Véritable cauchemar des refuges, les abandons d'animaux concernent tous les pays. Ils ont toujours existé, mais le phénomène semble s'amplifier dans les sociétés occidentales - ou du moins est davantage médiatisé. De fait, malgré les incessantes campagnes de sensibilisation, des centaines de milliers d'animaux sont abandonnés chaque année à travers le monde.
Quelles sont les statistiques sur le nombre de chiens abandonnés ? Pourquoi certains propriétaires abandonnent-ils leur compagnon ? Que devient alors ce dernier ? Comment lutter contre les abandons de chiens ?
On parle d'abandon d'un animal lorsque son propriétaire, c'est-à-dire la personne qui en a la charge, prend la décision de le délaisser en toute connaissance de cause : il refuse notamment de le nourrir, le soigner, le garder à son domicile... L'abandon est donc différent de la perte ou de la fugue d'un chien, puisqu'il s'agit d'un acte délibéré de la part du maître.
Abandonner un chien ou tout autre animal domestique est considéré comme un acte de cruauté dans beaucoup de pays, dont la France, la Belgique, la Suisse et le Canada. Il est donc à ce titre passible de poursuites judiciaires. Malheureusement, les témoins et/ou preuves faisant souvent défaut, les propriétaires qui abandonnent leurs animaux sont rarement sanctionnés.
Dans nombre de pays, l'abandon des animaux de compagnie en général et des chiens en particulier constitue un véritable problème. Le bilan exact est impossible à dresser, car beaucoup de propriétaires se "débarrassent" de leur animal de façon sauvage, dans la nature. Néanmoins, les estimations réalisées par les associations font froid dans le dos.
Le nombre de chiens et chats abandonnés chaque année en France est évalué à 100.000 par différentes associations, notamment 30 millions d’amis. Il est à mettre en perspective avec les 20 millions de chats et chiens domestiques présents dans le pays, d’après une enquête de l’institut de sondages Kantar pour la FACCO (Fédération des Fabricants d'Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers).
La période estivale représenterait plus de la moitié des abandons annuels : 60.000 animaux de compagnie seraient délaissés par leur maître à cette occasion.
S’ils sont avérés, ces chiffres font de la France le champion européen de l’abandon d’animaux. Néanmoins, ils sont remis en cause par de nombreux experts du sujet. C’est le cas par exemple de Stéphane Lamart, président de l’association qui porte son nom : il estime que nul n’est en mesure de fournir des statistiques globales nationales, et que diffuser de tels chiffres n’aide pas la cause animale.
Ces estimations sont en effet des extrapolations basées sur les chiffres des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture ainsi que ceux de la Société de Protection des Animaux (SPA), qui recueille chaque année environ 45.000 animaux. Or, la SPA ne gère elle-même qu’une soixantaine de refuges, alors que le pays en compte plus de 500. En outre, il ne faut pas perdre de vue qu’une partie des animaux abandonnés ne passent par un refuge : ils sont placés en famille d’accueil le temps de leur trouver un nouveau foyer. Ainsi, certaines associations spécialisées n’opèrent pas le moindre refuge. La diversité des acteurs et des situations fait donc qu’il est difficile d’établir des chiffres précis.
En tout état de cause, même si l'on retient le chiffre de 100.000 abandons avancé par de nombreux acteurs du monde associatif, il semble très inexact d’affirmer que la France est effectivement championne d’Europe de l’abandon d’animaux. En effet, si on met en perspective avec le nombre de ces derniers dans le pays, cela ferait environ 3 abandons par an pour 1.000 animaux. Or, en se basant sur l’estimation de 130.000 abandons annuels avancée notamment par la Lega Anti Vivisezione, ce ratio serait de 4 pour 1.000 en Italie. En Espagne, si le chiffre de 280.000 abandons par an évoqué entre autres par l'Observatoire de la Fundacion Affinity est avéré, il serait même 8 abandons par an pour 1.000 animaux !
En tout cas, d'après un rapport publié en 2020 par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et qui porte sur la période 2016-2018, on sait également que le nombre de procès intentés pour des faits d’abandon d’un animal domestique était de 257 en 2016 et 395 en 2018. Une telle disproportion entre le nombre d’abandons et de procès s’explique en premier lieu par le fait qu’il est difficile de retrouver le propriétaire d’un animal abandonné, surtout si ce dernier n’est pas identifié. En outre, quand bien même on le retrouve, encore faut-il prouver qu’il a abandonné sciemment son animal : il peut parfaitement prétendre qu’il s’agissait d’une fugue. Enfin, quand bien même on retrouve le propriétaire et que ses torts sont avérés, il peut se voir infliger une simple amende au lieu d’être poursuivi en justice.
