La prostate est un organe de l'appareil reproducteur masculin chargé de sécréter l'un des constituants du sperme et de le stocker. Elle ne concerne donc que le chien mâle : la femelle en est dépourvue.
En temps normal, elle mesure à peine quelques centimètres de longueur et se situe sous la vessie. Elle entre en fonctionnement lorsqu'elle arrive à maturité, lors de la puberté du chien : à partir de là, elle joue un rôle crucial dans la reproduction.
Toutefois, comme n'importe quel autre organe, elle est sujette à diverses maladies plus ou moins graves. Il est utile de les connaître un minimum afin de savoir les identifier, pour que l'animal soit alors pris en charge rapidement et dans les meilleures conditions.
Comme les autres organes du corps d'un chien, la prostate peut être atteinte par diverses maladies et malformations. Certaines sont assez répandues (à l'image par exemple de l'hypertrophie bénigne), tandis que d'autres sont plutôt rares - c'est le cas par exemple de la néoplasie.
L'hypertrophie bénigne de la prostate correspond à une augmentation anormale de son volume sous l'effet des hormones sexuelles, et en particulier de la testostérone. Il s'agit d'une tumeur bénigne, dans le sens où elle ne se propage pas aux tissus alentour et ne se traduit pas par une apparition de métastases, contrairement à un cancer (c'est-à-dire une tumeur maligne).
En grossissant, la prostate finit par comprimer l'urètre, qui est le canal reliant la vessie au pénis et permettant d'évacuer l'urine. Cela entraîne un certain nombre de symptômes, les principaux étant des difficultés à uriner, des mictions plus fréquentes ainsi que des douleurs dans le bassin. Cette évolution se fait toutefois sur une longue durée, si bien que la maladie reste le plus souvent peu symptomatique pendant des mois voire des années.
La castration reste généralement la solution la plus indiquée, car la prostate reprend alors normalement une taille normale après l'arrêt de la production des hormones sexuelles. Si toutefois on ne souhaite pas faire stériliser son chien (le plus souvent parce qu'on prévoit de le faire se reproduire), il est possible d'utiliser un traitement médicamenteux bloquant l'action de la testostérone. Le principal inconvénient est qu'il faut l'administrer à intervalle régulier (généralement une fois par an), car à défaut la prostate recommence à grossir avec le temps.
Un kyste est une poche se développant anormalement sur une muqueuse et contenant généralement du liquide. Il est le plus souvent petit et bénin mais s'avère parfois problématique, en particulier s'il grossit ou se multiplie, car il peut alors comprimer les tissus alentour ou évoluer à terme vers une tumeur, voire un cancer. Il existe aussi un risque d'infection si des bactéries pathogènes parviennent à le coloniser.
Un kyste prostatique se développe soit à l'intérieur de la prostate, soit sur sa surface extérieure. Il est normalement asymptomatique, car de petite taille. Toutefois, s'il grossit notablement, il risque alors de gêner l'élimination des selles ou de l'urine.
Dans ce cas, le traitement consiste alors généralement à pratiquer une petite opération afin de drainer son contenu. Cela permet de réduire sa taille et ainsi de faire en sorte qu'il ne gêne plus le fonctionnement des organes alentour.
L'infection prostatique est causée par des bactéries qui remontent dans la prostate depuis l'urètre, les reins ou la vessie et se mettent à la coloniser. Elle est peu fréquente chez le chien, et survient généralement alors que le prostate est déjà atteinte par une autre maladie - par exemple une hypertrophie bénigne.
Les principaux symptômes sont une difficulté à uriner, des mictions fréquentes, une présence de sang dans les urines ainsi que des douleurs abdominales susceptibles d'entraîner notamment une boiterie, de la fièvre, une léthargie, un manque d'appétit ou encore une constipation. Elle peut toutefois être asymptomatique : elle est alors découverte de manière fortuite, lors d'un examen de routine ou pour une autre maladie (par exemple une cystite, c'est-à-dire une inflammation de la vessie).
Le traitement consiste avant tout en l'administration d'antibiotiques durant une période assez longue - généralement au moins un mois. Dans certains cas avancés, une intervention chirurgicale est nécessaire.
La prostatite est une inflammation de la prostate, le plus souvent d'origine infectieuse. Elle peut être aigüe (c'est-à-dire brève et survenant brutalement) ou bien chronique (c'est-à-dire s'inscrivant dans la durée, avec une tendance à s'aggraver avec le temps).
