Le chien messager

Page précédente :
Le chien sentinelle
Un militaire lisant un message transporté par un chien messager

Dès l'Antiquité, et sur le principe des pigeons voyageurs, on utilisa des chiens pour transmettre des messages d'un point à un autre. Ainsi, les chiens de guerre d'Hannibal ne servaient pas qu'à se battre : certains étaient envoyés en un point donné après qu'on leur avait fait avaler un message, et étaient sacrifiés à leur arrivée pour récupérer l'information. Cette pratique fut rapidement abandonnée, car elle coûtait la vie à de trop nombreux chiens de guerre.

 

Au 18ème siècle, Frédéric II de Prusse remit la technique au goût du jour pour transporter le courrier dans son royaume. Lors de la Guerre de Sept Ans (1756-1763), les chiens messagers firent une telle impression qu'ils furent ensuite utilisés pour donner naissance à toute une lignée de chiens de transmission.

 

Mais c'est lors de la Première Guerre mondiale que les chiens messagers furent le plus utilisés. Chaque pays développa sa propre technique :

 

  • En Grande-Bretagne, il fallait tout d'abord créer un lien très fort entre un soldat de la base et son chien. Une fois ce lien établi, l'animal était séparé de son maître et envoyé en première ligne, où il était attaché. Lorsqu'il y avait besoin d'envoyer un message à la base, le document était glissé dans le collier du chien et ce dernier, une fois détaché, se dépêchait d'aller retrouver son maître.

 

  • En Allemagne, le chien messager transmettait des informations d'un maître à un autre, ce qui nécessitait d'avoir un animal fidèle à deux personnes distinctes. Le procédé permettait d'effectuer des liaisons parallèles aux lignes de front, entre deux postes de l'arrière. Il n'était en revanche jamais utilisé pour communiquer avec les postes avancés, car si l'un des maîtres était tué au combat, le chien ne comprenait plus comment remplir sa mission.

 

  • En France, on apprenait plutôt au chien à aller d'un poste à l'autre en utilisant deux bouts de tissus différents. Le chien, en voyant le second vêtement, comprenait qu'il devait retourner au premier, et réciproquement. L'avantage d'une telle méthode était que le lien avec un ou plusieurs maîtres n'était pas nécessaire, le chien mémorisant le lieu où il devait se rendre et non la personne qui possédait chaque tissu.

 

La sélection était rigoureuse, quel que soit le pays : un chien messager devait être âgé de 2 à 5 ans, être en parfaite santé, calme, intelligent, obéissant, et posséder une ouïe, une vue et un flair excellents. La couleur de la robe du chien devait être neutre pour qu'il ne puisse pas être repéré et visé par des soldats ennemis.

 

Malgré ces précautions, les premières utilisations de chiens messagers connurent quelques ratés. En effet, les soldats ne comprenaient pas toujours le rôle de ces chiens et les détournaient involontairement de leur mission en leur proposant à manger. Rapidement, toutefois, la consigne fut passée et les soldats cessèrent de les distraire.

 

Les chiens messagers eurent un rôle capital pendant la Première Guerre mondiale et réalisèrent même de vrais exploits : on rapporte par exemple que certains d'entre eux parvenaient à parcourir 5 km en à peine plus de 10 minutes, même sous les bombardements. Les messages qu'ils transportaient étaient rarement codés, car au coeur des conflits, il fallait que les ordres et les informations soient rapidement compris par les soldats. Et au final, on rapporte très peu de cas de messages ayant été interceptés par des troupes ennemies.

 

Après la Première Guerre mondiale, du fait du développement de systèmes de communication bien plus rapides et fiables, les chiens ne furent quasiment plus utilisés pour transmettre des messages.

Page précédente :
Le chien sentinelle
Dernière modification : 01/10/2020.

Commentaires sur cet article

Si vous aimez les mascottes embarquées à bord des navires de guerre, j'ai ouvert un poste forum sur le site anciens cols bleus et pompons rouges. Bienvenue aux invités.

   
Par mercier romain

Bonjour à toutes et à tous,
Je me présente, je suis un spécialiste de la bête du Gévaudan. Je résume : Si aujourd'hui presque tout le monde est d'accord sur l'identité de la bête; un hybride de chienne et de loup, il y a encore beaucoup de flou. Certains historiens pensent que la bête ( les bêtes ) ? portait une sorte de cataphractaire en cuir avec des écailles de métal insérées pour pouvoir survivre à tous ces coups de feu reçus à courte distance et tous ces coups de baïonnette. Possible ou pas ? Pourtant, tous les témoins signalent la grande facilité de l'animal à se retourner sur elle-même, sa souplesse. "bondissante" "plus souple qu'un loup" "ne ressemble pas tout à fait un loup". Et tous ceux qui se sont battus corps à corps avec elle se seraient bien aperçus de la présence de métal ? Elle est toujours blessée, jamais morte ! Est-ce qu'un cuir avec un renforcement particulier, spécifique aurait pu suffire pour atténuer l'effet des balles, lingots et postes reçus ? J'aimerais avoir votre avis. Merci.

0    0
Par sebastien

On leur a vraiment tout fait faire à nos chiens ....

0    0
Par Maxime
Réagir à cet articleDemander de l'aide