La Belgique a beau compter "seulement" 4 millions de chiens et de chats domestiques, le nombre d'animaux abandonnés chaque année n'est même pas deux fois moindre qu'en France.
En effet, d'après une évaluation du ministère de l'Environnement (en charge également du bien-être animal), ce sont environ 25.000 chiens et 32.000 chats qui sont abandonnés par leurs propriétaires chaque année (soit environ 165 chaque jour) et recueillis par la centaine de refuges présents dans le pays.
Ces derniers ont toutefois bien du mal à faire face à cet afflux : ainsi, même s'ils sont parvenus à réduire ce chiffre depuis, le ministère de l'Environnement évaluait qu'ils avaient dû euthanasier environ 2.500 chiens et 11.000 chats en 2013, faute de moyens suffisants pour les prendre en charge...
La Suisse a beau être connue pour être particulièrement sensible à la question du bien-être animal, elle n'échappe pas au phénomène des abandons de chiens et de chats.
En effet, d'après la Protection Suisse des Animaux (PSA), environ 8.000 chiens et 10.000 chats sont recueillis chaque année par des refuges et associations.
Même si une légère amélioration a été constatée depuis le début des années 2010, le nombre d'abandons reste trop important pour permettre une bonne prise en charge de chaque animal. Ainsi, la PSA déclarait par exemple que plus de 1200 animaux avaient été euthanasiés ou étaient morts dans des refuges en 2014...
En Amérique du Nord en général et au Canada en particulier, la situation n'est pas beaucoup plus glorieuse qu'en Europe.
Les associations de protection animale du Québec estiment en moyenne à 500.000 le nombre d'animaux abandonnés chaque année dans cette seule province, dont 50.000 rien que pour la région de Montréal. La province est d'ailleurs celle où le taux d'abandons est le plus élevé : les abandons y seraient 5 fois plus nombreux qu'en France, alors que le nombre d'animaux de compagnie y est 6 fois moindre.
Si ces chiffres atteignent des records, ce n'est peut-être pas par hasard. En effet, la législation québécoise en matière de protection des animaux est souvent considérée comme insuffisante voire laxiste par les associations locales. D'ailleurs, la province est aussi tristement célèbre pour ses nombreuses usines à chiots : toujours selon les associations, il en existerait entre 1500 et 2000, qui donneraient naissance chaque année à près de 40.000 petits.
Les raisons avancées pour justifier d'abandonner son chien sont nombreuses et variées, certains propriétaires n'hésitant pas à rivaliser d'imagination pour justifier leur acte. On constate toutefois des tendances, et certains motifs sont plus souvent invoqués que d'autres.
Chaque année, les départs en vacances sont la cause d'une explosion du nombre d'abandons de chiens et de chats, en particulier pendant l'été. En France par exemple, les abandons d'animaux pendant les congés estivaux représenteraient plus de la moitié de ceux de l'ensemble de l'année.
La raison principale de ce fléau semble être que les propriétaires de chiens et de chats qui ne savent pas que faire de leur compagnon à cette occasion préfèrent les abandonner (quitte à plus tard adopter à nouveau) plutôt que de les emmener avec eux ou leur trouver une solution de garde.
Dans beaucoup de pays, les abandons de chiens sont souvent la conséquence de problèmes de comportement que les maîtres ne parviennent pas à résoudre.
Parmi les causes comportementales les plus souvent évoquées, on peut citer la malpropreté du chien, les comportements destructeurs pendant l'absence des propriétaires, les aboiements intempestifs, les comportements agressifs à l'encontre d'autres animaux ou d'êtres humains, les fugues, la jalousie du chien lors d'une nouvelle arrivée dans le foyer, les peurs ingérables ou encore les animaux mal contrôlés.
Les individus n'ayant jamais reçu une éducation digne de ce nom et/ou n'ayant pas été socialisés correctement quand ils étaient petits se retrouvent fréquemment dans ce genre de situations. C'est le cas en particulier de ceux vendus par les éleveurs qui pratiquent ce que l'on appelle l'élevage intensif de chiots : ils traitent leurs animaux comme de pures marchandises et se soucient peu de leur qualité de vie et leur équilibre mental, ce qui a des répercussions néfastes sur leur comportement une fois adulte.
