Ouvrir une pension canine : formation, qualités requises, conseils...

Ouvrir une pension canine : formation, qualités requises, conseils...

En France, de nombreuses pensions canines permettent de partir en vacances sans son chien. Ces endroits rassurent bon nombre de propriétaires, car ils laissent leur compagnon entre de bonnes mains durant leur absence.


Le métier de pensionneur canin est ouvert à tous, mais comment fait-on pour ouvrir une pension pour chiens ? Quelles sont les qualités requises et quelles formations peut-on suivre ?

Les qualités requises pour se lancer

Quatre chiens assis sur l'herbe attendant leur maître

Une pension canine, ou chenil, est l'endroit où l'on peut laisser son chien lorsqu'on ne peut pas partir en voyage avec son chien. Certaines pensions acceptent parfois plusieurs types d'animaux, du chien au chat en passant par des animaux plus exotiques.

 

S'il est primordial d'aimer les animaux lorsque l'on souhaite ouvrir un chenil, cela ne suffit pas : bien d'autres qualités sont requises.

 

Tout d'abord, être organisé est très important lorsque l'on est à la tête d'une pension pour chien. Il faut en effet s'occuper de plusieurs animaux – éventuellement de différentes espèces - en même temps. Il faut donc connaître les besoins de chacun des pensionnaires et y répondre méthodiquement et rigoureusement. Par exemple, pour les régimes ou la prise de médicaments, l'erreur est exclue, car elle peut avoir des répercussions dramatiques.

 

Par ailleurs, savoir faire des piqûres est également indispensable, car on peut être amené à accueillir un chien diabétique. Les gestes précis peuvent être enseignés par un vétérinaire. De manière générale, lorsque l'on est à la tête d'une pension canine, on est responsable de la santé des chiens que l'on garde.

 

D'autre part, faire preuve de courage, de psychologie et de finesse sont des qualités importantes. Faire cohabiter plusieurs chiens ou autres animaux, aux caractères différents, peut s'avérer compliqué : ils peuvent ne pas s'entendre. En cas de bagarre entre chiens, il faudra savoir les séparer et les calmer, et, pour cela, ne pas avoir peur d'être mordu ou griffé.

 

Quatre chiens attendant les ordres

Outre la solidité psychologique, une certaine endurance physique - voire de la robustesse - est requise. En effet, que les animaux soient dans des box ou qu'ils partagent la maison comme des membres de la famille, l'hygiène est primordiale et les chiens doivent évoluer dans des milieux propres. Pour cela, il faut utiliser des produits spécifiques, pour éviter le risque d'intoxication des chiens avec des produits ménagers.

 

Dans un autre registre, un bon sens de la communication est requis. Il faut pouvoir écouter et rassurer les maîtres qui désirent laisser le chien en pension, et qui sont parfois plus stressés que les animaux eux-mêmes. Et lorsqu'il s'agit de refuser un animal, savoir faire preuve de diplomatie et de tact est essentiel.

 

Enfin, la passion pour les chiens est peut-être la qualité la plus importante lorsque l'on souhaite ouvrir une pension canine, car c'est d'elle que découle l'envie de bien faire : prendre soin des pensionnaires, les promener, appeler le vétérinaire,  gérer l'éventuelle anxiété de séparation des chiens, les consoler de l'absence de leur maître...

 

Pour autant, il faut aussi être capable de ne pas trop s'attacher, car les chiens ne sont là que pour un court moment. Il ne s'agit pas d'être déchiré par le départ d'un pensionnaire !

Une famille de chiens au pensionnat

En France, les articles L.216-4 à L216-8 du code rural et de la pêche maritime encadrent l'ouverture et la gestion de pensions canines. Il est ainsi obligatoire de déclarer son activité auprès du préfet, et d'utiliser des installations conformes aux règles sanitaires et de protection animale. Par ailleurs, les pensions canines ne dérogent évidemment pas à la législation sur les aboiements intempestifs des chiens.

 

Plus précisément, les règles à respecter dépendent du nombre de chiens sevrés que l'on héberge : par exemple, à partir de 10 chiens, la pension canine est considérée comme une Installation Classée pour la Protection de l'Environnement (ICPE), et doit notamment être éloignée de plus de 100 mètres de toute habitation. À partir de 50 chiens, il faut passer par une demande d'autorisation préalable, qui comprend entre autres une étude d'impact environnemental suivie d'une enquête publique dans le voisinage.

 

Lorsque l'on souhaite ouvrir un chenil, il faut également pouvoir justifier, au choix :

 

De plus, le gérant d'une pension canine a le devoir de tenir deux registres : le livre des entrées et sorties, sur lequel il note l'identité des animaux qu'il accueille ainsi que les dates de leur arrivée et de leur départ, et le livre de santé, dans lequel il inscrit tous les soins qu'il doit réaliser sur les animaux dont il a la charge.

 

La Direction Départementale des Services Vétérinaires (DDSV) possède tous les renseignements sanitaires nécessaires, les conditions d'hébergement des animaux et les autorisations qu'il faut solliciter pour ouvrir une pension de chiens. Elle effectue également des contrôles impromptus durant lesquels elle vérifie l'hygiène des lieux ainsi que le confort des pensionnaires.

