Il y a beaucoup de questions à se poser pour savoir si on est prêt à adopter un chien, car cette décision représente une lourde responsabilité. En effet, lui procurer des bonnes conditions matérielles d’existence n'est pas tout : satisfaire ses besoins physiologiques est important, mais il faut aussi être capable d'assurer son bien-être mental et son épanouissement émotionnel.
L'éduquer, assurer sa socialisation, prendre soin de sa santé tout au long de sa vie et lui prodiguer les soins qu'il requiert tout en lui offrant toute l'affection et l'attention dont il a besoin sont quelques aspects essentiels qui font la différence.
Voici donc quelques conseils pour être - ou devenir - un bon maître pour son chien...
Être un bon maître pour son chien, cela commence dès avant son arrivée à la maison En effet, que l'on ait choisi d'adopter un chiot ou un chien déjà adulte, les premières heures dans son nouveau foyer sont délicates pour lui. Il doit en effet gérer la séparation (d'avec ses anciens maîtres, ses parents, sa fratrie ou encore ses anciens compagnons) tout en découvrant un nouveau territoire et des nouvelles personnes qui lui sont totalement étrangers. Ce cocktail est susceptible d'engendrer une sacrée dose de stress. Il convient donc de préparer comme il se doit son arrivée.
Les enfants, tout d'abord, doivent être éduqués sur le comportement à adopter face à un chien, en particulier s’il est perdu et stressé. Ils doivent apprendre à retenir leurs ardeurs et à laisser l'animal venir à eux, tout spécialement dans les premiers temps.
Les maîtres quant à eux doivent veiller à jouer leur rôle dès les premières heures, notamment la première nuit, en refusant par exemple à l'animal l'accès à leur lit, et de façon générale en lui montrant d’emblée ce qui est permis et ce qui est interdit.
Il faut aussi que tout soit prêt niveau accessoires. Gamelle d'eau et de nourriture, panier, laisse, collier, jouets... : rien ne doit manquer à l'appel, de sorte que le nouveau venu puisse facilement s’installer et prendre ses marques dans « son » nouvel espace.
Comme les humains, les chiens possèdent différents documents administratifs.
S’il s’agit d’un chien de race, un pedigree doit obligatoirement avoir été remis lors de l’achat : il constitue la preuve que l'animal est effectivement de pure race et est notamment indispensable pour le présenter en exposition canine ou faire reconnaître une saillie avec un partenaire de la même race. Dans le cas où le vendeur n'avait pas encore reçu le document à ce moment-là, il est tenu de l’adresser au propriétaire lorsqu'il finit par le réceptionner.
Par ailleurs, lors de l’achat d’un chien auprès d’un éleveur ou d’une animalerie, un contrat de vente doit être signé par les deux parties, et ce quelle que soit la race de l'animal – ou même d’ailleurs s’il n'est pas de pure race. Ce document protège l'acheteur en cas de vice caché, c'est-à-dire si le chien adopté souffre d’une maladie considérée par la loi comme un vice rédhibitoire. Il permet en effet de prouver que celui-ci n'était pas informé du problème, sauf bien sûr si cette affection était mentionnée dans le document. Si un contrat de vente n’a pas été établi, c’est que la transaction n’a pas été faite dans les règles, et le professionnel est en tort.
Par ailleurs, tout chien doit posséder un carnet de santé, dans lequel sont consignés notamment l’ensemble des vaccins et rappels qui lui ont été administrés, les soins reçus tout au long de sa vie, ainsi que les différentes maladies dont il est ou a été victime.
Pour pouvoir l'emmener à l'étranger, il doit aussi posséder un passeport européen pour animal de compagnie. Il convient toutefois de souligner que cela ne suffit pas forcément, en fonction de la destination choisie - a fortiori en cas de déménagement et non de simple voyage.
Par ailleurs, même s'il passe le plus clair de son temps en intérieur, faire identifier son chien par puce ou tatouage est obligatoire dans de nombreux pays (dont la France et la Belgique). Cela permet d’ailleurs d’augmenter considérablement les chances de le retrouver en cas de perte ou de vol – sous réserve bien sûr d’avoir pris soin de toujours mettre à jour ses coordonnées à chaque changement, par exemple à la suite d'un déménagement.
