La dépression chez le chien : causes, symptômes, traitements...

La dépression chez le chien : causes, symptômes, traitements...

La dépression est une maladie qui affecte la manière dont l’Homme perçoit le monde. Elle le rend apathique, moins réactif aux stimuli extérieurs, et complique ses interactions avec ceux qui l’entourent.


Même si elle est moins connue chez les animaux de compagnie, cette affection touche également le meilleur ami de l’Homme. Voici donc comment savoir si un chien est dépressif, et comment y faire face le cas échéant.

Les symptômes de la dépression chez le chien

Les symptômes de la dépression chez le chien

La dépression se manifeste par un changement de comportement. Elle varie en fonction de l’âge et de la carrure de l’animal. Comme chez l’Homme, l’un des premiers symptômes est l’apparition d’une forte inhibition. Le chien n’interagit plus avec le monde extérieur, que ce soit avec son maître ou ses congénères. Il ne joue plus, dort le jour et reste éveillé la nuit. Il éprouve également des difficultés pour s’alimenter, alterne entre anorexie et boulimie, et développe une incontinence urinaire et fécale.

 

À ces différents signes de dépression chez le chien peuvent venir s’ajouter des problèmes cutanés. Le prurit est le plus commun : il s'agit de fortes démangeaisons qui, à force d'abimer la peau, peuvent être à l’origine d’infections bactériennes. Stressé, l’animal peut aussi se ronger le bout des pattes ou de la queue.

 

Si sa condition ne s’améliore pas au bout de 8 à 10 jours après l’apparition des premiers symptômes, le chien doit être pris en charge par un vétérinaire afin d’être mis sous traitement, sous peine que la maladie ne s’installe définitivement. Il y a d’autant moins de raisons d’attendre davantage que le vétérinaire mettra potentiellement plusieurs jours pour établir un diagnostic viable. En effet, pour confirmer qu’il s’agit effectivement d’une dépression, il devra analyser le comportement du chien, son mode de vie ainsi que sa relation avec son maître. Prescrire un traitement tardif ou qui ne soit pas adapté aux maux de l’animal ne ferait qu’aggraver sa condition.

 

Il faut toutefois se méfier de toute conclusion hâtive. En effet, individuellement, les différents symptômes précédemment évoqués peuvent indiquer une maladie infectieuse ou virale, et non une dépression. C’est pourquoi il est tout d’abord important d’écarter cette piste en prenant rendez-vous chez le vétérinaire : ce dernier pourra effectuer des tests en vue d’établir un diagnostic fiable.

Les causes de la dépression canine

Comme chez l’Homme, il existe en fait différentes formes – et donc différentes causes possibles - de dépressions canines.

La dépression réactionnelle

La dépression réactionnelle

L’une des formes de dépression la plus répandue est la dépression réactionnelle. Elle apparaît lorsqu’un animal a vécu un stress violent, comme par exemple la perte de son maître ou la mort d’un congénère. Un déménagement ou un changement d’environnement, comme le passage de la ville à la campagne (ou inversement), peut aussi être à l’origine de cet état dépressif. Cela peut également se manifester lorsque l’équilibre familial change, par exemple lors de la naissance d'un enfant ou du divorce des maîtres du chien.

 

À la suite de ce choc, le chien développe des phobies croissantes. En effet, nos amis à quatre pattes sont extrêmement empathiques. Ils absorbent le stress, mais également les “coups de blues” de leur maître, comme si c’était les leurs. D’ailleurs, si son propriétaire souffre lui-même de dépression, il est possible ou probable que le chien en soit lui aussi victime.

 

En ce qui concerne les chiots, ils ne montrent généralement pas de signes dépressifs lors de leur arrivée dans une nouvelle famille. En revanche, ils sont susceptibles de développer un hyperattachement en réaction à une forte angoisse. En effet, séparé trop tôt de sa mère, le chiot considère son maître comme un nouveau « parent ». Il peut ne pas supporter son absence, être angoissé à l’idée d’être seul, et se mettre à détruire toutes les possessions de son maître en le cherchant. Les pleurs constants et la malpropreté du chiot sont d’autres symptômes inquiétants liés à cet hyperattachement.

 

Si on constate une telle attitude chez un chiot, il est nécessaire de traiter le problème, car il risque de se prolonger, et pourrait pénaliser l’animal – ainsi que sa relation avec son maître – tout le reste de son existence.

La dépression chronique

La dépression chronique

Une maladie devient chronique lorsqu’elle passe d’un statut temporaire à un statut plus avancé et durable. Elle nécessite alors un traitement à vie. Généralement incurable, la dépression chronique touche principalement les chiens âgés de 7 ans et plus, ayant déjà souffert de dépression. Elle peut également faire suite à une longue maladie ayant altéré son comportement ou ses capacités physiques comme mentales. Elle est souvent marquée par une forte inhibition.

