Devenir musher : qualités requises, formation...

Devenir musher : qualités requises, formation...

S'il y a un métier qui fait rêver tous les amoureux des chiens et des grands espaces, surtout de la montagne, c'est bien celui de musher. Passionné et dévoué à ses chiens, le musher est dans l'inconscient collectif cet homme ou cette femme qui, dans les sublimes paysages enneigés de Finlande ou d'Alaska, conduit un traîneau tiré par un attelage de chiens.


Cependant, être musher est bien plus que cela...

Qu'est-ce qu'un musher ?

Qu'est-ce qu'un musher ?

 

Au 18ème siècle, les conducteurs de traîneau utilisaient le mot « marche » pour demander aux chiens de démarrer, eux-mêmes étant alors appelés des marcheurs. Les pilotes d'attelages canadiens anglicisèrent lentement l'ordre, le transformant en « mush », et tout comme le mot avait précédemment donné le nom aux conducteurs, tous devinrent des mushers

Les différentes facettes du métier de musher

Les différentes facettes du métier de musher

La principale activité d'un musher est de prendre soin de ses chiens. Il doit les nourrir, les entretenir physiquement, mais surtout leur apporter un cadre et une éducation nécessaires à leur bonne évolution.

 

Il propose aussi aux touristes, amoureux eux aussi des chiens et des grands espaces, ou simplement curieux, des balades en chiens de traîneau dans des sites divers comme les Alpes, la Scandinavie ou encore les grands espaces canadiens.

 

Outre la vie quotidienne des chiens et la gestion de ces visites, il doit également pouvoir assumer :

  • La pratique effective de l’activité ;
  • La promotion de son activité ;
  • Les réservations ;
  • La comptabilité ; 
  • La maintenance du matériel ;
  • La maintenance des installations.

 

Le métier de musher étant principalement un métier hivernal, le professionnel peut également diversifier son activité à la fin de la saison en proposant des randonnées, ou encore des initiations à la conduite de traîneau.

 

Musher est un travail chronophage, où passion rime aussi avec organisation. En effet, une parfaite gestion dans tout ce qui concerne la santé des chiens et leur bien-être, dans l'administratif ou le cas échéant dans l'entretien des hébergements proposés par le professionnel, est indispensable.

 

Dans le cas d'un travail à plusieurs, il est judicieux que chacun s'applique dans des domaines d'intervention où il est le plus performant.

 

En outre, tout au long de sa carrière, un musher peut suivre de nouvelles formations pour continuer d'améliorer ou développer certaines compétences voulues.

Quel(s) diplôme(s) faut-il avoir pour devenir musher ?

Quel(s) diplôme(s) faut-il avoir pour devenir musher ?

En France, un diplôme a toujours été requis pour devenir musher professionnel, ce qui n'est pas nécessairement le cas dans d'autres pays. Par exemple, au Canada, il est possible de pratiquer et d'encadrer des groupes sans aucune formation préalable.

Historique des diplômes français

C'est en 1999 que le premier diplôme d'État, intitulé Brevet Fédéral d'Éducateur Sportif (BFES), homologué au tableau A, a été créé sous l'impulsion du Ministère des Sports et de la Fédération Française des Sports de Traîneaux (FFST)

 

Fin juin 2007, le BFES ne permettait plus d'enseigner ni d'encadrer contre rémunération, mais autorisait seulement la pratique professionnelle de l'activité de musher.

 

Il faut attendre 2017 pour que la FFST, le SYNAPCCA (Syndicat National Professionnel des Conducteurs de Chiens Attelés) et le CREPS RA (Centre de Ressources d'Expertise et de Performance Sportive Rhône-Alpes) mettent en place, dans le cadre d'un partenariat étroit, le Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport mention « Attelage canin » (DEJEPS CA).

