Dans l'ensemble, les chiens sont globalement peu sujets aux maladies respiratoires : même des pathologies comme la grippe ou le rhume les touchent finalement assez peu, en tout cas en comparaison de ce qu'elles touchent les humains. Ils peuvent tout de même en développer : en particulier, ils sont susceptibles d'avoir de l'asthme.
Comme chez l'être humain, il s'agit d'une maladie problématique, qui nécessite des soins particuliers. Il faut donc être en capacité d'en détecter les symptômes, pour être en mesure de mettre en place un traitement adapté.
Voici donc ce qu'il faut savoir sur l'asthme chez le chien : sa cause, ses symptômes, et le meilleur moyen de le soigner.
L'asthme est une maladie caractérisée par une difficulté respiratoire récurrente, causée par une hyper-réactivité des bronches aux irritations. Il est le plus souvent le fait d'une allergie : on l'appelle donc aussi bronchite allergique. À cause de cette hyper-réactivité, les bronches sont régulièrement gonflées et/ou obstruées par des glaires, ce qui gêne le passage de l'air vers les poumons et donc la respiration.
Il s'agit d'une maladie chronique : elle dure dans le temps et peut même s'aggraver au fur et à mesure des années. Elle est incurable, mais la mise en place d'un traitement permet le plus souvent d'en contrôler les symptômes et de garantir une vie à peu près normale.
L'asthme est courant chez l'être humain : on considère que la prévalence est de l'ordre de 10 à 15%, en tout cas dans les pays occidentaux. Il touche aussi certains animaux, notamment le chien, même si c'est beaucoup plus rare.
L'asthme est la conséquente d'une irritation anormale et récurrente des bronches lorsqu'elles sont exposées à certaines substances : pollen, pollution, poussière, acariens, poils d'animaux, fumée de cigarette, composés volatils, etc.
Le plus souvent, cette irritation est le fait d'une réaction allergique. Concrètement, cela signifie que le système immunitaire considère ces particules - pourtant inoffensives - comme dangereuses, et donc les attaque comme s'il s'agissait de microbes. C'est l'action des anticorps en train d'attaquer les particules venues se loger dans les bronches qui est responsable de l'inflammation, et donc de l'asthme.
Il arrive toutefois que ce dernier ait une cause non allergique : il n'est alors pas lié à un dérèglement du système immunitaire. Ce cas de figure est rare, mais généralement plus grave que le cas allergique, notamment parce qu'il est plus difficile d'en contrôler les symptômes avec les traitements habituels.
Quelle qu'en soit la cause, l'asthme cause une irritation au niveau des bronches.
Celles-ci réagissent alors à cette inflammation de plusieurs façons :
Tous ces éléments entraînent une gêne du passage de l'air vers les poumons : c'est ce qui entraîne les symptômes respiratoires et en particulier les difficultés à respirer. Plus l'inflammation dure dans le temps, plus ces phénomènes ont tendance à être marqués, et donc plus les signes cliniques ont des chances de s'aggraver.
Techniquement, n'importe quel chien est susceptible de développer de l'asthme au cours de sa vie. Dans la pratique, certains y sont tout de même prédisposés.
On peut évoquer les chiens au museau écrasé comme le Bouledogue, le Boxer et le Carlin. En effet, ils ont tendance à développer plus souvent des allergies et problèmes respiratoires, en raison notamment de leur structure anatomique.
Par ailleurs, l'asthme apparaît plus souvent chez les chiots et les chiens d'âge moyen, même s'il peut en réalité survenir à n'importe quel âge.
Enfin, l'obésité semble augmenter le risque de développer de l'asthme, ou de l'aggraver si la maladie est déjà présente.
Chez le chien comme chez l'humain, les principaux signes cliniques de l'asthme sont d'ordre respiratoire.
