Bien qu’il ne jouisse pas partout du même degré de popularité, le Cavalier King Charles Spaniel est présent dans le monde entier et globalement plutôt apprécié.
Néanmoins, cette popularité peut être à double tranchant : une demande importante ou en forte hausse encourage la création d’élevages intensifs, davantage obsédés par la maximisation des profits que l’éthique et le bien-être animal. On obtient alors une race de plus en plus consanguine et fortement prédisposée aux problèmes de santé, ce qui est le cas du Cavalier.
Faisant ce constat, la Cour Suprême de Norvège a pris en 2022 une décision aussi inédite que radicale : elle a décidé d’interdire purement et simplement l’élevage du Cavalier King Charles Spaniel dans le pays, au nom du bien-être animal. Il sera intéressant de voir si d’autres États suivent la même direction, que ce soit d’ailleurs concernant ce chien ou d’autres qui rencontrent des problèmes similaires…
Même si le Cavalier King Charles Spaniel reste très bien implanté au Royaume-Uni, les statistiques du Kennel Club britannique (KC) montrent qu’il a perdu beaucoup de terrain depuis la fin des années 2000.
En effet, alors qu’à cette époque l’organisme enregistrait près de 9000 spécimens par an, leur nombre n’était plus que d’environ 3000 à la fin de la décennie suivante – soit un recul du 5ème rang aux alentours du 15ème, sur un total de 220 races reconnues par le KC. On constate une légère embellie au début des années 2020, avec près de 3500 inscriptions annuelles et une remontée autour du 10ème rang, mais les chiffres des années 2000 semblent appartenir à un lointain passé...
Le Cavalier King Charles Spaniel est très apprécié en France, et sa popularité ne se dément pas avec le temps.
Pourtant, bien qu’il fût reconnu par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) dès 1955, il mit du temps à trouver sa place dans l’Hexagone. En effet, jusqu’à la fin des années 70, le nombre d’enregistrements annuels auprès de la Société Centrale Canine (SCC) ne dépassait pas la centaine. La race se situait alors aux alentours de la 80ème place au classement, sur un total d’environ 180.
Les chiffres se mirent ensuite à grimper fortement, au point que le cap des 1000 inscriptions annuelles fut franchi à la fin de la décennie suivante. Cela permit au Cavalier King Charles Spaniel d’atteindre les environs de la 25ème place, sur un total de quelque 250 races.
Loin de retomber, l’engouement des Français pour le Cavalier ne fit que croître par la suite : à la fin des années 90, on le trouvait autour de la 10ème place, avec plus de 3000 inscriptions par an. Il finit même par atteindre la troisième marche du podium en 2007, avec plus de 6500 enregistrements, et continua de l’occuper jusqu’au début des années 2010. La SCC comptabilisait alors environ 8000 inscriptions annuelles.
Les chiffres tendirent ensuite à baisser régulièrement tout le reste de la décennie, mais restèrent à un niveau élevé : à la fin des années 2010, la SCC procédait à un peu plus de 6000 inscriptions annuelles, et la race émargeait autour du 10ème rang sur un peu plus de 300.
Elle reprit du poil de la bête au début des années 2020, avec un nombre d’enregistrements annuels situé entre 7000 et 7500, lui permettant de remonter vers le 5ème rang.
Sans être la race la plus populaire dans le pays, le Cavalier King Charles Spaniel est assez bien représenté en Belgique : la base de données Dog-ID recensait au début des années 2020 quelque 3000 individus, un nombre stable depuis au moins la seconde moitié des années 2010.
Cette stabilité en termes de population correspond toutefois à un recul en termes de classement. En effet, alors que vers le milieu des années 2010 elle émargeait autour du 15ème, elle avait reculé vers le 20ème au début de la décennie suivante.
En y regardant de plus près, on constate que le Cavalier est davantage présent dans la région des Flandres qu’en Wallonie et dans celle de Bruxelles-Capitale. En effet, les chiffres de Dog-ID font état de près de 2500 individus dans la première, où il se situe aux environs du 15ème rang, alors qu’il ne fait pas partie du Top 20 dans les deux autres.
Bien que le nombre d’individus recensés reste à peu près stable depuis le milieu des années 2010, oscillant entre 4000 et 4500, les statistiques de la base de données Amicus montrent que le Cavalier King Charles Spaniel perd du terrain au classement des races les plus populaires en Suisse. En effet, alors qu’il se situait autour de la 20ème place dans la seconde moitié des années 2010, il n’était plus que vers la 25ème au début de la décennie suivante.
Le Cavalier King Charles Spaniel est populaire au Canada, au point d’ailleurs qu’en 2020 il parvint à se hisser dans le Top 10 établi par le Club Canin Canadien (CCC) en fonction du nombre d’individus enregistrés au cours de l’année.
Le fait que ce dernier et le Cavalier King Charles Spaniel Club of Canada (CKCSCC) répertorient en cumulé environ 70 éleveurs dans le pays confirment que cette race y est plutôt bien représentée et appréciée.
