Mon chien a de la fièvre : symptômes, danger, traitement...

Un Jack Russell fiévreux avec une bouillotte et un thermomètre

Les chiens sont des compagnons robustes, qui tombent finalement assez peu malades - même si bien sûr ils sont loin de vivre aussi longtemps que les humains.


Il peut malgré tout leur arriver de ne pas être en bonne santé, pour diverses raisons. Parmi les symptômes qu'ils sont susceptibles de développer un jour ou l'autre, figure notamment la fièvre. Si elle est le plus souvent passagère et sans conséquence, il arrive parfois qu'elle soit dangereuse pour la santé. Il ne faut donc pas passer à côté.


À partir de quel seuil considère-t-on qu’un chien a de la fièvre, et quelles sont les causes possibles ? Comment savoir s'il a de la fièvre, et le cas échéant, que faut-il faire ou ne pas faire ?

Qu'est-ce que la fièvre ?

Un petit chien fiévreux couché sur un drap

La fièvre désigne l'état d'un humain ou d'un animal dont la température corporelle est bien plus élevée que la normale, tout en restant contrôlée (contrairement par exemple à ce qui se produit lors d'un coup de chaleur). Son nom scientifique est pyrexie.

 

En temps normal, la température corporelle est régie entre autres par l'hypothalamus, une zone du cerveau. C'est lui qui se charge de s'assurer que l'organisme se trouve en permanence à une température lui permettant de bien fonctionner : environ 37°C chez un humain, 38 à 39°C chez un chien... Si jamais il détecte un écart avec cet idéal, il déclenche des mécanismes visant à se réchauffer s'il fait trop froid, ou à se refroidir s'il fait trop chaud.

 

Néanmoins, il arrive parfois que l'hypothalamus fasse en sorte de réchauffer l'organisme au-delà de la normale : c'est ce qui donne la fièvre. Ainsi, elle se distingue du coup de chaleur par le fait qu'elle est provoquée par le cerveau lui-même, là où le coup de chaleur est le fait d'un réchauffement externe contre lequel le corps ne parvient pas à lutter.

 

Par ailleurs, la fièvre est généralement transitoire et sans grande gravité. Elle a même une certaine utilité, notamment parce qu'elle aide à lutter contre les infections. Elle peut toutefois être dangereuse si elle est trop importante et/ou dure trop longtemps : en plus de consommer beaucoup d'énergie, une température corporelle trop élevée empêche les cellules de fonctionner correctement. Au-delà d'un certain seuil, elle peut même s'avérer mortelle.

À partir de quelle température un chien a-t-il de la fièvre ?

Un Carlin malade couché sous une couverture avec un thermomètre

Il est difficile de définir une température corporelle normale pour un chien (comme d'ailleurs pour un humain), car celle-ci dépend d'un grand nombre de facteurs : l'âge, le moment de la journée, les conditions extérieures, le niveau d'activité, le stress... Néanmoins, hors circonstances particulières, les spécialistes estiment que la température corporelle d’un chien doit varier entre 38°C et 39°C.

 

De la même façon, il est difficile de donner un seuil de température précis à partir duquel on peut parler de fièvre avec certitude, quel que soit l'individu et quelle que soit la situation. Cela étant, on considère généralement qu'un chien a de la fièvre lorsque sa température corporelle atteint ou dépasse 39,5°C, comme l'indique par exemple une étude intitulée « Fever of Unknown Origin: A Systematic Approach to Diagnosis » et publiée en 2001 dans la revue Compendium on Continuing Education for The Practicing Veterinarian.

 

En tout cas, il est à noter que la température corporelle s'écarte rarement beaucoup de la normale dans le cas d'une fièvre, que ce soit chez un animal ou chez un humain. Par exemple, pour un chien, il est rare qu'elle dépasse 40,5 ou 41°C, même si ce n'est pas impossible : au-delà, on est probablement davantage dans le cas d'un coup de chaleur.

Les causes possibles de fièvre chez le chien

Différentes raisons peuvent amener l'hypothalamus à faire augmenter la température de l'organisme, c'est-à-dire à provoquer de la fièvre. Le plus souvent, il le fait dans le but de lutter contre une infection, car une température plus élevée ralentit la multiplication des microbes et donc facilite le travail du système immunitaire. D'autres causes sont toutefois possibles.

 

Il est à noter toutefois que dans certains cas, l'origine n'est tout simplement pas connue : on parle alors de fièvre idiopathique.

Une infection

Un chien malade couché sur le sol du salon

Chez un humain comme chez un chien, la fièvre a la plupart du temps pour origine une infection. Elle représente alors pour l'organisme un moyen de lutter contre les microbes, car une température plus élevée a tendance à affaiblir ces derniers et donc à rendre les défenses immunitaires plus efficaces.

