Comme celui des autres mammifères, le système nerveux d'un chien est plutôt complexe. Il comprend entre autres les nerfs, le cerveau et la moelle épinière. C'est lui qui se charge de contrôler l'organisme et de veiller à son bon fonctionnement.
Il peut toutefois être sujet à diverses maladies dites neurologiques. La méningite est l'une d'entre elles : rare mais souvent grave, elle requiert un traitement rapide pour espérer une guérison et limiter le risque de séquelles durables.
Quels sont les principaux symptômes d'un chien souffrant d'une méningite ? Quel traitement peut-on mettre en place ? Quelles sont ses chances de survie et de guérison ?
La méningite désigne une inflammation des méninges, les membranes protectrices qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Elle peut avoir des causes assez diverses, mais s'avère dans tous les cas grave et susceptible de mettre en cause rapidement le pronostic vital - notamment chez un sujet fragile.
Elle existe chez les humains mais aussi chez certains animaux, en particulier les chiens. Si les symptômes sont similaires d'une espèce à l'autre, les causes ainsi que les traitements à mettre en place sont quant à eux assez différents.
Chez le chien comme chez l'humain, il existe deux types de méningites :
C'est la seconde qui est la plus courante au sein de la gent canine, alors que c'est l'inverse chez les humains.
Il existe néanmoins des cas de méningite dite idiopathique, c'est-à-dire dont on la cause n'est pas identifiée. Ils sont toutefois rares.
Aussi appelée méningite septique, la méningite infectieuse est comme son nom l'indique causée par un agent infectieux, c'est-à-dire un microbe. Il s'agit habituellement d'un virus ou d'une bactérie, plus rarement d'un parasite ou d'un champignon.
Elle est le plus souvent le fait d'une infection mal soignée et qui dégénère, par exemple une otite, un abcès ou un aphte : les microbes à l'origine de l'infection envahissent le système nerveux et se mettent à l'attaquer, causant une inflammation.
Elle peut également être la conséquence d'une autre maladie infectieuse, comme la maladie de Carré, la maladie de Lyme ou la listériose.
Quelle que soit sa cause, elle apparaît brutalement et est généralement grave. En particulier, une méningite d'origine bactérienne nécessite des soins rapides, faute de quoi le décès peut survenir en seulement quelques jours. En revanche, le risque de rechute est normalement assez faible.
La méningite septique est minoritaire chez le chien, alors qu'elle est le type de méningite le plus courant chez l'humain.
Contrairement à la méningite septique, la méningite aseptique n'a pas pour origine une infection.
Chez le chien, elle est presque toujours le fait d'une maladie auto-immune : le système immunitaire dysfonctionne et se met à attaquer les méninges comme s'il s'agissait de microbes, ce qui cause une inflammation. L'origine de ce dérèglement immunitaire n'est pas connue. Toutefois, il pourrait être en partie génétique : cela expliquerait entre autres que certaines races comme le Beagle, le Boxer, le Jack Russell et le Bouvier Bernois y sont prédisposées. Néanmoins, n'importe quel chien peut être touché, quelle que soit sa race.
L'exemple le plus documenté de méningite aseptique est la méningite-artérite, qui se traduit par une inflammation conjointe des méninges et des vaisseaux sanguins.
Généralement, le pronostic d'une méningite d'origine auto-immune est assez bon, même si les récidives sont fréquentes.
La méningite aseptique représente le type de méningite le plus courant chez le chien, contrairement à ce qu'on observe chez l'Homme.
Dès lors qu'un chien souffre d'une méningite, il est normal de se demander s'il est contagieux, et donc s'il existe un risque pour son entourage.
Le plus souvent, la méningite a pour cause un dérèglement du système immunitaire : elle n'est alors pas contagieuse, que ce soit pour les autres animaux ou les humains.
Le risque de transmission existe en fait surtout dans le cas où elle est causée par un microbe, mais tout dépend du cas de figure. Ainsi, une infection virale comme la maladie de Carré peut facilement se transmettre entre chiens. En revanche, une méningite causée par une bactérie, un champignon ou un parasite a peu de chances d'être contagieuse, que ce soit pour les autres chiens ou les humains.
En définitive, si un chien semble souffrir d'une méningite, la prudence impose de l'isoler en attendant d'y voir plus clair grâce au diagnostic du vétérinaire, même si en réalité le risque de transmission est faible.
