Mon chien maigrit : pourquoi, et que faire pour l'aider ?

Dans le langage courant, maigrir désigne tout simplement le fait de perdre du poids : il s'agit du contraire de grossir, qui consiste à prendre du poids.

De manière générale, il est normal que le poids d'un individu (humain ou animal) varie un peu en fonction des jours, des semaines, des saisons... Toutefois, en temps normal, il se trouve globalement dans la même plage de valeurs, et proche du poids idéal calculé par le vétérinaire en fonction notamment de l'âge, la race et le niveau d'activité.

Il arrive pourtant qu'un chien se mette à maigrir anormalement, soit de manière brutale, soit plus progressivement mais étalé sur plusieurs semaines voire plusieurs mois d'affilée. Tout dépend en fait de la cause sous-jacente. C'est alors que l'on peut alors véritablement commencer à se dire que peut-être quelque chose ne va pas.

Dans le cas général, l'animal maigrit surtout au niveau du tronc : c'est pourquoi l'un des principaux signes de maigreur est l'apparition des côtes sous la peau. Il arrive toutefois que cela se produise en d'autres endroits du corps : en particulier, le chien peut maigrir au niveau du train arrière. Là encore, tout dépend de l'origine de la perte de poids.

Comme chez l'humain, un chien peut maigrir pour toutes sortes de raisons. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs tout à fait normales, et ne doivent donc pas susciter d'inquiétude - en tout cas dans une certaine mesure. D'autres à l'inverse sont plus problématiques. Il faut donc déterminer dans quel cas on se situe, pour savoir s'il convient de s'alarmer ou non.

Il arrive parfois qu'une perte de poids soit normale et ne prête pas à conséquences - en tout cas tant qu'elle reste mesurée.

C'est le cas notamment d'un chien qui subit une opération chirurgicale ou une hospitalisation : il perd habituellement du poids dans les jours à semaines qui suivent, à cause de la fatigue de l'intervention et de la convalescence. Cet amaigrissement n'est pas spécialement alarmant, à condition toutefois qu'il soit passager et que l'animal récupère progressivement lors de sa convalescence.

Un autre exemple est celui d'une chienne qui allaite une portée de chiots voraces : elle peut facilement maigrir le temps de sevrer sa progéniture. Cela s'explique tout simplement par le fait que la production de lait demande beaucoup d'énergie, et peut donc se faire au détriment de la mère. Parallèlement, la fatigue peut la conduire à manquer d'appétit, ce qui là aussi contribue à la perte de poids. Plus la portée est nombreuse et plus l'allaitement dure longtemps, plus les chances que la chienne perde du poids sont importantes. Il ne faut toutefois pas non plus qu'elle n'ait plus que la peau sur les os...

Une des causes possibles d'un amaigrissement est bien évidemment un problème sur le plan alimentaire.

Il peut s'agir :

• d'une quantité insuffisante de nourriture par rapport aux besoins du chien ;
• d'une alimentation insuffisamment riche en lipides ou protéines ;
• d'une nourriture indigeste, ce qui empêche une bonne assimilation des nutriments ;
• d'une alimentation qui lui déplaît, et qu'il n'a pas envie de manger ;
• ou même de plusieurs d'entre elles à la fois.

Ce cas de figure se produit souvent lorsque l'animal est nourri avec des croquettes bas de gamme, car ces dernières sont généralement constituées d'aliments certes peu chers mais aussi peu nutritifs (notamment des céréales). Il arrive aussi que ses besoins nutritionnels augmentent, du fait par exemple d'une quantité d'exercice plus importante, d'une gestation, d'un allaitement... : or, si l'alimentation n'est pas adaptée en conséquence, le chien peut alors se mettre à maigrir.

La première chose à faire si l'on constate un amaigrissement est donc de se demander si son alimentation n'est pas inadaptée à ses besoins. Le cas échéant, divers signes indiquant que le chien est mal nourri sont généralement présents : ses selles sont molles voire diarrhéiques, son pelage est en mauvais état, il ne finit pas sa gamelle et/ou réclame de la nourriture en dehors des repas, etc.

