Comme l'être humain, le chien peut souffrir de toutes sortes de maladies digestives, susceptibles de toucher un ou plusieurs des organes qui le composent : l'estomac, l'intestin, l'oesophage, le foie, la vésicule biliaire...
L'une d'entre elles, l'ulcère de l'estomac (ou ulcère gastrique), est relativement rare au sein de la gent canine. Il peut toutefois être grave s'il n'est pas traité : une prise en charge adéquate est donc nécessaire.
Aussi appelé ulcère gastrique, l'ulcère de l'estomac désigne comme son nom l'indique un ulcère (c'est-à-dire une plaie profonde et qui cicatrise peu) située généralement sur la paroi interne de l'estomac, ou éventuellement sur le duodénum (la partie supérieure de l'intestin). On l'appelle d'ailleurs parfois aussi ulcère gastro-duodénal.
Compte tenu de sa localisation et des symptômes souvent discrets qu'il occasionne, il n'est pas toujours facile à repérer - en tout cas pour un oeil non averti. Pourtant, il peut à terme causer des dégâts importants sur la paroi digestive : en particulier, s'il entraîne une perforation de cette dernière, le risque de péritonite - et donc de décès - est bien réel.
Un ulcère de l'estomac peut avoir de nombreuses causes possibles.
Chez le chien, il est le plus souvent la conséquence d'une prise prolongée de certains médicaments, en particulier les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les corticoïdes. En effet, ces substances sont agressives pour l'organisme, et notamment pour la paroi digestive : à terme, elles peuvent finir par causer un ulcère gastrique, ou l'aggraver s'il est préexistant.
Cela étant, ce dernier peut aussi être la conséquence d'un grand nombre de maladies, en particulier digestives. On peut citer notamment une gastrite, une tumeur au niveau de l'appareil digestif, une gastroentérite, une MICI, une pancréatite, une infection par certaines bactéries, l'ingestion d'un élément non comestible (caillou, bout de bois...), etc.
Si un chien souffre d'un ulcère gastrique, il ne développe pas forcément de signes cliniques spécifiques à ce problème. De fait, les symptômes les plus courants au sein de la gent canine sont une perte d'appétit, une douleur abdominale, une diarrhée et/ou des vomissements contenant bien souvent du sang. Ces différents symptômes indiquent clairement que quelque chose ne va pas, mais ne suffisent pas pour reconnaître un ulcère de l'estomac à coup sûr : de fait, de nombreux autres problèmes de santé causent des symptômes similaires.
Il arrive toutefois, s'il est léger, qu'il n'occasionne aucun symptôme : il passe alors totalement inaperçu pendant longtemps.
À l'inverse, s'il n'est pas traité, il peut finir par engendrer des symptômes plus globaux, en particulier une anémie en raison des pertes de sang répétées au niveau de la paroi digestive. Concrètement, cela se traduit par une fatigue anormale, un abattement, voire des muqueuses pâles. Dans les cas extrêmes, l'ulcère cause une perforation de la paroi : il existe alors un risque important de péritonite (c'est-à-dire d'inflammation du péritoine) et in fine de décès.
Compte tenu de la nature des symptômes qu'il occasionne généralement, l'ulcère de l'estomac nécessite un ou plusieurs examens vétérinaires pour être diagnostiqué sans ambiguïté.
Le plus fiable d'entre eux est l'endoscopie : il consiste à intégrer une petite caméra dans l'appareil digestif depuis la gueule du chien, pour observer l'état de la paroi digestive. Il permet notamment de localiser l'emplacement de l'ulcère, ainsi que d'avoir une idée de son origine. Il est réalisé sous anesthésie légère.
D'autres examens peuvent parfois être utiles pour identifier la cause de l'ulcère si l'endoscopie seule ne suffit pas. On peut citer notamment une prise de sang, une analyse d'urine, une biopsie de la paroi digestive et/ou une échographie.
Si le chien souffre effectivement d'un ulcère de l'estomac, il est important d'entamer un traitement adéquat, non seulement pour éviter qu'il ne s'aggrave, mais aussi pour faciliter la guérison.
Le traitement comprend généralement :
Enfin, il convient de traiter la cause sous-jacente de l'ulcère, si c'est possible. S'il a été causé par certains médicaments (notamment d'anti-inflammatoires), mieux vaut les arrêter et/ou les remplacer par d'autres substances moins agressives. S'il est le fait d'une tumeur ou d'un objet non comestible, une opération chirurgicale est souvent nécessaire pour retirer l'intrus. S'il résulte d'une maladie digestive, il faut chercher à soigner ou au moins soulager cette dernière.
Il faut toutefois savoir qu'un ulcère de l'estomac met beaucoup de temps à guérir, car la lésion dans la muqueuse est profonde. Globalement, mieux vaut compter plusieurs semaines à plusieurs mois de traitement.