On dit souvent des chiens qu'il ne leur manque que la parole. Penser ainsi relève un peu de l’anthropomorphisme, car un chien communique bel et bien avec son maître ; simplement, il le fait avec son langage à lui, que celui-ci n’est pas forcément en mesure de décrypter.
Être un bon maître, c'est notamment savoir reconnaître les besoins, les demandes et les émotions de son animal. Pour cela, il faut apprendre à parler son langage, sachant que ce dernier relève avant tout de la communication non verbale.
Par exemple, s‘il est agité et semble chercher de l'attention, cela peut signifier qu'il est temps pour lui de faire ses besoins. S'il bâille nerveusement ou se cache, sans doute est-il en proie au stress. S'il remue la queue en voyant un des membres de sa tribu ou un de ses congénères, il y a fort à parier qu’il exprime ainsi sa joie.
Il faut donc apprendre à repérer jour après jour les différentes attitudes du chien en fonction du contexte et à les décrypter.
La sociabilisation d'un chien est un pré-requis incontournable d'une vie épanouissante, équilibrée et riche d'échanges. Dans le cas d'un chiot adopté auprès d'un éleveur digne de ce nom, celui-ci a normalement entamé le processus, conscient qu'il est que les premières semaines sont déterminantes en la matière. Il n’en reste pas moins que presque tout reste à faire.
Ainsi, dès les premiers jours dans son nouveau foyer, l'animal doit être présenté à tous les membres de la famille. Il faut alors lui faire prendre l'habitude d'être au contact d'adultes, mais aussi d'enfants (plus turbulents) et de personnes âgées (plus fragiles et calmes) : cela doit lui permettre d'apprendre à s'adapter au contexte, et en particulier à différents niveaux d'énergie. Il ne faut pas non plus hésiter à le présenter par exemple à des amis de passage : plus il a d’occasions de rencontres et d’interactions avec tous genres d’humains, meilleure sera sa sociabilisation.
Par contre, pour ce qui est de faire connaissance avec les éventuels autres animaux du foyer, une certaine prudence est de mise, surtout lorsqu'une dynamique proie/prédateur risque de s'installer. Il est indispensable en tout cas que dans un premier temps, chacun des protagonistes soit confronté seulement aux odeurs de l'autre, afin de le « connaître » déjà un peu avant de le rencontrer pour de vrai.
Par ailleurs, le travail de socialisation doit se faire aussi en extérieur, tout en restant vigilant afin d'éviter tout accident ou traumatisme. Même s'il est difficile - voire impossible - d'aller contre sa nature profonde, l'objectif est d'apprendre à son compagnon à évoluer sans être terrifié (ou anormalement agressif) en présence d'autres animaux, de joggers, de vélos et autres trottinettes. Il est très utile en particulier de le présenter progressivement à des congénères ainsi qu'à des représentants d’autres espèces, en prenant soin de choisir des individus particulièrement sociables et en restant auprès de lui pour le rassurer. Il faut aussi lui apprendre à revenir sur commande lorsqu'il s'éloigne trop ou à se calmer lorsqu'il montre des signes d'agressivité envers d'autres animaux ou personnes.
Éduquer son chien est essentiel pour son épanouissement, car cela permet notamment qu'il cohabite harmonieusement avec sa famille au sein du foyer. Une bonne éducation permet également de le faire évoluer sereinement dans l'espace public, aussi animé et bruyant soit ce dernier, en présence notamment de personnes et d'animaux inconnus.
Comme chez l’Homme, l'éducation doit se faire dès le plus jeune âge : il est possible - et recommandé - d'entamer les premiers enseignements dès 2 ou 3 mois. En particulier, « Au pied ! », « Tais-toi ! », « Pas bouger ! », « Couché ! » ou « Assis ! » sont autant d’ordres de base à apprendre à son chien sans tarder, tant ils facilitent grandement le quotidien. Il est important également de ne pas attendre pour fixer des règles et des limites, c'est-à-dire de lui apprendre les normes de bonne conduite à la maison et en société. De façon générale, plus le travail d’éducation est précoce et assidu, plus on peut espérer de bons résultats.
Lui apprendre à marcher en laisse est également particulièrement indispensable pour pouvoir l’emmener potentiellement partout avec soi sans inquiétude particulière, ce qui ne peut qu’être bénéfique à son bien-être - a fortiori s'il a un grand besoin de se dépenser physiquement et/ou mentalement.
