Les opérations de convenance et la chirurgie esthétique pour chien

Un chat tigré en train se faire opérer

En France, toute opération dite "de convenance" - ablation des griffes, des cordes vocales, coupe d'oreilles, pose d'implants... - peut tomber sous le coup d'une interdiction. Il existe toutefois des exceptions, qu'il importe de connaître.


Quid par ailleurs de la stérilisation et de la castration, et de la pose de prothèses ?

Les opérations de convenance en question

Un chien blanc dans les bras d'une vétérinaire

La Convention européenne de la protection animale, qui a été ratifiée par la France en 2004, indique clairement que « les interventions chirurgicales destinées à modifier l'apparence d'un animal de compagnie ou à d'autres fins non curatives doivent être interdites ».

 

Cela concerne en particulier la coupe des oreilles (otectomie), la section des cordes vocales, l'ablation des griffes et le retrait des dents.

 

La coupe de queue (caudectomie) est aussi citée par le texte de cette convention. Mais la France, dans ce domaine, a obtenu pour l'heure une dérogation. Il reste donc possible de faire couper la queue de son chien.

Des exceptions pour motifs médicaux

Des exceptions à ces interdictions sont toutefois autorisées si, comme le précise le texte de la convention, « un vétérinaire considère une intervention non curative nécessaire, soit pour des raisons de médecine vétérinaire, soit dans l'intérêt d'un animal particulier ».

 

C'est le cas par exemple  de la coupe d'oreilles ou d'une extraction dentaire en cas de problème de santé majeur.

On entre alors dans le cadre d'une opération qui n'est plus dite de convenance et qui peut tout à fait, si elle est motivée par le praticien, être prise en compte par l'assurance santé animale du chien ou du chat dès lors que le maître a choisi de souscrire un contrat afin de bénéficier du remboursement des frais vétérinaires.

La question de la stérilisation

Reste le cas de la stérilisation et/ou de la castration. Si ce type d'intervention est dit de convenance, il peut néanmoins permettre de prévenir ou limiter le risque d'apparition de certaines maladies, comme notamment :

 

Pour toutes ces raisons, les assurances santé animales prennent généralement en charge partiellement ces interventions grâce au principe d'un forfait prévention, voire les remboursent dès lors que le contrat a atteint une certaine ancienneté ou que l'état de santé de l'animal l'impose en vue de traiter une maladie déclarée.

 

A noter enfin que la stérilisation est obligatoire en France chez les chiens de première catégorie tels que définis par la loi sur les chiens dits dangereux de janvier 1999.

Les prothèses pour chien et chat

Un gros chien en train de recevoir une prothèse

Vient enfin le cas des prothèses et implants. En la matière, l'avancement de la science est assez différent d'un domaine à l'autre.

Faire face au séquestre cornéen grâce à une prothèse de cornée

En ophtalmologie canine, des essais de remplacement de la cornée par un biomatériau transparent ont débuté dans les années 90.

 

Les implants dentaires pour chien et chat

Pour ce qui est de la dentisterie, la médecine vétérinaire a fait d'énormes progrès. Parfois, la pose d'un implant dentaire peut permettre à un animal de retrouver sa faculté de mastication, ou au moins de pouvoir se nourrir de nouveau « normalement ».

 

La pose d'un implant dentaire est aussi assez fréquente chez les chiens pratiquant une discipline canine incluant du mordant sportif et qui se sont cassés une dent. « Les chiens de mordant ont pour certains d'entre eux un implant en alliage renforcé posé sur leurs crocs », explique ainsi le docteur Thierry Bédossa, vétérinaire en région parisienne.

Les implants testiculaires pour chien et chat

Des implants testiculaires existent également pour les animaux de compagnie, chiens en premier lieu. Certains maîtres, principalement de sexe masculin, vivraient mal en effet la castration de leur chien !

Une ectopie testiculaire, maladie héréditaire, peut aussi motiver le maître à faire la demande de pose d'un implant testiculaire. Une tare génétique peut en effet expliquer la non-descente d'un ou des deux testicules dans le scrotum.

 

« Un vétérinaire a le droit de poser n'importe quel implant qu'il jugerait nécessaire dès lors que la santé de l'animal le justifie », précise le docteur Thierry Bédossa. Ainsi, par exemple, « rien ne lui interdit donc de poser un implant dans le scrotum pour que cela ressemble à un testicule », poursuit-il.

 

En revanche, un chien ayant été concerné par cette opération ne pourra pas participer à des expositions canines de beauté, car il s'agit alors d'un défaut éliminatoire. « Ce qui est interdit, c'est de dissimuler cette intervention « esthétique » si le chien est inscrit dans un parcours cynophile comme en vue de l'examen de confirmation, les concours de beauté, ou encore la mise à la reproduction », confirme le docteur Bédossa.

 

Aux Etats-Unis, ce type de prothèse est très répandu. Gregg Miller a ainsi créé en 1993 Neuticles, une société spécialisée dans la pose de testicules en silicone chez les animaux. Il a mis en place ce projet après la castration de son chien, assurant que cela avait rendu son animal dépressif. Le succès fut au rendez-vous, et le marché s'avère des plus juteux, puisque Gregg Miller se targue d'avoir déjà traité plus d'un demi-million d'animaux aux Etats-Unis et partout dans le monde : chiens, chats, taureaux, singes, rats, buffles d'eau...

Dernière modification : 06/26/2020.