La méningite peut prendre des formes assez diverses chez un chien, en fonction notamment de sa cause sous-jacente et de la gravité de l'inflammation.
Cela étant, certains symptômes sont caractéristiques de cette maladie, et plusieurs d'entre eux sont généralement présents :
Par ailleurs, le chien est également susceptible de souffrir entre autres d'une fièvre importante, d'une baisse d'appétit, d'une grande fatigue, de nausées, de vomissements et/ou de problèmes neurologiques (notamment des convulsions et/ou une hyperesthésie, c'est-à-dire une augmentation de l'acuité des sens).
Voici une courte vidéo montrant un chien atteint de méningite :
Un chien souffrant d'une méningite présente habituellement des symptômes assez caractéristiques, si bien qu'elle est le plus souvent plutôt facile à reconnaître. Elle peut malgré tout être confondue avec d'autres maladies, notamment articulaires ou neurologiques. Par ailleurs, il est important d'identifier sa cause sous-jacente, car c'est surtout d'elle que dépend le traitement à mettre en place. Tout ceci explique qu'il est crucial de se tourner vers un vétérinaire pour établir un diagnostic précis.
Ce dernier réalise pour cela divers examens, notamment :
Le traitement d'une méningite chez un chien dépend de sa cause sous-jacente, comme c'est d'ailleurs le cas aussi chez un humain.
Le traitement d'un chien atteint d'une méningite infectieuse dépend du type de microbe impliqué.
Le vétérinaire préconise ainsi :
Des anti-inflammatoires et/ou des antidouleurs sont également préconisés même dans le cas général, car ils permettent de réduire les symptômes de la maladie - notamment la douleur.
Les médicaments destinés à lutter contre une méningite infectieuse doivent être administrés le plus vite possible, pour maximiser les chances de guérison et minimiser le risque de séquelles. D'ailleurs, leur administration se fait souvent par intraveineuse afin que leur action soit plus rapide.
En tout état de cause, il va de soi que si le vétérinaire habituel n'est pas disponible, il faut impérativement trouver une clinique vétérinaire en capacité de prendre en charge l'animal sans délai, afin que le traitement puisse démarrer au plus vite.
Par ailleurs, dans les cas graves, le vétérinaire hospitalise généralement le chien pendant quelques jours : cela permet de surveiller son état de près, et de réagir rapidement en cas de besoin.
Chez les chiens, la méningite aseptique est presque toujours d'origine auto-immune. Le cas échéant, elle se traite avec des corticoïdes tels que la cortisone et la prednisolone, qui sont des anti-inflammatoires. Selon les cas, ils peuvent être associés à des imunosuppresseurs, qui limitent l'action du système immunitaire.
La dose administrée est généralement élevée en début de traitement, puis on la réduit au fur et à mesure de l'amélioration des symptômes. Les premiers résultats sont normalement visibles au bout de quelques jours seulement. Toutefois, le traitement s'étale sur une période bien plus longue (généralement plusieurs mois), car cela permet de limiter le risque de rechute.
Dans la mesure où les anti-inflammatoires sont des médicaments forts pour l'organisme, en particulier lorsqu'ils sont administrés sur une longue durée, le vétérinaire met en place un suivi au long cours pour surveiller l'état de santé du chien, avec notamment des prises de sang régulières. Une prise de poids ainsi qu'une augmentation de l'appétit, de la soif et/ou de la quantité d'urine font partie des effets secondaires pouvant être observés, si l'on en croit une étude intitulée « Long-term treatment of dogs with steroid-responsive meningitis-arteritis: clinical, laboratory and therapeutic results » et publiée en 2000 dans le Journal of Small Animal Practice. Ils sont néanmoins considérés comme légers et réversibles après l'arrêt du traitement.
Traiter un chien souffrant d'une méningite peut se révéler assez onéreux.
Dans le cas d'une méningite infectieuse, le prix des médicaments n'est pas forcément très élevé et le traitement est généralement de courte durée, ce qui limite les frais. Toutefois, si l'animal doit être hospitalisé dans une clinique vétérinaire, il faut globalement compter entre 50 et 100 euros par jour : le coût peut donc rapidement augmenter.