De nombreuses maladies sont susceptibles de causer un amaigrissement, avec ou non une perte d'appétit en parallèle.

Les principales sont les suivantes, mais il en existe beaucoup d'autres :

• une maladie inflammatoire intestinale ;
• une infection par un microbe, comme la parvovirose ;
• un syndrome de malabsorption, qui gêne l'absorption des nutriments ;
• une insuffisance cardiaque, elle-même causée par une maladie cardiaque ;
• un trouble hormonal, tel que le diabète ou l'insuffisance pancréatique exocrine ;
• une intolérance alimentaire ou une allergie alimentaire, qui cause des diarrhées à répétition ;
• une affection des reins, comme la dysplasie rénale ;
• une infestation par des vers tels que le ténia ;
• un cancer, notamment en fin d'évolution.

Certaines d'entre elles engendrent une perte de poids rapide et brutale, pouvant nécessiter des soins d'urgence : c'est le cas notamment de la parvovirose. D'autres comme les vers ou le cancer sont plus progressives. Dans tous les cas, d'autres symptômes sont presque toujours présents, et aident à orienter le diagnostic.

Quoi qu'il en soit, le chien maigrit généralement parce qu'il a moins d'appétit qu'avant du fait de son état de santé, mais ce n'est pas toujours le cas. Il peut même maigrir alors qu'il mange davantage ! Tout dépend de la maladie dont il est atteint.

Les humains ne détiennent pas le monopole de la détresse émotionnelle : les animaux aussi peuvent en être victimes.

Dans l'ensemble, les chiens sont moins à risques que les chats, car ils possèdent une meilleure faculté d'adaptation, même s'ils sont eux aussi attachés à leur routine. Ils peuvent malgré tout être stressés, avoir une baisse de moral voire tomber en dépression : il y a alors de fortes chances que leur appétit soit modifié - notamment à la baisse, même s'il arrive parfois au contraire qu'ils se mettent à manger davantage.

Toutes sortes de facteurs psychologiques sont susceptibles de causer une perte d'appétit et donc un amaigrissement : un déménagement (notamment dans un logement plus petit), l'arrivée d'un nouvel animal de compagnie ou d'un conjoint, la naissance d'un bébé, un maître moins disponible ou plus souvent absent... sont quelques exemples parmi les nombreux qui existent. Selon le caractère du chien, ces changements peuvent être plus ou moins bien vécus : un animal nerveux ou anxieux risque d'y être davantage sensible qu'un autre qui est naturellement bien dans sa peau.

Dans l'ensemble, perdre un peu de poids n'est pas forcément problématique : la fourchette de poids idéal est en effet plutôt large, et quelques centaines de grammes en plus ou en moins ne sont pas forcément catastrophiques.

Si toutefois le chien maigrit fortement, il risque de souffrir de divers problèmes de santé. Pour fonctionner à ses pleines capacités, l'organisme a de fait besoin d’un minimum de charge pondérale : en deçà de cette limite (qui est propre à chaque individu), il montre des signes physiques de détresse, et le décès peut même survenir à plus ou moins long terme. Il ne faut donc pas banaliser la maigreur.

Parmi les conséquences les plus fréquentes chez un chien qui a trop maigri, on peut citer par exemple :

• les problèmes cutanés, comme l’eczéma, les pellicules et la perte de poils ;
• un affaiblissement du système immunitaire, ce qui rend plus vulnérable aux maladies ;
• une baisse de la résilience physique, du fait de la perte musculaire ;
• un accroissement des chances de fractures, en raison de la réduction de la densité osseuse ;
• un déséquilibre hormonal, pouvant causer entre autres de l’infertilité ;
• et de manière générale, une diminution de l'espérance de vie de l’animal, si sa maigreur dure dans le temps.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'est pas toujours évident de se rendre compte qu'un chien maigrit, en particulier si la perte de poids est légère et progressive. C'est encore plus vrai s'il est doté d'un pelage long et/ou dense, car alors sa corpulence est nettement moins visible.

