Chien malade ou stressé en voiture : que faire ?

En général, les chiens tolèrent mieux les voyages en voiture que les chats : ils sont moins enclins à être malades, ou même simplement stressés.

Il demeure malgré tout assez courant qu'un chien ne se sente pas bien en voiture, et différentes causes peuvent en être à l'origine. Les principales sont :

• le mal des transports, qui n'épargne pas les chiens ;

• les vibrations, auxquelles ils sont particulièrement sensibles ;
• les mouvements parfois brusques du véhicule ;
• les bruits : du moteur, du frottement des pneus sur la route, du klaxon... ;
• la chaleur, en particulier si le trajet se déroule en été et/ou en plein soleil ;
• le fait d'être enfermé dans un espace restreint pendant une durée plus ou moins longue ;
• l'inquiétude liée à la découverte de cet environnement inconnu et inhabituel, s'il s'agit du premier trajet ;
• l'inquiétude causée par de précédents trajets, si par exemple ils consistaient à l'amener chez le vétérinaire ou en pension - ou tout simplement s'ils se sont mal passés pour une quelconque raison.

Bien évidemment, ces problèmes ne sont pas spécifiques à la voiture : ils existent pour tous les moyens de transport, qu'il s'agisse du train, de l'avion, du bateau, etc. Toutefois, la voiture est plus à risques que les autres, notamment parce que les changements d'allure et les mouvements brusques sont plus courants. C'est ce qui explique que les chiens sont plus souvent malades en voiture que dans les autres modes de transport.

En général, il n'est pas bien difficile de se rendre compte qu'un chien se sent mal en voiture, car sa souffrance se traduit par des symptômes assez évidents.

Il commence tout d'abord par se montrer stressé : il s'agite, remue sur son siège ou dans sa cage, tremble, a un regard fuyant, se met à gémir (voire à pleurer)... D'autres signes cliniques plus rares sont également susceptibles d'être présents : les yeux écarquillés, une respiration plus rapide qu'à l'accoutumée et/ou une forte demande d'attention. Il peut aussi mordiller son harnais, sa ceinture ou le grillage de sa cage pour tenter de se libérer.

Si son stress continue de s'aggraver, les symptômes ont de grandes chances de faire de même : on observe alors des halètements, des nausées, une salivation excessive, voire une agressivité envers les autres passagers (qui s'exprime par exemple à travers des grognements, des aboiements voire une morsure).

Enfin, dans les cas les plus avancés, c'est-à-dire s'il est vraiment très malade, très stressé ou très angoissé, il peut finir par uriner, être pris de diarrhée ou encore vomir.

Tous ces symptômes ont encore plus de chances de se produire si le chien souffre du mal des transports, car ce dernier est en soi une cause de stress et de mal-être. Pour autant, un représentant de la gent canine peut parfaitement être malade ou stressé en voiture sans être spécialement sujet au mal des transports.

Le fait qu'un chien soit stressé ou malade en voiture n'est pas seulement désagréable pour lui-même et les autres passagers : c'est aussi très dangereux.

En effet, s'il est agité voire agressif, il est susceptible de blesser les autres occupants du véhicule en les bousculant, en leur sautant dessus, en les griffant et/ou en les mordant. Naturellement, il ne cherche pas à leur faire mal, mais le stress et/ou la peur peuvent entraîner un comportement inapproprié - voire dangereux.

De plus, s'il n'est pas attaché ou installé dans une cage, il peut être pris d'un moment de folie et tenter de s'échapper par une fenêtre ouverte, quitte à se mettre en danger - en particulier si le véhicule n'est pas à l'arrêt.

Enfin, s'il est agité et/ou aboie de manière répétée, il a de fortes chances de déconcentrer le conducteur (un peu comme le ferait un enfant turbulent), avec à la clef le risque d'un accident.

Pour toutes ces raisons, il est important de savoir comment réagir si un chien qui ne se sent pas bien en voiture : c'est le meilleur moyen d'éviter qu'un drame ne se produise pendant le trajet.

Calmer un chien qui se sent mal en voiture est rarement simple. On peut éventuellement tenter de l'apaiser en ralentissant, en ouvrant la fenêtre pour lui donner de l'air voire en faisant une pause, mais ces solutions ont une efficacité limitée.

En revanche, différentes techniques montrent de bons résultats pour réduire le risque que le problème survienne. En particulier, il est important de l'habituer à ce mode de transport le plus tôt possible, mais on a intérêt aussi à bien l'installer dans le véhicule, à conduire de manière fluide et à veiller à ce qu'il n'ait pas trop chaud.