Dans le cas d'une méningite aseptique, les médicaments à administrer ne sont pas non plus très onéreux : il faut prévoir entre 20 et 50 euros par mois en moyenne. Toutefois, comme le traitement dure généralement plusieurs mois, le montant cumulé que cela représente peut facilement atteindre plusieurs centaines d'euros - sans compter les différents examens de suivi à réaliser.
Quel que soit le cas de figure, il faut ajouter le prix des différents examens pour le diagnostic. En particulier, un scanner, une IRM ou une ponction lombaire sous anesthésie générale coûtent généralement plusieurs centaines d'euros.
En définitive, soigner un chien qui a une méningite a de fortes chances de se révéler assez coûteux. Les dépenses en question sont toutefois susceptibles d'être prises en charge au moins en partie par l'assurance, si l'on avait pris soin d'assurer la santé de son chien avant que n'apparaissent les premiers symptômes.
La méningite est une maladie grave, tant chez les humains que chez les chiens. Les chances d'en guérir dépendent entre autres de la cause sous-jacente ainsi que de la rapidité de la prise en charge.
Dans le cas d'une méningite infectieuse, le pronostic n'est souvent pas très bon, en particulier lorsqu'elle est le fait d'un virus ou d'une bactérie. Par exemple, une étude intitulée « Clinical presentation, treatment, and outcome of 24 dogs with bacterial meningitis or meningoencephalitis without empyema (2010-2020) » et publiée en 2023 dans le Journal of Veterinary Internal Medicine s'est intéressée au cas de 24 chiens atteints de méningite bactérienne et traités avec des antibiotiques : 20 ont survécu, soit un taux de survie d'environ 80%. Néanmoins, 9 d'entre eux (soit pratiquement la moitié de ces survivants) présentaient des séquelles neurologiques (toutefois mineures) dans les mois suivants.
Dans le cas d'une méningite aseptique, le taux de guérison est meilleur, en tout cas si le chien réagit bien au traitement (ce qui est le plus souvent le cas). Toutefois, les rechutes sont fréquentes : une étude parue en 2016 dans le Journal of Small Animal Practice et intitulée « Relapses in dogs with steroid-responsive meningitis-arteritis » a par exemple évalué à plus de 30% le taux de récidive dans les trois mois. Une autre étude, intitulée pour sa part « Clinical characteristics, breed differences, and quality of life in North American dogs with acute steroid-responsive meningitis-arteritis » et publiée en 2019 dans le Journal of Veterinary internal Medicine, conclut quant à elle à un taux de rechute de pratiquement 50% chez les chiens souffrant de méningite-artérite, un type de méningite auto-immune.
Dans tous les cas, des séquelles sont possibles à plus ou moins long terme : des troubles de la coordination, une faiblesse musculaire, des convulsions, une paralysie partielle...
Dans la mesure où chez les chiens, la méningite est le plus souvent d'origine auto-immune, il n'existe pas véritablement de moyen de l'empêcher totalement. Il n'en est pas moins possible d'agir pour la prévenir.
Tout d'abord, mieux vaut probablement éviter de faire se reproduire un individu qui aurait développé une méningite aseptique par le passé, au cas où. En effet, une origine génétique est suspectée, même si elle n'est pas prouvée à ce jour.
De plus, il est possible de prévenir un certain nombre de maladies infectieuses susceptibles d'évoluer en méningite septique, à commencer par :
Enfin, il est crucial de systématiquement soigner correctement toute plaie ou infection de l'animal (une otite, un aphte, un abcès dentaire), y compris si elle est a priori bénigne. En effet, même si la probabilité est très faible, il existe toujours un risque qu'elle évolue vers une méningite.
La méningite est une maladie grave qui touche les méninges, l'enveloppe protégeant le cerveau et la moelle épinière. Chez les chiens, elle est très souvent le fait d'une maladie auto-immune : elle se soigne alors plutôt bien, mais le taux de rechute est élevé. Elle peut également être causée par un microbe, le plus souvent un virus ou une bactérie : dans ce cas, le taux de guérison est moins bon, mais demeure assez élevé. Dans tous les cas, des séquelles durables sont possibles.
La méningite n'est toutefois pas la seule maladie neurologique des chiens susceptible d'avoir de graves répercussions sur la santé. On peut citer notamment l'encéphalite, qui correspond quant à elle à une inflammation de l'encéphale.