Éducation et autorité sont certes étroitement liées, mais elles ne doivent pas être confondues. Il est important en tout cas de faire comprendre à son chien qui est le maître (l’humain, et pas lui) afin qu’il connaisse sa place dans la hiérarchie familiale et qu'il respecte l'autorité et la domination de son propriétaire. Cela ne le rend en rien malheureux : au contraire, il a besoin pour être épanoui de se situer au sein d'une hiérarchie clairement définie.
Les enfants n'ont pas forcément les mêmes responsabilités que les adultes dans cette dernière, et donc pas forcément la même attitude. Les premiers peuvent être plus laxistes (et le sont d'ailleurs en général), mais les seconds quant à eux doivent tenir leur rôle et maintenir leur autorité en toutes circonstances.
Des petites défaillances à ce niveau sont sans gravité avec certains représentants de la gent canine, qui acceptent facilement la domination de leur maître. En revanche, un chien au tempérament dominant cherche la moindre occasion pour dominer son propriétaire et ce faisant se retrouver à la tête de la meute que constitue la famille. Face à un tel animal, aucune faiblesse n'est permise, et il ne faut avoir de cesse de lui rappeler la place qu'il occupe chaque fois qu'il semble vouloir s'en écarter. Il est impératif qu’il intègre clairement que son maître est le chef, et le fait que lui-même occupe le rang le plus bas dans la hiérarchie familiale.
Pour ce faire, il est préférable notamment que le maître et sa famille mangent avant lui, de sorte qu'il doit attendre que son « chef » soit rassasié avant de pouvoir lui-même manger - exactement comme cela se passe dans une meute. Il faut également veiller à ce qu'il ne réclame pas : si la situation se présente, il convient d'ignorer sans hésiter ses demandes, jusqu'à ce qu'il finisse par se lasser. Et quand il s'agit de se déplacer, par exemple lors d’une promenade, les choses doivent là aussi être très claires : ce n’est pas le chien qui mène la danse et oriente le maître à sa guise, mais bien ce dernier qui décide où aller.
Pour autant, autorité ne veut pas dire violence, que celle-ci soit physique ou psychologique. Même si on a du mal à se faire respecter, il ne faut jamais faire montre d’impatience ou d’agressivité : cela ne pourrait qu’être contre-productif et entraîner un cercle vicieux.
Opter pour la méthode d’éducation canine positive peut contribuer grandement à asseoir son autorité sans avoir jamais besoin de s’énerver. En effet, elle conduit à ignorer son chien (ce qui lui est désagréable) lorsqu’il adopte des mauvais comportements, et au contraire à le récompenser quand il se conduit bien. Elle ne peut toutefois fonctionner que si l'on fait preuve de constance.
Être un bon maître pour son chien, c'est aussi savoir lui fixer des limites, pour son bien-être comme pour celui des autres membres de la famille. Pour savoir comment se comporter, un chien a besoin de règles claires et constantes, à la fois dans le temps et d’une personne à l’autre. Autrement dit, tous les membres de la meute doivent veiller à faire constamment respecter les mêmes consignes. Il serait déboussolé si une règle devait connaître des exceptions en telle ou telle occasion particulière ou avec telle personne, car globalement le concept d'exception lui échappe.
À la maison comme à l’extérieur, il faut ainsi lui faire comprendre clairement ce qu'il a le droit de faire ou non, et notamment dans quel espace il peut évoluer, les coins qui lui sont alloués et au contraire ceux qui lui sont interdits. Il peut en effet y avoir des pièces qui lui sont défendues, par exemple les chambres ou la cuisine. Certaines règles portent aussi sur le mobilier : il faut par exemple interdire à son chien de s'asseoir sur le canapé, la table ou tout autre emplacement situé en hauteur.
Si un chien a besoin de hiérarchie, d'autorité et d'éducation pour vivre sereinement, il a aussi besoin d'affection. Et il existe évidemment bien des façons de lui témoigner son amour...
La manière dont on s'adresse à lui en est une première. Employer un ton de voix doux et affectueux ne le laisse pas indifférent, car il est parfaitement capable de déterminer l'état d'esprit d'une personne au simple son de sa voix.