Le symptôme le plus révélateur chez un chien asthmatique est une toux persistante sèche, qui peut apparaître progressivement ou soudainement. On constate aussi une respiration sifflante, un essoufflement qui ne survient pas forcément à l'occasion d'un effort physique, ainsi qu'une fatigue importante et/ou des vomissements.
Si rien n'est fait, ces symptômes tendent à s'aggraver avec le temps, car les bronches sont de plus en plus atteintes. L'animal se montre très fatigué voire apathique, et perd l'envie de faire des choses pourtant plaisantes comme jouer ou aller en promenade, car le manque d'oxygène l'épuise.
À terme, les signes cliniques peuvent évoluer vers de véritables crises de suffocation : l'animal ouvre la gueule et écarte les pattes avant pour faciliter la circulation de l'air vers les poumons. Dans les cas extrêmes, il peut même avoir des gencives qui bleuissent. C'est alors un cas d'urgence, qui nécessite une prise en charge immédiate par un vétérinaire.
L'asthme est rare chez les chiens, mais lorsqu'il survient, il s’avère très pénible. Heureusement, un certain nombre de traitements sont disponibles pour aider à gérer les symptômes, voire à les réduire.
Dans un premier temps, le but est d'identifier la cause de l'asthme : s'il est allergique (ce qui est souvent le cas), et le cas échéant, déterminer la ou les substance(s) à l'origine des crises. Si des substances sont identifiées (pollution, poussière, fumée de cigarette...), l'idéal est de les éliminer ou en tout cas de limiter leur présence dans l'environnement de l'animal, pour soulager ses bronches et limiter les symptômes. C'est même la solution la plus efficace.
Si cela ne suffit pas, ou si l'on ne connaît pas les substances en question, le vétérinaire peut tout de même prescrire des médicaments, pour a minima soulager les symptômes. Les principaux sont des anti-histaminiques (c'est-à-dire des anti-allergies), des anti-inflammatoires, des inhalateurs, du sirop contre la toux dans certains cas... voire des antibiotiques dans le cas d'une infection bactérienne venant s'ajouter à l'asthme initial.
Ces différents traitements ne permettent pas de guérir le problème à la source, à savoir l'hyper-réactivité des bronches. Par conséquent, le chien reste asthmatique à vie. Par contre, grâce aux médicaments, les crises deviennent généralement moins fréquentes et les symptômes moins violents. Le cas échéant, l'animal peut retrouver une vie globalement normale, en tout cas si la prise en charge survient alors que les bronches sont encore peu atteintes.
L'asthme est une maladie qui, bien souvent est détectée trop tard, et qui de toute façon une fois présente ne se guérit pas. Mieux vaut donc tout faire pour la prévenir.
Heureusement, avec quelques précautions, il est possible de préserver les bronches :
Si l'on suit ces différents conseils, on limite le risque que le chien développe de l'asthme, ou s'il en a déjà, que cela ne s'aggrave. Cela étant, il ne s'agit pas de solutions miracles : de fait, le risque zéro n'existe pas, a fortiori si l'animal fait partie des individus prédisposés. Malgré tout, c'est toujours mieux pour réduire les chances qu'un asthme s'installe.
L'asthme est une maladie respiratoire plutôt grave et durable, mais heureusement rare chez le chien. Il se traduit surtout par des difficultés respiratoires répétées, et qui tendent même à s'aggraver avec le temps. Heureusement, il est possible de mettre en place un traitement afin de limiter les symptômes et la fréquence des crises. S'il est mis en place suffisamment tôt, les résultats sont plutôt probants, et l'animal peut généralement vivre de manière à peu près normale.
Le mieux reste toutefois de prendre un certain nombre de précautions afin de limiter le risque que le chien devienne asthmatique. En effet, une fois qu'il l'est, il n'en guérit plus : il est donc préférable de l'éviter, si c'est possible. Ces habitudes sont d'autant plus bénéfiques qu'elles permettent aussi de prévenir d'autres maladies respiratoires, comme la bronchite.