Il est de notoriété publique que les chiens ne sont pas toujours très prudents – en tout cas, bien moins que les chats. En particulier, ils ont souvent des difficultés à bien percevoir les situations à risques. Par exemple, ils peuvent facilement se faire piquer en tentant d’attraper une guêpe ou une abeille qui passe à proximité, ou en léchant des chenilles processionnaires par curiosité.
Or, si la plupart des piqûres d’insecte sont anodines, certaines peuvent être plus graves que d’autres – particulièrement en cas d’allergie, mais pas uniquement.
Voici donc quelques conseils pour apprendre à les reconnaître, et savoir à quel moment l'on doit s’inquiéter.
Globalement, les insectes qui peuvent piquer un chien sont les mêmes que ceux qui peuvent s'en prendre à un humain. Cela comprend entre autres les abeilles, les guêpes, les frelons, les moustiques, les taons...
Insectes pollinisateurs par excellence, les abeilles se rencontrent couramment dans les parcs et les jardins. Elles se nourrissent essentiellement de pollen et de nectar de fleurs. Elles ne piquent que pour se défendre (ou pour défendre leur ruche, dans le cas de celles qui vivent en colonie). Elles ne peuvent piquer qu'une fois, car lors d'une piqûre leur dard reste enfoncé dans la peau de leur victime.
Les symptômes provoqués par une piqûre d'abeille sur un chien sont le plus souvent une vive douleur, une rougeur et/ou un gonflement, qui durent un jour ou deux. Contrairement à une piqûre de guêpe ou de frelon, le dard et l'extrémité de l'abdomen de l'abeille restent accrochés à sa peau : il faut les retirer en grattant la zone avec son ongle, car à défaut le venin continue d'être injecté dans la peau.
Une piqûre d'abeille est rarement grave pour un chien. Elle peut toutefois l'être si elle survient au niveau de la gueule ou de la gorge, ou bien en cas d'allergie sévère : en effet, dans de tels cas de figure, elle est susceptible d'entraîner un gonflement important de la trachée et provoquer des difficultés respiratoires. Il faut alors contacter un vétérinaire sans attendre.
Les bourdons sont des sortes de grosses abeilles qui se nourrissent de pollen et de nectar de fleurs : ce sont donc eux aussi des insectes pollinisateurs. Ils se reconnaissent à leur corps trapu et velu, ainsi qu'au bruit caractéristique qu'ils émettent lorsqu'ils volent (et qui a d'ailleurs donné le terme « bourdonnement »).
Les bourdons sont des insectes pacifiques et paisibles, qui ne piquent que lorsqu'ils se sentent menacés. Chez un chien, les symptômes sont les mêmes que ceux provoqués par une piqûre d'abeille : on constate une vive douleur, une rougeur, un gonflement et/ou des démangeaisons, qui durent en moyenne un jour ou deux. Toutefois, contrairement aux abeilles, ils ne perdent pas leur dard en piquant : il n'y a donc pas besoin de retirer quoi que ce soit de la peau.
La piqûre d'un bourdon n'est habituellement pas très dangereuse pour un chien, même si elle est douloureuse. Elle l'est en fait surtout si elle survient au niveau de la gueule ou du cou, ou s'il développe une réaction allergique sévère : il faut alors se tourner en urgence vers un vétérinaire. Dans les autres cas, elle reste bénigne et guérit spontanément.
Comme tous les autres types de chenilles, les chenilles processionnaires sont des larve de papillons. Elle se reconnaissent aisément à leur démarche en file indienne lorsqu'elles se déplacent sur le sol - d'où d'ailleurs leur nom. Elles sont connues pour se nourrir surtout de feuilles de pin.
Leur dangerosité vient des longs poils blancs qui recouvrent leur corps : en cas de contact avec la peau ou une muqueuse d'un chien, ils provoquent une violente irritation (voire une brûlure), qui se traduit entre autres par un gonflement important, une rougeur et une vive douleur. Si la piqûre survient au niveau du nez ou de la gueule (ce qui est presque toujours le cas), il en résulte alors également une salivation excessive, des difficultés respiratoires, et potentiellement une nécrose de la langue. Dans les cas graves, le décès est possible.
Ainsi, les chenilles processionnaires font partie des insectes les plus dangereux pour un chien, en raison de la violente réaction que leurs poils entraînent : il faut donc contacter en urgence un vétérinaire si l'on constate des symptômes pouvant faire penser à une piqûre. Heureusement, elles vivent essentiellement en haut des arbres : le risque de contact avec un représentant de la gent canine est réduit aux quelques jours qu'elles passent au sol, généralement au printemps.
Présentes à peu près partout sur la planète, les fourmis sont des insectes particulièrement sociaux : elles forment des colonies pouvant atteindre plusieurs millions d'individus. Il en existe plus de 10.000 espèces différentes.
