L’été rime avec soirées au jardin, promenades en forêt et dans les champs, roulades sur l’herbe… Mais l’aoûtat, petit parasite qui sévit en cette saison, peut vite gâcher ces moments de bonheur et transformer la vie d'un chien en véritable cauchemar.
Que sont précisément les aoûtats ? Quelles sont les conséquences d'une infestation du chien par les aoûtats, et comment la soigner ? Comment savoir si son chien est infesté par des aoûtats ? Peut-on le lui éviter ?
L’aoûtat, connu également sous le nom de rouget, puron, vendangeon ou plus rarement vendangeron, est un minuscule parasite velu de couleur rouge orangé, qui peut s'attaquer aussi bien à l'être humain qu'à ses compagnons à pattes. Il appartient à la classe des arachnides (comme les araignées et les scorpions) et à la sous-classe des acariens. Son appellation scientifique, Trombicula Automnalis, est à l’origine du nom de l’affection dermatologique qu’il provoque chez les espèces qu'il infecte : la trombiculose.
Il est souvent confondu avec le trombidion soyeux (Trombidium Holosericeum), un gros acarien rouge inoffensif pour les mammifères, pouvant mesurer jusqu’à 5 mm et que l’on aperçoit couramment en été sur les murets. L'aoûtat, lui, est trop petit pour être visible à l'oeil nu.
Il est très présent en Europe, en Amérique et en Océanie. Une étude intitulée « The Ecology of the Harvest Mite (Trombicula autumnalis) in the British Isles » et publiée en 1937 dans la revue scientifique Journal of Ecology a montré que ce parasite a une préférence pour les sols calcaires. Il se développe généralement quand les températures sont d'au moins 16 degrés, donc particulièrement en été (ce qui lui vaut d'ailleurs son nom) et au tout début de l’automne. Dans certaines régions du monde où il ne fait jamais bien froid (par exemple en Floride, aux Etats-Unis), il est capable de sévir toute l'année, même en hiver.
L'aoûtat pond ses œufs dans des matières végétales en décomposition, au coeur de zones herbeuses comme les prairies, les parcs et les jardins. Les larves mesurent environ 0,2 mm à la naissance et sont hexapodes, c'est-à-dire qu'elles possèdent six pattes. Elles attendent le passage d’un animal (oiseau, rongeur, cheval, lapin, chat, chien…) ou d’un être humain pour grimper dessus et s’y nourrir.
À l’instar de l’araignée, l'aoûtat possède des chélicères, qui sont des sortes de crochets situés à proximité de sa bouche. Il les utilise pour percer la peau et creuser de minuscules sillons dans l'épiderme (les stylostomes), dans lesquels il injecte ensuite des enzymes lytiques. Ces derniers transforment les cellules de la peau en bouillie liquide, qu'il ingurgite ensuite pour s'en nourrir.
Contrairement à d'autres parasites, l'aoûtat ne reste pas très longtemps sur le corps de son hôte : dès qu'il s'est suffisamment nourri (ce qui prend en moyenne 5 à 7 jours), il se laisse tomber au sol pour poursuivre son évolution. Il se transforme d'abord en lymphe, puis en adulte à 8 pattes. Une fois ce stade atteint, il n'a plus beaucoup de temps à vivre : il doit donc se reproduire avant que les températures redescendent à l'approche de l'automne. Il pond alors des centaines d'oeufs, qui attendront le printemps suivant pour éclore et démarrer un nouveau cycle. L'adulte, lui, meurt peu de temps après sa reproduction.
Savoir que son chien est infesté par des aoûtats n'est pas chose aisée. En effet, non seulement les larves sont invisibles à l'oeil nu, mais en plus les symptômes qu'elles provoquent sont similaires à nombre d'autres maladies dermatologiques.
