d’un manteau pour chien en période hivernale, au moins les jours où le mercure est vraiment bas.
Assurer un Cavalier King Charles Spaniel
Tous les représentants de la race ne sont pas concernés et certains jouissent au contraire d’une santé robuste, mais force est de constater que nombre de Cavalier King Charles Spaniels souffrent un jour ou l’autre d’un ou plusieurs problème(s) de santé majeur(s) - particulièrement d’ordre cardiaque ou neurologique, qui sont les principaux points faibles de la race. Cela est d’ailleurs très bien reflété par son espérance de vie : les individus épargnés par les gros tracas vivent facilement une quinzaine d’années, ce qui est dans la moyenne des races de gabarit similaire. En revanche, les autres vivent plutôt autour de 9 ans en moyenne, c’est-à-dire décèdent avant d’avoir atteint la vieillesse.
Comme pour toute race, il est impossible de savoir à l’avance ce qu’il en est : même un sujet en apparence robuste peut un jour contracter une grave maladie. En outre, qu’il soit robuste ou non, n’importe quel individu peut à tout moment être victime d’un accident. Dans un cas comme dans l’autre, les traitements sont parfois très chers et/ou très lourds, voire doivent être administrés à vie.
Il est donc judicieux d’assurer la santé de son compagnon afin d’être soutenu financièrement en cas de problème et alors de faire face dans les meilleures conditions.
Cependant, l’offre est très vaste, et les prix varient fortement en fonction de nombreux critères : l’âge de l’animal, le taux de prise en charge, ce qui est couvert, l’obligation ou non d’avancer les frais, l’existence éventuelle d’un forfait prévention, etc. Il est donc fortement conseillé de demander plusieurs devis et de comparer les offres avant de faire son choix.
En règle générale, une assurance santé pour un chiot Cavalier King Charles Spaniel âgé de 6 mois coûte entre 5 et 40 euros par mois pour une formule économique. Si on opte pour une formule premium offrant une couverture plus étendue, il faut plutôt compter entre 20 et 100 euros par mois.
Dans le cas d’un adulte âgé de 4 ans, les prix sont similaires pour une formule d’entrée de gamme, c’est-à-dire situés entre 5 et 40 euros par mois. Si on souhaite une prise en charge plus complète, il faut plutôt débourser entre 25 et 120 euros par mois.
En comparaison avec d’autres races, assurer un Cavalier King Charles Spaniel revient assez cher : cela illustre bien le fait que les représentants de cette race sont davantage enclins à connaître différents problèmes de santé que nombre de leurs congénères.