Le laurier-rose et le chien : toxicité, symptômes, comment réagir...

Du laurier-rose sur un mur

Très toxique

 

Aussi appelé parfois oléandre, nérion, rosage ou encore lauraine, le laurier-rose (Nerium oleander) est une espèce très appréciée pour sa floraison décorative et son puissant parfum. Il est très répandu sur le pourtour du bassin méditerranéen, et se rencontre aussi en Asie - notamment en Chine et au Japon.

 

Très résistant à la sécheresse et nécessitant peu d'entretien, il se présente sous la forme d'un arbuste dense, et est couramment utilisé pour confectionner des haies et des taillis dans les parcs et les jardins. Ses feuilles de forme très allongée sont épaisses, rigides et persistantes ; elles ont une couleur vert foncé sur le dessus et vert clair sur le dessous.

 

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, les fleurs du laurier-rose ne sont pas forcément roses, même s'il s'agit effectivement de la couleur la plus répandue. Elles peuvent en effet être blanches, ou être presque rouges. La variété à fleurs blanches est d'ailleurs appelée parfois laurier blanc dans le langage courant.

 

Quelle que soit la variété, le laurier-rose est bien plus toxique que les autres espèces couramment appelées laurier ; il fait d'ailleurs partie des plantes les plus toxiques pour le chien comme pour l'humain ou les autres animaux.

Un laurier-rose à fleurs roses
Un laurier-rose à fleurs roses
Un laurier-rose à fleurs rouges
Un laurier-rose à fleurs rouges
Un laurier-rose à fleurs blanches
Un laurier-rose à fleurs blanches

Pourquoi le laurier-rose est-il toxique pour les chiens ?

Si le laurier-rose est autant toxique, c'est en raison de la présence de différentes molécules dans toutes les parties de la plante : les hétérosides, aussi appelées glycosides. L'une d'entre elles est particulièrement toxique : l'oléandrine, qui possède une puissante action tonique sur le coeur.

 

Toutes les parties du laurier-rose sont très toxiques : les feuilles et les fleurs bien sûr, mais aussi les branches ainsi que les racines. Elles ne perdent pas leur dangerosité en mourant et en séchant : en revanche, elles perdent leur amertume et sont par conséquent plus à même d'être mâchouillées voire ingérées par un chien que lorsqu'elles sont fraîches.

 

De plus, les fumées qui se dégagent lorsqu'on brûle du laurier-rose sont toxiques, de même que l'eau dans laquelle des fleurs ou des feuilles auraient trempé. Divers écrits datant de l'époque du Moyen Âge (du 5ème au 15ème siècles) indiquent également des cas d'intoxication grave voire de décès humain après avoir consommé de la viande ayant été rôtie sur des broches faites avec du bois de laurier-rose...

 

Une quantité minime de laurier-rose peut causer la mort : à titre d'exemple, l'ingestion d'une ou deux feuilles à peine est susceptible de tuer un chien de 10 kg... Même si le risque d'ingestion est faible, cette plante est totalement à bannir de son jardin lorsqu'on possède un animal de compagnie.

Les symptômes d'intoxication au laurier-rose chez le chien

En cas d'intoxication au laurier-rose, les symptômes commencent généralement à apparaître dans les deux heures suivant l'ingestion. Ce sont tout d'abord des problèmes digestifs qui se manifestent : douleurs abdominales, nausées, diarrhées, vomissements et/ou salivation excessive. Ces symptômes se retrouvent dans la plupart des cas d'empoisonnement et ne sont pas spécifiques au cas du laurier-rose.

 

Des symptômes neurologiques apparaissent ensuite : on constate par exemple un abattement voire une prostration, des contractions, des troubles de la coordination, des convulsions...

 

Enfin, les troubles cardiaques (les plus graves) apparaissent généralement dans un troisième temps. Le cas le plus courant est une bradycardie, c'est-à-dire une diminution anormale du rythme cardiaque, à l'origine généralement d'une hypotension susceptible d'être fatale. Mais une tachycardie (un rythme cardiaque trop rapide) est également possible. Dans les deux cas, il n'est pas rare d'observer aussi une fibrillation auriculaire, c'est-à-dire des contractions rapides et désordonnées des oreillettes susceptibles de rendre le travail du muscle cardiaque inefficace.