Les caresses et les câlins sont une autre manière évidente de montrer à son chien qu'on l'aime, mais certains gestes en apparence plus anodins peuvent aussi être des preuves d'amour. Ainsi, le brosser de manière douce quand on entretient son pelage, le regarder souvent, l'aider à se défaire de sa laisse lorsqu'il s'est pris les pattes dedans sont autant de petites attentions qui lui font comprendre qu'on se soucie réellement de lui.
À l’inverse, un bon maître doit aussi veiller à connaître les sources possibles d’incompréhension dans la relation homme / chien, et en particulier le fait que certains comportements que nous considérons comme des démonstrations d’affection n’ont pas du tout le même sens pour les représentants de la gent canine. Par exemple, prendre son chien dans ses bras en l’empêchant de s’en extraire peut être perçu par lui comme une agression, et donc mal vécu.
Pour être bien dans sa tête, un chien doit notamment être bien dans son corps. Pour ce faire, varier les activités est important : certaines l'aident surtout à se défouler, d’autres à affûter ses réflexes, d’autres encore à renforcer son endurance, tandis que d’autres lui permettent tout simplement de se distraire.
Il faut donc lui offrir notamment suffisamment d'occasions de développer ses facultés physiques - notamment sa force, sa musculature et son agilité. Ce peut être par exemple en jouant à la balle, en allant chercher un bâton dans l'eau, en courant dans le sable sur une plage, en pratiquant un sport canin...
Des activités mettant plus l’accent sur l’endurance, donc moins intenses mais plus longues, doivent également lui être proposées régulièrement. Elles lui permettent elles aussi de se dépenser physiquement et de se décharger de son énergie, mais aussi de garder un poids de forme - voire de le faire maigrir s'il est en surpoids.
Dans tous les cas, il faut veiller bien sûr à adapter l'intensité et la durée des activités à ses besoins et ses capacités. Par exemple, un Chihuahua âgé a nettement moins besoin de se dépenser qu'un Malinois dans la force de l'âge. Une vigilance particulière est de mise avec un chiot : encore fragile, il ne doit pas être sollicité plus que de raison, au risque notamment de problèmes osseux ou articulaires qui pourraient avoir des séquelles à vie. De façon générale, si le manque d'activité physique peut compromettre la santé aussi bien physique que psychologique d'un chien, trop lui en demander pourrait également avoir de fâcheuses conséquences.
Du reste, quel que soit son âge, il convient de ne pas le solliciter vivement après un repas, au risque de troubles digestifs voire de pathologies très graves comme une dilation-torsion de l’estomac, à laquelle les plus grands chiens sont particulièrement exposés.
Les chiens ne sont pas seulement des boules d'énergie : ce sont aussi des êtres doués d'intelligence, qui ont besoin de stimuler et d'aiguiser leurs fonctions cognitives, qu’ils fassent ou non partie des races les plus intelligentes.
Pour le stimuler et assurer son plein épanouissement, rien de tel que d’emmener son chien en promenade dans de nouveaux endroits très régulièrement : c'est l’occasion pour lui de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles odeurs, de rencontrer d'autres animaux, etc.
Certains jouets sont également une bonne occasion de mettre à contribution ses capacités de raisonnement. Il en existe par exemple qui comportent des trous dans lesquels on peut cacher des friandises. L'animal doit alors faire appel à ses capacités intellectuelles afin de comprendre que pour les récupérer, il lui faut faire rouler l’objet. Cela peut potentiellement l’occuper un bon moment.
Il est également possible de mettre au point des jeux de piste hautement stimulants pour lui, puisque sollicitant à la fois son sens de l'odorat, ses capacités d’observation et ses facultés de réflexion. On peut par exemple tout simplement lui faire sentir une friandise puis la cacher et l’inviter à tâcher de la retrouver avec l’ordre « Cherche ! ».
Enfin, une autre façon de stimuler intellectuellement son chien et le rendre plus intelligent est de lui enseigner des ordres supplémentaires, ou simplement lui apprendre à reconnaître de nouveaux mots et à y réagir.
Comme un humain, un chien a besoin de prendre du plaisir et de se divertir pour profiter pleinement de la vie. Un bon maître doit donc se rendre suffisamment disponible pour assurer à son compagnon une bonne dose de divertissement, et cela passe bien évidemment par le fait de jouer avec lui.
Les grands classiques sont indémodables ; en particulier, aller chercher une balle ou un bâton et le rapporter lui permettent à la fois de se divertir et d’entretenir sa forme physique.