Toutes les espèces de fourmis piquent, que ce soit pour se défendre ou pour attaquer. Certaines injectent à cette occasion un venin plus ou moins puissant. Cela étant, la plupart ont une piqûre et/ou un venin trop faibles pour infliger la moindre lésion perceptible, que ce soit dans le cas d'un humain ou d'un chien. Seules quelques espèces sont donc réellement considérées comme des insectes piqueurs : c'est le cas entre autres de la fourmi rouge et de la fourmi charpentière, que l'on rencontre en particulier en Europe et au Canada.
Sous nos latitudes, les fourmis sont globalement inoffensives pour un chien. Si elles le piquent, cela provoque simplement une légère douleur, ainsi que potentiellement un petit gonflement et une rougeur si du venin est injecté dans la plaie. Il existe tout de même un risque d'allergie chez un chien sensible, qui peut éventuellement nécessiter une intervention vétérinaire dans les cas graves ; néanmoins, ce cas de figure est rarissime.
Les frelons sont de gros insectes de la même famille que les guêpes. Selon les espèces, ils vivent en colonies ou bien en solitaire. Dans tous les cas, ils sont dotés d'un dard qui leur permet aussi bien de se défendre contre les prédateurs que d'attaquer (par exemple pour capturer des insectes afin de nourrir les larves).
En général, une piqûre de frelon est plus douloureuse que dangereuse pour un chien. Le venin provoque une vive douleur, un gonflement de la peau, une rougeur, ainsi que potentiellement des démangeaisons et/ou un durcissement de la peau. Néanmoins, ces symptômes disparaissent normalement d'eux-mêmes au bout de quelques heures.
En revanche, une piqûre de frelon est potentiellement dangereuse si elle survient au niveau de la gueule ou de la gorge, ou bien si le chien y est allergique : dans ces cas-là, le gonflement provoqué par le venin est susceptible d'entraîner rapidement des difficultés respiratoires, voire un décès. Il faut donc contacter un vétérinaire en urgence, afin qu'il mette en place un traitement approprié.
Les guêpes sont des insectes très courants dans les parcs et les jardins. Ce sont des cousins des abeilles, et elles aussi vivent soit en colonies, soit en solitaire. Un autre point commun avec les abeilles est qu'il leur arrive de piquer pour se défendre.
En revanche, contrairement à ces dernières, elles ne perdent alors pas leur dard. Cela n'empêche pas que lorsqu'elles piquent un chien, les symptômes provoqués par leur venin sont très similaires : on constate surtout un gonflement, une rougeur ainsi qu'une vive douleur. En l'absence de complication, ils durent seulement quelques heures puis finissent par s'atténuer et disparaître spontanément.
Ainsi, une piqûre de guêpe est normalement bénigne, même si elle s'avère douloureuse. En fait, comme souvent, le danger existe si le chien est allergique au venin de cet animal ou s'il se fait piquer au niveau de la gueule ou de la gorge : dans ces différents cas de figure, il en résulte un gonflement qui risque de gêner le passage de l'air vers les poumons, voire de causer un étouffement. Il faut alors contacter en urgence un vétérinaire pour que l'animal bénéficie d'un traitement adapté.
Les moustiques ne s’en prennent pas qu’aux humains : ils peuvent aussi piquer les chiens. Ces derniers sont certes mieux protégés grâce à leur pelage épais, mais ils peuvent tout de même se faire piquer, en particulier au niveau des zones les moins fournies en poils : le visage, le bas des pattes, le ventre, les pieds...
Lorsqu'il pique un chien, un moustique n’injecte pas de venin, mais de la salive. Cela lui permet de fluidifier le sang, pour ensuite le récupérer plus facilement. C’est cette salive qui est responsable des démangeaisons dont sa victime souffre alors : elles apparaissent juste après la piqûre et durent quelques dizaines de minutes. On observe également l'apparition d'un petit bouton qui persiste un jour ou deux.
Une piqûre de moustique est rarement grave en soi pour un chien. En effet, une réaction allergique est certes possible, mais c'est rare et celle-ci prend rarement des proportions importantes. En fait, le principal risque est la transmission à cette occasion de parasites et/ou d'une maladie - un risque qui concerne d'ailleurs aussi les humains.
Les puces sont des petits insectes parasites qui se nourrissent du sang d'autres animaux : essentiellement des mammifères, parmi lesquels les chiens, les chats, les humains... Elles se reproduisent très vite, si bien qu'une infestation peut prendre en très peu de temps des proportions conséquentes.