 

L'infection peut elle-même être causée par :

 

Au sein de la gent canine, c'est le premier cas de figure (une infection bactérienne) qui est le plus fréquent.

 

Lorsqu'un chien a de la fièvre, les soupçons se portent généralement en priorité sur une infection. Toutefois, à l'inverse, ce n'est pas parce qu'un individu n'a pas de fièvre qu'il ne souffre pas d'une infection : ce symptôme n'est pas systématique. Il arrive même que certains microbes provoquent au contraire une baisse anormale de la température corporelle.

Les autres causes possibles

Un chien fiévreux couché sur un lit

Chez un chien comme chez un humain, la fièvre est presque toujours d'origine infectieuse, mais d'autres causes plus rares sont également possibles.

 

On peut citer en particulier :

  • une inflammation, causée par exemple par un traumatisme ;
  • une maladie auto-immune, telle que la dermatite atopique ou l'arthrite ;
  • une tumeur, comme un lymphome ou une leucémie ;
  • certains médicaments, en particulier des antibiotiques ou des anticoagulants.

 

Il existe d'autres causes possibles de fièvre, mais celles-ci sont les plus courantes - en dehors donc de l'infection.

Le danger de la fièvre pour un chien

Un chien malade avec une bouillotte sur la tête

La fièvre a bien souvent un intérêt pour l'organisme (notamment pour lutter contre les microbes), mais elle ne va pas également sans divers inconvénients, et peut même s'avérer dangereuse. Ceci est dû au fait que maintenir une température plus élevée que la normale demande davantage d'énergie, qui n'est alors plus disponible pour remplir les autres fonctions vitales. En outre, dès lors que la température monte trop, la plupart des organes ne fonctionnent plus correctement.

 

Comme le souligne notamment une étude intitulée « Endotoxic fever: new concepts of its regulation suggest new approaches to its management » et publiée en 2006 dans la revue Pharmacology & Therapeutics, les principaux risques de la fièvre pour un chien sont :

  • une déshydratation, notamment s'il boit peu ;
  • des lésions au niveau du foie ;
  • des troubles neurologiques, en particulier des convulsions.

 

Dans les scénarios extrêmes, elle peut même causer sa mort du fait d'une défaillance de ses organes vitaux.

 

Ces complications ont plus de chances de se produire dans le cas d'un individu fragile, c'est-à-dire très jeune, très âgé ou déjà malade avant que n'apparaisse la fièvre. Toutefois, comme le souligne une étude intitulée « Hyperthermia and Fever » et publiée dans la revue scientifique Veterinary Key, elles sont possibles même pour un individu en parfaite santé, en particulier dès lors que la température corporelle atteint voire dépasse 40,5°C. Des atteintes irréversibles sont même probables au-delà de 41°C.

Comment savoir si un chien a de la fièvre ?

Il est important de savoir reconnaître qu'un chien a de la fièvre, afin d'être en mesure de réagir rapidement si la situation dégénère. C'est toutefois moins facile que cela en a l'air, car elle ne se voit pas directement.

 

Pour savoir si un chien a de la fièvre, il faut en fait procéder par étapes :

  • repérer un ou plusieurs des symptômes généralement associés à cet état ;
  • prendre sa température, afin de confirmer ce qu'il en est.

Les symptômes de la fièvre chez le chien

Un petit chien refuse de manger son bol de croquettes

La fièvre ne peut pas se voir directement, mais elle est souvent concomitante d'autres symptômes qui eux sont bien visibles et plutôt faciles à repérer.

 

Ainsi, chez un chien, la fièvre s'accompagne généralement de frissons, d'une pâleur des muqueuses, d'une léthargie, d'une somnolence, d'une faiblesse musculaire, de courbatures, ainsi que d'un manque d'énergie et/ou d'entrain pour les activités habituelles : les promenades, les repas... Ces différents signes découlent directement du mécanisme de thermorégulation de l'organisme qui cherche à augmente la température corporelle.

 

Si plusieurs de ces symptômes sont présents, il est recommandé de prendre la température du chien afin de savoir si effectivement il a de la fièvre, ou s'il s'agit d'un autre problème de santé.

 

En revanche, elle ne cause normalement pas d'agitation, de halètements, d'hypersalivation ou de difficulté respiratoire : il s'agit là plutôt des symptômes d'un chien qui a trop chaud, voire qui souffre d'un coup de chaleur. Le cas échéant, il s'agit possiblement d'une urgence : il faut donc contacter immédiatement un vétérinaire pour savoir ce qu'il convient de faire.

