L’arthrite recouvre l’ensemble des inflammations articulaires du chien. Il s’agit d’une pathologie dégénérative (c’est-à-dire qui évolue, et ce faisant produit une altération) causant des douleurs et déformations des articulations.
Souvent confondue avec l’arthrose du chien, une maladie provoquant des douleurs exclusivement mécaniques, l’arthrite génère une douleur articulaire qui survient même lorsqu'il ne bouge pas. De fait, il est important de savoir distinguer ses symptômes afin de prendre les mesures appropriées pour le bien-être de l’animal.
Quels sont les symptômes de l’arthrite chez le chien ? Quelles en sont les causes possibles ? Comment traiter un chien souffrant d’arthrite ?
Comme chez le chat ou chez l’Homme, l’arthrite désigne toutes les inflammations aigües (ponctuelles) ou chroniques (durables) d’une ou plusieurs articulations. Les plus touchées sont généralement le genou, la hanche, la cheville, l’épaule, le coude et l’épine dorsale.
Lorsqu’une articulation s’enflamme, sa membrane synoviale (une membrane qui tapisse la face interne de la capsule des articulations mobiles) s’enflamme et s’épaissit, engendrant une prolifération anormale de ses cellules. Si l’inflammation persiste, cartilage, os, ligaments et tendons souffrent du fait de la compression, et il y a destruction articulaire.
Nombre de propriétaires de chiens parlent encore de « rhumatismes » pour évoquer l’arthrite. Il n’y a pas de réelle différence entre parler de rhumatismes du chien ou d’arthrite, mais le terme « rhumatismes » n’est plus utilisé par les professionnels de santé et ne fait plus partie du dictionnaire médical.
Par ailleurs, on confond souvent l’arthrite avec l’arthrose du chien, qui est une maladie touchant le cartilage articulaire et causant des douleurs mécaniques, c’est-à-dire liées au mouvement. Elles se calment lorsque le chien est au repos, alors que c’est le contraire pour celles liées à l’arthrite, qui surviennent surtout lors de phases de repos et d'état statique (notamment la nuit).
On distingue deux types d’arthrite chez le chien : l’arthrite septique et l’arthrite non-septique. La première est causée par une infection, tandis que la seconde, nettement plus courante, est non-infectieuse.
Quel que soit le type, l’arthrite est fréquente chez les chiens âgés, qui constituent la population la plus touchée. Néanmoins, en fonction de sa cause, elle peut aussi concerner de jeunes sujets.
De façon générale, l’arthrite du chien est presque en tous points similaire à celle chez l’humain, que ce soit au niveau des causes, des symptômes, des articulations touchées ou encore des traitements. La seule différence sensible se situe au niveau de l’expression de la douleur qui est, sans surprise, bien plus subtile et discrète chez le chien que chez l’Homme.
Les causes de l’arthrite du chien dépendent de son type. On distingue donc les facteurs responsables de l’arthrite septique de ceux responsables de l’arthrite non-septique.
Plus rare que l’arthrite non-septique, l’arthrite septique est causée par une infection présente dans l’organisme du chien. Il peut s’agir :
L’arthrite non-infectieuse peut posséder deux origines distinctes : soit immunologique, soit métabolique.
L’arthrite immunologique, aussi appelée polyarthrite idiopathique, touche plusieurs articulations en même temps. Il s’agit de la forme la plus courante d’arthropathie (maladie articulaire) chez le chien. Elle est associée dans 25% des cas à des maladies chroniques éloignées de l’articulation, et dans 15% à des maladies gastro-intestinales. Dans environ 50% des cas, aucune affection ou cause sous-jacente n’est identifiée. Les races considérées comme les plus prédisposées à la polyarthrite sont le Berger allemand, le Labrador Retriever et le Golden Retriever.
L’arthrite métabolique, quant à elle, a une origine non-immunologique, c’est-à-dire qu’elle ne relève pas du système immunitaire. Il peut s’agir soit d’une arthrite cristalline, qui est très rare et se caractérise par un dépôt dans l’articulation de cristaux d'acide urique (correspondant à des déchets normalement éliminés par l'organisme, mais qui se retrouvent présents dans le sang), soit d’une arthrite causée par un épanchement de sang au sein de l’articulation touchée. Cet épanchement est lui-même dû à une hémarthrose, souvent déclenchée par un traumatisme.