Une piqûre de puce se traduit chez un chien par un petit bouton rouge sur la peau, ainsi que le plus souvent des démangeaisons : ces symptômes durent quelques heures avant de disparaître. Toutefois, si l'animal est infesté par des puces, il est piqué de manière très fréquente, potentiellement plusieurs fois par jour : de nouveaux boutons apparaissent donc sans cesse, et les démangeaisons peuvent sembler permanentes ou presque.
Une piqûre de puce est rarement grave en soi pour un chien : même en cas d'allergie (qu'on appelle Dermatite Allergisante aux Piqûres de Puces), elle provoque « simplement » des démangeaisons plus intenses qu'à l'accoutumée. Le principal danger est en fait le risque de maladies, car une puce est susceptible de transmettre des vers parasites lors de ses piqûres.
Les taons sont des sortes de grosses mouches, et les femelles se nourrissent du sang de divers mammifères : les vaches, les chevaux, certains animaux sauvages comme les cerfs ou les chevreuils... Elles peuvent aussi s'en prendre aux humains et aux animaux domestiques, notamment les chiens.
Comme les moustiques ou les puces, les taons n'injectent pas de venin lorsqu'ils piquent un chien : il n’y a donc pas de risque d’intoxication. En revanche, une piqûre de taon est très douloureuse (plus que celle d'une guêpe, par exemple), car cet insecte arrache un bout de peau pour insérer sa trompe et prélever du sang. Les principaux symptômes chez un chien sont une vive douleur, un bouton assez large et aux contours irréguliers, une plaque rouge et/ou d'intenses démangeaisons.
Cela étant, une piqûre de taon est certes très désagréable pour un chien, mais elle est rarement grave. Le principal risque est la transmission de parasites ou de microbes potentiellement dangereux pour la santé.
Lorsqu'on remarque qu'un chien a été piqué par un insecte, il n'est pas toujours évident de savoir de quel type d'insecte il s'agit - à moins bien sûr de le prendre sur le fait. L'analyse des symptômes permet toutefois d'y voir plus clair, au moins en écartant certaines pistes.
En général, les piqûres de moustiques et de puces n'entraînent pas de douleur, mais des démangeaisons. Dans le cas des premières, on observe aussi un petit gonflement irrégulier de la peau autour de la zone piquée. Quant aux secondes, elles provoquent l'apparition d'un petit bouton rouge - voire d'un nombre élevé, mais cantonnés à un périmètre restreint.
Les piqûres d'autres insectes causent quant à elles une douleur plus ou moins importante. Il n'est pas toujours facile de les différencier, car les symptômes qu'elles provoquent se ressemblent. On constate toutefois des particularités :
En cas de doute sur le type d'insecte à l'origine de la piqûre, le mieux est de se tourner vers un vétérinaire. C'est également nécessaire dans les cas qui justifient de s'inquiéter.
Chez un chien comme chez un humain, la plupart des piqûres d'insecte sont sans gravité, même si elles sont le plus souvent désagréables voire douloureuses. Toutefois, il existe aussi des cas graves. Il est donc utile de connaître les situations les plus problématiques voire dangereuses, pour être alors en mesure de réagir.
En fait, une piqûre d'insecte sur un chien nécessite de s'inquiéter si elle se traduit par un ou plusieurs des symptômes suivants :
En effet, de tels symptômes ont de fortes chances de traduire une réaction allergique violente et/ou un risque de séquelles majeures. Il faut alors contacter un vétérinaire en urgence, afin que l'animal soit pris en charge de manière adaptée.
Dans les autres cas, c'est-à-dire si la piqûre cause simplement un bouton, un gonflement contrôlé (a fortiori sur une autre zone du corps), des démangeaisons, une rougeur et/ou une douleur, il n'y a normalement pas lieu de s'inquiéter : on peut se contenter de désinfecter la plaie afin de limiter le risque d'infection. Si toutefois les symptômes durent plus de quelques jours ou si on constate des indices d'une potentielle infection (du pus, une couleur suspecte, une odeur désagréable...), mieux vaut par prudence contacter un vétérinaire pour avoir son avis.
La plupart des insectes que l'on rencontre sous nos latitudes ne représentent aucun danger, que ce soit pour un humain ou pour un chien. Il en existe tout de même un certain nombre qui sont susceptibles de piquer, et même d'être dangereux dans certains cas. La chenille processionnaire est la plus néfaste, car la plus venimeuse : les autres (abeille, guêpe, bourdon, frelon, moustique, fourmi, puce...) sont généralement problématiques seulement en cas d'allergie ou de piqûre au niveau de la gueule ou du cou.
Il ne faut toutefois pas croire que les insectes sont les seuls animaux dangereux pour un chien. Il en existe en effet bien d'autres : les araignées, les serpents, les scorpions, les crapauds, les tiques... Chacun d'entre eux nécessite une prise en charge appropriée : il est donc utile de se renseigner pour savoir comment réagir au mieux si besoin.