Les chiens sont des animaux particulièrement intelligents, et ont une grande capacité d’apprentissage. Il ne tient donc qu’à leurs heureux propriétaires d’en faire bon usage et de leur permettre d’exprimer tout leur potentiel.
De fait, que ce soit pour combattre l’ennui ou pour lui permettre de s’épanouir mentalement et d’améliorer ses facultés, stimuler son chien intellectuellement est très important.
Voici donc quelques pistes pour faire travailler les méninges de votre compagnon…
Le chien a été domestiqué par l’Homme pour l’assister dans des tâches très diverses. C’est pour cela qu’il existe une multiplicité de races de chiens, chacune adaptée à des activités spécifiques.
Le chien est donc capable d’apprendre énormément afin de s’adapter aux besoins humains. Certains naissent même avec des prédispositions : par exemple, les chiens de berger ont une tendance naturelle à diriger les troupeaux, tandis que les braques sont des chasseurs-nés.
Si l’Homme laisse d’autres animaux comme le chat évoluer de façon plus autonome, il attend généralement d’un chien qu’il sache exécuter certaines tâches, apprises lors de son dressage.
Pour vivre en harmonie avec son chien, il y a quelques règles à établir de prime abord, et donc des choses à lui apprendre.
Ainsi, les ordres de base comme « Assis », « Debout », « Couché », mais aussi le rappel et le « Non » sont indispensables pour assurer la sécurité des meubles comme celle de votre compagnon. Cette stimulation intellectuelle du chien est nécessaire, car elle lui permettra de pouvoir vivre sereinement en communauté.
D'ailleurs, certaines races imposantes et énergiques seraient difficilement gérables (et donc en mesure de vivre au contact des humains) sans cette capacité d’apprentissage !
Le pire ennemi des maîtres et des chiens ? L’ennui. Or un chien qui s’ennuie ou un chien délaissé par son maître est tenté de se rabattre sur ce qui lui rappelle son maître et/ou qu’il a à portée de mâchoire : vos affaires.
On voit ici à quel point la stimulation mentale du chien est intéressante et importante : elle permet de détourner son attention de telles cibles, et de le faire se concentrer sur un exercice. Ainsi, en plus de développer l’intelligence du chien et de le rendre plus facile à vivre, vous sauvez vos affaires !
Il y a de nombreuses raisons de stimuler intellectuellement son chien. Mais la question qui se pose alors est : comment faire ?
Voici quelques idées pour distraire votre chien tout en le rendant plus intelligent.
Il est possible de stimuler son chien au quotidien, sans forcément devoir recourir à des jeux spécifiques ou des activités innovantes.
Ainsi, de simples changements dans la routine quotidienne peuvent permettre à votre compagnon de rester alerte et mentalement actif. Vous pouvez par exemple varier régulièrement de chemin de promenade, afin qu’il découvre de nouveaux endroits, de nouvelles odeurs et de nouvelles couleurs. De façon générale, il est bénéfique de lui permettre aussi souvent que possible la découverte de nouveaux stimuli, afin d'élargir sa connaissance du monde.
Il est également recommandé de l’emmener à des endroits où il sera amené à rencontrer d'autres chiens et côtoyer des animaux d’autres espèces, sous réserve bien sûr de s’assurer de la sécurité de chacun. C’est d’ailleurs dans ces situations que l’on observe les bienfaits de la sociabilisation précoce et complète du chien. En effet, en plus d’assurer la sécurité de votre chien et son épanouissement en présence d’êtres humains, de chiens et d’autres espèces, la sociabilisation développe son intellect.
Ainsi, sociabiliser son chiot tôt et bien lui permet de développer son cerveau et son instinct de façon positive, en intégrant différents informations et réflexes. Plus tôt il est mis face à des personnes, animaux et situations différentes, plus il sera capable de s’adapter au changement, bien dans sa tête et ouvert à l’apprentissage. Au contraire, un chiot mal sociabilisé sera plus renfermé, timide, moins dégourdi.
Apprendre est l’activité qui développe le plus l’intelligence d'un chien, donc n’hésitez pas à lui enseigner autant de mots et d’ordres que possible. Même s’il maîtrise déjà « assis ,» « couché » et le rappel, il y a encore beaucoup de possibilités. Il peut apprendre par exemple à se lever, à tourner sur lui-même, à donner la patte, etc.
Comme le montrent par exemple les chiens guides d’aveugles et les chiens d’assistance pour personnes handicapées, il n’y a pas de limites à ce qu’un chien peut apprendre, tant que l’apprentissage se fait en douceur et dans le respect.
Les jeux avec un chien sont un excellent moyen de stimuler son intelligence et de renforcer les liens avec ses maîtres. Attention toutefois à toujours rester dans une logique positive, et à ne pas le brusquer s’il ne comprend pas immédiatement ce qui est attendu de lui. Vous pouvez par exemple cacher une friandise ou un autre aliment qu’il apprécie, et lui demander de le trouver. Ce faisant, il exercera à la fois son instinct de chasse et son odorat.
Vous pouvez également apprendre à votre chien à différencier des objets les uns des autres. Placez un objet devant lui, nommez-le, et encouragez-le à vous le rapporter. Faites de même avec un objet différent. Quand les deux objets sont nommés et assimilés séparément, placez les deux devant votre chien, et demandez-lui les objets un par un. Récompensez-le quand il rapporte le bon objet. Vous pouvez ensuite ajouter d’autres objets à l’équation, et potentiellement atteindre voire repousser les limites des capacités de votre compagnon.
De nombreux accessoires ont été imaginés pour distraire, nourrir et amuser votre chien tout en faisant travailler son cerveau.