Les formations pour ouvrir une pension pour chien

Une femme promenant quatre chiens sur un sentier

À ce jour, il n'existe en France aucune formation spécifique dédiée au métier de pensionneur canin. Certaines formations aux métiers du chiens permettent cependant d'acquérir des notions utiles pour s'occuper d'animaux.

 

Ainsi, les Brevets d'Etudes Professionnelles Agricoles (BEPA) ou les Brevets de Technicien Agricole (BTA) spécialisés dans les métiers du chien apprennent les soins à donner aux chiens, l'éducation des chiens, des notions de physiologie, et enseignent également comment gérer une entreprise et communiquer avec les clients. Bien que ces formations soient destinées plutôt aux futurs éleveurs canins, rien n'empêche par la suite d'ouvrir une pension pour chiens.

 

Ces formations sont dispensées dans certains lycées agricoles et au sein des maisons familiales rurales. Il est également possible de se former à distance grâce à des organismes comme Éducatel. Pour des informations plus détaillées, il est possible de se rapprocher du Syndicat National des Professions du Chien et du Chat (SNPCC).

Choisir le bon emplacement pour une pension canine

Une gérante de pension jouant avec deux de ses chiens

Choisir le bon emplacement pour une pension canine est loin d'être aussi simple qu'il n'y paraît.

Avant toute chose, il vous faut avoir une idée de l'envergure de votre projet : pensez-vous accueillir plutôt 5 chiens, ou plutôt 50 ? Souhaitez-vous proposer le service minimal, ou prévoyez-vous également d'autres types de prestations, comme un salon de toilettage canin ou des services d'éducation canine ? De ces choix découlent automatiquement les dimensions des locaux et de l'enclos dont vous avez besoin pour votre établissement.

Ensuite, il faut vous faire une idée de la clientèle que vous souhaitez toucher, afin d'installer votre établissement à proximité. Par exemple, si vous cherchez à accueillir beaucoup de chiens d'un coup, il peut être judicieux de vous placer à proximité d'une grande ville, car un citadin est bien plus enclin à mettre son chien en pension qu'une personne vivant en milieu rural.

Enfin, lorsqu'on commence à avoir une idée du lieu, il est primordial d'y étudier ce qui se fait au niveau de la concurrence - si elle existe. Comme pour tout commerce ou entreprise, il faut donc se renseigner sur l'emplacement des pensions canines existantes, mais aussi les services qu'elles proposent et les tarifs qu'elles appliquent.

Les investissements à prévoir pour ouvrir une pension canine

Une propriétaire de pension pour chiens

Ouvrir une pension canine ne s'improvise pas. En effet, vous aurez à héberger des êtres vivants dont il faut assurer la bonne santé et le confort : il n'est donc pas question d'accueillir des chiens dans une cave ou un vieux hangar insalubre.

 

Les investissements de départ peuvent être conséquents, surtout si vous souhaitez accueillir un grand nombre de pensionnaires à la fois et proposer beaucoup d'activités.

 

Il vous faut ainsi prévoir, entre autres :

 

  • les frais immobiliers liés à l'achat ou la location des locaux, avec d'éventuels travaux de remise en état pour être conforme à la législation et garantir la sécurité des chiens ;

 

  • les frais juridiques et administratifs, liés d'une part à la création de votre entreprise, et d'autre part aux diverses autorisations administratives à obtenir pour votre pension ;

 

  • les frais liés à l'achat du mobilier et du matériel : boxes, cages et chenils pour chien, matériel de bureautique pour la gestion... ;

 

  • les frais liés à l'achat des accessoires : laisses, muselières, jouets... ;

 

 

  • les frais liés à l'achat de nourriture pour chien ;

 

  • les frais d'assurance pour que vos pensionnaires, vos locaux et vous-même soyez couverts, par exemple en cas d'accident, de maladie, de fugue ou de bagarre entre chiens ;

 

  • les frais de marketing pour mettre votre établissement en avant et vous créer une clientèle : site internet, flyers, enseigne, référencement dans un annuaire des pensions canines, campagnes publicitaires sur Internet, etc.

 

Enfin, dans la mesure où les chiens dont vous avez la charge sont présents 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, il est impératif de s'entourer de personnes qualifiées qui soient en mesure vous relayer.

 

Si vos fonds propres ne sont pas suffisants pour financer l'ensemble de ces investissements et dépenses, vous pouvez passer par un emprunt bancaire ou par du financement participatif auprès de particuliers (crowfunding). N'hésitez pas également à vous pencher sur les aides à la création ou reprise d'entreprise (crédits d'impôts, emprunt à taux zéro, exonération de cotisations sociales, etc.).

Conclusion

Ouvrir et diriger une pension canine est à la portée de tous, mais il est important de garder à l'esprit que c'est une activité exigeante et très encadrée légalement.

 

Un pensionneur canin a la charge d'êtres vivants, et rien ne doit donc être laissé au hasard. Il est très important de se poser les bonnes questions et de bien se renseigner avant de se lancer, notamment auprès du Syndicat National des Professions du Chat et du Chien.

Dernière modification : 03/07/2020.