Le maître peut tout de même soupçonner une infestation du chien par des aoûtats si celui-ci manifeste les signes suivants :
Il est toutefois important de souligner que ces observations ne suffisent pas pour être certain qu'il s'agit d'une trombiculose, car nombre de maladies ont des symptômes similaires. Elles peuvent juste donner une première indication au maître ; pour un diagnostic précis, il est nécessaire de faire appel à un vétérinaire.
Si la piqûre d'un aoûtat est indolore et généralement sans grande conséquence, une infestation du chien par des aoûtats n'est pas non plus anodine, en particulier si elle est massive. Les risques liés à leurs piqûres sont de différents types :
Les aoûtats ne constituent pas une très grande menace pour la santé du chien, car ils quittent d'eux-mêmes son épiderme au bout d'environ une semaine. Malgré tout, leurs morsures sont très désagréables pour lui, et peuvent être l'objet de complications plus graves. Mieux vaut donc se tourner vers un vétérinaire si on soupçonne son animal d'être infesté ou de l'avoir été très récemment.
Pour diagnostiquer une trombiculose chez un chien, le praticien procède à ce que l'on appelle un raclage cutané : il s'agit de malaxer un pli de peau afin de déloger les parasites des poils, puis d'en prélever un petit morceau pour l'observer au microscope. Un faible grossissement suffit pour apercevoir les aoûtats, s'ils sont toujours présents dans l'épiderme.
Si cette technique ne donne rien mais que le vétérinaire soupçonne fortement une trombiculose, il effectue un diagnostic différentiel, c'est-à-dire qu'il élimine par divers examens toutes les autres maladies qui pourraient provoquer des symptômes similaires. Il prend également en compte les conditions environnementales et climatiques au moment de l'apparition de ces derniers : s'ils se sont déclarés pendant une période froide, il est peu probable d'avoir affaire à des aoûtats.
Une fois le diagnostic établi, le vétérinaire peut proposer différents traitements afin de soulager les morsures d'aoûtats sur le chien. Les soins s’articulent globalement autour de 4 axes :
Si ce traitement est mis en place rapidement, les symptômes de la trombiculose disparaissent en quelques jours à quelques semaines.
Le célèbre adage « Mieux vaut prévenir que guérir » vaut aussi pour les aoûtats.
Malheureusement, dans la mesure où ces petites bêtes pullulent en été dans les parcs, les hautes herbes et même les jardins, il est vain d'espérer ne jamais croiser d'aoûtats sur son chemin, en particulier si l'animal fait beaucoup de sorties et/ou passe une bonne partie de son temps dans un jardin.
Heureusement, quelques astuces simples à mettre en place permettent de protéger efficacement son chien contre les aoûtats.
Une bonne astuce pour éloigner les aoûtats consiste à traiter son chien avec des antiparasitaires contre les puces ou les tiques. En effet, même si ces produits n'ont pas été développés spécifiquement contre les aoûtats et ne sont donc pas 100% efficaces contre eux, ils permettent toutefois de réduire les risques d'infestation en les tenant à distance.
En plus de cela, il est recommandé d'éviter les promenades dans les herbes hautes pendant la période estivale, et d'examiner régulièrement la peau et le pelage du chien après les sorties. Cela permet de détecter tôt une infestation et donc d'emmener rapidement son animal chez un vétérinaire au moindre symptôme.
Même si les aoûtats peuvent être croisés à peu près partout, il est possible de limiter les chances d'en avoir à son domicile, en particulier dans son jardin.
Voici quelques exemples de mesures simples à mettre en place :
L’infestation par les larves d’aoûtats est source de mal-être pour le chien, en raison du prurit intense qu’elle déclenche habituellement. Elle peut aussi être source de plaies, d’infections bactériennes, voire de réactions allergiques et de maladies potentiellement graves.
Heureusement, les risques de contamination peuvent être réduits en prenant quelques mesures simples de prévention. Si ces dernières ne suffisent pas, il existe toutefois des traitements efficaces pour soigner un chien infesté par les aoûtats. Au global, la présence de ce petit parasite n'empêche donc pas un maître bien informé et son compagnon de passer un été agréable.