Si on sait qu'il a tendance à ne pas être bien lors d'un trajet en voiture, on peut également envisager de recourir à des médicaments.

Un chien a plus de chances de mal supporter les trajets en voiture s'il n'a pas l'habitude d'en faire. En effet, le simple fait d'être confronté à une situation nouvelle génère chez lui de l'inquiétude, et peut suffire à le stresser - voire à le rendre malade. C'est d'ailleurs ce qui explique que même avec les meilleures précautions du monde, il est parfaitement possible que les tout premiers trajets ne soient pas une partie de plaisir.

En revanche, plus il a l'habitude d'être transporté en voiture, plus il est en confiance dans cet environnement, et donc moins il est susceptible de s'inquiéter.

L'idéal est de commencer à l'habituer dès son plus jeune âge, car un chiot est moins sensible au stress et s'adapte plus vite aux situations nouvelles qu'un chien adulte.

Il convient toutefois d'y aller progressivement, pour ne pas risquer de le traumatiser. Le mieux est de procéder par étapes :

• l'inciter à monter dans la voiture alors que le moteur est coupé, en l'attirant avec des croquettes et/ou un jouet ;
• l'habituer à y rester quelques minutes alors que les portes sont fermées, toujours à l'arrêt ;
• démarrer le moteur (mais sans rouler) pour l'habituer au bruit, d'abord portes ouvertes puis portes fermées ;
• rouler quelques dizaines de mètres, de préférence en ligne droite ;
• augmenter peu à peu les distances et la complexité des trajectoires.

À chaque étape, il ne faut passer à la suivante qu'une fois que le chien se montre parfaitement serein. En fonction de son caractère, cela peut demander un certain nombre de séances, étalées sur quelques jours - voire davantage.

Dans tous les cas, il est important de conserver toujours une attitude la plus neutre possible. En effet, se montrer impatient, s'agacer, s'énerver, crier... risquerait de le stresser davantage. À l'inverse, le rassurer à outrance pourrait le conforter dans l'idée qu'il y a lieu de s'inquiéter.

Il convient aussi de récompenser son chien (par exemple en lui donnant une friandise) après chaque séance, afin qu'il en garde un bon souvenir et éprouve moins d'appréhension la fois suivante.

Même avec une conduite souple et fluide, un trajet en voiture est inexorablement synonyme de secousses et de vibrations plus ou moins importantes. Le meilleur moyen de les limiter est d'installer le chien à un endroit stable.

Concrètement, sa place se situe sur la banquette arrière, ou éventuellement dans le coffre s'il est de grande taille (dans ce dernier cas, il est judicieux de le mettre sur une couverture afin d'amortir un peu les vibrations). En tout cas, il ne saurait être question qu'il soit simplement sur les genoux d'un passager : il risquerait d'être projeté dans ou en dehors du véhicule en cas de freinage brusque voire de collision. L'installer à l'avant de la voiture serait tout aussi dangereux, car il existe un risque élevé qu'il gêne le conducteur s'il se montre agité - voire agressif. Enfin, le mettre sur le plancher derrière un des sièges avant doit aussi être évité, car les vibrations y sont plus fortes que sur ces derniers.

En plus de cela, il est impératif de faire en sorte qu'il ne puisse pas évoluer librement dans le véhicule : cela limite le risque d'accident, en particulier s'il se montre agité voire agressif. Par conséquent, si on l'installe sur un siège, il faut soit l'attacher à l'aide d'un harnais spécial, soit le placer dans une caisse ou cage de transport pour chien que l'on attache solidement avec la ceinture de sécurité pour empêcher qu'elle ne bouge. S'il voyage dans le coffre, le mieux est qu'il soit dans une caisse ou une cage qui soit là aussi fixée d'une manière ou d'une autre (par exemple avec des sangles). À défaut, il faut au moins faire en sorte qu'elle soit immobilisée et disposer une grille de coffre afin qu'elle ne puisse être projetée dans le véhicule en cas de freinage ou d'accident.

Un autre facteur qui tend à provoquer ou aggraver le mal-être d'un chien en voiture est une conduite abrupte, avec des accélérations et/ou des coups de frein brusques, ainsi que des virages serrés.

Pour cette raison, il est fortement recommandé de conduire de la manière la plus souple possible : en particulier, les accélérations et décélérations doivent être progressives (autant que faire se peut, bien entendu), et les virages doivent être pris à une vitesse raisonnable.