Un chien abandonné pour de telles raisons subit souvent une sorte de double peine. En effet, ses problèmes de comportement sont généralement le signe d'un mal-être, et l'abandon a évidemment peu de chances d'améliorer la situation - au contraire...
Les problèmes de comportement ne constituent pas le seul motif d'abandon de chiens.
En effet, une des raisons principales est le changement de mode de vie : déménagement dans un logement plus petit ou sans jardin, problèmes financiers liés par exemple à une perte d'emploi, entrée dans une maison de retraite n'acceptant pas les animaux, séparation ou divorce, décès du maître...
Ces cas de figure sont rarement anticipables et peuvent conduire à une incapacité de fournir à l'animal un environnement et un cadre de vie adaptés à ses besoins. Abandonner son chien peut alors parfois être une solution sous réserve que les choses soient faites du mieux possible, avec pour objectif de lui offrir une vie meilleure au sein d'une autre famille.
Bien souvent, les maîtres qui abandonnent leur chien le font parce qu'ils n'ont pas ou plus suffisamment de temps à lui accorder. Cela peut être le cas à la suite d'un changement de situation - par exemple l'arrivée d'un bébé dans une famille. Néanmoins, bien souvent, ces abandons résultent simplement d'une mauvaise information des maîtres quant aux besoins réels de leur animal.
En effet, il est malheureusement encore courant que des gens adoptent sur un coup de tête, sans prendre le temps de se poser les bonnes questions. Par exemple, nombreux sont ceux qui s'imaginent encore à tort que le Teckel ou le Yorkshire se contentent très bien de longues siestes sur le canapé, sous prétexte qu'ils sont de petite taille. En réalité, tous deux ont besoin de beaucoup d'espace et d'exercice au quotidien pour être épanouis, et ne se satisfont aucunement d'une vie en ville, de surcroît dans un appartement.
Beaucoup de maîtres sous-estiment également le temps à consacrer à leur animal sous prétexte qu'ils possèdent un jardin. S'il est vrai qu'avoir un terrain est très souvent un plus, nombre de chiens ont en réalité autant besoin d'espace que de compagnie, et il ne suffit pas de les laisser seuls dehors toute la journée pour qu'ils s'occupent et soient heureux. C'est le cas par exemple du Berger Belge Malinois et du Rottweiler, deux races de chiens qui supportent mal la solitude.
Au demeurant, un jardin ne dispense aucunement de promenades et de sorties quotidiennes, car l'animal a besoin d'être stimulé à la fois physiquement et intellectuellement. Cela passe notamment par la découverte régulière d'autres environnements et par de nouvelles rencontres, que ce soit avec des congénères ou simplement d'autres humains. Une sortie quotidienne est donc un minimum pour tout chien, et il convient si possible de varier les lieux de promenade, a fortiori s'il a besoin de stimulations diverses.
Il arrive parfois que l'abandon soit motivé par le fait qu'une personne de la famille souffre d'une allergie aux chiens.
Cela se produit généralement lors de l'arrivée d'un conjoint sensible dans le foyer, mais d'autres cas sont possibles. Par exemple, certaines personnes deviennent soudainement allergiques à leur compagnon, sans pouvoir rien y faire. D'autres adoptent une race de chiens réputée hypoallergénique en pensant à tort qu'il n'y a alors aucun risque.
Si l'allergie est peu marquée, la cohabitation reste généralement possible, sous réserve de respecter quelques précautions. Dans le cas contraire, une séparation peut s'avérer nécessaire pour le bien de la personne sensible.
Il arrive encore trop souvent que certains maîtres adoptent un chien sur un coup de tête, parce qu'ils ont un coup de foudre sur un chiot en particulier. Il faut dire que certaines petites boules de poils ont tout pour faire craquer !
Malheureusement, une fois l'animal adulte (et même parfois dès les jours ou semaines qui suivent l'adoption), ces maîtres trop impulsifs réalisent qu'un animal n'est pas une poupée de chiffon, qu'il suffirait de placer sur l'étagère et d'admirer. Un chien demande en effet de l'attention, des promenades, une alimentation de qualité, des soins réguliers... : bref, du temps et de l'argent. Si l'on ne se sent pas prêt à assumer ces responsabilités pendant 10 voire 15 ans, durée qui correspond à l'espérance de vie d'un chien, mieux vaut ne pas franchir le pas, ou alors adopter un chien déjà âgé.
