Malgré notamment les campagnes de sensibilisation menées par les associations œuvrant pour la condition animale, les abandons de chiens restent très nombreux chaque année.
Ils peuvent avoir de multiples causes, mais l’analyse des statistiques sur les chiens recueillis en 2018, 2019 et 2020 dans la cinquantaine de refuges opérés en France par la Société Protectrice des Animaux (SPA) amène à constater que toutes les races et tous les types de chiens ne sont pas autant représentés. Ce sont d’ailleurs quasiment toujours les mêmes qui sont le plus abandonnés…
On considère qu’un animal est abandonné lorsque son propriétaire le délaisse sciemment, qu’il ne lui apporte plus ni soin ni nourriture et qu’il ne souhaite plus le garder chez lui.
En France comme dans bien d’autres pays (et notamment en Belgique, en Suisse et au Canada), cela est répréhensible par la loi : tout contrevenant s’expose non seulement à une amende, mais aussi généralement à une peine de prison. Les poursuites sont toutefois peu nombreuses, et les sanctions réellement prononcées bien en deçà de ce que prévoient les textes.
Il est évidemment impossible de connaître avec précision le nombre de chiens qui sont abandonnés chaque année en France, d’autant que dans certains cas il peut être difficile de savoir si l’animal s’est perdu ou s’il a bel et bien été abandonné.
Toutefois, les acteurs du monde associatif avancent généralement le nombre de 100.000 abandons par an, dont 60 % auraient lieu pendant les vacances d’été.
Le plus gros de ces acteurs est la Société Protectrice des Animaux (SPA), qui opère en propre une soixantaine de refuges répartis un peu partout sur le territoire. Elle publie chaque année un rapport d’activité, dont il ressort qu’elle recueille plus de 40.000 animaux tous les ans, dont environ 30 % de chiens. Il convient toutefois de souligner que ce nombre ne concerne pas uniquement des animaux qui ont été abandonnés : certains ont fugué ou se sont perdus, sans que leur propriétaire ait été en mesure de les retrouver.
L’association établit notamment dans son rapport un classement des types de chiens et des races canines les plus abandonnées. Au vu des statistiques des années 2018, 2019 et 2020, on constate que plus de la moitié de ces dernières font aussi partie des 10 races totalisant le plus d’inscriptions au Livre des Origines Français (LOF) au cours de la même période et des années précédentes.
Un maître qui abandonne son animal — ou qui y est contraint — estime toujours avoir une ou plusieurs raisons de le faire.
Selon les associations de défense animale, et aussi surprenant que cela puisse paraître, la principale serait simplement… un départ en vacances. Toutefois, d’autres justifications sont également avancées ; le plus souvent, il s’agit du comportement de l’animal, du coût de son entretien, d’un accident de la vie, ou encore d’un changement de situation familiale ou professionnelle.
Le désintérêt est aussi une réalité dans une partie des cas, mais il est rarement avoué : le maître préfère alors invoquer une ou plusieurs des raisons précédentes plutôt que de dire clairement qu’il n'éprouve pas ou plus d'attachement envers son animal.
En tout cas, quelles que soient les motivations de l’abandon, il est toujours un traumatisme pour le chien qui le subit.
Dans de nombreux pays, abandonner son animal est un acte puni par la loi. Il en va ainsi notamment en France, où l’article 521-1 du Code pénal stipule que le propriétaire encourt alors une peine de 3 ans de prison et une amende de 45.000 euros. Une interdiction de détenir un animal peut également être prononcée à son encontre. En cas de circonstance aggravante (risque de mort immédiat ou imminent de l’animal) ou de décès, les sanctions encourues sont majorées : jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende dans le second cas.
Malheureusement, peu de transgresseurs sont condamnés, faute de preuves et de témoins. En outre, la justice fait montre de laxisme : même quand une peine est effectivement prononcée, elle est très éloignée de ce que prévoit la loi. La répression des abandons est donc peu dissuasive.
De plus, les personnes qui abandonnent « convenablement » leur animal en allant le confier à un refuge bénéficient d’une certaine tolérance. En effet, cela est considéré comme une cession, même si en réalité il s’agit là aussi d’un abandon.
Selon qu’un chien est abandonné sur la voie publique ou auprès d’une association défendant la cause animale, son avenir n’est pas le même.
Que ce soit en ville ou à la campagne, un chien attaché à un poteau (par exemple le long d’un axe de circulation) ou laissé divaguant dans l’espace public subit une double — voire triple — peine.
