Le grattement effectué de manière occasionnelle ne représente pas un phénomène anormal chez le chien. En effet, l'animal s'y adonne par exemple afin de procéder à sa toilette.
Cependant, des démangeaisons récurrentes peuvent trahir une agression du derme ou du pelage, nécessitant parfois une prise en charge médicale.
Le prurit est un terme scientifique désignant toute forme de grattements, de démangeaisons, de mordillage ou de léchage réalisés de façon excessive chez le chien. Ce phénomène sensitif, très désagréable pour l'animal, peut avoir plusieurs origines.
Quelles sont les causes sous-jacentes des démangeaisons chez le chien, et comment le traiter ?
Le prurit représente une sensation désagréable entraînant le désir de se gratter. Il s'agit d'un symptôme subjectif qui correspond à une sensation complexe, différente de la douleur, faisant intervenir des facteurs ayant plusieurs origines :
Cette pathologie peut se manifester sous différentes formes chez le chien. Souvent, l'animal procède à des mouvements de grattement avec les pattes, à des mordillements, à des frottements le long de murs ou encore à du léchage. Mais d'autres comportements sont également possibles, comme des secouements de tête, des ébrouements, une irritabilité ou de l'agressivité. Ainsi, chez certaines races prédisposées à développer une affection dermatologique, les premiers signes de démangeaison doivent inciter à rechercher une dermatose prurigineuse.
En outre, les mouvements de défense de l'animal, qui apaisent momentanément la sensation désagréable, ont tendance à altérer la peau. Ainsi, cette sensation de soulagement n'est que de courte durée : elle laisse rapidement la place à une augmentation rapide du prurit. Autrement dit, il s'agit d'un véritable cercle vicieux : les démangeaisons deviennent encore plus fortes après le grattage, ce qui donne encore plus envie au chien de se gratter.
D'autre part, toutes les dermatoses anciennes ont tendance à provoquer des remaniements cutanés non spécifiques caractérisés par une élévation de la température de la peau, de la sécheresse et/ou une faible humidité cutanées, qui peuvent participer à l'aggravation du phénomène.
Par ailleurs, il est nécessaire de prendre en considération les phénomènes de seuil et de sommation des effets. En effet, un animal ne se gratte que lorsqu'il passe au-dessus d'un certain niveau de démangeaisons, appelé "seuil du prurit". En outre, plusieurs dermatoses peuvent se superposer. Isolées, ces affections ne sont pas responsables du prurit. Mais leur association en revanche peut créer des démangeaisons : on parle alors de la "sommation des effets".
En outre, le prurit représente seulement une manifestation de dermatose chez le chien parmi d'autres. En effet, il peut être associé ou non à des lésions locales spécifiques.
Enfin, le prurit aigu, caractérisé par une apparition brutale et soudaine, se distingue d'emblée par une intensité importante. Quant au prurit chronique, il apparaît progressivement et ses symptômes sont initialement peu marqués, mais s'aggravent avec le temps.
Plusieurs parasites sont à l'origine de l'apparition et du développement de la dermatose prurigineuse chez le chien, au premier rang desquels la gale sarcoptique. Cette affection est provoquée par un acarien nommé Sarcoptes scabiei var. canis, spécifique au chien, qui creuse des cavernes et des tunnels dans les couches les plus superficielles de l'épiderme. Le parasite provoque alors l'apparition d'un prurit à la fois à cause de la pénétration de la peau, du creusement de galeries, de la présence d'épines sclérifiées sur le corps et aussi probablement d'un phénomène d'hypersensibilité.
Les lésions cutanées sont d'abord localisées dans les zones où la peau est fine, comme les pavillons auriculaires, les coudes ou les jarrets. Cependant, une généralisation de la dermatose est rapidement observable, notamment avec des démangeaisons localisées au niveau de la face, des pattes et du thorax de l'animal. Ainsi, il existe des lésions antérieures au prurit comme des papules, des croûtelles ou encore des érythèmes... Cependant, elles sont rapidement remaniées par le grattage. Par ailleurs, il s'agit d'une dermatose extrêmement contagieuse, particulièrement chez les chiots, dans laquelle n'existent plus que des lésions non spécifiques caractérisées par des croûtes, des excoriations et des érosions.
En plus de la gale sarcoptique, d'autres ectoparasitoses peuvent également être prurigineuses, c'est-à-dire causer au chien des démangeaisons :
Enfin, la démodécie, infestation par Demodex canis, n'est le plus souvent pas prurigineuse. Cependant, certaines races y sont prédisposées, notamment celles à poils courts comme le West Highland White Terrier, le Scottish Terrier, le Staffordshire Bull Terrier, le Pit-Bull, le Bouledogue Anglais, le Boston-Terrier, le Boxer, le Dogue Allemand, le Dobermann...
En général, un problème de déficience immunitaire cause une incapacité de la peau à se défendre contre les parasites. Cette affection apparaît dans des localisations comme les espaces inter-digités, surtout chez les chiots âgés de 1 mois à 1 an.