 

Ainsi, afin de répondre au mieux aux demandes de ce nouveau partenariat, l'École Française de Mushing (EFM), créée en 2007, obtient de l'État l'habilitation nécessaire pour dispenser cette nouvelle formation. Pour autant, il n'existe que cet organisme, situé dans l'Est (Franche-Comté - Auvergne - Rhônes-Alpes), qui est concerné par cette habilitation, le marché restant ouvert pour d'autres futurs organismes de formation.

La formation du DEJEPS CA  

La formation du Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport, mention « Attelage canin », se décompose en 700 heures à faire en centre, et 500 heures en milieu professionnel (stages chez un tuteur agrée), articulées autour de 4 unités capitalisables (UC). Le DEJEPS étant un diplôme assez large, les deux premières UC sont similaires et généralisées à toutes les formations, puisque l'UC1 est dédiée à la présentation et mise en forme d'un projet, tandis que l'UC2 porte sur la mise en oeuvre dudit projet. 

 

L'UC3 est dédiée au perfectionnement sportif : encadrement des attelages, évolution technique ski-joerers ou canicrossers (plan d'entraînement, nutrition, choix des chiens, soins...), mais aussi compétition et pratique dans des environnements hostiles, tels que des raids de type alpin, nordique...

 

L'UC4 est réellement spécifique à la formation, puisqu'elle est dédiée à la pratique et à l'enseignement en sécurité. Cela concerne les aspects techniques, pédagogiques et législatifs de l'attelage canin. Pour les titulaires du BFES, l'acquisition par équivalence de cette UC est automatique.

Le processus de sélection pour devenir musher

Le processus de sélection pour devenir musher

Pour accéder à la formation dispensée par l'EFM, il faut passer un test de formation qui se déroule sur toute une journée, comportant une épreuve écrite, des ateliers techniques, mais aussi un entretien avec le jury :

 

  • Une épreuve écrite (1h) : elle se base sur l'analyse d'une vidéo, avec à la clef la rédaction d'un texte. La notation prendra en compte la mise en forme du texte, la rédaction, l'orthographe, la cohérence des propos écrits, mais aussi la capacité de sortir des éléments clés de la vidéo pour les synthétiser par écrit.

 

  • Des ateliers techniques (environ 40 min) : pour cette épreuve, la notation du jury concerne la mise en place d'un attelage mono-chien et d'un attelage de cinq chiens. Le jury prendra à chaque fois en compte la cohérence du matériel utilisé, la mise de l'attelage, ainsi que l'aisance du candidat et de son ou ses chien(s) à appréhender le parcours technique proposé.

 

  • Un entretien avec le jury (20 min) : le jury cherchera à déterminer le niveau de connaissance du candidat, son sérieux et la crédibilité de ses projets.

 

C'est au candidat d'amener avec lui, en plus de ses chiens, tout le matériel nécessaire au bon déroulement des tests : son kart, un VTT (pour l'attelage mono-chien), une ligne de trait, un amortisseur de ligne de trait, les harnais et laisses, les bottines pour chien, mais aussi les pelles et sacs à crottes, des trousses de secours et le matériel nécessaire à la rédaction de l'épreuve écrite.

 

En l'état, tout un chacun ne peut malheureusement pas accéder à cette formation. En effet, un novice qui voudrait faire de sa passion son métier, surtout sans formation préalable (comme par exemple un stage effectué au Canada auprès d'un musher professionnel), sans chiens et sans coûteux investissements dans le matériel demandé, ne pourra pas y avoir accès.

 

La formation est donc réservée aux personnes déjà titulaires du BFES et/ou ayant déjà pratiqué le mushing à l'étranger.

 

Par ailleurs, pour plus d'informations concernant le métier de musher, il ne faut pas hésiter à consulter les sites Internet des deux fédérations françaises sportives qui gèrent le sport de traîneau, à savoir la FFST (la Fédération Française des Sports de Traîneaux) et la FFPTC (la Fédération Française de Pulka et Traîneau à Chien).

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Le métier de musher
Dernière modification : 12/09/2019.