L'utilisation de chiens comme appâts pour la pêche au requin

Un grand requin blanc ayant la gueule ouverte

Considérés (souvent à tort) comme dangereux pour les humains, les requins le sont aussi pour les chiens… notamment à cause des agissements de certains pêcheurs, qui les utilisent pour appâter des squales. Le recours à cette pratique, particulièrement cruelle puisque l’animal doit rester vivant pour que ses saignements continus attirent les requins, est notamment avéré en France - en particulier sur l’île de La Réunion. Elle fit même les feux de l’actualité dans le pays au milieu des années 2000.
 
Pourquoi pêcher des requins, et pourquoi se servir de chiens (vivants de surcroît) pour les attirer ? Cette pratique est-elle courante ? Est-elle illégale ?

La pêche au requin

Le requin est consommé sur plusieurs continents, tant pour sa chair que pour ses ailerons. Toutefois, sa pêche est réglementée dans de nombreux pays, notamment du fait que de nombreuses espèces de requins sont aujourd’hui en danger d’extinction.

Les ailerons de requins, un mets particulièrement apprécié en Asie

Une soupe chinoise à base d'aileron de requin

Les ailerons de requins sont un mets très prisé en Chine, où ils se consomment généralement en soupe. Ce n’est pas tant forcément pour leur goût que parce qu’ils sont coûteux : ils permettent donc à celui qui règle l’addition d’affirmer son statut social.

 

D’ailleurs, traditionnellement, les banquets importants (notamment ceux des mariages) comprennent notamment de la soupe aux ailerons. Même les membres des classes moyennes – voire ouvrières – n’hésitent pas à sacrifier une grande partie de leur revenu pour s’offrir un tel plat, afin de montrer à leurs relations qu’ils en ont les moyens . 

 

Ce dernier est également consommé par tradition dans d’autres pays asiatiques, comme le Vietnam ou la Malaisie. 

 

La Chine est le premier importateur mondial d’ailerons de requin, car sa production domestique est insuffisante. Elle se fournit essentiellement à Hong-Kong, place forte de ce commerce, ainsi qu’à Taïwan et Singapour. Ces trois territoires représentent à eux seuls la moitié des échanges internationaux, selon un rapport publié en février 2022 par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) et intitulé « L'offre et la demande : le rôle de l'UE dans le commerce mondial de requins ».

Le « finning », une pêche cruelle et interdite dans de nombreux pays

Une pile d'ailerons de requins

C’est une partie précise du corps des requins, l’aileron, qui est la plus utilisée à des fins culinaires. De ce fait, de nombreux pêcheurs se sont adaptés et pratiquent « l’aileronnage » (ou « finning » en anglais). Cette pratique consiste à découper l’aileron d’un requin alors que le bateau navigue encore en pleine mer, puis à rejeter l’animal à l’eau alors même qu’il est encore vivant. Il agonise alors en n’étant plus en mesure de se déplacer et en saignant abondamment.

 

Le finning est interdit depuis 2013 au sein de l’Union européenne, et d’autres pays ont adopté des réglementations similaires : c’est le cas notamment du Brésil, du Canada et de la Nouvelle-Zélande. Il continue toutefois d’être autorisé dans certains pays (par exemple en Indonésie), malgré les efforts des associations de protection animale.

 

À l’instar du Royaume-Uni, d’autres au contraire sont allés jusqu’à interdire purement et simplement la commercialisation d’ailerons de requins. Il se pourrait d’ailleurs que l’Union européenne en fasse de même. En effet, répondant à une pétition lancée par l’association Sea Sheperd et ayant dépassé le million de signataires, elle a indiqué en juillet 2023 qu’elle allait « examiner l’opportunité de prendre une mesure législative pour mettre un terme au commerce des nageoires de requin en vrac ».

La chair de requin, plutôt consommée en Europe et en Amérique latine

Un plat à base de chair de requin

La chair de requin est moins luxueuse et moins consommée que l’aileron, mais on en mange néanmoins en Amérique du Sud, en Europe ainsi que dans l’est de l’Asie (principalement au Vietnam et en Corée du Sud). Les principaux importateurs sont (en ordre décroissant) l’Italie, le Brésil, l’Espagne et l’Uruguay.

