L'espérance de vie des chiens a fortement augmenté au cours des dernières décennies, notamment grâce aux progrès de la médecine vétérinaire. Ainsi, elle atteint désormais 11 ans - une moyenne qui cache cela dit de grandes disparités, puisque les plus petites races ont une espérance de vie environ deux fois plus élevée que les plus grandes.
Comme les humains, les représentants de la gent canine n'en restent pas moins susceptibles de développer différentes maladies graves, notamment des cancers ou des tumeurs - par exemple au niveau du nez. La prise en charge doit alors être rapide, pour éviter que la situation ne dégénère - voire que le décès ne survienne.
Quels sont les principaux symptômes d'une tumeur nasale chez un chien ? Certains individus sont-ils davantage à risque ? Quel traitement peut-on mettre en place, et quelle est l'espérance de vie d'un animal atteint ? Peut-on prémunir son chien contre cette maladie ?
Une tumeur est une augmentation du volume d'un tissu qui se produit du fait d'un dérèglement cellulaire. On ne connaît pas le processus exact à l'origine de ce dernier, mais il semble que toutes sortes de facteurs peuvent en être à l'origine.
Quoi qu'il en soit, une tumeur peut techniquement apparaître sur n'importe quelle partie du corps. On parle de tumeur nasale lorsqu'elle se situe à l'intérieur d'une cavité nasale ou d'un sinus paranasal (un espace creux rempli d'air situé derrière le nez).
Une tumeur nasale peut survenir chez de nombreuses espèces : un humain, un cheval, un chat... mais également un chien.
Elle est toutefois rare au sein de la gent canine, puisqu'elle représente seulement 1 à 2% de l'ensemble des tumeurs. C'est plutôt une bonne chose, car elle est souvent grave : une étude intitulée « Neoplasms of the nasal passages and paranasal sinuses in domesticated animals as reported by 13 veterinary colleges » et publiée en 1976 dans l'American Journal of Veterinary Research estime qu'environ 80% des tumeurs nasales sont malignes, c'est-à-dire cancéreuses. Or, en l'absence de traitement, une tumeur maligne finit à terme par se propager aux tissus environnants, et ce faisant à mettre en danger le pronostic vital. En revanche, si l'on en croit cette même étude, les métastases (c'est-à-dire des cancers secondaires apparaissant dans d'autres parties du corps) sont rares avec ce type de tumeurs.
N'importe quel chien peut être atteint d'une tumeur nasale, quel que soit son sexe, sa race, son âge... Il existe toutefois des prédispositions, suspectées ou avérées.
Ainsi, les tumeurs nasales sont plus courantes chez les vieux chiens. En effet, l'âge moyen auquel elles apparaissent est de 9 à 10 ans, d'après une étude intitulée « Neoplasms of the nasal passages and paranasal sinuses in domesticated animals as reported by 13 veterinary colleges » et publiée en 1976 dans l'American Journal of Veterinary Research.
Par ailleurs, une prédisposition est suspectée chez les chiens à museau long ou mi-long ainsi que chez ceux qui vivent en milieu urbain, car leurs cavités nasales sont davantage exposées aux substances cancérigènes présentes dans l'air (via la pollution, la fumée de cigarette...). Elle n'est toutefois pas prouvée à ce jour, notamment par manque d'études sur le sujet.
Enfin, alors que chez les chats l'étude précédemment évoquée a mis en évidence une petite prédisposition concernant les mâles, il ne semble rien y avoir de tel au sein de la gent canine.
Les signes cliniques d'une tumeur nasale chez un chien sont assez variables en fonction de la taille et l'emplacement exact de celle-ci.
Toutefois, les symptômes les plus courants sont des éternuements ainsi qu'un saignement de nez récurrent sans cause apparente, d'abord unilatéral (une seule narine) puis bilatéral (les deux). Parfois, le saignement est remplacé par un autre type d'écoulement - par exemple du mucus ou du pus.
À plus ou moins brève échéance, d'autres symptômes sont également fréquemment observés : une gêne respiratoire, une déformation du nez ou du visage, des yeux qui coulent ou qui sont anormalement gros... Ils apparaissent une fois que la tumeur a suffisamment grossi pour comprimer les tissus et organes alentour.
Ainsi, les principaux signes cliniques d'une tumeur nasale sont finalement assez similaires à ceux d'autres maladies respiratoires.
Plus rarement, d'autres manifestations sont possibles : une perte d'appétit, un amaigrissement, une léthargie, voire des atteintes neurologiques (difficulté à se déplacer, convulsions, paralysie, cécité...) si la tumeur se situe à l'arrière du nez.
Dès lors qu'un chien présente de tels symptômes, il convient de se rendre sans attendre dans une clinique vétérinaire pour établir un diagnostic et mettre en place un traitement approprié si effectivement il y a un problème.
Comme de nombreuses affections (notamment respiratoires) se traduisent par des symptômes relativement similaires (en tout cas les premiers temps), diagnostiquer une tumeur nasale n'est pas forcément aisé. Elle est en fait surtout suspectée dans le cas d'un chien relativement âgé présentant une déformation du visage et/ou des saignements de nez récurrents touchant une narine, puis les deux.
Le cas échéant, le vétérinaire réalise différents examens pour exclure les principales autres maladies pouvant causer des symptômes similaires. Cela comprend entre autres une prise de sang et/ou la mesure de la pression artérielle (car les saignements de nez peuvent s'expliquer aussi notamment par une hypertension).