D'autres maîtres ne se projettent pas suffisamment, faute d'anticiper les évolutions morphologiques de l'animal. Par exemple, ils s'attendent à ce que ce dernier reste toute sa vie une adorable petite boule de poils, et sont pris au dépourvu quand ils s'aperçoivent que leur compagnon est devenu bien plus imposant qu'ils ne l'avaient imaginé - avec toutes les conséquences logistiques et pratiques que cela implique. D'autres sont déçus si les yeux du chien ou son pelage changent de couleur en grandissant, et se mettent donc à l'abandonner pour en adopter un autre plus à leur goût.
À ce sujet, il va sans dire que les phénomènes de mode ont souvent des effets funestes pour les animaux de compagnie. En effet, ils reviennent souvent à les considérer non pas comme des êtres sensibles qu'il convient de respecter, mais comme des objets que l'on peut remplacer dès qu'ils ne plaisent plus ou qu'ils ne sont plus aussi désirables...
Que ce soit en France, en Belgique, en Suisse, au Canada ou dans beaucoup d'autres pays du monde, des associations de protection animale et des refuges se mobilisent pour recueillir les animaux abandonnés, les nourrir, les soigner et essayer de leur trouver une nouvelle famille.
Malheureusement, ces établissements manquent souvent cruellement de moyens et peinent à prendre soin de leurs pensionnaires. Ainsi, chaque année, des milliers d'entre eux sont euthanasiés, faute de places suffisantes. En Belgique par exemple, les chiffres du ministère de l'Environnement indiquent que près de 2500 chiens ont subi ce triste sort en 2013. En Suisse, la PSA fait état de 1200 animaux décédés en refuge en 2014, que ce soit de mort naturelle ou par euthanasie. Quant aux autres, ils restent généralement des mois voire des années dans ces établissements souvent bondés, sans recevoir tout l'amour et l'attention qu'ils méritent faute de moyens suffisants, à attendre inlassablement le retour de leur maître ou à espérer rejoindre un nouveau foyer.
Il n'en demeure pas moins que la case "refuge" reste un moindre mal comparé à l'abandon sauvage, qui est encore trop souvent pratiqué.
En effet, pour les animaux laissés dans la nature, une vie d'errance et de misère commence : ils doivent trouver eux-mêmes leur nourriture, de l'eau et un abri, et échapper aux nombreux dangers qui les guettent (maladies, autres animaux, véhicules, parasites, accidents en tout genre...). Faute d'une alimentation de qualité et de soins appropriés, ils vivent moins longtemps que leurs congénères et dans des conditions peu enviables.
Ceux qui sont "chanceux" finissent par être recueillis par une fourrière pour être confiés à un refuge, dans lequel ils peuvent espérer retrouver un jour une famille. Les autres restent des chiens errants toute leur vie.
Quel que soit le cas de figure, l'expérience de l'abandon est un véritable traumatisme psychologique pour l'animal, qui perd ses repères, sa famille, ses habitudes... Il peut passer des mois à attendre le retour de son propriétaire et devenir dépressif, voire se laisser mourir. Même s'il parvient par chance à retrouver un foyer, il reste généralement marqué à vie par cette épreuve. Il faut donc généralement beaucoup de temps au maître pour réussir à gagner la confiance de son chien. Ce dernier souffre d'ailleurs souvent longtemps d'anxiété de séparation, croyant être de nouveau abandonné à chaque fois qu'il est laissé seul.
Que l'abandon soit fait de manière brutale voire sauvage en laissant le chien livré à lui-même dans la nature, ou qu'il soit effectué plus convenablement en le plaçant dans une autre famille ou une association, il s'agit toujours d'une situation d'échec, et d'un signe que quelque chose n'a pas fonctionné.
Quelques pistes sont tout de même à envisager avant de prendre la décision de se séparer de son chien, car l'abandon n'est pas forcément une fatalité.
Les associations ne cessent de le répéter sans que cela ne semble réellement porter ses fruits : l'adoption d'un chien doit être une décision mûrement réfléchie, et c'est d'ailleurs pourquoi offrir un chien en cadeau à quelqu'un n'est pas une bonne chose à faire.
En effet, il s'agit d'un engagement important et sur la durée : il ne faut pas se retrouver dans une situation où le maître se rend compte après coup, une fois que l'animal s'est attaché à sa famille et à la vie quotidienne à ses côtés, qu'il n'a en fait pas le temps et/ou l'argent suffisant pour s'en occuper correctement.
Voici donc quelques exemples de questions à se poser avant d'adopter un chien.