On peut également le faire participer aux jeux auxquels s'adonne la famille. Courir avec les enfants, aider son maître à retrouver un enfant qui s'est caché ou encore jouer au ballon sont autant d’activités qu’il a toutes les chances d’apprécier.
Par ailleurs, certains chiens ont le fort pour se divertir avec des objets totalement inattendus : une bouteille en plastique qui roule, une chaussette…
Les sports canins sont aussi une bonne façon de stimuler son compagnon et de renforcer la relation qu'on entretient avec lui. C'est d'autant plus vrai que le choix est vaste, si bien qu'il existe des activités adaptées à tous les profils. Par exemple, si faire de l'attelage canin est évidemment réservé à des chiens grands et costauds, les concours d’obédience ou l'obérythmée peuvent être pratiqués par tous.
Quoi qu'il en soit, être un bon maître suppose aussi de prendre le temps d’observer son animal pour identifier les activités qui lui procurent le plus de plaisir, et du coup les lui proposer souvent.
Certes, un chien aime être diverti, promené, et qu'on lui accorde de l'attention. Mais comme tout humain et comme tout autre animal, il a aussi besoin de temps de repos et de tranquillité. Il faut donc savoir s'adapter au rythme et aux besoins de son compagnon lorsque cela est nécessaire. Par exemple, quand ce n'est pas l'heure de s'amuser (par exemple après son repas) ou qu'il n'en a manifestement pas l'envie, il faut le laisser tranquille. De la même manière, s'il montre des signes de fatigue au cours d'une activité, il est nécessaire d'en tenir compte et de savoir respecter ses limites.
Cette règle vaut évidemment pour tous les membres du foyer, et implique qu'il est parfois nécessaire de tenir à distance le reste de la famille ou l'entourage. En particulier, les jeunes enfants doivent apprendre à ne pas forcer leur compagnon à jouer, se déplacer ou effectuer une quelconque activité lorsque celui-ci a visiblement besoin de calme et de repos.
Être confronté aux limites du chien et les accepter ne devrait pas être pour les uns et les autres une source de frustration, mais bien plutôt une fierté : celle d'être de bons maîtres, respectueux et responsables. Cela ne peut en outre qu'être bénéfique à la confiance qu'éprouve l'animal à leur égard.
Les journées peuvent être incroyablement longues et ennuyeuses pour un chien laissé seul. Cette solitude a tôt fait d'être pour lui source d'inquiétude et/ou de frustration, avec à la clef toutes sortes de problèmes de comportement : destructions, aboiements intempestifs, etc. Un bon maître doit donc faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas laisser trop longtemps son animal sans compagnie.
Par exemple, si on décide de l'emmener avec soi en vacances, il peut être judicieux de privilégier des destinations dog-friendly, afin de pouvoir partager un maximum de temps et d'activités avec lui.
Au quotidien, il ne faut pas hésiter à faire appel à un dog walker pour le promener si on n'est pas suffisamment en mesure de le faire soi-même, voire à un pet sitter venant le distraire à domicile.
Pour autant, cela ne dispense pas d'apprendre à son chien à gérer la solitude : c'est indispensable pour qu'il soit équilibré et doit être partie intégrante de son programme d'éducation. On y parvient non seulement en multipliant les absences courtes, mais aussi en faisant en sorte de l'ignorer volontairement lors de moments où on est présent au domicile, afin qu'il apprenne à s’occuper seul. Pour qu'il y parvienne, il est utile notamment de lui offrir divers jouets et autres doudous qu’il peut garder auprès de lui. Par ailleurs, s'il a accès à l’extérieur, il peut être pertinent d’installer une chatière pour chien : cela lui permet de faire des allers-retours entre la maison et le jardin en toute indépendance, même quand son maître est absent.
Plus largement, tout ce qui est de nature à le rassurer et le divertir lors des absences de sa famille limite le risque qu'il souffre alors de mal-être, avec potentiellement de fâcheuses conséquences à la clef.
Ni trop, ni trop peu, de bonne qualité et adaptée à ses besoins énergétiques : il n'est pas toujours simple de savoir quelle alimentation choisir pour son chien.
