Sorti en 2006 et réalisé par le metteur en scène américain Frank Marshall (né en 1946), Antartica (Eight Below) est un film d'aventure qui raconte l'histoire de huit chiens de traîneaux (deux Malamutes d'Alaska et six Huskies Sibériens) abandonnés en Antarctique par leurs propriétaires, des scientifiques américains partis en mission et rapatriés en urgence à la suite d'un grave accident. Ils doivent donc lutter contre le froid, la faim et la fatigue pour survivre. Dans le même temps, un des scientifiques est pris de remords et décide de partir à leur recherche.
Pour les besoins du film, le réalisateur se tourne vers un musher professionnel ainsi que vers une société spécialisée dans le dressage d'animaux pour le cinéma. Près de 30 chiens différents sont utilisés pour jouer à l'écran les 8 courageux protagonistes du film. Les scènes sont tournées au Canada, au Groenland et en Norvège dans des conditions climatiques particulièrement difficiles, même pour des races connues pour bien résister au froid.
Ces efforts s’avèrent cependant payants, puisque le film est reçu positivement par la critique et remporte un franc succès au box-office. Il génère ainsi 120 millions de dollars de recettes, pour un budget trois fois moindre.
Antartica est en réalité un remake d’un film japonais qui porte le même nom en français, et qui s’intitule Nankyoku monogatari en version originale. Réalisé en 1982 par Koreyoshi Kurahara (1927-2002), il est tiré d'une histoire vraie : celle de 15 Huskies de Sakhaline qui en 1958 se retrouvent livrés à eux-mêmes en Antarctique pendant près d'un an, l'équipe de scientifiques japonais censée les récupérer ne pouvant débarquer à cause d'une tempête de neige. Le film japonais insiste davantage sur les remords des scientifiques ainsi que sur la réaction de l'opinion publique japonaise, scandalisée qu’ils abandonnent les chiens.
Il suscite toutefois la controverse, car des critiques sont émises concernant le traitement des acteurs canins pendant le tournage. Le réalisateur se défend contre ces attaques en expliquant minutieusement les méthodes employées pour tourner les scènes où les héros sont soumis à des traumatismes physiques ou émotionnels. Ses propos ne convainquent cependant pas l’association American Humane, qui surveille le traitement des animaux pendant les tournages de films américains comme étrangers (dès lors que la production le lui demande) et autorise ou non à ajouter au générique d’une production la mention « aucun animal n’a été blessé durant le tournage de ce film ». Par conséquent, cette phrase ne figure pas au générique d’Antartica. Cela n’empêche toutefois pas le film de rencontrer un immense succès : il prend la première place du box-office japonais de l’année de sa sortie, établissant au passage un record d’entrées qui n’est battu qu’en 1997.