Même s'il a une bouille adorable et une taille minuscule lorsqu'il a deux mois, il est assez probable que l'animal change fortement avec le temps. Il peut grandir énormément, changer de type et/ou de couleur de pelage, etc. La couleur des yeux du chien aussi peut changer, car ils naissent avec les yeux bleus : ces derniers n'acquièrent leur teinte définitive qu'après plusieurs mois.
Si l'apparence est un critère réellement important pour le maître, celui-ci doit prendre le temps de se renseigner en amont sur les caractéristiques prévisibles de son compagnon une fois ce dernier devenu adulte : taille, longueur des poils, couleur de robe et/ou d'yeux, etc. Il peut également demander à voir à quoi ressemblent les géniteurs.
En tout état de cause, la solution radicale pour éviter toute mauvaise surprise en termes d'apparence est d'adopter un chien déjà adulte.
Même si chaque chien est unique, il existe souvent des prédispositions particulières pour certains traits de caractère ou aptitudes en fonction de la race et/ou de la lignée dont il est issu.
Si le maître recherche un tempérament ou des caractéristiques précises (capacité à cohabiter avec des congénères ou avec telle autre espèce, compétences pour la chasse ou la garde, etc.), il peut se renseigner sur les aptitudes des parents et/ou sur les traits que l'on retrouve souvent au sein de la race en question. Il existe également des tests de caractère pour chiot, qui permettent d'avoir assez tôt une première idée du tempérament de l'animal.
C'est bien connu : un chien demande de l'engagement, ce qui se traduit notamment par du temps à lui consacrer chaque jour, des dépenses parfois conséquentes pour le nourrir, le soigner, le toiletter, lui acheter des jouets, etc. L'adoption implique également de pouvoir fournir toute sa vie durant à l'animal un cadre de vie en adéquation avec ses besoins : il ne saurait être question par exemple d'acquérir un Samoyède lorsqu'on vit dans un 30 m²...
Ces différents aspects ne sont pas forcément visibles dès l'adoption, en particulier s'il s'agit alors d'un chiot et non d'un adulte. Par conséquent, comme pour le caractère et l'apparence, il est indispensable de se renseigner en amont sur les futurs besoins de l'animal, que ce soit en termes d'exercice, d'attention, d'espace, de toilettage, d'alimentation (certains mangent beaucoup plus que d'autres), de budget santé à prévoir (il existe des races plus robustes que d'autres), etc. C'est le meilleur moyen d'éviter de se retrouver avec un compagnon dont on n'a pas le temps de s'occuper ou qui nécessite un budget plus conséquent que ce qu'on peut se permettre.
Choisir un chien adapté à sa situation après avoir mûrement réfléchi et étudié le sujet ne suffit pas à garantir une cohabitation réussie. En effet, l'éducation du chiot (à la fois chez l'éleveur puis après son arrivée dans le foyer) est déterminante pour tout le reste de sa vie. Nombre de problèmes de comportement menant à un abandon résultent en fait d'une éducation lacunaire, prodiguée par un maître insuffisamment impliqué, peu expérimenté et/ou manquant de fermeté.
Parmi les choses à apprendre en priorité à son chien, figurent bien évidemment son nom, la propreté, les ordres de base et la marche en laisse. L'instauration de la hiérarchie dans la famille est également cruciale pour faire comprendre à l'animal quelle est sa place et s'en faire respecter. Apprendre la solitude à son chien fait aussi partie des indispensables : cela évite qu'il détruise tout dans le foyer ou qu'il aboie de manière intempestive pendant les absences de son maître. Enfin, une bonne socialisation du chien est essentielle pour qu'il apprenne à garder son calme dans toutes sortes de situations (y compris celles pouvant être stressantes pour lui, comme les rencontres avec des congénères ou humains inconnus) : c'est le meilleur moyen d'éviter qu'il ne devienne par la suite excessivement peureux et/ou agressif.
Si l'adoptant est encore novice ou qu'il a opté pour une race de chiens difficile à éduquer, il ne doit pas hésiter à se faire aider par un professionnel de l'éducation canine. Ce dernier pourra lui enseigner les bonnes habitudes à prendre et les réflexes à acquérir, afin de le mettre sur de bons rails. Lorsque de mauvaises habitudes ne sont pas encore ancrées, il est souvent rapide et aisé d'y remédier ; en revanche, une fois qu'elles sont installées, cela peut devenir nettement plus long et difficile...