Les symptômes sont globalement les mêmes que lors d'une infection de la prostate : des mictions plus fréquentes mais plus difficiles, des douleurs abdominales, une léthargie, une perte d'appétit, une apathie... Si elle est infectieuse, il est courant d'observer aussi de la fièvre ou du sang dans les urines. Toutefois, elle aussi peut rester asymptomatique pendant un certain temps et être découverte de manière fortuite.
Lorsqu'elle est le fait d'une infection, la prostatite se soigne généralement avec des antibiotiques administrés par voie orale pendant plusieurs semaines. Dans les autres cas, des anti-inflammatoires sont utilisés pour atténuer l'inflammation, mais une opération chirurgicale s'avère parfois nécessaire pour réduire les symptômes.
La néoplasie prostatique désigne une prolifération anormale et excessive de cellules au niveau de la prostate. Il s'agit donc d'une tumeur, qui finit généralement par devenir cancéreuse : le cas échéant, elle se propage aux tissus environnants et/ou se traduit par l'apparition de métastases à plus ou moins court terme.
Les symptômes sont bien souvent les mêmes que pour les autres troubles de la prostate : des difficultés à uriner, des mictions plus fréquentes, une douleur locale...
La néoplasie prostatique est assez rare chez le chien, puisqu'elle représenterait moins de 10% des troubles de la prostate. Par ailleurs, elle semble toucher davantage les individus castrés que les autres.
Lorsqu'elle est détectée suffisamment tôt, c'est-à-dire avant qu'elle ne soit devenue cancéreuse, elle se traite généralement par une chimiothérapie, une radiothérapie ou une ablation totale voire partielle de la prostate. Malheureusement, dans la majorité des cas, elle est diagnostiquée assez tard, alors qu'elle a déjà évolué en un cancer de la prostate : le traitement consiste alors en une chimiothérapie ou une opération chirurgicale, mais le pronostic est globalement défavorable.
Cela explique que l'espérance de vie en cas de néoplasie dépasse rarement quelques années - voire quelques mois seulement si elle s'est déjà transformée en cancer.
Le cancer de la prostate désigne comme son nom l'indique un cancer (c'est-à-dire une tumeur maligne) qui se développe dans les tissus de la prostate.
Contrairement à ce que l'on observe pour l'être humain, chez qui il est très courant (en moyenne, 1 homme sur 8 est touché au cours de sa vie), le cancer de la prostate est rare chez le chien : il concernerait moins de 1% des mâles. Par ailleurs, il touche surtout les individus castrés d'un âge avancé (en général au-delà de 8 ou 9 ans), et fait parfois suite à une néoplasie prostatique.
Comme chez l'Homme, il reste asymptomatique pendant longtemps et ne peut alors être découvert que fortuitement - par exemple lors d'un examen de routine. Par la suite, les premiers signes sont discrets et similaires à ceux des autres problèmes de prostate : on constate surtout des mictions plus difficiles, des infections urinaires plus fréquentes ou encore une présence de sang dans les urines. Enfin, une fois que la maladie est plus avancée, on observe des symptômes plus globaux : une léthargie, un amaigrissement notable, un manque d'appétit, de la fièvre... D'autres signes cliniques sont courants en cas de métastases, et dépendent de leur localisation.
Lorsqu'il est détecté très tôt, le cancer de la prostate se traite le plus souvent par une chimiothérapie ou une ablation prostatique - comme d'ailleurs pour un humain. Si par contre il est diagnostiqué alors qu'il a déjà colonisé les organes environnants ou que des métastases sont présentes (ce qui est souvent le cas), il n'existe pas de traitement réellement efficace, et l'espérance de vie de l'animal est assez courte - de l'ordre de quelques mois à peine.
Les maladies touchant la prostate sont susceptibles d'avoir des causes assez variées, mais les symptômes sont très similaires de l'une à l'autre.
Ainsi, on observe souvent des difficultés urinaires, qui se traduisent notamment par des mictions plus courtes mais plus fréquentes. Ceci est dû au fait que la prostate entoure l'urètre, qui est le canal reliant la vessie à l'extérieur : un gonflement du fait d'une infection, d'une tumeur, d'une inflammation, d'un kyste... entraîne une compression de ce canal, et donc une moins bonne évacuation de l'urine.
Une présence de sang ou de pus dans les urines est également courante en cas d'infection.
De plus, si la prostate grossit notablement, elle risque de perturber le fonctionnement du tube digestif. Il en résulte alors des difficultés à évacuer les selles, qui se traduisent concrètement par une alternance de phases de constipations et de diarrhées, avec potentiellement une présence de sang dans les déjections.