 

Sa consommation étant en croissance depuis le début du millénaire, son commerce en va de même. Par exemple, comme le souligne un rapport intitulé « State of the global market for shark products » et publié en 2015 par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Brésil a multiplié par huit ses importations en à peine quinze ans.

 

De fait, cette hausse n’est pas sans lien avec la multiplication des lois prohibant le finning : ayant interdiction de les rejeter à l’eau après avoir arraché leurs ailerons, les pêcheurs se retrouvent à ramener au port des requins entiers. Cela contribue à l’augmentation de l’offre de chair de requin.

Combien de requins sont-ils pêchés chaque année ?

Une pile de requins ayant été pêchés

Lorsqu’on parle de pêche au requin, revient souvent le chiffre de 100 millions d’animaux tués chaque année. En réalité, il est difficile de disposer de données précises.

 

L’étude la plus sérieuse sur le sujet s’intitule « Global catches, exploitation rates, and rebuilding options for sharks », et fut publiée en 2013 dans la revue scientifique Marine Policy. Elle se base sur des données anciennes et parfois parcellaires, puisque certaines datent d’avant l’adoption des réglementations interdisant le « finning ». Elle aboutit en tout cas à une estimation de 63 à 273 millions de requins tués chaque année entre 2000 et 2012, soit une fourchette très large mais dans laquelle se situe le nombre de 100 millions souvent évoqué.

 

En tout cas, même si les données dont on dispose ne sont pas totalement fiables, elles permettent de mesurer l’ampleur du phénomène et de constater qu’il est loin d’être marginal. D’ailleurs, au vu de la liste rouge établie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) , 60 % des espèces de requins pélagiques sont actuellement en danger d’extinction. Ceci est principalement causé par la surpêche, comme le souligne notamment une étude intitulée « Overfishing drives over one-third of all sharks and rays toward a global extinction crisis » et publiée en 2021 dans la revue ScienceDirect.

Le recours à des chiens pour pêcher le requin

Différents cas de pêcheurs se servant de chiens vivants pour appâter des requins ont été rapportés depuis le début des années 2000, notamment dans le département français de La Réunion.

Un appât suffisamment gros pour attirer les squales

Un Braque de Weimar à l'avant d'une barque de pêcheur

Les chalutiers commerciaux ont habituellement recours à deux types de techniques pour ferrer le requin :

  • des filets de très grande taille, appelés filets dérivants ;
  • la palangre, une sorte de grande ligne de pêche sur laquelle sont distillés des groupes d’hameçons avec des appâts.

 

Parfois décriées pour leur impact sur la biodiversité, ces techniques permettent de capturer un grand nombre de poissons d’un seul coup.

 

Il est également avéré que certains pêcheurs utilisent des chiens comme appâts vivants, mais ils ne jouent clairement pas dans la même catégorie. En effet, il s’agit alors de pêche artisanale, sur des embarcations modestes, loin des navires stockant plusieurs tonnes de poissons sur leur pont avant de revenir au port.

 

Il n’existe pas vraiment sur le sujet de rapport détaillé d’institutions ou d’associations, si bien que pour décrire ce procédé il faut se contenter de quelques témoignages et récits de faits divers. C’est le cas par exemple de celui fait en 1999 par le site d’information réunionnais Zinfos974, narrant que les gendarmes de La Réunion ont retrouvé « dans un baraquement un chiot accroché vif à une planche, les coussinets et la truffe transpercés par des hameçons ».

 

Comme le décrit la présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis quelques années plus tard dans l’émission « On a tout essayé » diffusée sur France 2 le 11 octobre 2005, les saignements abondants du chien attirent le requin, qui a alors de grandes chances de mordre à l’hameçon. Il est plus efficace pour le pêcheur d’utiliser un animal vivant plutôt qu’un morceau de viande, car les saignements sont plus conséquents et durent plus longtemps. En outre, un chien est nettement plus volumineux et représente donc un appât nettement plus attirant pour un requin.