De fait, il ne faut pas hésiter à tester plusieurs types de croquettes et pâtées, et observer à chaque fois non seulement son appétence ou son aversion à l’égard de la nourriture qui lui est proposée, mais aussi l'éventuelle amélioration ou détérioration de son état. Digestion, prise ou perte de poids, vitalité ou même état du pelage et éventuelles éruptions cutanées sont autant de choses à surveiller.
Certains maîtres estiment que nourrir son chien au régime B.A.R.F est le meilleur moyen de le garder en bonne santé, car cette alimentation est naturelle et supposée être davantage adaptée à ses besoins biologiques. Elle correspond en effet à ce qu’il mangerait à l'état sauvage, à commencer par de la viande crue, à laquelle viennent s'ajouter des fruits et des légumes.
Quoi qu'il en soit, s’il est louable de chercher à identifier la nourriture la plus appropriée pour son compagnon, il ne faut pas en changer trop fréquemment et/ou trop brutalement. En effet, comme son appareil digestif est beaucoup plus sensible que par exemple celui d'un humain, un chien ne s’accommode pas toujours très bien d’un changement d’alimentation. Ce dernier doit donc toujours se faire dans le cadre d'une transition progressive, consistant à mélanger la nouvelle nourriture dans l’ancienne et procéder petit à petit au remplacement de cette dernière.
On tend parfois à l’oublier, mais un accident est vite arrivé. On redouble souvent de vigilance à l'extérieur de la maison, en pensant notamment au risque de fugue ou de collision avec un véhicule, mais il ne faut pas non plus négliger les nombreux risques d'accidents domestiques pour un chien, d'autant que certains sont très facilement évitables.
En particulier, comme pour un enfant en bas âge, la plus grande prudence est de mise concernant l’électricité. En particulier, une prise défectueuse présente un danger évident pour tous les membres du foyer, animaux compris. Cela dit, rien n’empêche aussi simplement le chien de se mettre à mâchonner un câble électrique, et ce faisant de s'électrocuter.
Les produits d'entretien sont également responsables chaque année de nombreuses intoxications, alors qu’il suffit de les rendre inaccessibles pour éviter une catastrophe.
Au-delà de ces dangers souvent connus des propriétaires, d'autres demeurent trop souvent ignorés. Par exemple, si un jour on égare des médicaments, il convient alors de les retrouver coûte que coûte : à défaut, c'est le chien qui pourrait finir par le faire... et par les avaler, avec potentiellement de graves conséquences à la clef. Par ailleurs, beaucoup de maîtres l’ignorent, mais ils ont parfois sur leurs meubles, leur balcon ou dans leur jardin de véritables assassins en herbe : des plantes toxiques pour leur compagnon. Il est important également de bien connaître la liste des aliments dangereux pour les chiens : le chocolat est le plus connu, mais il en existe bien d’autres, dont une bonne partie sont potentiellement mortels.
Être un bon maître pour son chien, c’est donc aussi faire l’effort de se renseigner sur tout ce qui, au sein de la maison, dans le jardin ou en promenade, pourrait le rendre malade voire carrément le tuer, et bien sûr veiller à l'en tenir éloigné.
Il en va de la santé d'un chien comme de celle d'un humain : mieux vaut prévenir que guérir. Donner toutes les chances à son compagnon d’être en bonne santé passe donc en premier lieu par une certaine dose de prévention.
C’est le principe notamment de la vaccination, fortement recommandée même s’il passe le plus clair de son temps en intérieur. Faire vacciner son chien s'avère en effet très efficaces pour le protéger contre diverses affections aussi diverses et dangereuses que la rage canine, la maladie de Carré, l'hépatite contagieuse canine, la parvovirose, etc. Certains vaccins peuvent être effectués dès l’âge de 2 à 3 mois, mais dans tous les cas il faut s'assurer par la suite de ne pas oublier les différents rappels annuels, par exemple lors de son bilan de santé chez le vétérinaire.
Complémentaire des vaccins, les vermifuges permettent quant à eux de prévenir le développement de vers parasites. Vermifuger son chien le met donc également à l'abri de toutes sortes de maladies et problèmes de santé. Quel que soit le traitement choisi (comprimés, pipettes ou seringues buccales), il doit être administré régulièrement pour se montrer efficace : toutes les deux semaines pour un chiot âgé de 15 jours à 2 mois, puis une fois par mois jusqu’à l’âge de 6 mois. A l’âge adulte, il est généralement nécessaire de le faire deux à quatre fois par an.