 

Enfin, la fièvre peut également s'accompagner d'autres symptômes, en fonction de la cause sous-jacente : par exemple une toux et/ou un écoulement nasal s'il s'agit d'une infection respiratoire ; une perte d'appétit, une diarrhée et/ou des vomissements dans le cas d'une maladie digestive, etc. Ils n'indiquent pas directement une hausse de la température corporelle, mais sont utiles pour déterminer l'origine du problème et donc pour mettre en place un traitement adéquat.

Prendre la température de son chien

Un vétérinaire prend la température d'un petit chien

Les symptômes évoqués précédemment peuvent laisser supposer qu'un chien a de la fièvre, mais ne suffisent pas pour l'établir avec certitude. En effet, d'autres problèmes de santé peuvent se manifester de manière similaire. Le moyen le plus fiable de confirmer ce qu'il en est est donc de prendre la température de son chien.

 

Contrairement à ce qui se fait pour un humain, un thermomètre médical frontal ou à infrarouge n'est pas recommandé, car l’épaisseur du pelage risque fort de fausser les résultats - a fortiori s'il arbore des poils longs. La température au niveau de l'anus étant la plus fiable, le thermomètre rectal s’impose. Il est recommandé toutefois d'utiliser un modèle spécialement conçu pour les animaux, car il est plus adapté à leur morphologie.

 

Pour que la mesure se déroule dans les meilleures conditions, le mieux est de procéder de la sorte :

  • se placer dans un environnement calme et rassurant, pour qu'il ne soit pas stressé ;
  • désinfecter le thermomètre avec un désinfectant pour chien ;
  • lubrifier légèrement l'embout du thermomètre (par exemple avec de la vaseline), de manière à limiter les douleurs ;
  • soulever délicatement la queue et insérer le thermomètre dans l'anus sur un ou deux centimètres ;
  • attendre quelques secondes pour lire le résultat, sachant que l'appareil émet généralement un bip quand la mesure est finie ;
  • nettoyer le thermomètre avec de l'eau et du savon avant de le ranger.

 

La manoeuvre est sans danger pour l'animal, mais peut être incommodante voire désagréable. S'il se montre agité, il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide d’une tierce personne pour le maintenir en place pendant qu'on agit.

 

En tout cas, dès lors que la température mesurée alors atteint voire dépasse 39,5°C, on peut considérer qu'il a de la fièvre.

Faut-il faire baisser la fièvre d'un chien ?

Une femme donne un médicament à un petit Yorkshire

Lorsqu'un chien a de la fièvre, il peut être tentant de chercher à la faire baisser, en particulier si d'autres symptômes sont également présents. Toutefois, ce n'est pas forcément une bonne idée.

 

Tout d'abord, la fièvre n'est pas nécessairement mauvaise en soi, même si elle n'est pas agréable à vivre. Au contraire, elle s'avère plutôt bénéfique pour l'organisme dans beaucoup de cas, notamment lorsqu'elle résulte d'une infection.

 

Au demeurant, le risque de complications graves ne se pose généralement qu'en cas de fièvre très élevée : au-delà de 40,5 à 41°C, sauf si le chien est de santé fragile (notamment s'il est très jeune ou très âgé).

 

Par ailleurs, les techniques habituelles pour rafraîchir un chien (le passer sous l'eau, le placer à côté d'un ventilateur...) ne fonctionnent pas en cas de fièvre : elles sont même contreproductives, car l'organisme redouble alors d'efforts pour maintenir une température corporelle élevée, ce qui le fatigue encore plus. Pour la faire baisser, il faut recourir à des médicaments antipyrétiques (aussi appelés fébrifuges) : ce sont des traitements relativement costauds pour l'organisme, qui ne sont pas dépourvus d'effets secondaires potentiellement sérieux.

 

Toutes ces raisons font qu'il n'est pas spécialement pertinent de chercher à faire baisser la fièvre d'un chien, du moment qu'elle reste modérée et ne s'accompagne pas de symptômes inquiétants. C'est le vétérinaire qui juge au cas par cas si cela est judicieux ou non, en fonction de la façon dont l'animal semble supporter la situation.

Que faire si mon chien a de la fièvre ?

Une vétérinaire examine un vieux chien malade

Il n'y a pas de raison de paniquer lorsqu'un chien a de la fièvre, car le problème est très souvent temporaire et sans gravité. Il est toutefois utile d'être capable d'identifier les cas inquiétants, pour savoir quand il est pertinent d'agir.

