Un hérisson est-il dangereux pour un chien ?

Dans la nature, les chiens sont des carnivores, et même de sacrés prédateurs : pour se nourrir, ils s'en prennent à nombre de proies de tailles assez variables.

Ceux qui vivent au sein d'un foyer n'ont plus besoin de chasser pour manger. Néanmoins, ils conservent souvent un fort instinct de prédation, qui les pousse à s'en prendre à ce qu'ils assimilent à des proies. Ils ne le font pas pour se nourrir, mais plutôt par réflexe, ou pour jouer.

Les hérissons peuvent clairement faire partie de leurs cibles, car ils sont de petite taille. Cela dit, leur technique lorsqu'ils se sentent menacés consiste à se protéger en se roulant en boule jusqu'à ce que le danger soit passé.

Tous les chiens ne s'en prennent pas forcément aux hérissons : tout dépend de leur caractère, qui bien sûr varie d'un individu à l'autre. Cela dit, celui-ci est en bonne partie influencé par leur race. De fait, les représentants de celles qui sont dotées d'un fort instinct de prédation (par exemple le Beagle ou le Jack Russell), sont davantage susceptibles de le faire. À l'inverse, certaines races de compagnie comme le Poméranien n'ont pas un instinct de chasseur particulièrement développé : les chiens en question s'en prennent donc peu aux autres animaux, même ceux de petite taille.

Comme les hérissons se protègent avec leurs piquants dès qu'ils perçoivent une menace, ils ne sont pas faciles à tuer. Seuls quelques prédateurs comme les blaireaux parviennent à les ouvrir lorsqu'ils sont en boule, et ainsi à accéder à la partie vulnérable de leur corps.

Ainsi, un chien a peu de chances de tuer un hérisson adulte et en bonne santé : il faudrait qu'il parvienne à le mordre avant que celui-ci ait le temps de se mettre en boule. Dans les faits, c'est peu susceptible de se produire étant donné que la mise en boule est presque instantanée. Il peut toutefois y arriver s'il s'agit d'un hérisson très jeune, vieux ou malade, car ce dernier a alors moins de réflexes et plus de difficultés à se protéger correctement.

Cela étant, même si un chien a peu de chances de réussir à tuer un hérisson, il est tout de même susceptible de le blesser, notamment s'il le prend dans sa gueule ou le mord. Certes, il risque très fortement de se faire alors piquer et donc de le relâcher très rapidement, mais potentiellement après lui avoir déjà infligé une blessure.

Un hérisson a le dos recouvert d'épines pointues : lorsqu'il sent une menace, il se roule en boule afin de protéger efficacement le reste de son corps. Un chien qui tenterait alors de s'en prendre malgré tout à lui, ou bien qui marcherait dessus par inadvertance, s'exposerait alors à un risque de piqûres - généralement multiples. 

Fort heureusement, et contrairement par exemple à certains serpents ou aux méduses, un hérisson n'est pas un animal venimeux : ses épines ne contiennent ni venin, ni toxine. Il n'existe donc pas de risque d'intoxication de ce côté-là.

De plus, elles ne s'enfoncent pas profondément dans la peau, contrairement par exemple à celles d'un oursin. Le risque de blessure est donc très mesuré, même si la douleur peut être réelle.

En fait, le plus gros danger est que la plaie s'infecte si elle n'est pas soignée correctement. Par conséquent, lorsqu'un chien se fait piquer par un hérisson et saigne, il convient de bien rincer la plaie à l'eau claire, puis de la désinfecter avec un produit dédié à la gent canine : un antiseptique si elle se situe sur la peau, ou un bain de bouche si elle est dans la gueule. Il convient aussi de faire montre de vigilance dans les jours qui suivent, pour s'assurer qu'elle guérit bien : si des signes d'infection apparaissent (par exemple du pus ou une couleur suspecte), mieux vaut contacter un vétérinaire sans attendre.

Comme n'importe quel autre animal, un hérisson peut être porteur de diverses maladies plus ou moins graves. Or, certaines sont susceptibles de se transmettre aux chiens, que ce soit de manière directe ou indirecte.