Lorsqu'on adopte un animal, on s'engage à le garder jusqu'à son dernier souffle, et non pas simplement jusqu'aux prochaines vacances. Par conséquent, la question de savoir comment faire garder son chien en cas d'absence doit se poser avant même de se décider à adopter. De toute façon, une telle absence - même non programmée - ne devrait jamais être un motif d'abandon légitime.
C'est d'autant plus vrai que le nombre de solutions disponibles et la facilité à confier son animal n'ont jamais été aussi grands que de nos jours. En plus de la possibilité de faire appel à un membre de sa famille, un ami ou une connaissance (voisin, collègue, etc.), on peut citer bien sûr les classiques pensions canines, mais aussi les dog-sitters (services de garde de chien à domicile), les groupes d'entraide sur les réseaux sociaux, les familles d'accueil... Certains refuges animaliers proposent également des solutions de garde à des prix très intéressants pour à la fois éviter aux maîtres d'opter pour l'abandon et financer leurs autres activités.
Il n'en reste pas moins vrai qu'emmener son animal avec soi n'est pas toujours possible et/ou souhaitable pour lui, que ce soit lors de vacances ou dans un autre cadre. Il convient d'avoir ce point en tête à chaque départ, mais aussi dès avant l'adoption, quand le futur propriétaire s'interroge sur sa capacité à accueillir un chien dans les meilleures conditions : dans quels cas faudra-t-il le faire garder ? Quelles seront alors les options disponibles ?
Si le maître souhaite se séparer de son chien à cause de soucis qui empoisonnent son quotidien et/ou font que l'animal représente un danger pour lui-même ou pour certains membres de la famille, il devrait d'abord en premier lieu faire appel à des professionnels de la gent canine susceptibles de l'aider. En effet, il arrive que les problèmes s'avèrent en fait relativement faciles et rapides à solutionner.
Par exemple, si l'animal a reçu une éducation défaillante voire n'a jamais été convenablement éduqué, il est possible de se tourner vers un éducateur canin. Il peut arriver que ce dernier ait à revenir aux b.a.-ba, mais ce n'est pas forcément problématique, car en théorie il n'y a pas d'âge pour éduquer un chien. Le processus risque simplement d'être un peu plus long et complexe.
Dans le cas où l'animal a été éduqué mais souffre de troubles du comportement (aboiements intempestifs, agressivité, malpropreté...), il est préférable de se tourner vers un comportementaliste canin, c'est-à-dire un spécialiste des relations entre l'Homme et le chien. Ce spécialiste de la psychologie canine aide les personnes désemparées à comprendre ce qui se passe dans la tête de leur animal, et ainsi à identifier les causes des difficultés rencontrées pour pouvoir les résoudre.
De tels problèmes de comportement sont notamment susceptibles d'apparaître lorsque le maître est temporairement moins disponible pour s'occuper de son compagnon, et que ce dernier n'est pas assez stimulé physiquement et/ou mentalement. Toutefois, même quand la situation a vocation à durer plusieurs mois, il existe là aussi des solutions : si des proches ou des connaissances ne sont pas en mesure de prendre le relais, il est possible de faire appel à un dog-walker (promeneur de chien) et/ou à un service de visite de chien à domicile, de sorte que l'animal soit suffisamment actif et entouré.
Quel que soit le cas de figure, il est préférable de parler de ses problèmes à des spécialistes avant de prendre une décision aussi extrême et irrévocable que celle d'abandonner son chien.
Il n'est pas toujours possible de maîtriser ce que la vie nous réserve (maladie, accident de parcours professionnel...), et on peut alors se trouver dans une situation où se séparer de son chien est la meilleure option tant pour lui que pour soi-même. Néanmoins, une bonne partie des raisons poussant certains propriétaires à abandonner leur compagnon sont nettement moins valables et trahissent souvent le fait que l'adoption elle-même n'avait pas été assez réfléchie.
On ne le dira donc jamais assez : adopter un chien est un engagement majeur, et sur une longue durée. Ce n'est pas une décision qu'on prend sur un coup de tête - ou un coup de coeur. En particulier, il faut avoir la conviction qu'on sera en mesure de lui offrir tout au long des années qu'on s'apprête à passer avec lui des conditions d'existence adaptées à ses besoins. Cela suppose notamment d'avoir suffisamment de moyens, de temps, d'énergie et d'amour à lui consacrer.
En cas de doute, mieux vaut s'abstenir que de risquer d'aboutir à une situation perdante pour tout le monde. Au demeurant, cela n'empêche pas forcément de s'occuper de chiens : on peut par exemple décider à la place de s'impliquer comme bénévole dans un refuge.
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