Que l’arthrite du chien soit de type septique ou non-septique, les symptômes se rejoignent et sont très similaires.
Ainsi, les principaux symptômes de l’arthrite chez le chien sont :
En plus des symptômes physiques plus ou moins visibles, l’arthrite peut également entraîner des changements de comportements et d’habitudes du chien, du fait qu’elle l’affecte moralement. En effet, les douleurs ressenties influent directement sur son attitude et son moral, et ces changements expriment le mal-être lié à la pathologie.
Face à un ou plusieurs des symptômes évoqués ci-dessus, la première chose à faire est d’aller voir un vétérinaire. En effet, seul un professionnel peut diagnostiquer le problème de manière certaine et identifier de quel type d’arthrite il s’agit. Le traitement diffère évidemment en fonction.
Dans le cas de l’arthrite septique, une antibiothérapie (c’est-à-dire un traitement du chien par antibiotiques) est mise en place pendant au moins un mois afin de faire disparaître l’infection. La cause sous-jacente de cette dernière doit également être soignée. Un lavage articulaire sous anesthésie par injection de sérum salé physiologique est également possible en plus de la prise d'antibiotiques. Il permet d’évacuer les germes et bactéries responsables de l’infection en nettoyant directement l’articulation.
Pour ce qui est de l’arthrite non-septique, une approche multimodale associant des traitements pharmacologiques médicamenteux classiques, des suppléments alimentaires et chondroprotecteurs (comme par exemple des oméga-3 ou de la glucosamine) ainsi que des leviers complémentaires (massages du chien chez un ostéopathe, acupuncture…), permet de préserver à l’animal une vie confortable et active. Certains produits naturels tels que l’huile de Haarlem auraient également des effets apaisants sur les douleurs rhumatismales du chien. De fait, les dommages physiques causés aux articulations par les inflammations sont parfois irrémédiables (et ne peuvent que s’aggraver si aucun traitement n’est mis en place), mais les douleurs ne le sont pas. Le recours conjugué à ces différents remèdes, très efficaces et généralement sans effets secondaires, permet à l’animal de bien vivre et de moins souffrir - voire ne plus du tout souffrir - le reste de sa vie.
Qu’il s’agisse d’une arthrite septique ou non-septique, si la maladie est à un stade avancé et que la destruction des surfaces des articulations est trop importante, une arthrodèse est conseillée. Cette intervention chirurgicale, effectuée sous anesthésie générale, consiste à bloquer l’articulation touchée par l'obtention d'une fusion osseuse (en général de l'extrémité des os) dans le but de corriger une déformation ou d'obtenir l'indolence, c’est-à-dire l’insensibilité à la douleur. Elle est coûteuse (généralement plus de 1000 euros) mais prise en charge par l’assurance santé du chien, pour peu que l'on ait pris soin d’assurer son compagnon.
Quoi qu’il en soit, qu’il souffre d’arthrite septique ou d’arthrite non-septique, un chien qui n’est pas traité peut finir par ne plus du tout pouvoir se déplacer et ressentir de nombreuses douleurs qui, en plus de l’affecter physiquement, le rendent très malheureux. Une double peine, en quelque sorte.
Les traitements médicamenteux et chirurgicaux pour traiter un chien victime d’arthrite sont remboursés partiellement ou totalement par l’assurance santé du chien, en fonction du contrat choisi. Pour ce qui est des médecines douces, il est moins fréquent qu’elles soient totalement remboursées, mais tout dépend là aussi du contrat choisi.
En plus des traitements, différentes habitudes et précautions sont à prendre afin de limiter les douleurs articulaires d’un chien victime d’arthrite.
Il convient ainsi de :
L’arthrite est une pathologie assez courante, tout particulièrement chez les chiens âgés. Bien qu’elle ne soit pas mortelle, elle ne peut aller qu’en s’aggravant si elle n’est pas traitée et peut causer d’intenses douleurs articulaires à l'animal, ainsi qu’une diminution - voire une perte - de la mobilité.
Plus elle est détectée tôt, plus les traitements sont efficaces, et moins sa vie est affectée par la maladie. Même si ses articulations sont endommagées, un chien qui peut marcher, courir et sauter sans avoir mal est un chien heureux.