Le meilleur moyen de savoir si un chien maigrit est en fait tout bêtement de le peser régulièrement, dans l'idéal au moins toutes les deux à quatre semaines, voire plus fréquemment si l'on soupçonne un problème à ce niveau-là. Peser un petit chien n'est pas très difficile : il suffit de monter sur une balance alors qu'on le tient dans ses bras, puis de recommencer seul, et de faire la différence entre les deux. Peser un chien de taille moyenne ou grande est en revanche plus problématique : il faut parvenir à le faire tenir debout immobile sur la balance. Si besoin, on peut demander conseil à un vétérinaire, qui sait généralement comment s'y prendre.

Une autre solution pour savoir si son chien maigrit peut être d'examiner son corps à intervalles réguliers, et notamment de palper les côtes. Ces dernières doivent être perceptibles au toucher, mais ne doivent être que légèrement apparentes - notamment à distance. Si l'on a du mal à se rendre compte d'un éventuel changement, une astuce peut être de prendre son chien en photo chaque semaine : cela permet d'avoir un élément de comparaison d'une fois sur l'autre.

Si la perte de poids semble légère et temporaire, ce n'est pas forcément un problème ; si en revanche elle est brutale, ou si elle se prolonge plusieurs semaines d'affilée, on peut alors véritablement parler d'amaigrissement.

Dans l'ensemble, le fait qu'un chien maigrisse n'est pas forcément inquiétant en soi : comme chez l'être humain, il peut avoir un appétit et/ou des besoins qui varient légèrement au fil des jours et des semaines. Rien que les changements de saison et/ou de température suffisent généralement pour modifier l'appétit : il est par exemple courant pour un chien de manger moins en été, et donc de perdre un peu de poids.

Toutefois, un chien peut aussi maigrir pour des raisons plus graves. Dans l'ensemble, il convient donc de s'inquiéter si l'on se trouve dans au moins l'un des cas suivants :

• l'amaigrissement survient brutalement, sans cause apparente ;
• il se prolonge sur plusieurs semaines d'affilée, même s'il est léger ;
• d'autres symptômes digestifs sont présents : vomissements, diarrhée... ;
• l'animal a moins d'appétit, voire refuse de manger pendant plus de 24 heures ;
• il ne semble pas intéressé par les activités habituelles : promenades, jeux, caresses... ;
• il maigrit au point de devenir vraiment très maigre, et n'a plus que la peau sur les os.

Si le chien se trouve dans un ou plusieurs des cas précédents, mieux vaut ne pas laisser traîner le problème et se tourner vers un vétérinaire sans trop attendre. S'il s'agit d'un chiot en pleine croissance, il est même préférable de réagir encore plus vite, dès qu'il commence à ne plus prendre de poids pendant quelques jours.

Comme la perte de poids peut résulter de plusieurs facteurs, il convient évidemment en premier lieu d’en déterminer la cause. Une fois celle-ci établie, il est généralement facile de résoudre la problématique.

Pour cela, le mieux à faire est de se rendre chez un vétérinaire : il s'agit en fait de la meilleure personne pour déterminer la cause sous-jacente - notamment si cette dernière est d'ordre alimentaire ou médical. Il peut aussi aider l'animal à reprendre du poids, en particulier si l'amaigrissement a été brutal ou si des carences sont présentes.

Même s'il y a des chances que l'amaigrissement ait une origine alimentaire, le vétérinaire a intérêt à commencer par vérifier que le chien ne souffre pas d'un problème de santé potentiellement grave. En effet, certaines maladies sont susceptibles de causer un décès rapide si rien n'est fait : il faut donc les diagnostiquer le plus vite possible - en particulier si d'autres symptômes sont présents.

Différents examens sont alors réalisés pour déterminer la cause sous-jacente. Le vétérinaire réalise bien sûr un examen clinique : il ausculte l'animal, le palpe en divers endroits du corps (notamment au niveau des ganglions lymphatiques), examine l'état de son pelage, prend sa température pour voir s'il a de la fièvre... Il vérifie que l'animal est bien traité contre les parasites et les vers. En plus de cela, il peut faire une prise de sang, une analyse d'urine, ou d'autres examens en fonction de la cause qu'il soupçonne : radiographie, échographie, biopsie, etc.