Une pratique circonscrite à quelques territoires

Un chien Royal Bourbon sur une falaise à La Réunion

L’utilisation de chiens comme appâts vivants dans le cadre de la pèche au requin est très peu documentée, si bien qu’il est difficile de mesurer précisément l’ampleur du phénomène. Il semble en tout cas assez circonscrit.

 

Si l’on utilise comme indicateur les articles de presse mentionnant cette pratique, il semble que l’endroit où elle est le plus répandu est l’île de La Réunion, un département français d’outre-mer (DOM) voisin de Madagascar. C’est en effet de là que proviennent la majorité des images et témoignages faisant état de l’utilisation de chiens-appâts. Ces derniers sont principalement des Royal Bourbons, un type de chiens qui tire son nom de l’ancien nom de l’île (« île Bourbon »). Il ne s’agit pas d’une race à proprement parler, mais simplement d’une appellation utilisée pour désigner des chiens autochtones de ce territoire, proches des chiens de berger

 

On trouve également des récits concernant l’utilisation du meilleur ami de l’Homme comme appât aux États-Unis et au Mexique. L’existence d’un procédé un peu différent mais similaire a aussi été attestée en Amérique du Sud : en 2022 est parue une vidéo montrant un homme en train d’appâter des requins le long des côtes colombiennes à l’aide d’une carcasse de chien.

 

Il existe donc indéniablement des preuves que des chiens sont dans certains endroits utilisés comme appâts dans le cadre de la chasse au requin, mais il est tout aussi indéniable qu’il ne s’agit pas d’un procédé extrêmement répandu. On peut plutôt parler d’initiatives isolées. 

 

Enfin, il convient de mentionner que des représentants de la gent féline peuvent également être victimes de tels agissements. Ainsi, une pétition a circulé au Venezuela en 2015 pour dénoncer un pêcheur qui aurait accroché des chatons au bout de ses hameçons.

 

Comment expliquer cette pratique à La Réunion ?

Des chiens errants en ville à La Réunion

Deux raisons peuvent expliquer pourquoi le recours à des chiens-appâts semble particulièrement implanté à La Réunion, même s’il faut se garder d’exagérer son importance.

 

En premier lieu, la forte concentration de requins dans les eaux qui entourent l’île fait qu’elle constitue un excellent terrain de pêche.

 

Ensuite, le territoire réunionnais est connu pour accueillir un nombre très important de chiens errants. En effet, l’île comptait en 2018 pas moins de 73.000 chiens errants ou divagants (c’est-à-dire ayant un propriétaire, mais parcourant librement les rues). Des millions d’euros ont été injectés par l’État français - et dans une moindre mesure par les collectivités locales – pour des campagnes de stérilisation et de sensibilisation de la population, mais le problème reste d’actualité.

 

Certains pêcheurs ont donc fait le choix d’un type de pêche cruel, mais efficace et peu coûteux : dès lors qu’un chien n’a pas de propriétaire, personne ne vient se plaindre s’il disparaît et est utilisé comme appât pour attirer des requins.

Une pratique révolue ?

La pêche au requin à l’aide d’un chien-appât est loin d’être une pratique courante. Elle continue toutefois à ponctuellement défrayer la chronique, notamment dans certains départements français d’Outre-Mer. 

Un scandale médiatisé au cœur des années 2000

Un chien avec un hameçon enfoncé dans la gueule

En décembre 2005, le ministère français de l’Agriculture et de la Pêche, répondant à la question d’un sénateur au sujet des chiens servant d’appâts pour pêcher le requin, souligne que « la presse se fait régulièrement l’écho de telles pratiques, mais les éléments concrets et probants sont rares ».

 

Il faut dire que cette année-là, en à peine un mois d’intervalle, deux faits divers choquent une partie de l’opinion française - puis mondiale, après avoir été mentionnés également par des média d’autres pays. En juillet, un adolescent réunionnais découvre un chiot avec des hameçons plantés dans ses babines et ses pattes arrière. Quelques semaines plus tard, un bénévole de la Société Protectrice des Animaux (SPA) de La Réunion recueille une chienne avec un hameçon planté dans le crâne et un autre dans sa patte, qui était manifestement parvenue à échapper à son tortionnaire.

