Toxique
Courante en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, la jonquille est une plante herbacée qui se reconnaît facilement à sa large fleur jaune d'or en forme de trompette. Il s'agit en fait d'un narcisse, qui regroupe une trentaine d'espèces : plus précisément, il s'agit de Narcissus jonquilla. D'autres espèces ou variétés de narcisse sont appelées « jonquille » elles aussi dans le langage courant, en raison de leur ressemblance avec celle-ci.
Le narcisse est toxique pour les chiens, et il en va donc de même pour la jonquille (la « vraie » comme les autres).
Comme le narcisse, la jonquille doit sa toxicité à diverses substances, notamment la lycorine : il s'agit d'un alcaloïde (une molécule à base d'azote) dont l'ingestion cause des troubles divers plus ou moins sévères chez le chien comme chez le chat ou l'humain. D'autres molécules sont elles aussi problématiques : la galantamine, la saponine, l'oxalate de calcium...
L'intégralité de la plante est toxique, mais ce sont surtout les bulbes qui contiennent le plus de poison - et qui sont donc les plus dangereux. L'intoxication se produit généralement lorsqu'un chien joue avec un bulbe - un peu comme s'il s'agissait d'une balle - et finit par le croquer voire l'avaler.
Compte tenu du nombre de toxines différentes contenues dans une jonquille, il est difficile de déterminer la dose toxique exacte pour un chien.
Ce qui est sûr en revanche, c'est que sa toxicité est élevée. En effet, d'après certaines estimations basées sur des individus s'étant empoisonnés après avoir ingéré de la jonquille, 15 grammes de bulbe sec pourraient suffire à tuer un chien - en particulier si ce dernier est de petite taille. Cela correspond globalement à un ou deux bulbes seulement.
Si jamais un chien s'intoxique en mangeant de la jonquille, les premiers symptômes sont d'ordre digestif : on constate notamment une diarrhée, une hypersalivation, des nausées et/ou des vomissements. Ils apparaissent dans les heures qui suivent l'ingestion.
Si l'intoxication est grave, d'autres symptômes sont susceptibles de se manifester. Ils peuvent être divers :
Comme une petite quantité de jonquille peut rendre gravement malade voire tuer un chien, il ne faut pas perdre une minute si jamais l'on surprend son compagnon en train d'en manger une, ou si on le soupçonne de l'avoir fait.
Le mieux est de contacter immédiatement un vétérinaire (de préférence le sien), ou éventuellement un centre antipoison pour animaux. Ces spécialistes sont les mieux placés pour fournir des conseils concernant la meilleure attitude à avoir en cas d'empoisonnement. En fonction de la quantité de jonquille ingérée, ils peuvent recommander de faire vomir le chien, de lui donner du charbon actif, ou de le conduire à une clinique pour pratiquer un lavage gastrique.
Puis, si cela ne suffit pas pour éviter une intoxication grave, d'autres traitements peuvent être mis en place, en fonction des symptômes présents. Par exemple, des antivomitifs sont généralement administrés si les vomissements ne cessent pas d'eux-mêmes, et des stimulants pour le coeur sont utiles en cas de bradycardie.
En général, le pronostic est plutôt bon, en tout cas si la prise en charge est rapide et adaptée.