 

Cet état s’accompagne généralement de cris et de gémissements, affectant le sommeil de l’animal. Ces symptômes anxiogènes provoquent de longues déambulations nocturnes. La dépression chronique peut atteindre un chien qui n’a jamais montré de signe d’anxiété ou qui s’est très bien habitué à son habitat.

La dépression de privation

La dépression de privation

Une autre forme de dépression canine est la dépression de privation, qui atteint principalement les chiots. Elle arrive généralement lorsque ces derniers passent d’un environnement sans stimuli sensoriels, ou sans activité physique, à un cadre qui leur en offre davantage – voire trop à leur goût.

 

Ils se renferment dès lors qu’ils sont face à une situation dont ils n’ont pas l’habitude. Ils arrêtent de se sociabiliser, souffrent d’insomnie et ne s’alimentent plus correctement.

 

Si la situation se prolonge, ils peuvent développer de nombreuses phobies comme la peur de l’humain, de l’étranger, et des bruits urbains ou à fortes décibels. Ils auront également beaucoup de mal à communiquer et à s’approcher de leurs congénères.

La dépression d’involution

La dépression d’involution

La dépression d’involution atteint pour sa part les chiens vieillissants. Ils perdent peu à peu leurs capacités auditives, leur appétit est altéré, et ils ont du mal à se déplacer.

 

Cette maladie est une conséquence du vieillissement des cellules et du manque de neuromédiateurs, nécessaires pour le bon fonctionnement des neurones. Le chien oublie ce qu’il avait appris et peut devenir agressif à l’approche de son maître ou d’un congénère. Il est confus, désorienté, et son comportement général est affecté, ce qui le pousse à se lécher compulsivement certaines parties du corps, provoquant l’apparition de lésions.

Les traitements pour soigner la dépression canine

Les traitements pour soigner la dépression canine

La dépression canine est une maladie grave. Il est donc indispensable de la prendre en charge à un stade précoce afin d’éviter qu’elle ne devienne chronique, voire pire encore qu’elle ne mène au décès du chien.

 

Les traitements sont variés et adaptés à chaque cas. Ils permettent à l’animal de se débarrasser des symptômes handicapants afin d’améliorer son quotidien et celui de son maître.

 

Pour éviter que les symptômes dépressifs ne s’aggravent, il est fréquent que les vétérinaires prescrivent des antidépresseurs. La prise de médicaments est généralement accompagnée d’une thérapie comportementale, une étape cruciale qui évite généralement les rechutes. Elle permet au chien dépressif d’être stimulé et moins sensible à certaines nuisances. 

 

Dans tous les cas, la présence du maître est primordiale. Il a un rôle déterminant pour réconforter son animal au quotidien. Replacer le compagnon animal au centre du cercle familial, jouer avec son chien et le féliciter avec des caresses affectives pour renforcer la relation sont autant de gestes salvateurs et cruciaux.

 

Les promenades du chien sont également très importantes. Elles lui permettent de rencontrer d’autres congénères et de rétablir la communication avec le monde extérieur. 

 

Cumulées, ces différentes réponses face à la dépression du chien aident l’animal à reprendre confiance en lui, à surmonter ses peurs et ses angoisses.

 

Pour les chiots qui n’arrivent pas à s’alimenter, certains vétérinaires conseillent d’éviter de passer par un traitement chimique et de les faire hospitaliser afin de les réhydrater par intraveineuse. L’enjeu pour le maître est d'aider son compagnon à se désinhiber et de le stimuler avec des activités ludiques, de manière à réactiver son comportement exploratoire. Même s’il est toujours préférable de demander son avis à un vétérinaire, l’arrêt progressif des médicaments peut être envisagé un mois après la stabilisation émotionnelle et physique de l’animal.

 

En ce qui concerne la dépression d’involution, il est fréquent que les vétérinaires prescrivent des médicaments visant à réduire le vieillissement des cellules. Le traitement est souvent accompagné d’une thérapie comportementale similaire aux autres dépressions. Cette méthode permet à l’animal vieillissant de développer de nouvelles interactions avec ceux qui l’entourent et de redécouvrir les joies de la vie en société. L’animal étant déjà âgé, ce traitement dure généralement tout le reste de sa vie.

 

Certains vétérinaires comportementalistes peuvent également conseiller des médecines douces, comme l’acupuncture pour chien ou le shiatsu pour chien. Ces techniques, moins violentes qu’un traitement chimique, peuvent apporter du réconfort à l’animal et réduire les symptômes de dépression.

Conclusion

Encore relativement peu connue, la dépression chez le chien est pourtant toute aussi grave que pour l’Homme. Si vous constatez des changements dans le comportement de votre compagnon, il est impératif de rendre visite à un vétérinaire afin que celui-ci puisse prescrire un traitement adapté à ses maux, qu’il s’agisse d’une maladie ou effectivement d’une dépression.

Dernière modification : 06/06/2019.