En effet, en plus d’être abandonné par son propriétaire, il est souvent récupéré par la fourrière municipale où il est mis en box, avec à la clef des conditions de vie stressantes et désagréables. Enfin, si son maître ne vient pas le chercher dans le délai prévu par la loi et qu’aucun refuge ne peut le prendre en charge, le vétérinaire référent peut prendre la décision de l’euthanasier.
La situation d’un chien abandonné est moins dramatique s’il l’est auprès d’un refuge plutôt que sur la voie publique, car il est alors pris en charge immédiatement et bénéficie de l’attention de personnes acquises à la cause animale, qui font tout pour lui venir en aide. En particulier, elles cherchent à s'informer sur son histoire et son tempérament afin de faciliter sa future adoption, vérifient ses papiers (s’il en a) ainsi que son état de santé.
En outre, s’il a un problème de comportement (voire plusieurs), l’équipe dispose souvent d’une certaine expérience pour tâcher de l’atténuer — voire d’y remédier complètement. C’est particulièrement vrai si un comportementaliste canin professionnel en fait partie. Évidemment, si les résultats sont probants, cela augmente ses chances de trouver facilement un nouveau foyer.
Un chien abandonné sur la voie publique et qui finit par être pris en charge dans un refuge (après éventuellement une période en fourrière) profite également de l’expertise et des soins des employés et bénévoles qui l’opèrent. En effet, ils lui accordent la même attention que s’il avait été abandonné directement auprès d’eux.
De nombreuses associations de protection des animaux n’opèrent pas de refuge, mais sont néanmoins en mesure de prendre en charge un chien abandonné.
En effet, elles disposent d’un réseau plus ou moins étendu de familles d’accueil susceptibles de le recevoir temporairement et de s’en occuper convenablement, en attendant de lui trouver un foyer définitif.
Fondée en 1845, la Société Protectrice des Animaux (SPA) est la plus grosse association française de protection animale. Elle opère notamment elle-même une soixantaine de refuges situés aux quatre coins du pays, et ses différents rapports d’activité indiquent qu’elle y prend en charge chaque année environ 40.000 animaux, dont 12 à 16.000 chiens.
Ses statistiques concernant les races et types de chiens les plus recueillis permettent donc de se faire une bonne idée de la situation. En les consultant, on constate d'ailleurs une certaine stabilité, puisqu'on retrouve quasiment toujours les mêmes d’une année à l’autre.
Les croisés non assimilables à une race ou à un type sont de très loin le genre de chiens le plus pris en charge dans les refuges opérés par la SPA.
Ils étaient en effet au nombre de 22.000 parmi les 44.000 chiens accueillis en 2018, 2019 et 2020 — soit la moitié du total.
Cela dit, ils sont sûrement majoritaires aussi parmi la population canine du pays — mais peut-être pas dans les mêmes proportions.
Loin derrière ceux non assimilables à une race ou à un type, les chiens les plus recueillis par la SPA sont les chiens de berger.
Ils représentaient ainsi près de 8.000 des 44.000 représentants de la gent canine recueillis par l’association entre 2018 et 2020 — soit près d’un sur cinq. La moitié d’entre eux n’étaient pas assimilables à une race en particulier.
De 2018 à 2020, les différents refuges opérés par la SPA ont recueilli 7.000 chiens assimilables à une race ou de type ratier, braque, griffon ou épagneul. Cela représente un peu moins d’un sur six.
Certains d’entre eux appartenaient auparavant à des propriétaires qui les utilisaient pour la chasse, mais ont décidé de s’en séparer, car ils étaient trop vieux ou pas assez performants pour cette activité. D'autres se sont simplement perdus lors d’une partie de chasse.
Les races de chien les plus populaires en France sont aussi celles qui sont le plus abandonnées : les chiffres des abandons par race se recoupent largement avec ceux des inscriptions au Livre des Origines Français. Connu aussi sous son acronyme LOF, ce dernier a été créé en 1885 par la Société Centrale Canine (l’organisme cynologique de référence en France) et répertorie les origines des chiens français de race — c’est-à-dire leur pedigree.
Le Labrador est un des chiens préférés des Français : le Malinois, le Berger Allemand et lui se disputent régulièrement la troisième place au classement depuis le début des années 90. Il a aussi le triste privilège d’être la race la plus accueillie dans les refuges du pays — du moins ceux opérés par la SPA.
La raison principale est qu’il est parfois destructeur, que ce soit en l’absence de son maître ou tout simplement par manque d’activité physique et intellectuelle. De plus, c’est un gros mangeur, si bien qu’il a tendance à l’embonpoint : ceci peut engendrer divers problèmes de santé ou accentuer ceux déjà présents. Les dépenses induites (rendez-vous chez le vétérinaire, traitements…) sont susceptibles d'inciter certains propriétaires à se séparer de leur animal.