Les dermatophyties, infections causées par des dermatophytes, sont rarement prurigineuses.
Cependant, certains cas peuvent le devenir. Par exemple, des infections causées par des dermatophytes non habitués au revêtement cutané du chien peuvent provoquer un prurit très marqué, entraînant chez leur hôte une réaction inflammatoire parfois violente, notamment en cas de Trichophyton mentagrophyte et de Microsporum persicolor.
Quant à la dermatite à Malassezia, systématiquement prurigineuse, elle est due au développement de levures sur la peau. Elle est toujours associée à des signes cutanés assez typiques, comme un épaississement de la peau, la présence de squames grasses et une odeur désagréable.
La dermatose allergique est caractérisée par l'existence d'un prurit. Il en existe différents types selon la cause.
En cumulé, les allergies représentent la première cause de prurit chronique chez le chien. Cependant, il est nécessaire de les différencier des ectoparasitoses, afin de mettre en place un traitement adéquat.
Il s'agit de l'une des principales formes de dermatite allergique chez le chien. Elle est due à des piqûres de puces ou à des aéroallergènes, des substances véhiculées par le vent, comme les pollens ou les acariens de la poussière de maison.
L'allergène provient alors de la nourriture ingérée par l'animal, qu'il s'agisse de son alimentation habituelle ou d'une nourriture inhabituelle comme du pain, des pommes de terre, etc. Ce genre d'allergie se caractérise par des démangeaisons au niveau des paupières, des pattes et du ventre.
Par ailleurs, les grattements de l'animal sont susceptibles de provoquer une infection difficile à traiter par la suite. Ainsi, des cas très graves peuvent se manifester, comme l'œdème de Kinck, caractérisé par un gonflement brutal de la tête. L'animal se frotte alors sur le sol et se gratte les pattes. Il s'agit d'une urgence absolue dont la conséquence peut être dramatique. En effet, lorsque l'infection atteint la gorge, le chien est susceptible de s'étouffer.
Elle reste rare chez le chien, grâce à la présence protectrice du pelage. Cependant, il existe notamment des prurits de la face liés à une allergie de contact au plastique de la gamelle, ainsi que d'autres liés au port d'un collier antiparasitaire pour chien ou encore à une exposition à certains composants chimiques contenus dans les shampoings pour chiens. En outre, des irritations ou de véritables allergies vis-à-vis de substances contenues dans les revêtements des sols (comme par exemple le ciment) ou dans les désinfectants ménagers (tels que l'eau de Javel) peuvent provoquer un prurit à localisation exclusivement ventrale. Le prurit relatif à la dermatite atopique est très semblable. Les signes cliniques sont initialement difficiles à distinguer : un léchage des extrémités des pattes, des frottements du museau et des épisodes d'otite. Cependant, la généralisation est rapide.
En revanche, le prurit de la DAPP (dermatite par allergie aux piqûres de puces) est plus reconnaissable, car souvent localisé dans la zone dorso-lombaire. Cependant, il existe des cas localisés hors de cette zone. Par ailleurs, toutes les dermatoses prurigineuses localisées dans la région du dos ne sont pas des DAPP.
La pyodermite est la deuxième cause de prurit chez le chien après les allergies. En effet, plusieurs types de pyodermites peuvent s'accompagner de démangeaisons.
La dermatite pyotraumatique est une pyodermite de surface, très superficielle, qui apparaît brutalement sous la forme d'une plaque suintante très prurigineuse. Elle est localisée le plus souvent dans la zone dorsale.
Cette affection peut être secondaire à une dermatite allergique. Par ailleurs, les mouvements, les mordillements et les frottements très importants effectués par l'animal peuvent favoriser son extension.
L'impétigo, forme de pyodermite souvent modérément prurigineuse, est pour sa part surtout localisé dans la zone ventrale chez le chien. Cette infection se caractérise par la présence de grandes pustules contenant un pus sanieux, qui sèchent en laissant place à des croûtes mélicériques de grande taille.
Quant à la folliculite, très protéiforme chez le chien, elle peut prendre l'aspect classique d'une dermatose pustuleuse dont les pustules sont centrées sur des poils. Mais elle peut aussi parfois se manifester par des zones sans poils dites alopéciques, par des collerettes épidermiques à type de lésions cibles caractérisées par des squames confluentes de grande taille, rondes, entourant une zone hyperpigmentée, ou encore par un aspect mité du poil, phénomène spécifique à certaines races comme le shar-peï.
Mal traitées, ces affections peuvent se transformer en furonculose ou en cellulite bactérienne. Ces pathologies sévères sont caractérisées cliniquement par trois types de symptômes plus douloureux que prurigineux :
D'autres dermatoses peuvent s'accompagner de démangeaisons chez le chien.
Ainsi, des réactions allergiques à certains médicaments ingérés peuvent être à l'origine d'urticaires ou d'un prurit généralisé.
En outre, certaines maladies auto-immunes, comme le Pemphigus foliacé, sont cliniquement caractérisées par l'apparition de grandes pustules stériles (c'est-à-dire dépourvues de bactéries) et prurigineuses.
