Il est de notoriété publique que les chiens aiment beaucoup se baigner, et sont d'ailleurs d'assez bons nageurs. Un bon moyen de faire plaisir à son compagnon est donc potentiellement de lui proposer des sorties régulières sur une plage, près d'une rivière ou d'un lac... On peut le faire tout au long de l'année, mais bien entendu l'été représente pour cela la saison idéale.
Les baignades ne sont toutefois pas exemptes de dangers : cela vaut pour les humains, mais aussi pour nos compagnons canins. Le plus important d'entre eux est la noyade, mais il en existe d'autres - notamment l'hydrocution.
De quoi s'agit-il, et comment savoir qu'un chien est victime d'une hydrocution ? Comment réagir le cas échéant ? Existe-t-il des moyens d'éviter une telle situation ?
L'hydrocution est le choc thermique qui se produit en cas d'immersion dans une eau bien plus froide que la température corporelle. Elle se produit le plus souvent à l'occasion d'une baignade un jour où il fait chaud ou d'une chute brutale dans l'eau, et survient généralement dans les minutes qui suivent l'entrée dans l'eau.
Une hydrocution est rarement mortelle en elle-même, même si elle peut l'être dans les cas graves. Par contre, elle cause une perte de connaissance brutale qui a de fortes chances d'être fatale dès lors que la victime ne parvient pas à sortir de l'eau dès les premiers symptômes. En effet, si celle-ci n'est pas secourue sur le champ, elle se noie alors rapidement. Le choc thermique peut également causer une crise cardiaque, dans les cas extrêmes. Au final, une étude intitulée « Les noyades au cours de l’été : de la surveillance épidémiologique à la prévention. Résultats de l’enquête NOYADES 2015 » et publiée par l'institut Santé publique France a montré que 77% des cas d'hydrocution recensés en 2015 ont entraîné un décès.
L'hydrocution affecte surtout les humains, notamment les personnes allant se baigner après avoir pris un bain de soleil sur la plage. Néanmoins, les animaux de compagnie - et notamment les chiens - peuvent eux aussi subir un tel choc thermique.
Le mécanisme qui se produit dans l'organisme en cas d'hydrocution est globalement le même chez un chien que chez un être humain.
Concrètement, la température normale d'un chien se situe aux alentours de 38°C. Elle peut toutefois devenir plus élevée dans certaines situations (par exemple s'il fait chaud). Le cas échéant, les vaisseaux sanguins de la peau se dilatent, ce qui favorise l'évacuation de la chaleur et aide à maintenir une température corporelle acceptable.
Toutefois, si pendant cette période le corps est exposé à un froid soudain, par exemple du fait d'être immergé dans une eau fraîche voire froide, la déperdition de chaleur est trop rapide et met l'organisme en danger. Celui-ci réagit en contractant brusquement les vaisseaux sanguins, ce qui cause une augmentation brutale de la tension artérielle et en conséquence un net ralentissement du rythme cardiaque. Les organes - et en particulier le cerveau - ne sont alors plus assez oxygénés : il en résulte une syncope (c'est-à-dire une perte de connaissance brutale et souvent brève), voire un arrêt cardiaque.
En outre, si l'animal n'est pas sorti aussitôt de l'eau, il existe aussi un risque élevé qu'il meure noyé.
Les représentants de la gent canine sont globalement moins sensibles que les humains au risque d'hydrocution. Ceci s'explique sans doute en bonne partie par leur pelage, qui fait office de barrière thermique et les protège des variations brutales de température - dans un sens comme dans l'autre.
Cela étant, un chien n'est pas à l'abri d'une hydrocution, en particulier s'il entre brutalement dans l'eau après être resté longtemps au soleil ou avoir réalisé un effort physique important. Cela peut être parce qu'il se dépêche d'aller se baigner pour se rafraîchir, ou aussi tout simplement parce qu'il tombe accidentellement dans l'eau (par exemple lors d'une sortie en bateau, de jeux à proximité d'une piscine...).
Un autre facteur de risque important est la consommation d'alcool. En effet, ce dernier entraîne une dilatation des vaisseaux sanguins sous la peau, et donc une augmentation des échanges thermiques avec l'extérieur. Un individu sous l'emprise de l'alcool et entrant brusquement dans une eau fraîche voire froide a ainsi de fortes chances de subir un choc thermique violent, et potentiellement d'en décéder. Cela étant, ce facteur concerne avant tout les humains : un chien ne devrait de toute façon jamais boire d'alcool, car ce dernier est très toxique pour lui.