Néanmoins, il fait globalement un formidable compagnon, dès lors qu’il est bien éduqué. Il se montre ainsi tout à la fois fidèle à ses maîtres, proche des enfants et protecteur des siens. En outre, sa grande intelligence le rend capable de répondre à de nombreux ordres et d’assimiler toutes sortes de choses. Ses facultés d’apprentissage expliquent d’ailleurs qu’on le retrouve souvent comme chien guide d’aveugle ou chien d’assistance pour personne handicapée.
Le Jack Russell n’est pas le petit chien de compagnie qui reste sagement toute la journée dans son panier en attendant le retour de son maître. Il demande beaucoup d’attention et a grand besoin de se défouler intensément chaque jour, au risque d’employer sa grande énergie à détruire toutes sortes de choses. De plus, il a tendance à beaucoup aboyer. Par ailleurs, la cohabitation avec des animaux d’autres espèces peut poser problème, car son instinct de chasse le pousse à les considérer comme des proies. Les nombreux abandons dont sont victimes les représentants de la race seraient en partie liés à ces caractéristiques.
Néanmoins, le Jack Russell a les qualités de ses défauts. En particulier, son énergie et son côté très joueur font le bonheur des sportifs et des familles. Les enfants trouvent en lui un compagnon parfait, toujours prêt pour une partie de jeu endiablée dans le jardin, mais également pour des moments câlins. Son courage implique aussi qu’il ne se laisse pas impressionner par plus grand ou plus fort que lui, et défend ses maîtres coûte que coûte s’il pense qu’ils sont en danger. Au demeurant, ses aboiements permettent d’être prévenu immédiatement en cas d’intrusion sur son territoire, voire peuvent dissuader une personne mal intentionnée d’aller plus loin.
Le nombre d’inscriptions de Bergers Belges Malinois au LOF a fortement augmenté depuis le tournant du 21e siècle, au point que ce chien s’est installé sur le podium des races les plus plébiscitées par les Français. Toutefois, il est aussi parfois victime de son succès et du fait que certains adoptants méconnaissent ses exigences.
En effet, il a besoin d’être cadré, d’avoir des limites et de recevoir une éducation de qualité dépourvue de violence, mais aussi et surtout d’un maître très disponible, à l’écoute, capable de le canaliser et de lui offrir de multiples sorties pendant lesquelles il peut se défouler. Beaucoup de propriétaires abandonnant leur Malinois se plaignent qu’il soit mordeur, menaçant, destructeur, ou encore qu’il cohabite mal avec les animaux plus petits : or, ces problèmes de comportement ne sont souvent que la résultante de leur incapacité à s’en occuper correctement.
Quand il est bien dans ses pattes et dans sa tête, ce chien fait montre de grandes qualités et est apte à effectuer de nombreuses tâches. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est utilisé dans divers corps professionnels comme l’armée, la police, les services de secours… : il est naturellement doué pour obéir aux ordres et protéger ses proches ainsi que son territoire.
Il n’en reste pas moins vrai que son besoin de proximité avec son propriétaire, son dynamisme et son important besoin d’être stimulé tant physiquement qu’intellectuellement le réservent aux personnes averties, disponibles et actives.
Petit chien à très fort caractère, n’hésitant pas à mordre quand il se sent agressé, le Yorkshire Terrier est souvent qualifié d’acariâtre par des propriétaires négligents prêts à l’abandonner. En outre, son faible gabarit et son indéfectible affection envers ses maîtres en font le chouchou des personnes âgées, mais cela implique que nombre de représentants de la race se retrouvent en refuge suite à l’hospitalisation, à l’admission en maison de retraite ou au décès de leur propriétaire.
En tout cas, force est de constater que le Yorkshire fait l’objet d’un engouement certain en France, et qui ne date pas d’hier : son nombre d’inscriptions au LOF se situe autour de 4000 à 6000 par an depuis les années 80. Ce n’est pas sans raison : ses multiples qualités en font un chien parfait pour quiconque est capable de l’éduquer correctement et d’être suffisamment disponible pour lui. Il se plaît aussi bien auprès d’une personne âgée qui lui offre toute l’attention et l’affection nécessaires à son bien-être qu’au sein d’une famille qui lui permet de se dépenser lors de toutes sortes d’activités — notamment avec les enfants, qui peuvent également le combler de câlins.