C'est le cas notamment de la leptospirose, une grave maladie bactérienne entraînant généralement un décès rapide. La contamination se fait habituellement par ingestion d'eau contaminée par de l'urine, mais elle peut également être directe, si l'animal mange un hérisson qui était porteur des bactéries en question. Il n'existe pas de traitement efficace, mais vacciner son chien contre la leptospirose permet de limiter le risque qu'il ne tombe gravement malade.

Un hérisson peut également être porteur de salmonelles, les bactéries à l'origine de la salmonellose. Cette pathologie s'avère généralement bien moins grave que la leptospirose : elle est souvent asymptomatique, ou ne cause qu'une diarrhée durant quelques jours. Il existe malgré tout un risque de complication si le chien est très jeune, très âgé ou déjà malade. Le cas échéant, une prise en charge adaptée permet normalement la guérison, si celle-ci ne survient pas spontanément.

Enfin, un hérisson semble pouvoir être porteur de la rage, en tout cas dans les régions du monde où elle est encore présente. Cela semble toutefois être un cas de figure particulièrement rare. Malgré tout, dans la mesure où cette maladie est à la fois mortelle et incurable, c'est une raison de plus de faire vacciner son chien contre la rage dans les zones à risque.

Comme beaucoup d'autres animaux sauvages, les hérissons sont de véritables réservoirs à parasites, et plus particulièrement à puces. Pour autant, cela ne se voit pas forcément : contrairement par exemple aux chiens ou aux chats, ils se grattent rarement à l'aide de leurs pattes arrière lorsqu'ils sont infestés.

La puce que l'on retrouve le plus souvent sur les hérissons est Archaeopsylla erinacei, d'ailleurs couramment surnommée « puce du hérisson ». Son nom ne saurait induire en erreur : elle peut également s'en prendre aux humains ainsi qu'à d'autres animaux, en particulier les représentants de la gent canine. Une infestation est possible s'ils touchent ou jouent avec ces petits animaux, et implique toutes sortes de risques pour la santé : allergie, maladie, anémie...

Pour cette raison, il ne faut pas laisser son chien toucher un hérisson ou jouer avec lui, ni même bien sûr prendre soi-même ce dernier à mains nues. Si jamais la situation se produit malgré tout, il est judicieux de limiter le risque d'infestation en prenant l'initiative de traiter son chien contre les puces s'il ne l'est pas déjà, ou de renouveler son traitement si celui-ci commence à dater.

Un chien a peu de chances de parvenir à tuer un hérisson, mais ce n'est pas totalement impossible non plus. Il est en revanche relativement susceptible d'en trouver un qui est déjà mort - par exemple suite à une maladie ou une collision avec un véhicule. Il peut alors être tenté de le manger, comme il le ferait dans la nature s'il devait se nourrir lui-même.

Un hérisson n'est pas un animal toxique pour un chien, et ne présente donc pas en lui-même un risque d'intoxication. En revanche, il peut avoir avalé des substances qui le sont. C'est le cas par exemple s'il a ingéré de la mort-aux-rats peu avant son décès. Un empoisonnement du chien à la mort-aux-rats est alors très probable, étant donné que ce produit est particulièrement toxique pour la gent canine. En l'absence de prise en charge rapide et efficace, le décès est probable en quelques jours.

Cela dit, un hérisson est dangereux pour un chien en cas d'ingestion même s'il n'a pas avalé de substance dangereuse. En effet, ses épines sont susceptibles de blesser voire perforer le tube digestif. En outre, son corps est peu digeste : des troubles digestifs, voire carrément une occlusion intestinale, sont alors possibles. Enfin, s'il était porteur de parasites (par exemple des vers) ou d'une maladie contagieuse (notamment la leptospirose), le chien risque de tomber malade à son tour.

Tout ceci explique qu'il est vivement conseillé de contacter un vétérinaire sans attendre lorsqu'un chien a avalé un hérisson. De cette façon, un traitement peut rapidement être mis en place pour prévenir les différents risques.