Cauchemars de plus d’un parent, les poux ne touchent pas que l’Homme : ils sévissent aussi chez le chien.
Mais sont-ce exactement les mêmes chez les deux espèces ? Quelles sont les particularités des poux du chien, et comment se diffusent-ils ? Qu’est-ce qui permet de savoir qu’un chien a des poux, et que faire si son chien est infesté par les poux ?
Le terme “pou” est un mot générique qui englobe en réalité plusieurs types d’ectoparasites infestant chacun une espèce particulière. Il s’agit d’insectes minuscules qui ne dépassent pas 4 mm. Le nom scientifique de l'infestation par des poux est la phtiriose.
Chez le chien, le pou est un parasite jaunâtre qui mesure entre 1 et 2 mm et s’accroche aux poils ou à la peau. Le plus commun est le pou broyeur (ou Trichodectes canis), également appelé mallophage, qui se nourrit des débris de poils et de peaux mortes. Plus rare, le pou piqueur (ou Linognathus setosus), est quant à lui hématophage, ce qui signifie qu’il se nourrit du sang de son hôte.
La vitesse de reproduction des poux du chien peut être significative, surtout dans un milieu chaud et humide, favorable à une reproduction rapide. Durant son cycle de vie, la femelle peut ainsi pondre 30 à 60 œufs sur une période de 1 à 2 semaines. Ces œufs blanchâtres, appelés lentes, sont visibles à l’œil nu à la base du poil.
Au cours des semaines qui suivent, les lentes éclosent pour devenir des nymphes, puis des poux adultes. Leur durée de vie peut atteindre 4 semaines. Le cycle parasitaire total dure donc de 4 à 6 semaines.
La grande majorité des poux ne quittent jamais leur hôte non consentant, mais quelques-uns peuvent se retrouver en dehors, accrochés par exemple sur le lieu de couchage du chien. Dans ce cas, leur durée de vie n’excède pas 2 à 3 jours, car ils ont besoin de leur hôte pour survivre. En effet, dans un environnement extérieur, ils meurent rapidement de faim ou de déshydratation.
Contrairement aux poux chez l’Homme, ceux qui sévissent dans la population canine sont majoritairement liés à un manque d’hygiène et entretien.
Toutefois, il convient de rester prudent. En effet, même un chien à l’hygiène impeccable peut être contaminé au contact direct ou indirect d’un individu infesté. Les sources potentielles de contamination sont multiples : parcs à chiens, pensions canines, chenils, accessoires de toilettage, etc.
Par ailleurs, toutes les races sont concernées par les poux, même si les races de chien à poil long, comme le Colley Barbu, le Lévrier Afghan, le Yorkshire ou le Bichon Maltais, sont davantage exposées du fait de la densité de leur pelage.
Il convient toutefois de souligner que chaque type de poux infeste uniquement une seule et unique espèce. Les poux du chat sont en effet différents de ceux du chien et de ceux de l'être humain : les poux ne peuvent donc pas se transmettre d'une espèce à l'autre.
Malgré leur petite taille, les poux du chien restent visibles à l’œil nu. Les zones de prédilection du pou piqueur sont la tête et le cou de l’animal, tandis que le pou broyeur préfère se loger dans son dos, sans toutefois s’interdire les autres parties du corps.
Plusieurs indices sont susceptibles d’alerter un propriétaire sur une possible phtiriose, le terme scientifique employé pour décrire une affection causée par une infestation par des poux.
Le premier est souvent un prurit, c’est-à-dire des démangeaisons de la peau du chien causées par une affection cutanée, qui le conduisent souvent à mordiller les zones irritées. Cette dermatite peut être accompagnée d’une séborrhée, une sécrétion excessive de sébum, à l’odeur nauséabonde.
En outre, les grattages forcenés peuvent provoquer une perte de poils du chien et des croûtes.
Enfin, chez les chiots, une infestation aux poux piqueurs peut dans certains cas déclencher une anémie du chien.
Les poux du chien sont relativement simples à éradiquer grâce à un traitement antiparasitaire constitué de shampoing et d’insecticides. Les produits employés contre les puces et les tiques font généralement l’affaire. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à se tourner vers un vétérinaire pour une prescription adaptée.
Dans les faits, les poux chez les chiens sont presque toujours accompagnés de lentes, à moins que l’infestation ne soit très récente. Contrairement aux poux, les lentes ne sont pas vulnérables aux traitements antiparasitaires. C’est pour cette raison qu’il est recommandé de répéter la procédure de traitement à intervalles réguliers.
En tout état de cause, il est important de noter qu’étant donné qu’il s’agit de parasites différents, les produits destinés à lutter contre les poux de l’Homme ne sont absolument pas adaptés aux chiens, et inversement. De la même manière, il ne saurait être question d’utiliser sur un chien un traitement antiparasitaire destiné aux chats, ou vice-versa. Par ailleurs, certains chiens souffrant d'une anomalie du gène MDR1 réagissent mal aux antiparasitaires classiques et peuvent tomber gravement malades : il faut alors choisir pour eux des traitements spécifiques pour éviter tout risque d'empoisonnement.
Par ailleurs, si un chien a attrapé des poux et qu’un ou plusieurs de ses congénères cohabitent sous le même toit, ils doivent tous être traités, au même titre que le matériel de toilettage du chien, les coussins et tous les espaces communs.
Un shampoing insecticide est un moyen efficace de combattre les poux. Il contient des actifs qui permettent d'éliminer les poux, à condition toutefois de respecter strictement le mode d’emploi et de peigner soigneusement le poil après le lavage, de préférence à l’aide d’un peigne anti-poux.
Vu que le shampoing est complètement inefficace pour éliminer les lentes, il faut le renouveler au bout de 2 à 4 semaines environ, après leur éclosion, puis une fois par semaine pendant 6 semaines pour garantir un résultat durable.
Les sprays anti-poux viennent en complément du shampoing insecticide, et doivent être appliqués sur plusieurs semaines pour une efficacité optimale.
Un peigne anti-poux pour chiens est un peigne à dents fines qui sert à repérer et à retirer les poux du pelage et de la peau. Il peut s’utiliser en complément d’un shampoing et d’un spray antiparasitaire, pour une efficacité renforcée.
En effet, à défaut d’une utilisation combinée avec un traitement antiparasitaire, l’opération de retrait peut se révéler chronophage, fastidieuse, et exiger des efforts continus étalés sur plusieurs semaines, en particulier pour un chien à poil long. Dans ce cas, pour plus d’efficacité et de rapidité, il est préférable d’opter pour un peigne anti-poux électrique.
Les peignes anti-poux standard coûtent 5 euros en moyenne, contre 15 environ pour les peignes électriques.
La prévention des poux chez le chien passe avant tout par une hygiène irréprochable de l’animal et de son environnement. Ainsi est-il recommandé de faire toiletter son chien une à deux fois par mois, et de ne pas négliger le nettoyage de ses différents accessoires : panier, matériel de toilettage, jouets, etc.
Par ailleurs, un traitement mensuel préventif à l’aide de produits antiparasitaires est un moyen efficace de prévenir non seulement l’apparition des poux, mais également des puces et des tiques.
Enfin, pour un chien qui intègre une famille comptant déjà un ou plusieurs de ses congénères, une période de mise en quarantaine et de traitement anti-poux à titre préventif peut s’avérer utile pour éviter une éventuelle contamination.
Les poux du chien sont un véritable fléau qui présentent un danger pour le bien-être et la santé de l’animal infesté, mais aussi potentiellement pour ses congénères. Toutefois, de simples mesures d’hygiène permettent de réduire considérablement leur risque d’apparition.