Fido (1941-1958) fait partie de ces chiens qui portent bien leur nom : celui-ci est tiré du mot latin fidus, qui signifie fidèle.
Ce bâtard naquit en 1941 dans les rues de Luco di Mugello, une petite bourgade de Toscane (centre de l’Italie). Alors qu’il n’était âgé que de quelques mois, il fut recueilli par Carlo Soriani, un ouvrier qui le trouva blessé au fond d’un fossé. Une fois rétabli, il prit l’habitude d’accompagner son maître jusqu’à l’arrêt de bus d’où celui-ci partait travailler le matin, puis de revenir au même endroit l’accueillir à son retour. Il répéta ce rituel pendant deux ans, mais un jour Carlo Soriani ne revint pas : il avait été tué lors d’un bombardement de la ville. Sorte de pendant italien d’Hachiko, le célèbre chien japonais, Fido continua pendant les 14 années qui suivirent de se rendre à l’arrêt de bus dans l’espoir d’y retrouver son maître – il le fit ainsi à plus de 5000 reprises.
Son histoire finit par susciter l'intérêt des médias, y compris de son vivant : elle fit ainsi l’objet de plusieurs articles dans des grands journaux italiens, ainsi que dans le prestigieux magazine américain Time. De nombreux lecteurs furent frappés par l'extraordinaire fidélité de Fido, dont le maire de la ville voisine de Borgo San Lorenzo : en 1957, il lui remit la médaille d'or de la ville en présence de nombreux citoyens, dont la veuve émue de Carlo Soriani. Fidèle jusqu’à la fin, Fido mourut l’année suivante devant l’arrêt de bus, en attendant son maître. Le journal La Nazione annonça son décès sur quatre colonnes en première page.
En 1957, le maire de la commune de Borgo San Lorenzo ne se contenta pas seulement de décorer Fido : il chargea également le sculpteur italien Salvatore Cipolla (1933-2006) de réaliser un monument à son effigie, comme témoignage de cette histoire exemplaire d'amour et de fidélité. Réalisée en majolique, l'œuvre fut installée sur la Piazza Dante, près du palais municipal. Elle fut vandalisée à peine quelques mois plus tard, mais l’artiste la remplaça alors par une exacte réplique, cette fois-ci en bronze, que l’on peut encore admirer aujourd’hui.