Les maîtres désireux d’abandonner leur Berger Allemand le qualifient parfois d’agressif ou de trop aboyeur. En outre, c’est un gros mangeur : son budget alimentation s’avère donc bien souvent plus important que ce que l’on avait prévu. Le coût des dépenses vétérinaires est également souvent invoqué, non sans raison : victime de son succès, la race a été développée de façon massive après la Seconde Guerre mondiale et souffre encore de nombreuses maladies génétiques et articulaires. Or, qui dit problèmes de santé dit souvent budget santé très important.
Des années 70 à 2016, le Berger Allemand était la race de chien la plus adoptée en France. Même si ce n’est plus le cas de nos jours, il demeure très populaire, puisqu'il gravite autour de la troisième place. Il n’est donc guère surprenant que chaque année un nombre élevé de ses représentants soient abandonnés.
Malgré ses quelques défauts, le Berger Allemand est un merveilleux compagnon pour toute personne qui sait en prendre soin. En effet, il est calme, fidèle à son maître et défenseur de sa famille. Il est en outre capable de s’adapter à une vie en appartement, pourvu qu’il puisse profiter de bonnes balades.
Son intelligence, son courage et le fait qu’il soit assez facile à éduquer contribuent aussi à expliquer qu’il est particulièrement apprécié comme chien de travail. Ainsi, on le retrouve employé entre autres pour secourir les victimes d’avalanche, guider les personnes aveugles ou encore épauler les forces de l’ordre.
Les chiffres de la SPA montrent que le Border Collie figure dans le peloton de tête des races les plus abandonnées en France. Son dynamisme insatiable y est sûrement pour beaucoup, de même que sa diffusion croissante — y compris parfois auprès d’adoptants mal informés quant à ses besoins, notamment en termes d’exercice. Il représentait en effet environ 2500 inscriptions par an au LOF au tournant des années 2020, soit une augmentation de plus de 30 % en à peine une décennie.
Le problème est qu’il peut très vite se révéler destructeur en grandissant si son important besoin d’activité — tant du point de vue physique que mental — n’est pas comblé.
En tout cas, ce chien fidèle, obéissant, d’une intelligence incroyable et qui ne demande qu’à satisfaire son maître fait le bonheur de tout propriétaire de troupeaux désireux de profiter de ses facultés à regrouper les animaux : bovins, ovins, volailles… On peut aussi envisager d’opter pour un Border Collie si l’on n’est pas du métier, mais il faut alors être en mesure de lui fournir une bonne éducation, ainsi et surtout que beaucoup d’activité physique et intellectuelle.
Fugueur et peu obéissant : telles sont sûrement les principales raisons évoquées lors de l’abandon d’un Beagle. Une chose est sûre : ce petit chien de chasse dynamique ne supporte pas la solitude, et ne convient donc pas aux personnes peu actives ou souvent absentes. Sa forte propension à aboyer peut aussi contribuer à expliquer certains abandons, car il n’hésite pas à user de sa voix pour montrer qu'il s'ennuie.
Toutefois, le Beagle est aussi un animal amical, affectueux envers ses maîtres, proche d’eux et sensible à leurs émotions. Formidable compagnon de jeu avide de câlins, il s’entend à merveille avec les enfants, pour peu que ceux-ci le respectent. Sociable avec ses congénères, il se plaît à vivre en leur compagnie — d’autant que cela lui permet de moins souffrir des absences de ses propriétaires. Il n’en reste pas moins indispensable que ces derniers soient disponibles et actifs pour lui permettre de faire beaucoup d’activité sportive, afin qu’il se dépense à sa guise et soit équilibré. D'ailleurs, sa place est à la campagne plutôt qu’en ville.
Ne supportant pas la solitude et ayant un grand besoin d’interactions avec sa famille, l’Épagneul Breton peut se montrer destructeur et aboyer énormément si les absences de ses maîtres sont trop longues ou trop nombreuses à son goût. Il en va de même s’ils ne lui accordent pas assez d’attention. Il s’agit là probablement d’une des principales justifications des personnes qui décident d’abandonner le leur.
Il convient cela dit de garder en tête que cette race fait partie des préférées des Français, et d’ailleurs cela ne date pas d’hier : elle représente depuis les années 1970 autour de 4.000 à 5.000 inscriptions par an au LOF. Cette popularité contribue elle aussi à expliquer que nombre de ses représentants atterrissent un jour ou l’autre dans un refuge.