 

Si la fièvre reste modérée (en-dessous de 40°C) mais qu'il semble bien se porter, il suffit de rester attentif à son état, pour s'assurer que la situation ne s'aggrave pas. En effet, il s’agit alors vraisemblablement d’un phénomène sans gravité, qui finira par disparaître de lui-même au bout de quelques heures. Il convient simplement de veiller à ce qu'il ait à sa disposition de l'eau ou du bouillon (sans sel), pour éviter la déshydratation.

 

En revanche, mieux vaut contacter un vétérinaire si la fièvre s'accompagne d'autres symptômes tels qu'une fatigue, une perte d'appétit ou une somnolence. En effet, bien qu'en soi-même elle n'est pas nécessairement préoccupante, elle peut être la conséquence d'un problème de santé qui lui l'est potentiellement : un diagnostic précis s'impose donc afin de savoir ce qu'il en est exactement.

 

Si la fièvre dépasse 40,5°C ou s'il s'agit d'un animal fragile (très jeune, très âgé, malade...), il s'agit même potentiellement d'une urgence, car son état de santé peut vite se dégrader. Il faut alors se rendre chez un vétérinaire le plus rapidement possible pour faire redescendre sa température avant que des complications potentiellement graves n'apparaissent.

 

Au passage, il convient de souligner que le paracétamol, l'ibuprofène et d'autres médicaments destinés à lutter contre la fièvre chez un humain sont de véritables poisons pour un chien. Il ne faut donc jamais en donner à son compagnon sans l'accord d'un vétérinaire, que ce soit d'ailleurs pour de la fièvre ou tout autre problème de santé.

Le traitement d'un chien qui a de la fièvre

Un vétérinaire s'occupe d'un petit chien malade

Le traitement à administrer à un chien qui a de la fièvre dépend de la sévérité de celle-ci, des éventuels autres symptômes présents ainsi que de la cause sous-jacente - si tant est qu'il soit possible de l'identifier.

 

Le vétérinaire commence normalement par évaluer l'état général de l'animal et tenter d'identifier l'origine de la fièvre. Pour cela, il réalise a minima une prise de sang, mais aussi potentiellement d'autres examens : une échographie, une analyse d'urine...

 

Le plus souvent, la fièvre est causée par une infection bactérienne : des antibiotiques pour chien sont alors généralement prescrits. Dans les autres cas, d'autres types de traitements s'imposent : des anti-inflammatoires s'il s'agit d'une inflammation ou une maladie auto-immune, une opération chirurgicale ou de la radiothérapie s'il s'agit d'une tumeur, etc.

 

En parallèle, si le chien semble se sentir mal ou si sa température corporelle est trop élevée, le vétérinaire a la possibilité de faire baisser sa fièvre à l'aide d'antipyrétiques. Ces médicaments doivent toutefois être utilisés avec précaution, car ils peuvent causer des effets secondaires plus sévères que les symptômes de la fièvre elle-même.

 

Enfin, une fluidothérapie peut être envisagée pour corriger une déshydratation. Elle nécessite alors généralement une hospitalisation de quelques heures à quelques jours.

 

Ces soins ont un coût non négligeable, qui peut même facilement dépasser les 100 euros si l'animal doit être hospitalisé. Cela étant, les dépenses correspondantes sont habituellement prises en charge au moins en partie par une assurance santé pour chien si l'on a pris soin d'en souscrire une avant l'apparition du problème.

Conclusion

La fièvre est une augmentation de la température corporelle initiée par le cerveau lui-même. Le but est généralement de combattre une infection, mais elle peut avoir d'autres explications. La plupart du temps, elle s'avère passagère et sans gravité ; il existe toutefois un danger pour la santé si elle dépasse un certain seuil - généralement de l'ordre de 40,5 à 41°C. Par conséquent, si elle s'accompagne d'autres symptômes, mieux vaut se tourner vers un vétérinaire pour établir un diagnostic précis et si besoin mettre en place un traitement.

 

Si la fièvre est rarement grave, ce n'est pas le cas en revanche d'une insolation ou même d'un coup de chaleur, qui sont tous deux nettement plus sérieux. Ils se traduisent eux aussi par une augmentation de la température corporelle, à la différence que celle-ci se produit beaucoup plus vite et peut rapidement mettre la vie de l'animal en danger. Dans de tels cas, une intervention rapide d'un vétérinaire s'impose pour éviter la catastrophe.

Mise en garde

Les propos et conseils formulés ici ne remplacent pas l'expertise d'un professionnel, d'autant que chaque chien est unique. En cas de besoin ou de doute, il convient donc de se tourner vers un vétérinaire.
Par Aurélia A. - Dernière modification : 10/30/2025.