Toxique
Petite fleur bien connue des champs et des jardins, le coquelicot (Papaver rhoeas) n'est plus vraiment à présenter. Il est originaire d'Eurasie, et se rencontre couramment dans un grand nombre de pays de l'hémisphère nord. Il s'agit en fait une espèce de pavot : sa fleur est généralement rouge (éventuellement rose), tandis que celle du pavot peut prendre des couleurs plus variées (jaune, orange...).
En dehors de cet aspect, le coquelicot se reconnaît à son odeur caractéristique, ses capsules surmontées d'un chapeau et contenant des dizaines à centaines de graines, et son suc laiteux qui s'écoule de la tige lorsque celle-ci est coupé. C'est cette sève qui est dangereuse pour les animaux, notamment le chien. Elle l'est d'ailleurs aussi pour les humains.
Le coquelicot doit sa toxicité à sa sève. En effet, elle contient de la rhoeadine, un alcaloïde proche de l'opium et qui provoque divers troubles digestifs et/ou neurologiques lorsqu'elle est avalée.
Les feuilles et les tiges de coquelicot sont les plus dangereuses : les graines sont a priori sans danger, mais mieux vaut tout de même ne pas laisser son compagnon en avaler, au cas où.
Une intoxication au coquelicot commence généralement par des symptômes tels que de la diarrhée, des vomissements, une colique ou des crampes abdominales.
Puis, des problèmes de comportement tels que de l'agitation, une nervosité manifeste ou au contraire une faiblesse généralisée sont possibles. Dans les cas graves, un ralentissement du rythme cardiaque et des difficultés respiratoires sont susceptibles d'apparaître. Un coma et même le décès peuvent survenir.
Si jamais on surprend son chien en train de manger du coquelicot, ou si on le soupçonne d'en avoir avalé, il faut contacter un vétérinaire en urgence (le sien de préférence, ou à défaut un autre). En général, ce dernier se charge de le faire vomir ou de lui donner du charbon actif : cela réduit la quantité de poison dans le tube digestif et limite la gravité de l'intoxication. Les symptômes sont ensuite traités au fur et à mesure qu'ils apparaissent : par exemple, une mise sous oxygène est préférable en cas de difficultés respiratoires, et des stimulants cardiaques sont utiles si le rythme cardiaque ralentit trop.
Le pronostic vital est globalement bon si la prise en charge est rapide et adaptée ; il peut être sombre dans le cas inverse, notamment si la quantité de coquelicot avalée est importante.