Pour autant, le fait de savoir son compagnon correctement vacciné et vermifugé ne saurait dispenser de rester vigilant. Une surveillance régulière est ainsi de mise, y compris à chaque retour d’un long moment passé en extérieur : on se donne ainsi toutes les chances de repérer au plus tôt une éventuelle blessure susceptible notamment de s'infecter, ou d'éventuels parasites (tiques, puces...) dont il pourrait être assailli. En cas de problème, il ne faut pas tarder à réagir.
Être un bon maître suppose aussi de ne pas négliger l'entretien de son compagnon. Il existe certes des races qui nécessitent peu d’entretien, mais peu ne veut pas dire aucun. De fait, tout chien demande un certain effort en la matière.
En premier lieu, son pelage doit être examiné et brossé régulièrement, en veillant à utiliser des accessoires adaptés - notamment selon qu’il ait les poils courts ou longs. Le brossage permet d’en retirer la poussière, la terre, les peaux mortes..., et d'éviter les nœuds.
Il peut aussi s’avérer utile de laver son chien de temps en temps, en utilisant systématiquement un shampoing destiné à la gent canine : un produit destiné aux humains pourrait abîmer sa peau.
Ses yeux doivent eux aussi être régulièrement inspectés. S'ils comportent des larmes, des poils collés ou encore des croûtes, un peu de sérum physiologique sur un coton suffit normalement pour un nettoyage réussi et en douceur.
L‘entretien des oreilles est tout autant indispensable, en particulier chez les races aux oreilles tombantes. Ainsi, il est bon d’instiller une fois par semaine quelques gouttes de lotion auriculaire spécialement conçue pour les chiens dans le conduit auditif, puis de masser et de nettoyer l’excédent avec un coton. En revanche, comme pour l’Homme, les cotons-tiges sont à proscrire.
Le brossage des dents ne doit pas non plus être négligé : une fréquence hebdomadaire est un minimum, mais l'idéal est même de le faire chaque jour. Il faut utiliser à chaque fois un dentifrice destiné aux chiens, car un produit pour les humains pourrait causer une intoxication.
Les griffes doivent elles aussi être entretenues, coupées ou bien limées selon les besoins : si elles deviennent trop longues, elles peuvent le gêner pour marcher (avec potentiellement sur le long terme des problèmes articulaires), voire le blesser.
Enfin, veiller à l'entretien de son compagnon suppose aussi de l'examiner après tout long moment en extérieur, afin de déceler d'éventuelles éraflures voire blessures, saletés, épillets, parasites... S'il s'est baigné, il est recommandé de le rincer - c'est même indispensable dans le cas où l'eau était salée. Il faut ensuite prendre le temps de le sécher - en particulier au niveau des oreilles, foyers potentiels d'otites.
Il n'est pas toujours simple de savoir quelle situation nécessite ou non un passage chez le vétérinaire. Mais même si le coût du vétérinaire peut parfois sembler dissuasif, ne rien faire revient souvent à laisser la situation se dégrader : non seulement c'est nuisible pour le bien-être et la santé de l'animal, mais en plus cela peut au final rendre nécessaires des traitements sensiblement plus coûteux.
Afin d’éviter que le coût d’une consultation puisse être un frein, voire de se retrouver dans une situation financière périlleuse en cas de coup du sort (accident, grave maladie...), il est recommandé de souscrire une assurance santé pour son chien : ainsi, les visites chez le professionnel de santé sont prises en charge et remboursées au moins en partie.
En cas de doute quant à l'urgence d'une situation, un simple appel téléphonique au vétérinaire ne coûte rien, mais suffit parfois à y voir plus clair - voire ce faisant à éviter un drame. En tout état de cause, mieux vaut consulter pour au final découvrir que l'on s'est affolé pour rien, plutôt que l'inverse. Il ne faut pas perdre de vue que décider d'adopter, c'est s’engager à mettre tous les moyens en œuvre pour assurer la sécurité et la santé de son compagnon tout au long des années qu'on partage avec lui.