Dans le cas d'un animal qui a tendance à être mal à l'aise lors des trajets en voiture, on peut aussi quand c'est possible privilégier un itinéraire comportant moins de virages serrés, quitte à ce qu'il soit un peu plus long.

Comme pour un humain, la chaleur est un facteur susceptible de causer un mal-être chez un chien lors d'un trajet en voiture, ou de l'aggraver. Par conséquent, il faut veiller à ce que la température au sein de l'habitacle reste agréable tout au long de ce dernier.

C'est normalement assez facile : pour rafraîchir l'intérieur du véhicule lorsqu'il fait trop chaud, il suffit d'ouvrir les fenêtres, d'utiliser le ventilateur ou encore d'allumer la climatisation. Il convient toutefois de veiller à ce que l'animal ne se trouve pas en plein courant d'air ni exposé directement au ventilateur ou à la climatisation : il pourrait alors prendre froid, voire tomber malade.

Inversement, il ne faut pas hésiter à allumer le chauffage dans la voiture pour éviter qu'il n'ait froid. Certes, les basses températures ne sont pas vraiment supposées augmenter le risque qu'un chien se sente mal lors d'un déplacement, mais ce n'est pas une raison pour le laisser grelotter sans réagir - d'autant que cela pourrait le conduire à associer la voiture à quelque chose de négatif, et donc augmenter le risque que les trajets suivants se passent mal.

Certains médicaments peuvent s'avérer utiles pour éviter qu'un chien ne se sente mal en voiture. Ils s'utilisent essentiellement de manière préventive, c'est-à-dire dans les heures (voire les jours) qui précèdent le trajet. On peut ainsi recourir à :

• des calmants s'il est anxieux ;
• un traitement contre le mal des transports s'il en souffre ;
• un antivomitif s'il est souvent pris de nausées, voire de vomissements ;
• un pansement digestif s'il développe couramment une diarrhée.

Naturellement, il est parfaitement possible d'en combiner plusieurs, en fonction de la façon dont les choses se passent.

Si l'on souhaite se tourner vers un produit naturel, c'est également possible. En particulier, on peut utiliser du CBD pour chien : diverses études semblent indiquer qu'il posséderait des vertus décontractantes, contribuerait à réduire le stress, soulagerait le mal des transports, et pourrait même atténuer les nausées ainsi que vomissements.

Toutefois, même si certains de ces produits sont disponibles en accès libre (donc sans ordonnance), il est préférable de ne rien donner à son animal sans l'accord préalable d'un vétérinaire. En effet, ils sont souvent assez puissants et peuvent causer des effets secondaires (confusion, somnolence...), en particulier s'ils sont mal dosés.

En plus de ce qui a déjà été évoqué, diverses petites astuces peuvent réduire le risque qu'un chien ne se sente pas bien en voiture, voire l'aider à aller mieux s'il est déjà mal :

• s'assurer qu'il soit familiarisé avec sa caisse ou sa cage de transport, s'il effectue le voyage dans un tel accessoire ;

• ne pas lui donner à manger dans l'heure qui précède le départ ;

• l'installer sur un linge qui lui est familier, pour que son odeur le rassure : une couverture, un plaid... ;

• mettre à sa disposition un jouet qu'il apprécie, pour orienter son attention vers une activité agréable ;

• faire des pauses si le trajet est long (par exemple toutes les heures) ;
  
  
• l'ignorer s'il se met à gémir ou aboyer, pour éviter qu'il ne soit incité à continuer ;
  
  
• le rassurer uniquement lorsqu'il est silencieux, pour la même raison ;

• ouvrir la fenêtre pour lui donner de l'air (si c'est possible) s'il commence à se sentir mal ;

• rester calme et ne jamais s'énerver ou lui crier dessus, quelle que soit la façon dont il se comporte ;
  
  
• ralentir, voire faire une pause s'il se sent très mal pour lui permettre de retrouver un peu ses esprits ;

• lui donner une friandise après le trajet, pour qu'il conserve un bon souvenir de ce dernier ;
  
  
• si le voyage s'est mal passé, nettoyer soigneusement l'endroit où il se trouvait : cela permet d'éliminer les phéromones de stress qu'il y aurait laissées et qui pourraient lui rappeler ce mauvais moment la fois suivante.

Naturellement, il ne s'agit pas de solutions miracles. Néanmoins, si on suit ces conseils ainsi que ceux qui précèdent, la probabilité qu'un problème survienne est nettement réduite.