Une fois qu'il a une idée précise du problème de santé sous-jacent, le vétérinaire peut proposer un traitement : soit pour guérir l'animal, soit pour soulager ses symptômes et lui permettre au moins d'aller mieux. Là encore, tout dépend du type de maladie dont il s'agit : une infection par des bactéries nécessite des antibiotiques, un dérèglement hormonal se traite avec des prises d'hormones, un cancer implique une opération ou une chimiothérapie, etc. Un changement d'alimentation du chien peut parfois être nécessaire, notamment en cas de maladie digestive ou d'allergie ou intolérance alimentaire.

En général, si le chien ne présente pas d'autres symptômes que l'amaigrissement, le vétérinaire soupçonne généralement en premier lieu un problème alimentaire. Il pose alors des questions au maître sur la façon qu'il a de nourrir son animal, et s'il détecte un souci, propose des solutions pour y remédier.

Si la perte de poids est simplement le fait de rations trop réduites (par exemple du fait de besoins alimentaires accrus), il suffit d'augmenter la quantité de nourriture donnée chaque jour - quitte pour cela à augmenter aussi le nombre de repas pour mieux répartir les apports dans la journée. L'animal devrait vite reprendre du poids.

Le problème peut toutefois se situer plutôt du côté du type d'aliments, et non de la quantité. La solution la plus simple est alors généralement de changer d'alimentation et d'en choisir une qui convienne mieux à l'animal, ses besoins, son appareil digestif ou encore ses préférences gustatives. De manière générale, il est préférable d'éviter les croquettes premier prix, qui contiennent souvent trop de céréales et pas assez de protéines animales de bonne qualité : mieux vaut privilégier des croquettes de qualité premium, des pâtées, ou encore une alimentation maison de type BARF. Si l'on ne sait pas quelle alimentation pour chien choisir, il convient de demander conseil à un vétérinaire. Quoi qu'il en soit, il faut bien penser à faire une transition alimentaire pendant quelques jours, pour ne pas perturber l'appareil digestif de l'animal.

Enfin, si le chien qui maigrit ne souffre ni d'un problème de santé, ni d'un problème alimentaire, son état est peut-être simplement le fait d'un stress ou d'une déprime. Dans ce cas, il n'est pas rare qu'il manque d'appétit et/ou d'entrain pour les promenades et les sorties. L'aide d'un comportementaliste canin est alors précieuse pour tenter de comprendre la cause de son mal-être et apporter des solutions pour le résoudre.

Le plus souvent, le problème vient d'un manque d'attention et/ou d'exercice physique de l'animal, notamment à la suite d'un changement important (arrivée d'un bébé, quantité accrue de travail...) qui fait que le maître est plus occupé qu'avant et a tendance à le délaisser. La solution est alors relativement simple : il s'agit de lui consacrer davantage de temps chaque jour, pour l'emmener faire des sorties, découvrir de nouveaux endroits, rencontrer des congénères, ou même simplement jouer ou faire des câlins. Tout dépend en fait de son caractère et de ses attentes. L'appétit devrait alors lui revenir au fur et à mesure qu’il accepte la nouvelle situation et que son état émotionnel se rétablit.

En parallèle, il est important de mettre en place une routine pour tout ce qui concerne la nourriture, avec des repas servis à heures à peu près fixes et contenant globalement toujours la même chose : cela l'aide à se créer de nouveaux repères et c'est rassurant pour lui. Il en va de même pour les autres activités : les sorties, les promenades, les jeux, les caresses, etc.

Dans le cas où l'animal souffrirait d’une grave dépression et que rien ne semble l'intéresser ni l’aider à aller mieux, il peut être nécessaire de recourir à des traitements spécifiques, tels que des antidépresseurs et/ou anxiolytiques pour chien. Ces médicaments ne constituent pas une solution à eux seuls, mais ils peuvent l'aider à aller mieux le temps de résoudre le problème sous-jacent. En cas de doute, le mieux est de demander conseil à un vétérinaire.