En Italie, les statistiques de l’Ente Nazionale della Cinofilia Italiana (ENCI) montrent que le Cavalier King Charles Spaniel est plutôt bien implanté dans le pays, et même que sa popularité est orientée à la hausse. En effet, alors que l’organisme enregistrait quelque 1500 spécimens par an au milieu des années 2010, ce nombre se situait plutôt autour de 2000 au début de la décennie suivante.
En Espagne, la situation est très différente : malgré une légère progression depuis le milieu des années 2010, le nombre d’enregistrements auprès de la Real Sociedad Canina de España (RSCE) reste faible. Ainsi, au début des années 2020, cette dernière enregistrait à peine plus d’une centaine d’individus par an, et la race émargeait autour du 70ème rang (sur environ 250) au classement.
En Allemagne, le Cavalier King Charles Spaniel est en revanche assez populaire. La seconde moitié des années 2000 fut caractérisée par une progression marquée de sa popularité : le nombre d’enregistrements annuels auprès du Verband für das Deutsche Hundewesen (VDH) passa alors d’environ 700 à plus de 1000. En termes de classement, cela se traduisit par une progression du 30ème rang aux alentours du 20ème, sur près de 300 races reconnues par l’organisme. Le Cavalier gagna encore des places pendant quelques années : ainsi, bien que son nombre d’inscriptions annuelles restât globalement stable (un peu plus de 1000), il émargeait autour du 10ème rang au milieu des années 2010. Les chiffres tendirent ensuite à baisser pour revenir autour de 700 enregistrements par an, mais cela reste un niveau solide ; au début des années 2020, on trouvait le Cavalier autour de la 15ème place du classement.
Le Cavalier King Charles Spaniel ne fut reconnu qu’en 1995 par l’American Kennel Club (AKC), qui est le principal organisme cynologique des États-Unis. Cette reconnaissance tardive ne l’empêche pas d’être aujourd’hui bien implanté dans le pays, et il y est même de plus en plus populaire.
D’ailleurs, dès la première année, un peu plus de 900 individus furent enregistrés auprès de l’AKC : il se hissa ainsi d’emblée aux alentours de la 85ème place au classement, sur environ 140 races. Sa progression fut ensuite très rapide, au point qu’à la fin de la décennie on comptabilisait déjà plus de 2000 inscriptions annuelles et qu’il avait bondi vers le 60ème rang.
L’attirance des Américains pour le Cavalier King Charles continua à croître, et les chiffres explosèrent au cours des années 2000. Ainsi, à la fin de la décennie, l’AKC procédait à quelque 7500 enregistrements par an, et la race se situait vers la 25ème place du classement.
Loin de s’arrêter en si bon chemin, le Cavalier continua de progresser au cours des années 2010. On le trouvait ainsi vers le 15ème rang au début des années 2020, sur un total de près de 200 races.
Même si on constate des disparités parfois importantes d’un pays à l’autre, le Cavalier King Charles Spaniel s’est également imposé sur d’autres continents que l’Europe et l’Amérique.
Il est ainsi par exemple relativement populaire en Afrique du Sud. En effet, avec une centaine d’enregistrements annuels auprès de la Kennel Union of South Africa (KUSA), il se trouvait à la fin des années 2010 ainsi qu’au début des années 2020 vers le 25ème rang - sur environ 250 races reconnues par l’organisme.
L’Australie est un des pays du monde où il est le plus apprécié. Au milieu des années 80, l’Australian National Kennel Council (ANKC) procédait déjà à quelque 2000 enregistrements annuels : cela situait la race autour du 15ème rang, sur un peu plus de 200 reconnues à l’époque. Ce nombre passa à plus de 3000 à la fin de la décennie suivante, puis se maintint globalement à ce niveau jusqu’au début des années 2010. En termes de classement, le Cavalier gagna des places jusqu’à se hisser sur le podium en 2010, occupant la 3ème place sur un total de 240 races environ. Il connut dès l’année suivante et par la suite un certain recul, tant en termes de nombre d’enregistrements annuels que de place au classement. Néanmoins, ce chien reste très bien implanté dans le pays-continent : au début des années 2020, l’ANKC enregistrait entre 2000 et 2500 spécimens par an, ce qui permettait à la race de se situer vers le 5ème rang.
Le Cavalier King Charles Spaniel est également bien présent au Japon, même si les statistiques du Japan Kennel Club (JKC) mettent en évidence une perte de terrain depuis la seconde moitié des années 2000. En effet, alors que l’organisme enregistrait à cette époque autour de 11000 spécimens par an et que la race émargeait autour du 15ème rang (sur un total d’environ 140), les chiffres baissèrent par la suite : au début des années 2020, on ne comptait plus qu’environ 3000 inscriptions annuelles. La baisse au classement fut toutefois moins marquée, puisque le Cavalier se trouvait alors autour du 20ème rang.