Le Pipolino, par exemple, est un distributeur de nourriture pour chien dont le fonctionnement doit être compris par le chien pour qu’il puisse accéder à ses friandises et son repas. Il doit donc essayer différents moyens pour obtenir ce qu’il veut et, pour cela, doit analyser la situation pour résoudre l’énigme le plus vite possible.
Certains jouets - comme par exemple les célèbres jouets Kong - permettent aussi de cacher des friandises à l’intérieur du jouet, et donc de stimuler l’intelligence du chien, car il cherchera bien sûr à y avoir accès.
Les tapis de fouille sont un autre moyen d’occuper son chien tout en le stimulant. Ils peuvent être achetés ou fabriqués, et permettent de cacher diverses friandises dans les franges du tapis. Pour les obtenir, votre chien devra développer son flair, mais aussi sa concentration. Un moyen intelligent de l’occuper pendant un bon moment !
De nouveaux sports et de nouvelles activités permettent à un chien d’étendre son « vocabulaire ».
Par exemple, l’agility, avec ses différentes épreuves, font travailler autant sa souplesse physique que celle de son esprit. En outre, passer du temps avec son maître, surmonter ensemble divers obstacles et progresser en tandem permet de créer un lien plus fort entre le chien et son humain, et de renforcer leur confiance mutuelle.
Tout comme l’Homme et la plupart des mammifères, le chien voit ses capacités mentales décliner avec l’âge. Chez l’être humain, comme chez son compagnon, la taille du cerveau tend ainsi à décroitre. Les capacités mentales d’un chien peuvent ainsi commencer à diminuer dès l’âge de 7 ans, et le cerveau d’un chien âgé est 25% plus léger que celui d’un jeune chien - soit une perte de masse presque deux fois supérieure à ce qu’on constate chez l’Homme. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela n’est pas dû à la mort des cellules cérébrales, mais à celles des filaments qui connectent les cellules nerveuses.
En effet, chez le chien comme chez l’Homme, la communication et la mémoire sont affectées par un élément cellulaire appelé mitochondrie. Son efficacité tend à décliner avec l’âge, ce qui expose le cerveau à une dégénérescence mentale.Chez l’Homme, la maladie d’Alzheimer est l’illustration d’un cas extrême de perte d’efficacité de la mitochondrie et de la détérioration de connexions neuronales qui en découle.
Une telle dégénérescence mentale a pu également être constatée dans le cerveau de certains chiens par les scientifiques de l’université de Toronto au cours d'une étude dirigée en 2015 par Norton Milgram, intitulée « Effect of mitochondrial cofactors and antioxidants supplementation on cognition in the aged canine » et publiée dans la revue scientifique Neurobiology of aging. Au cours de cette étude, l’autopsie de chiens âgés révéla des lésions au cerveau semblables à celles constatées sur un cerveau humain atteint de la maladie d’Alzheimer. Chez le chien, cette maladie est appelée syndrome du dysfonctionnement cognitif. Elle touche 14% des chiens âgés, mais seuls 2% des chiens sont diagnostiqués.
Les vieux chiens qui ne sont pas touchés par cette maladie ne sont pas non plus à l’abri d’une perte de capacité mentale. D’après une étude de l’université de Californie, 28 % des chiens âgés de 11 à 12 ans montrent ainsi des signes de problèmes de mémoire plus ou moins importants. Cette statistique grimpe à 68% pour les chiens âgés de 15 à 16 ans. Il est cependant possible de limiter les effets du dysfonctionnement cognitif en stimulant les capacités mentales d’un vieux chien de façon régulière. Dans les années 40, le psychologue canadien Donald O. Hebb a en effet prouvé que plus le chien était stimulé intellectuellement, plus il apprenait vite, et moins il était stressé.
Plus récemment, ces effets ont été mis en corrélation avec un changement physionomique observé dans le cerveau canin. En effet, lorsqu’on prend soin de stimuler les capacités mentales d'un chien, et ce quel que soit son âge, son cerveau grossit et développe de nouvelles connexions entre les neurones. Cela est dû au fait que la neuroplasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à modifier sa physiologie, reste malléable, quel que soit l’âge du sujet. « La neuroplasticité n’a pas de fin. On peut apprendre à un vieux singe à faire la grimace ; ça prendra juste plus de temps » explique ainsi Shelli R. Kesler, chercheuse en neuro-oncologie à l’université de Stanford. Dans son article intitulé « Cognitive Experience and Its Effect on Age-Dependent Cognitive Decline in Beagle Dogs » publié en 2003 dans la revue scientifique Neurochemical Research, le psychologue Norton W. Milgram a d’ailleurs étudié les effets d’une stimulation mentale chez les vieux chiens. Il en conclut qu’un apprentissage continu d’au moins deux ans permet de limiter les pertes de capacité mentale. Pour ce faire, il suffit de donner au chien de nouvelles choses à apprendre, notamment des ordres ou des noms d’objets, de lui faire découvrir de nouveaux lieux ou encore de lui donner des problèmes à résoudre. Par contre, si ces efforts pour stimuler le cerveau du chien s’étalent sur moins de deux ans, ils ne donnent pas de résultats flagrants.
La stimulation intellectuelle d’un chien est importante non seulement pour rendre la cohabitation plus agréable, mais aussi pour l’occuper et l’amuser tout au long de la journée. Qu’elle prenne la forme d’une promenade inhabituelle, d’un nouveau jeu ou d’un nouveau sport, les possibilités sont nombreuses.
Le plus important est d’introduire un élément nouveau dans son environnement, et surtout de s’amuser !