Par ailleurs, des troubles du comportement du chien peuvent représenter de simples activités de dérivation, par exemple pour faire face à une certaine anxiété. Ainsi, un léchage stéréotypé procure un certain bien-être à l'animal. Il s'agit alors d'une maladie d'ordre psychosomatique, d'un trouble du comportement en réaction au milieu de vie, permettant au chien d'échapper à son conflit interne. En général, ce genre d'affection touche particulièrement les chiens nerveux, comme les terriers, qui réagissent ainsi face à un manque de stimulations ou encore à un mode d'existence qui ne leur convient pas.
Enfin, certaines tumeurs cutanées peuvent également engendrer des grattements du chien.
La dermatose kératoséborrhéique représente un état inflammatoire cutané qui est à l'origine d'une réaction de défense de la peau. Cette pathologie se caractérise par une augmentation du taux de renouvellement épidermique et donc par l'apparition de squames de taille plus ou moins grande.
En outre, ces remaniements s'accompagnent de modifications de la composition chimique de la peau, qui peuvent être à l'origine d'un prurit.
Afin de traiter un chien atteint de dermatose prurigineuse de façon adéquate, il est primordial de faire appel à un vétérinaire pour identifier la cause de son apparition.
D'un côté, il existe des dermatoses prurigineuses avec lésions cutanées typiques, à l'origine de démangeaisons, qui sont principalement causées par des parasites ou des infections. De l'autre côté, certaines dermatoses prurigineuses, principalement de cause allergique ou psychogène, provoquent des lésions cutanées associées, mais secondaires, caractérisées par une démangeaison qui finit en éruption.
Lorsque le diagnostic précis de la cause sous-jacente des démangeaisons du chien est établi, un traitement antiprurigineux peut être prescrit pour apaiser l'animal.
Ainsi, différentes classes de médicaments sont utilisables afin de traiter cette affection : anti-sceptiques, anti-inflammatoires, antibiotiques, antihistaminiques... Quant aux glucocorticoïdes, ils représentent la classe de molécules la plus utilisée et procurent une amélioration quasi immédiate de la plupart des prurits.
Cependant, la majorité des dermatoses prurigineuses se compliquent rapidement avec le développement d'infections cutanées, qui peuvent aggraver l'état de l'animal. Il sera donc parfois nécessaire de mettre en place un traitement encore plus long et plus spécifique.
Toutefois, les médicaments antiprurigineux classiques, souvent administrés de manière exagérée, sont susceptibles de transformer un état aigu en un état chronique. De plus, ils présentent des effets secondaires très invalidants à moyen et à long terme. Ainsi, leur utilisation sur les prurits chroniques n'est pas recommandable.
Par conséquent, afin de préserver la santé du chien, l'utilisation de traitements alternatifs s'avère judicieuse.
Afin de protéger la santé du chien contre les effets néfastes de certains médicaments visant à lutter contre les démangeaisons, il est possible de recourir à des traitements alternatifs sous forme de diverses molécules : psychotropes, acides gras essentiels, etc.
De plus, certains topiques, principalement sous forme de shampoings pour chien, présentent des propriétés apaisantes par simple effet mécanique. En outre, certains shampoings sont initialement composés de substances astringentes, calmantes et apaisantes qui participent de façon non spécifique à l'effet anti-prurigineux.
Par ailleurs, une alimentation saine et équilibrée ainsi qu'une activité physique journalière, sous forme de promenades ou de jeux, contribuent à une amélioration de la santé physique et mentale du chien, et par conséquent des symptômes prurigineux.
Enfin, dans le cadre de certaines maladies comme la démodécie, les éleveurs peuvent éviter la reproduction des chiens qui transmettent cette affection, particulièrement ceux qui y ont été sujets durant leur jeune âge.
Une hygiène optimale de l'animal et de son environnement est nécessaire en vue de prévenir ou de traiter une affection prurigineuse. Ainsi, un bon entretien du pelage du chien et des séances de toilettage régulières sont primordiaux.
Dans tous les cas, il est nécessaire de traiter l'environnement, en particulier le lieu de couchage du chien, avec des antiparasitaires environnementaux, en plus des traitements éventuellement administrés à l'animal.
En outre, les milieux humides ou le ciment peuvent favoriser la prolifération d'acariens, et représentent donc un terrain propice aux affections prurigineuses.
Les démangeaisons récurrentes chez le chien, accompagnées de dommages au niveau du derme, peuvent avoir différentes origines : allergies, puces, parasites...
Ainsi, l'apparition d'un grattement anormal et de lésions du pelage doit pousser le maître à consulter un vétérinaire, qui prescrira un traitement adéquat après avoir identifié la cause de ces grattements.
Enfin, il convient de rappeler que la vermifugation du chien est essentielle dans le cadre de la prévention des infections prurigineuses.
Dr Vétérinaire, spécialiste en dermatologie
DIP ECVD, DESV Dermatologie, CES Dermatologie, DU Allergologie - Consultant en dermatologie
Chargé d'enseignement vacataire à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes (Oniris)
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