D'ailleurs, au-delà des visites imposées par les circonstances, cela suppose de l'emmener régulièrement effectuer un bilan de santé complet. En effet, il en va du chien comme de l’Homme : un suivi médical régulier permet de diagnostiquer le plus précocement possible une éventuelle pathologie, et le cas échéant d'y faire face dans les meilleures conditions. Le plus souvent, une fréquence annuelle s'impose ; toutefois, elle doit être plus élevée dans le cas d'un sujet âgé et/ou fragile.
À l'instar de ce qu'on constate également pour les humains, les progrès de la science font que la médecine vétérinaire est de plus en plus sophistiquée et capable de prouesses... mais donc aussi de plus en plus coûteuse.
Pour éviter les mauvaises surprises, voire les situations extrêmes où on n’est pas en mesure de payer les soins qui s’imposent (par exemple en cas de grave accident ou de maladie nécessitant à vie un traitement lourd), il faut donc être prévoyant. Cela passe notamment par le fait de souscrire pour son chien une assurance ou mutuelle couvrant une bonne partie des dépenses médicales : consultations chez le vétérinaire, examens biologiques, opérations de chirurgie, traitements médicamenteux... On a ainsi la certitude d'être aidé et d'être en mesure de lui offrir les examens et les soins dont il a besoin, même en cas de coup dur : un sacré gage de sérénité !
Selon la formule retenue, la stérilisation et les vaccins peuvent également être partiellement ou intégralement prises en charge.
En effet, l'offre est variée, car la plupart des acteurs proposent différents niveaux de protection. Ils sont en outre très nombreux, et le marché est en plein essor : il existe donc un très large choix de contrats, si bien qu'il est utile d’utiliser un comparateur des assurances et mutuelles pour chien afin d'y voir plus clair et de gagner du temps.
Certains maîtres essayent de fonctionner différemment, en mettant chaque mois de côté une somme destinée à servir en cas de coup du sort. Rien ne garantit toutefois que le montant ainsi accumulé sera suffisant si des traitements très lourds et/ou longs s’imposent...
Tout maître est responsable du bien-être de son animal. Or, dans certains cas, cela peut nécessiter de savoir prendre des décisions difficiles.
Par exemple, si la cohabitation se passe mal, s'il est visiblement malheureux dans son environnement et que le recours à un comportementaliste n’a pas permis de remédier au problème, mieux vaut parfois se séparer de son chien pour lui offrir une nouvelle vie au sein d’un foyer qui lui correspond davantage. Cela a des chances d'être terriblement douloureux pour tous les membres de la famille, mais il faut alors savoir penser avant tout à son bonheur à lui.
La question peut se poser notamment s'il a été adopté dans un refuge et que la greffe ne parvient vraiment pas à prendre, parfois au point que le quotidien est un enfer tant pour lui que pour ses nouveaux propriétaires. Un déménagement est une autre situation courante dans laquelle l'abandon peut être une bonne décision : il s’avère parfois que le nouvel habitat n’est pas du tout adapté à l’animal, mais qu'on n'a pas le choix. Par exemple, un chien habitué à passer de longues heures en extérieur, ayant passé toute son existence comme gardien dans une maison avec un grand jardin, risque fort d’être malheureux en cas de déménagement dans un petit appartement en ville...
Enfin, si on se retrouve avec un compagnon lourdement handicapé suite à un grave accident, ou qui souffre d’une maladie très douloureuse et sans espoir de guérison, une décision difficile peut là aussi être nécessaire. De base, aucun maître n'a a priori envie d’être séparé de son compagnon par la mort ; néanmoins, décider de l’euthanasier est parfois la meilleure chose à faire pour lui. Dans des moments aussi difficiles, il faut savoir être fort et prendre la décision qui s'impose (sur les conseils préalables d'un vétérinaire), même si c’est à contrecoeur.
Il n'est pas pertinent d'adopter un chien si l'on n'est pas capable d'en prendre soin correctement, et notamment de savoir l'éduquer, le divertir, l'entretenir, le soigner, etc.
Cela dit, un maître n'est pas non plus un super-héros, et ne saurait s'imaginer comme tel. De nombreux professionnels (éducateurs, toiletteurs, vétérinaires, dog walkers...) peuvent l'aider à s'occuper correctement de son compagnon : il ne faut pas hésiter à faire appel à leur aide et leur compétence. Être un bon maître, c'est aussi connaître ses propres limites et savoir trouver des solutions pour qu'elles ne nuisent pas au bien-être physique et/ou mental du chien.