L'histoire du Billy

La genèse du Billy

Le Billy est un chien courant de grande vénerie, c’est-à-dire de chasse à courre au gros gibier (tel le cerf ou le sanglier). Originaire du Poitou, une région située dans l’ouest de la France, la race fut créée dans le dernier quart du 19ème siècle par un pratiquant de ce type de chasse nommé Gaston Hublot du Rivault (1858-1936).

 

Le projet de ce dernier était de recréer la race des Chiens Blancs du Roy (aussi connus sous le nom de Chiens Blancs Greffiers) qui avait été façonnée pendant le règne du roi Louis XII (1462-1515). Ces chiens courants furent très prisés et utilisés dans les meutes royales pendant plus de deux siècles, mais disparurent lorsque Louis XV (1710-1774) s’en désintéressa, les jugeant trop rapides.

 

Gaston Hublot du Rivault voulait que la race qu’il créait possède les qualités qui avaient fait du Chien Blanc du Roy un excellent chien courant : être endurante, rapide et dotée d’un très bon flair. Elle  devait aussi lui ressembler physiquement.

 

Pour parvenir à ses fins, il commença donc à faire des croisements entre trois races françaises aujourd’hui disparues : le Chien de Montemboeuf, le Chien de Céris et le Chien de Larye. Le premier, spécialiste de la chasse au sanglier, était un grand animal élégant et musclé, à l’ossature solide et à la robe blanc cassé avec des taches orange ; le second excellait dans la traque du renard et du lièvre, tandis que le troisième était doté d’un flair exceptionnel.

 

Son travail fut couronné de succès, puisqu’il obtint un excellent chien de chasse qui réunissait toutes les caractéristiques souhaitées. Il décida de le nommer Billy, en référence au nom de son château – le château de Billy.

 

Le Billy fut d’abord utilisé pour le lièvre et le renard, puis pour le gros gibier, notamment le cerf, le sanglier et le chevreuil. Gaston Hublot du Rivault établit lui-même un premier standard de la race en 1886.

La diffusion du Billy dans son pays d'origine

Très endurant, rapide et efficace, excellent pour chasser en meute le cerf et le sanglier, le Billy ne tarda pas à se faire connaître hors de sa région d’origine dès les premières années qui suivirent sa création.

 

Ainsi, bien qu’encore peu représenté car très récent, il était devenu très recherché en France au début du 20ème siècle.

 

Toutefois, comme ce fut le cas pour de nombreuses races européennes, les deux conflits mondiaux eurent des conséquences dramatiques pour lui. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la race avait quasiment disparue, puisqu’elle ne comptait plus qu’une dizaine de représentants.

 

Elle échappa toutefois à l’extinction grâce au travail d’Antony Hublot du Rivault, le fils de Gaston. Veneur comme lui, il réunit les individus restants et organisa diverses reproductions. On pense qu’il procéda également dans les années 70 à des croisements avec des chiens courants très similaires : le Porcelaine, le Poitevin et le Harrier. Le but aurait été de diversifier le patrimoine génétique de la race afin de faciliter sa survie, tout en conservant sa morphologie et ses qualités de travail. Quoi qu’il en soit, le standard fut mis à jour en 1973.

 

Ces travaux permirent au Billy de ne pas disparaître, mais il n’en demeure pas moins très rare aujourd’hui encore – notamment parce qu’il reste davantage utilisé comme chien de grande vénerie que comme animal de compagnie.

La reconnaissance du Billy par les organismes officiels

Si le Billy connut au tournant du 20ème siècle un certain succès dans son pays natal, sa diffusion hors des frontières françaises resta – et reste encore – extrêmement limitée. Il est bien sûr difficile de distinguer cause et conséquence, mais sa reconnaissance par les différentes institutions cynologiques de référence l’est elle aussi.

 

Certes, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) reconnut la race en 1963, en l’incluant dans la section 1.1 du groupe 6 (« Chiens courants de grande taille »). Sachant qu’elle chapeaute pas moins d’une centaine d’organismes nationaux (dont ceux de la France, de la Belgique et de la Suisse), c’est évidemment loin d’être négligeable.

 

Toutefois, la plupart des autres institutions de référence n’ont pas franchi le pas. Par exemple, le Billy n’est reconnu ni par l’American Kennel Club (AKC), ni par le Club Canin Canadien (CCC), ni par le prestigieux et influent Kennel Club (KC) britannique. De fait, le United Kennel Club (UKC) américain, qui reconnut la race en 1996, fait figure d’exception parmi les organismes qui ne sont pas membres de la FCI.