Ce chien de taille moyenne est pourtant un compagnon idéal pour les familles, notamment en raison de sa fidélité, de sa gentillesse à l'égard de ses maîtres ainsi que de son côté protecteur. Il est en particulier très proche des enfants, se montrant très joueur avec eux et leur témoignant beaucoup d’affection. Dynamique, toujours prêt pour une balade, il a besoin de se dépenser au moins une heure par jour et peut tout à fait combler de bonheur un maître sportif.
Penser que le Husky Sibérien n’est qu’une peluche aux yeux magnifiques et au beau pelage qui attend de se faire dorloter serait une erreur. En effet, ce chien a tôt fait de se montrer particulièrement destructeur, d’aboyer intempestivement et même de fuguer si son besoin en activité physique n’est pas satisfait.
Le problème est que nombre de personnes succombent à son regard sans avoir pleinement connaissance de ses exigences en la matière : pour être bien dans ses pattes et dans sa tête, il a besoin de se dépenser plusieurs heures par jour. Au demeurant, comme il a tôt fait de se montrer têtu et nécessite une éducation ferme, il n’est clairement pas fait pour tout le monde ; en particulier, une personne débutant ou incapable de s’affirmer risque fort d’avoir du mal à le prendre en main. Il lui faut un maître non seulement sportif, mais aussi capable de se comporter en véritable leader.
Chien de meute par exemple, le Husky est très sociable et joueur. Il apprécie particulièrement les enfants, et la présence d’un autre chien au sein de son foyer est une bonne chose pour lui — d’autant que cela lui permet de mieux supporter les absences de ses maîtres.
Le Chihuahua est un petit chien très courageux et doté d’un fort caractère. D’ailleurs, il est capable de se faire respecter par des congénères bien plus imposants en allant à leur contact de façon agressive et n’hésite pas à signaler sa présence par des aboiements intempestifs ; il peut même aller jusqu’à grogner après — voire mordre — des personnes qui à ses yeux s’approcheraient trop près de son maître.
Même si ces problèmes de comportement sont révélateurs d’une défaillance dans l’éducation qu’on lui a prodiguée, ils constituent la principale raison pour laquelle on le retrouve régulièrement en refuge. Une autre explication est qu’il est très prisé des personnes âgées : il n’est donc pas rare que des représentants de la race soient confiés à un refuge après le départ en maison de retraite, l’hospitalisation ou le décès de leur maître.
Si le Chihuahua est très apprécié par les seniors, il convient aussi parfaitement aux familles avec enfants, notamment du fait de sa petite taille, de sa joie débordante et de son dévouement. Il aime partager de longs moments de jeux avec les plus jeunes, pour peu que ces derniers le respectent. Ils peuvent d’ailleurs en profiter pour essayer de lui apprendre quelques tours : comme il comprend rapidement ce qu’on attend de lui et adore faire plaisir à ses maîtres, il a en la matière un potentiel certain.
Aucun chien ne peut se contenter du gîte et du couvert : quand on décide d’adopter, il faut avoir la certitude de pouvoir consacrer suffisamment de temps à son futur compagnon tout au long de sa vie, notamment pour lui offrir toute l’attention et les soins dont il a besoin.
Il y a en la matière de grandes différences d’une race à l’autre, mais il faut se méfier des généralisations : la race ne détermine pas systématiquement le tempérament d’un chien. En effet, certains spécimens présentent une réelle singularité par rapport à la plupart des autres représentants de la race à laquelle ils appartiennent. Évidemment, cela peut avoir un impact sur ce dont ils ont besoin pour être heureux.
En tout état de cause, une bonne connaissance du chien et de ses besoins, mais surtout une grande lucidité quant à ce qu’on pourra lui apporter tout au long des années qu’on s’apprête à partager avec lui, devrait être à la base de toute adoption responsable. Le nombre d'abandons s’en trouverait certainement réduit, les refuges seraient moins saturés et leurs personnels moins débordés.
Concernant ces derniers, leur disponibilité et leur travail acharné pour prendre soin des laissés-pour-compte et leur trouver de nouvelles familles sont tout à fait remarquables, mais paraissent ne jamais suffire. De fait, quand on souhaite devenir bénévole dans un refuge, ce n’est généralement pas le choix qui manque : la plupart des associations ont grand besoin d’aide et accueillent à bras ouverts toute personne souhaitant s’impliquer.
En tout cas, il ne faut pas hésiter à se tourner vers ces organismes quand on a pour projet d’adopter un chien. En effet, leurs salariés et bénévoles connaissent bien leurs pensionnaires et savent guider les adoptants vers celui qui conviendra le mieux à leur mode de vie. De plus, adopter un chien de refuge sauve deux vies : celle de l'animal adopté, et celle de celui qui prend sa place.
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