 

Dans la plupart des cas, le chien finit par décéder dans les heures suivant l'ingestion, par arrêt cardiorespiratoire.

Que faire si mon chien a mangé du laurier-rose ?

Si jamais on surprend son chien en train de mâchouiller du laurier-rose, ou si on le suspecte d'en avoir mangé, il n'y a pas une seconde à perdre : il faut immédiatement contacter un vétérinaire (si possible le sien) ou éventuellement un centre antipoison, car le pronostic est sombre et le décès peut survenir très vite.

 

Le vétérinaire commence d'abord par chercher à limiter l'absorption des molécules toxiques par l'organisme, soit en faisant vomir le chien si l'ingestion est récente (moins de deux heures), soit en lui faisant manger du charbon actif. Cela n'arrête pas l'intoxication, mais permet de limites les chances que celle-ci ne s'aggrave.

 

Dans le même temps, il traite les symptômes au fur et à mesure de leur apparition - en particulier les troubles cardiaques, qui sont les plus graves. Divers médicaments sont ainsi administrés au chien pendant plusieurs jours pour corriger son rythme cardiaque, ainsi que pour faire cesser les éventuelles contractions anormales. En parallèle, d'autres traitements peuvent être mis en place si besoin, notamment :

  • des anti-convulsifs si des convulsions sont présentes ;
  • des anti-vomitifs si les nausées et vomissements persistent plus de quelques heures.

 

Il faut toutefois savoir que le pronostic reste sombre même en cas de prise en charge adéquate. Si jamais le chien ne décède pas, il met tout de même plusieurs semaines à se rétablir totalement, et peut garder des séquelles à vie.

Mise en garde

Les propos et conseils formulés ici ne remplacent pas l'expertise d'un professionnel, d'autant que chaque chien est unique. En cas de besoin ou de doute, il convient donc de se tourner vers un vétérinaire.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : La liste des plantes toxiques
  2. Page 2 : L’acacia
  3. Page 3 : L’aglaonema
  4. Page 4 : L'aloe vera
  5. Page 5 : L’aloès
  6. Page 6 : L’allamanda
  7. Page 7 : L’amaryllis
  8. Page 8 : L’anthurium
  9. Page 9 : L'arum
  10. Page 10 : L’azalée
  11. Page 11 : Le bégonia
  12. Page 12 : Le brunfelsia
  13. Page 13 : Le buis
  14. Page 14 : Le cactus
  15. Page 15 : La clématite
  16. Page 16 : Le colchique
  17. Page 17 : Le coquelicot
  18. Page 18 : Le croton
  19. Page 19 : Le cycas
  20. Page 20 : Le cyclamen
  21. Page 21 : Le dahlia
  22. Page 22 : Le dieffenbachia
  23. Page 23 : La digitale
  24. Page 24 : La dracaena
  25. Page 25 : L'euphorbe
  26. Page 26 : Le ficus
  27. Page 27 : Le fragon
  28. Page 28 : Le géranium
  29. Page 29 : Le gloriosa
  30. Page 30 : La glycine
  31. Page 31 : Le gui
  32. Page 32 : L'herbe à chat (cataire)
  33. Page 33 : L'hortensia
  34. Page 34 : Le houx
  35. Page 35 : L'if
  36. Page 36 : L'iris
  37. Page 37 : Le jasmin étoilé
  38. Page 38 : La jonquille
  39. Page 39 : Le laurier-cerise
  40. Page 40 : Le laurier-rose
  41. Page 41 : Le laurier-sauce
  42. Page 42 : La lavande
  43. Page 43 : Le lierre
  44. Page 44 : Le lilas
  45. Page 45 : Le lupin
  46. Page 46 : Le lys
  47. Page 47 : Le muguet
  48. Page 48 : Le narcisse
  49. Page 49 : L'oiseau de paradis
  50. Page 50 : L'oxalis
  51. Page 51 : Le philodendron
  52. Page 52 : Le poinsettia
  53. Page 53 : La renoncule
  54. Page 54 : Le rhododendron
  55. Page 55 : Le ricin
  56. Page 56 : Le spathiphyllum
  57. Page 57 : Le schefflera
  58. Page 58 : La tulipe
  59. Page 59 : Le yucca
  60. Page 60 : Les autres plantes toxiques