 

Plusieurs personnalités médiatiques s’emparent du sujet pour le porter sur le devant de la scène. Ainsi, Brigitte Bardot adresse immédiatement un courrier au ministre de l’Outre-Mer, François Baroin, lui demandant d’intervenir contre la « barbarie hallucinante » de cette manière de pêcher. Reha Hutin, productrice de l’émission 30 Millions d’amis, profite pour sa part de la tribune qui lui est offerte par l’animateur Laurent Ruquier sur le plateau de l’émission « On a tout essayé » pour dénoncer la cruauté de cette pêche et pour relayer la pétition lancée par la fondation. 

 

En outre, la chienne sauvée par la SPA est adoptée par Michel Drucker et Dany Saval, qui la baptisent Chance. Eux aussi ne manquent pas de narrer son histoire et de mettre la lumière sur la pratique dont elle a été victime. Chance est ensuite confiée au chanteur Dave, qui avec son compagnon Patrick Loiseau lui consacre en 2016 un livre intitulé Ma chienne de vie

Aucune trace de chiens-appât à La Réunion depuis 2005

Gros plan de Brigitte Bardot tenant un chien contre sa joue

Depuis les deux affaires très médiatisées de 2005, aucun cas de chien ayant servi d’appât n’a été signalé à La Réunion. Cela n’a pas empêché certaines célébrités de continuer à stigmatiser les habitants de l’île et de les accuser de commettre des actes de cruauté. 

 

C’est le cas notamment de Brigitte Bardot, qui a continué à fustiger cette pêche. En 2019, soit 14 ans après le dernier cas avéré de pêche à l’aide d’un chien, l’ancienne actrice qualifie les Réunionnais de « population dégénérée », déplorant que ses courriers soient restés « lettres mortes » et que ses visites aux ministres n’aient « rien changé aux atroces coutumes qui continuent hors la loi ». À la suite de ces propos, le délégué de la Fondation Bardot à La Réunion démissionne, expliquant notamment que « la pêche aux requins avec appâts vivants, pour épouvantable qu’elle soit, n’est qu’une pratique anecdotique, pas une généralité ». Brigitte Bardot elle même est condamnée en 2021 à 10.000 euros d’amendes pour injures publiques. 

Un témoignage en Guadeloupe en 2021

Un chien sur une plage en Guadeloupe

Il n’y a pas eu depuis 2005 de médiatisation d’un cas d’utilisation d’un chien comme appât à La Réunion. Cela se produit en revanche en 2021 en Guadeloupe, un autre département français d’outre-mer qui comme La Réunion compte une importante population de chiens errants. Il s’agit toutefois du premier et unique cas recensé sur l’île.

 

Le nouveau propriétaire de l’animal, Julien Jaouen, raconte alors son histoire au journal normand L’Orne Hebdo : « Il a été trouvé sur une plage de Guadeloupe par une dame qui l’a récupéré. Il était à peine sevré et vivait sous un carton, en compagnie de ses trois sœurs. Ils mangeaient des algues. Visiblement, il avait aussi reçu des coups de bâton. » 

 

Ce témoignage confirme que l’utilisation de chiens comme appâts pour la pêche au requin n’est pas complètement révolue en France, même s’il s’agit sans doute d’une pratique très confidentielle. Comme le résume en 2014 au média réunionnais Zinfos974 Angéline Teston, une bénévole de la SPA, « les vrais pêcheurs, eux, surveillent » et remplissent le rôle de « gendarmes des ports », car ils ne veulent pas ruiner leur réputation. 

Est-il illégal d’utiliser un chien comme appât ?

La technique consistant à appâter des requins avec des chiens étant une pratique anecdotique, aucun pays n’a adopté de loi spécifique sur la question. Toutefois, elle relève de la cruauté à l’encontre des animaux, et pour le coup de nombreux États disposent d’un corpus législatif à ce sujet. 