En outre, si la prostate est douloureuse, cela entraîne souvent des difficultés à se déplacer, à se lever ou à s'asseoir.
Enfin, dans les cas les plus sérieux, on observe souvent des symptômes plus globaux - généralement une perte d'entrain voire une apathie, un manque d'appétit, de la fièvre et/ou un amaigrissement notable.
Dès lors qu'un chien présente des symptômes pouvant faire penser à un problème de prostate (en particulier des difficultés urinaires), il est important de consulter un vétérinaire sans attendre afin qu'un diagnostic soit posé.
En général, le professionnel procède dans un premier temps à une palpation rectale : cela lui permet d'apprécier une éventuelle modification de taille ou de forme de la prostate, ainsi que d'identifier le cas échéant une douleur locale. Pour cela, le chien est placé sous sédation, voire sous anesthésie générale.
Si le vétérinaire détecte quelque chose de suspect lors du toucher rectal, il réalise normalement divers examens complémentaires, en fonction du trouble supposé. Les plus courants sont une radiographie, une échographie, une prise de sang, une analyse d'urine ou une biopsie (c'est-à-dire un prélèvement d'un petit morceau de la prostate en vue d'une analyse approfondie, au microscope ou en laboratoire).
Si les symptômes sont similaires d'un trouble de la prostate à l'autre, le traitement à mettre en place varie quant à lui fortement en fonction de la cause sous-jacente.
Ainsi, le vétérinaire préconise généralement :
Si l'on a pris soin de souscrire une mutuelle canine avant l'apparition des premiers symptômes, tout ou partie des dépenses correspondantes sont susceptibles d'être prises en charge, ce qui le cas échéant permet évidemment d'alléger la facture. Toutefois, les problèmes de prostate surviennent le plus souvent alors que le chien est déjà âgé : il faut donc s'assurer que la formule que l'on a choisie ne prévoit pas de limite d'âge au-delà de laquelle les dépenses en question ne sont plus remboursées - ce qui justement est bien souvent le cas.
La prévention la plus efficace des troubles de la prostate est la castration. En effet, les hormones sexuelles - et en particulier la testostérone - tendent à les amplifier, voire même à les causer (en particulier dans le cas de l'hypertrophie bénigne). Faire castrer son chien permet d'éviter la production de ces hormones, et donc de réduire les risques de maladies au niveau de la prostate.
Ce n'est toutefois pas une méthode miracle, dans la mesure où cela ne suffit pas pour empêcher totalement ces dernières. Certaines sont même davantage fréquentes chez les chiens castrés que chez les autres : c'est le cas en particulier de la néoplasie prostatique. Néanmoins, comme elles demeurent rares et minoritaires, la castration reste recommandée dès lors qu'on ne prévoit pas de faire reproduire son compagnon.
Par ailleurs, il est important de contacter rapidement un vétérinaire en cas de problèmes urinaires. En effet, un symptôme aussi anodin qu'une difficulté à uriner ou des mictions plus fréquentes peut en réalité cacher une maladie grave, en particulier un cancer de la prostate. Or, comme bien souvent, un diagnostic précoce a de grandes chances d'augmenter considérablement les chances de guérison.
Les troubles de la prostate n'ont bien sûr pas tous les mêmes causes ni la même évolution, mais ils se manifestent globalement de la même façon : il n'est donc pas toujours simple pour un maître de savoir si son chien souffre d'un problème bénin ou d'une maladie grave.
Dans tous les cas, si l'on constate des difficultés urinaires ou tout autre symptôme faisant penser à un problème prostatique, il convient de contacter un vétérinaire sans trop attendre.
Par ailleurs, si l'on ne souhaite pas ou plus faire reproduire son chien, mieux vaut le faire castrer : cela limite efficacement les risques non seulement de problèmes de la prostate, mais aussi d'autres troubles (en particulier de tumeur mammaire ou testiculaire). Cela vaut d'ailleurs aussi pour une femelle : chez elle aussi, la stérilisation permet de prévenir un certain nombre de maladies, comme l'infection de l'utérus (métrite) ainsi que les tumeurs mammaires ou ovariennes.
Au passage, plus elle est réalisée tôt dans la vie de l'animal, plus elle est efficace pour réduire le risque de maladies, et ce quel que soit son sexe : il ne faut donc pas hésiter à y avoir recours dès que possible, c'est-à-dire vers l'âge de la puberté.