En revanche, contrairement à la croyance populaire, aller dans l'eau après un repas copieux ne semble pas être un facteur de risque d'hydrocution, tant pour un humain que pour un animal.
Enfin, le risque d'hydrocution est particulièrement présent en été. En effet, même si l'eau est alors plus chaude que le reste de l'année, la température corporelle a tendance à augmenter encore plus vite : un choc thermique a donc davantage de chances de se produire.
Si un chien fait une hydrocution, il est crucial d'en repérer immédiatement les premiers signes, car sa vie peut être rapidement en danger - non à cause du choc thermique lui-même, mais du risque de noyade qui en résulte.
Les symptômes d'une hydrocution ne sont pas évidents à détecter. Cela étant, il convient de réagir immédiatement si une fois dans l'eau il :
Dans les cas les plus sérieux, l'hydrocution peut aller jusqu'à l'arrêt cardiaque, en particulier si la différence de température est vraiment grande. Cela étant, même lorsqu'elle ne cause qu'une syncope temporaire qui en elle-même n'est pas grave, le risque de noyade du chien est bien réel s'il est toujours immergé au moment où elle se produit. En effet, il n'est alors plus en capacité de maintenir sa tête hors de l'eau pour continuer à respirer, et finit par décéder si personne ne lui vient en aide à temps.
Quoi qu'il en soit, l'hydrocution se produit généralement dans les minutes qui suivent l'immersion. Mais bien entendu, de tels symptômes doivent alerter quel que soit le moment où ils surviennent, car ils indiquent de toute façon que quelque chose ne va pas - quel que soit le problème qui en est à l'origine.
En cas d'hydrocution d'un chien, il est crucial de le sortir de l'eau le plus vite possible, s'il ne parvient pas à le faire de lui-même. En effet, non seulement la prolongation du contact avec celle-ci continue de faire baisser sa température interne et d'aggraver son état, mais en plus il risque à tout moment de perdre connaissance et donc de se noyer.
Une fois qu'il est hors de l'eau, il convient d'appeler un vétérinaire sans attendre (ou encore mieux, de le faire appeler par un tiers si c'est possible) et lui décrire la situation, pour connaître son avis et recevoir ses instructions.
En général, la réaction appropriée en attendant qu'il soit pris en charge par un professionnel dépend de s'il est ou non en arrêt cardiaque :
Une hydrocution ne se traduit pas forcément par un décès : tout dépend des circonstances dans lesquelles elle se produit et de la rapidité d'intervention après l'apparition des premiers signes. Malgré tout, le mieux reste de tout faire pour l'éviter.
Or, quelques précautions basiques permettent de réduire fortement les risques. On peut citer notamment les suivantes, qui sont les plus importantes :
Si l'on suit ces différents conseils, le risque d'hydrocution est très faible - voire inexistant, car il est naturellement peu élevé par rapport à ce que l'on constate chez les humains.
Les chiens aiment généralement beaucoup se baigner, notamment en été quand il fait chaud. Toutefois, comme pour les humains, les baignades ne vont pas sans certains risques - en particulier celui d'une hydrocution dès lors la température du corps est nettement plus importante que celle de l'eau.
En cas d'hydrocution, une perte de connaissance et même une noyade ont de grandes chances de se produire. Il faut donc se dépêcher de sortir l'animal de l'eau, et lui faire un massage cardiaque s'il est en arrêt cardiorespiratoire.
Cela étant, il n'y a pas qu'une hydrocution qui peut faire qu'un chien se noie : il peut aussi par exemple avoir une crampe, être victime d'une piqûre de méduse, se blesser gravement au contact d'un rocher, boire la tasse, être emporté par un courant ou des vagues particulièrement forts... ou même tout simplement ne pas parvenir à regagner la terre ferme et s'épuiser dans l'eau.
Il faut d'ailleurs avoir conscience que les plages où les chiens sont admis présentent normalement des risques réduits par rapport aux autres lieux de baignade, mais que la prudence reste de mise en toutes circonstances.