En France

Un chien sur une jetée d'un port devant un bateau de pêche

Lorsqu’à l’été 2005 éclatèrent les deux affaires très médiatisées de chiens utilisés comme appâts vivants à La Réunion, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche souligna que cette pratique est assimilable à un acte de cruauté envers un animal, tel que défini par la loi. L’article 521-1 du Code pénal prévoit en la matière une peine pouvant aller jusqu’à 30.500 euros d’amende et deux ans de prison.

 

Comme toujours (a fortiori en France), l’écart est grand entre les sanctions encourues et celles réellement prononcées. Néanmoins, force est de constater que des condamnations ont déjà été prononcées sur la base de cet article - toutes à La Réunion.

 

Ce fut le cas notamment en 1999, lorsqu’un pêcheur écopa de trois mois de prison avec sursis et de 3000 francs d’amende. Un an plus tard, un autre contrevenant fut interpellé par les gendarmes puis condamné à un mois de prison avec sursis et 6000 francs d’amende. Enfin, en 2005, dans l’affaire de la chienne sauvée par la SPA qui émut toute la France et fut même relayée à l’international, le tribunal de grande instance de Saint-Denis de La Réunion prononça à l’encontre de l’auteur des faits une sentence quasi similaire : trois mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende. 

 

Ailleurs dans le monde

Un chien devant un maillet de justice

Puisque les cas connus de pêcheurs arrêtés par la police et condamnés par la justice ont tous eu lieu en France, il n’est pas forcément évident de déterminer si la pêche à l’aide d’un chien-appât est ou non une infraction dans les autres pays. Toutefois, dans la plupart de ceux ayant adopté une législation consacrée à la protection des animaux (particulièrement des animaux domestiques) et interdisant les actes de cruauté à leur encontre, elle tombe vraisemblablement sous le coup de la loi. 

 

C’est le cas notamment sur le Vieux Continent, suite en particulier à l’adoption en 1987 par le Conseil de l’Europe de la Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie. Cette dernière stipule notamment que « nul ne doit causer inutilement des douleurs, des souffrances ou de l’angoisse à un animal de compagnie ». Une partie consacrée aux chiens errants indique en outre que « si de tels animaux doivent être capturés », cela doit être « fait avec un minimum de souffrances physiques et morales compte tenu de la nature de l’animal ».

 

Cette convention trouve à s’appliquer dans l’ensemble des États membres de l’organisation, qui sont près d’une cinquantaine. Toutefois, chacun est libre de fixer les sanctions encourues en cas d’infraction, mais aussi d’adopter par exemple une législation encore plus protectrice. C’est ce que font notamment la France ainsi que la Suisse et l’Autriche, deux pays reconnus comme des modèles en la matière. 

 

Quant aux États-Unis, ils ont adopté en novembre 2019 à l’initiative de Donald Trump une loi fédérale, le « Preventing Animal Cruelty and Torture Act », qui punit la cruauté à l’encontre des animaux. Toutefois, le texte exclut le cas des bêtes tuées ou capturées lors des activités de chasse ou de pêche. Il n’est donc pas garanti qu’un pêcheur américain enfreindrait la loi en question s’il utilisait un chien comme appât pour attirer les requins.

Conclusion

Le requin est un poisson apprécié dans diverses régions du monde - principalement pour ses ailerons en Asie et pour sa chair en Amérique du Sud ainsi qu’en Europe. Sa pêche est de plus en plus encadrée, mais certains petits pêcheurs continuent de recourir à des techniques interdites.
 
C’est le cas notamment de celle consistant à placer des hameçons sur un chien vivant afin d’appâter les squales. Cette pratique a le mérite d’être peu coûteuse, mais elle est extrêmement douloureuse et cruelle pour l’animal qui est employé de la sorte. 


Elle a donc été dénoncée par des associations et personnalités médiatiques, notamment en France après l’éclosion en 2005 de plusieurs scandales sur l’île de La Réunion. Toutefois, aujourd’hui encore plus qu’à l’époque, elle demeure vraisemblablement extrêmement peu répandue – que ce soit en France ou ailleurs. Il faut dire que les sanctions infligées aux contrevenants ainsi que la crainte d’être exposé au pilori médiatique jouent probablement un rôle assez dissuasif.

Par Arthur L. - Dernière modification : 05/18/2025.