Si les examens précédents ne donnent rien, le vétérinaire confirme le diagnostic d'une tumeur nasale en pratiquant une radiographie, une IRM et/ou une biopsie. Comme ces examens sont souvent coûteux et/ou invasifs pour l'animal, ils ne sont généralement réalisés qu'en dernière étape, une fois les autres hypothèses exclues.
C'est ce qui explique qu'il s'écoule généralement deux à trois mois entre l'apparition des premiers symptômes et le diagnostic. C'est ce qu'indiquent diverses études, notamment celle intitulée « Nasal tumors in the dog: retrospective evaluation of diagnosis, prognosis, and treatment » et publiée en 1977 dans le Journal of the American Veterinary Medical Association.
Lorsqu'une tumeur nasale est diagnostiquée chez un chien, un traitement doit être mis en place au plus vite. À défaut, elle finit presque toujours par se propager en quelques semaines à quelques mois aux tissus alentour, et ce faisant à menacer le pronostic vital de l'animal. Il est donc crucial d'essayer de l'éliminer avant que cela n'arrive.
Compte tenu de la complexité de l'anatomie des cavités nasales et des zones environnantes, une opération chirurgicale permet rarement à elle seule de retirer l'ensemble de la tumeur et donc d'améliorer significativement le pronostic. Au demeurant, elle a de fortes chances d'être très risquée si l'animal est déjà très âgé et/ou en mauvaise santé.
Pour cette raison, le traitement privilégié d'une tumeur nasale chez un chien est la radiothérapie, éventuellement associée à la chirurgie ou la chimiothérapie. La radiothérapie présente l'avantage d'être efficace, mais l'inconvénient d'entraîne de nombreux effets secondaires au niveau de la gueule, des yeux, du nez et/ou de la peau. Ces derniers sont le plus souvent temporaires, disparaissant alors après l'arrêt du traitement. Néanmoins, il arrive qu'ils soient irréversibles - notamment lorsqu'ils touchent les yeux.
Il convient toutefois de souligner que même avec un traitement de qualité, les chances de guérison totale sont faibles. Deux raisons principales l'expliquent :
Par conséquent, le traitement permet surtout de prolonger l'espérance de vie de l'animal, plus que de le guérir.
Quoi qu'il en soit, les dépenses correspondantes sont susceptibles d'être prises en charge par une assurance santé pour chien, si l'on avait pris soin d'en souscrire une avant l'apparition des symptômes. Il faut toutefois savoir qu'un certain nombre d'entre elles ne couvrent que les animaux en-dessous d'un certain âge : il convient donc de prêter attention à ce critère au moment de souscrire, pour éviter de voir le contrat dénoncé au moment où il est le plus susceptible d'être utile.
Dans la mesure où les tumeurs nasales des chiens sont très souvent malignes et se propagent rapidement, le pronostic est généralement sombre.
Plus précisément, une étude intitulée « Evaluation of factors associated with survival in dogs with untreated nasal carcinomas: 139 cases (1993-2003) » et publiée en 2006 dans le Journal of the American Veterinary Medical Association conclut que l'espérance de vie d'un chien atteint d'une tumeur nasale et non soigné est d'environ trois mois à compter du diagnostic s'il souffre déjà de saignements de nez, et d'un peu plus de sept mois dans le cas contraire.
Cela dit, un traitement mis en place tardivement n'améliore pas vraiment les choses à ce niveau. En revanche, si on s'y prend suffisamment tôt, l'animal a davantage de chances de vivre quelques mois de plus. Ainsi, une étude intitulée « Factors influencing survival after radiotherapy of nasal tumors in 130 dogs » et publiée en 1999 dans la revue Veterinary Radiology & Ultrasound a évalué à environ 9 mois l'espérance de vie de chiens ayant été traités par radiothérapie. Ceci s'explique entre autres par un taux de récidive très élevé (de l'ordre de 60 à 70%).
Naturellement, il s'agit là de valeurs moyennes. Il faut surtout retenir que plus la tumeur nasale est petite et détectée tôt, plus l'espérance de vie est élevée (ou du moins pas trop réduite).
Les tumeurs nasales entraînant généralement la mort de l'animal même si un traitement est mis en place, il est judicieux de tout faire pour en prémunir son chien. Ce n'est toutefois pas si évident, dans la mesure où on ne sait pas exactement quels sont les facteurs qui conduisent à l'apparition d'une tumeur.
Toutefois, quelques mesures de bon sens peuvent facilement être mises en place pour limiter le risque. En particulier, mieux vaut :
Suivre ces quelques règles ne garantit évidemment pas un risque zéro, mais limite un peu les risques de tumeur nasale - comme d'ailleurs de diverses autres maladies, qu'elles soient respiratoires ou d'une autre nature.
Une tumeur nasale est une tumeur qui se développe dans les cavités nasales ou dans les sinus adjacents. Elle touche surtout les vieux chiens, et se traduit habituellement d'abord par un saignement de nez et/ou des éternuements sans cause apparente. Elle finit toutefois par dégénérer à court terme, de sorte que le pronostic est globalement sombre même si un traitement est rapidement mis en place. La radiothérapie permet certes d'améliorer l'espérance de vie de l'animal, mais une guérison totale reste rare.
Les tumeurs nasales sont graves, mais demeurent peu fréquentes au sein de la gent canine. D'autres types de cancers sont bien plus courants : par exemple, un chien est davantage susceptible de développer un lymphome ou une tumeur mammaire. Comme dans le cas d'une tumeur nasale, une prise en charge précoce permet d'augmenter sa durée de survie.